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Gilles Levasseur

Auteur
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Gilles Levasseur est un écrivain de Québec issu du milieu journalistique. Cette étape de sa vie professionnelle laissera une empreinte indélébile dans son style littéraire. À la radio, il a appris à maîtriser l’art des phrases qui vont droit au but, qui amènent le lecteur au coeur de l’action, de l’émotion. Passionné de spiritualité, grand communicateur dans l’âme, soucieux de sa santé, l’auteur possède une foi inébranlable dans le pouvoir intérieur de l’être humain. Il est convaincu que notre vie est une pièce de théâtre dans laquelle nous sommes non seulement les acteurs, mais aussi les metteurs en scène…

BASCULE DU COUPLE TRADITIONNEL
Gilles Levasseur a l’idée de son premier ouvrage en vivant l’ouverture de son couple vers des horizons insoupçonnés, sa conjointe de toujours ayant soudain craqué pour un autre homme sans cesser d’aimer celui qui occupait déjà une grande place dans son cœur après quinze années de vie commune. Voyant que Marie ne parviendrait probablement jamais à oublier Denis, Gilles lâche prise en s’ouvrant à l’amour dénué de possessivité. La complicité entre les trois grandit rapidement jusqu’à ce que Denis rejoigne les deux autres sous le même toit. Une résurgence des communes des années soixante, sans toutefois d’échanges physiques à trois, la sexualité étant exclusivement vécue entre Marie et Denis, tandis que Gilles a la possibilité d’établir des liens à l’extérieur. Mais dès le départ, l’auteur a l’intuition puissante qu’une autre femme croisera un jour sa route, ouvrant la voie à l’éventualité d’un quatuor…

UNE HISTOIRE QUI BOUSCULE
Bientôt, le trio devient tellement lié et suscite à ce point l’étonnement que Gilles Levasseur décide de raconter toute l’histoire dans un récit intitulé « Irrésistible Amour ». Désireux d’agir à compte d’auteur, il fonde « Les éditions Libre Arbitre », une raison sociale qui reflète parfaitement sa façon de voir le monde qui l’entoure. Le livre paraît au début de l’an 2000 et amène les « trois mousquetaires » sur plusieurs tribunes publiques, autant à la radio et à la télévision que dans certains magazines. Partout, l’histoire surprend et bouscule les idées reçues en matière d’amour et de couple. Le trio a de nouveau été invité en mars 2012 à Paris sur le plateau de l’émission «Toute une histoire», 11 ans après une participation à l’émission «Ça se discute». Plus récemment, en novembre 2012, l’auteur a été interviewé par Richard Martineau dans le cadre d’un épisode de l’émission «Les Francs Tireurs» portant sur le polyamour. Par ailleurs, le trio a été approché dans le cadre de quelques documentaires sur ce phénomène grandissant que sont les amours plurielles. Le trio existe depuis 1994, sous le même toit depuis 1997. Marie et Gilles sont en couple depuis 1978 et mariés depuis 1981.

CONFÉRENCES
L’auteur peut se déplacer sur demande pour répondre aux questions dans le cadre de mini-conférences privées (dans des salles ou des résidences privées), ou encore recevoir éventuellement des personnes chez lui en compagnie des deux autres membres du trio. Il suffit d’écrire à l’adresse électronique apparaissant en haut de cette page.

Dernières nouvelles


CES PEURS NOMMÉES AMOUR

« Je t’aime! » Papillons dans l’estomac, attirance presque incontrôlable à l’égard d’une autre personne, chimie évidente, et voilà que rapidement, la fameuse déclaration surgit spontanément des lèvres… Partout dans le monde, dans toutes les langues, le mot « amour » se conjugue à tous les temps, à toutes les passions. Mais à la lumière des drames passionnels qui se multiplient, il est légitime de se demander quelles émotions se cachent derrière…

Aimer, c’est se réjouir profondément du bonheur de l’autre et compatir à sa souffrance, avec le moins d’attentes et de conditions possible. Souhaiter que l’autre s’épanouisse en toute liberté. Apprécier le vol gracieux d’un oiseau plutôt que de le garder jalousement pour soi en cage… Le Petit Robert définit l’amour comme une « disposition à vouloir le bien d’une entité humanisée et à se dévouer pour elle ». Cependant, un seul coup d’œil à la majorité des relations dites « amoureuses » nous convainc rapidement que ce noble principe ne tient pas la route dans la réalité.

L’AMOUR VIDÉ DE SA SUBSTANCE
Que s’est-il passé pour que le mot « amour » en soit arrivé à signifier le désir charnel, l’attirance, la possessivité, le territoire et l’exclusivité imposée, la peur de perdre, la dépendance affective, la méfiance, la jalousie, voire la violence, ces drames qu’on qualifie d’amoureux? D’où ce cri du cœur de Nadine Trintignant : « Aimer, ce n’est pas tuer! » À mon avis, le mot « amour » a été non seulement vidé de sa véritable substance, mais il est utilisé à des fins contraires à son essence, du type « Je suis jaloux parce que je t’aime ! ». En vérité, la jalousie n’est rien d’autre que de la peur. Bref, les peurs ont revêtu le manteau de l’amour… Et tout plein de gens qui se sont un jour déclaré leur « amour » s’entre-déchirent à qui mieux mieux au terme d’orageuses ruptures. Si l’amour véritable ne meurt jamais, mais que la passion est éphémère, peut-on affirmer qu’ils se sont déjà « aimés »? Selon mon point de vue, le mot amour a fini par désigner la peur qui l’a dénaturé.

