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TROU DE MÉMOIRE

Ce qui freine souvent l’enrichissement de nos connaissances, c’est le fait que notre mémoire est souvent infïdèle, autrement dit, pour diverses raisons, elle ne nous fournit pas les éléments qu’on lui demande au moment précis où on en a besoin.

PSYCHOLOGIE
Trou de mémoire? Cinq questions à se poser.

Ce qui freine souvent l’enrichissement de nos connaissances, c’est le fait que notre mémoire est souvent infïdèle, autrement dit, pour diverses raisons, elle ne nous fournit pas les éléments qu’on lui demande au moment précis où on en a besoin. Autrefois, on employait souvent l’expression «l’esprit d’escalier». Il était le propre des personnes qui, discutant avec des amis, par exemple, ne parvenaient pas à trouver la réplique ou l’argument convenable, qui ne venait à leur esprit qu’au moment où, la soirée terminée, elles descendaient l’escalier…

Si vous voulez que les applications proposées dans ce livre soient efficaces, comme toutes font appel non seulement à des opérations intellectuelles et verbales mais aussi à différents types de mémoire, il parait important que vous soyez en mesure de bien utiliser tous ces outils. En particulier, une mauvaise mémoire amoindrit et perturbe souvent le fonctionnement de la pensée elle-même.

Aussi, lorsqu’on ne se souvient pas de quelque chose ou de quelqu’un, au lieu de pester contre sa mauvaise mémoire ou de passer à autre chose en évitant de s’interroger, mieux vaut se poser cinq questions, que je considère comme fondamentales pour l’amélioration de la mémoire. Grâce à elles vous pourrez constater que la mémoire n’est pas toujours la seule responsable à part entîère… des trous de mémoire.

Ces cinq questions permettront à la fois de faire son autocritique, de relativiser son manque de mémoire, de dédramatiser, de se déculpabiliser en partie et, donc, de voir plus clair en soi. Elles ne sont pas isolées mais fonctionnent comme les cinq doigts de la main.
Ces questions, qu’on peut faire figurer dans le carnet de bord, sont à utiliser toutes les fois où l’on se trouve « en panne », en proie à un trou de mémoire.

1. Est-ce que j’ai bien vu, bien entendu ?

Je suis en voiture, je passe devant un magasin et découvre un article qui me plaît, je continue ma route, j’ai d’autres préoccupations puis je me dis, quelque temps plus tard: « J’ai vu ça quelque part, mais où ? » En fait je ne l’ai pas bien vu, je l’ai vu sans le voir. Je l’ai vu, mais mal.

Autre question, mais dans le même domaine: Est-ce que j’ai bien entendu ? On assiste à une conférence, il y a une foule, on entend mal l’orateur, on est dans le fond de la salle de conférences. La mémorisation sera moins bonne.

2. Est-ce que ça mîntéresse
Ou encore: Est-ce utile pour moi ?

Lorsqu’on se trouve en présence d’une information qu’on juge inutile, qu’on estime ne pas nous concerner, on « zappe » inconsciemment dans sa tête, même si cette information est répétée. En revanche, on « tilte» quand l’information nous intéresse, nous concerne directement ou nous est utile.
C’est le cas lorsqu’on écoute distraitement une émission de radio dans sa voiture… jusqu’au moment où l’on annonce des embouteillages sur la route qu’on se destine à emprunter. Instantanément, nous nous « branchons » sur cette information, qui s’inscrit dans notre mémoire.

3. Dans quel état psychologique suis-je (ou étais-je)?

Au moment où quelqu’un me parle, je suis perturbé par un problème financier, professionnel, de coeur ou de santé, etc. Je ne suis pas dans un climat psycho-affectif de bonne réception. J’ai « la tête ailleurs ».

Le message qu’on m’a délivré peut être parasité à plusieurs moments: celui où je le reçois (occurrence), celui où je devrai le restituer (résurgence) et dans l’intervalle qui sépare ces deux opérations. Il existe aussi des blocages à priori : certaines personnes, persuadées qu’elles sont «nulles en math», refusent volontairement ou inconsciemment la teneur même du message qu’elles reçoivent, même le plus simple, s’il paricit lié aux mathématiques. Quelquefois, la signification du message est tellement déplaisante ou dérangeante qu’on « fait la sourde oreille ». Ou encore, la personne qui a délivré telle ou telle nouvelle est détestée ou crainte et, donc, son message sera reçu, certes, mais enfoui aussitôt dans le tréfonds de l’inconscient, de peur qu’il ne dérange. En réalité, on en sera perturbé, mais sans savoir ou oser savoir que sa souffrance était due à ce message enfoui. Le travail du psychothérapeute ou du psychanalyste consistera alors à faire émerger dans le conscient et à faire dire ce qu’on s’obstinait à refouler avec la plus vive énergie.
La connotation affective, on le voit, peut faciliter ou altérer la mémorisation.

4. Est-ce que j’ai bien compris ?

Sans doute l’avez-vous remarqué : souvent, dans la rue, quelqu’un vous demande son chemin et, avant même que vous ayez fïni de décrire l’itinéraire à suivre, vous quitte subitement, physiquement ou mentalement (il est clair que la personne ne s’intéresse pas du tout à ce que vous lui dites). Il existe plusieurs explications possibles à cet étrange comportement. Certaines personnes n’ont pas la patience d’écouter leur interlocuteur jusqu’au bout, car les informations que celui-ci leur fournit leur paraissent trop nombreuses ou complexes pour qu’elles parviennent à s’en souvenir. Choisissant la paresse, elles se contentent de prendre la première direction qu’on leur a indiquée, quitte à s’informer de nouveau, voire à plusieurs reprises, avançant ainsi par petits bonds, ce qui leur paraît plus facile mais, en réalité, est souvent plus fatiguant…

Il est vrai que quand nous leur expliquons: « Vous prenez la première rue, vous tournez devant telle place, vous reprenez la seconde à droite… », nous voyons clairement le trajet dans notre tête, car nous le connaissons, mais dans celle de notre interlocuteur, c’est un véritable labyrinthe qui surgit, puisqu’il ne possède pas le cadre dont nous disposons. Plus on lui fournit d’informations, plus il est perdu. Sa mémoire de travail est débordée… La mémoire de travail, nous l’avons dit, est cette mémoire transitoire qui nous permet de stocker temporairement des informations tout en en traitant d’autres. Par exemple, on se souvient du numéro de la place de parking qu’on utilise, mais le lendemain, si on change de place, l’ancienne information est « jetée » du moins théoriquement. Si, par contre, quand nous occupions cette ancienne place, quelqu’un a enfoncé notre pare-chocs, il est à prévoir que le numéro restera sans doute gravé plus longue-
ment dans notre mémoîre…

Pour en revenir à cette situation des personnes qui demandent leur chemin, on peut aussi constater que certaines écoutent religieusement ce qu’on leur dit jusqu’au bout… et prennent la mauvaise direction: elles n’ont pas osé avouer qu’elles n’avaient pas compris ce qu’on leur avait dit. Car, d’une manière générale, ne pas savoir entraîne un sentiment de gêne, voire parfois de honte. Qui oserait revendiquer son ignorance et, même, se l’avouer ? Cette prise de conscience est un luxe dont souvent seules les personnes très lucides sont capables. Elles peuvent d’ailleurs l’utiliser comme une puissante motivation à vouloir étendre le champ de leur connaissance. En l’espèce, elles n’hésiteront pas à demander à leur interlocuteur un surcroît d’explications, jusqu’à ce que tout s’ordonne convenablement dans leur esprit.

Ce qui est vrai pour l’indication des itinéraires est applicable à toutes sortes de situations : la compréhension facilite la mémorisation. Nous verrons à quel point cette compréhension procède de l’intelligence et du langage. Si l’interlocuteur qui nous fournit des informations est lui-même confus, s’exprime trop vite ou utilise des mots dont on ignore la signification, on ne comprendra pas et on ne mémorisera pas, ou mal. Il en sera de même si l’on a du mal à construire mentalement l’espace. La compréhension est là encore un maître mot.

5. Est-ce que j’ai traité l’information ?

Si vous vous êtes contenté de recevoir passivement une information intrinsèque, brute, il y a de fortes chances pour que celle-ci soit oubliée.

En revanche, si vous prenez la peine de la traiter, vos chances de la mémoriser augmenteront grandement.
Dans le jargon des neuropsychologues traiter consiste à effectuer diverses opérations mentales, notamment pour améliorer la mémorisation d’un fait, d’une conversation, etc.

Nous traitons souvent, mais sans le savoir – par exemple, en notant la présence dans notre parcours d’une nouvelle boutique qui nous intéresse, en la liant au fait qu’elle est de couleur verte. Ou encore, en conférant aux chiffres dont on veut se souvenir une certaine signification: on peut les faire correspondre à tout ou partie d’une date de naissance, ou à quelque chose de l’ordre du symbolique (le 13, le 22, etc.). C’est ce qu’on appelle fabriquer des images mentales ou encore des indices (souvenons-nous du Petit Poucet … ).
C’est souvent fort utile quand il s’agit, par exemple, de se souvenir de son code de téléphone portable, de carte bleue ou encore de celui d’une porte cochère, chez des amis à qui l’on rend visite. La mémoire participe de ce traitement, mais c’est surtout l’intelligence et le langage qui entrent en jeu, en nous permettant de construire des repères visuo-spatiaux, d’associer, d’organiser, de hiérarchiser, de planifier ou de sémantiser (c’est-à-dire donner du sens).

Le livre
Notre réussite personnelle (professionnelle, familiale et sociale) dépend en grande partie de notre capacité à traiter les informations et à les communiquer. Pour y parvenir, il faut savoir les organiser et les exploiter de manière logique et efficace. Vous y aider : tel est le but de ce livre.

Ce sont les découvertes les plus récentes dans le domaine de la plasticité cérébrale – cette étonnante capacité de notre cerveau à acquérir et à s’adapter – qui constituent la base de cet ouvrage.

Vous y trouverez des stratégies, amplement illustrées, facilitant l’accès au mieux-être de chacun.
ISBN : 9-782221 088708

L’auteure
Jocelyne de Rotrou est neuropsychologue. Elle exerce à l’hôpital Broca, à Paris.

Éditeur
Robert Laffont
www.laffont.fr

A propos de l'auteur

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