LE PHÉNOMÈNE DE L’ATTIRANCE
Ce que beaucoup de gens appellent l’amour, c’est avant tout une attirance. D’abord physique. Presque un envoûtement, à la limite. « Je l’ai dans la peau ! », entend-on souvent. Est-ce vraiment désirer le bonheur de l’autre ? Bien souvent, c’est une affaire d’hormones, de phéromones, bref, de la fameuse et si mystérieuse chimie. Et à ce propos, la perception de bien des spécialistes de la croissance personnelle veut que l’attirance mutuelle ait pour but premier de nous permettre, à travers le miroir qu’est l’autre, de mieux nous connaître en identifiant nos facettes, surtout celles qui échappent à notre conscient. En d’autres termes, si tout part de soi, notre longueur d’onde — la somme de nos pensées — attire littéralement, par le jeu des polarités, une vibration qui convient parfaitement à notre façon de nous percevoir et d’appréhender le monde qui nous entoure. Et au fond, encore heureux que l’attraction soit si forte, sinon nous éviterions volontiers et facilement certaines expériences fondamentales de notre vie. D’autres diront que nous devenons amoureux d’une autre personne lorsque nous percevons chez elle ce que nous aimons le plus en nous-mêmes… Sorte de narcissisme au miroir!

L’ILLUSION DU BONHEUR À L’EXTÉRIEUR DE SOI
Cela dit, que se produit-il lorsqu’il y a attirance, qu’elle soit unilatérale ou réciproque? Tout dépend de l’autonomie émotionnelle des êtres en cause. Je me souviens de mes premiers coups de foudre… J’arrêtais presque de respirer, l’essentiel de mes pensées convergeaient vers cet être extraordinaire! Et cette sensation, tenant à la fois du plein et du vide, de l’exaltation et du manque, cet état second, euphorique, ce désir immense d’être avec l’autre, de fusionner avec l’autre. Que se produit-il donc?

Si nous sommes malheureux, et que nous croyons, comme beaucoup de nos semblables, que l’amour se trouve à l’extérieur de soi, il y a fort à parier que l’être aimé en deviendra le pilier, la condition sine qua non. Et dans bon nombre de cas, la bouée de sauvetage. Et que fait le nageur en difficulté avec une veste de sauvetage, seul au cœur de la mer immensément vide de sa vie? Il s’y accroche désespérément, car elle est devenue son salut, il se l’approprie, elle fait corps avec lui. Pour rien au monde il ne voudrait s’en séparer, quitte à se battre farouchement avec quiconque voudrait l’en priver. C’est le vieux cliché de la douce moitié, sans laquelle nous sommes irrémédiablement incomplets.

PEUR ET MÉFIANCE
Pareille perception de « l’amour » induit inévitablement la peur. Et attire par le fait même des vibrations similaires. Selon moi, les couples formés sur de telles fondations sont voués à l’échec, à court ou moyen terme. Et on observe souvent la perpétuation des patterns, surtout lorsque les ac-teurs en présence n’en sont pas conscients, lorsqu’ils croient que c’est normal d’avoir peur dans une relation. En vérité, beaucoup de couples acceptent comme allant de soi un climat de méfiance qui serait intolérable entre deux associés d’affaires, par exemple.

Un jour, un comédien québécois bien connu me confia à quel point sa conjointe était jalouse chaque fois qu’il apparaissait à la télévision. Devant mon air étonné, il ajouta que c’était comme ça dans la vie… Je conclus par une question : « Lorsque ta partenaire doute à ce point de toi (et d’elle-même), comment te sens-tu? Si une bonne crise de jalousie te remplit de joie et te rassure sur les sentiments de l’autre, alors tant mieux pour toi! » La plupart du temps, la peur et la souffrance proviennent du fait que l’on veut s’approprier un autre être, contrôler sa vie, l’assujettir à nos besoins et désirs. Je crois qu’une personne s’appartient d’abord, et que l’amour respecte cette souveraineté individuelle.

LA CRAINTE DE MANQUER D’AMOUR
La recherche de la douce moitié, de la bouée de sauvetage ou du pilier de son bonheur (ou de son malheur) naît du manque d’amour de soi, sentiment lui-même issu d’une piètre connaissance de son potentiel intérieur et des règles du jeu de la Vie. Quelqu’un qui est convaincu de ses imperfections et qui met continuellement l’accent sur elles développe inévitablement la peur de ne pas être aimé. Sur terre, aucune peur n’est plus forte que celle-là. Et cette impression de vide, on nous a appris à la combler de l’extérieur. Alors, sitôt qu’un autre être vous dit « Je t’aime », compensant ainsi pour le manque d’amour de soi, voilà qui devient rapidement une drogue dont on ne peut plus se passer.

Toutefois, ce baume n’est qu’un sparadrap sur la blessure. À son tour, cette crainte de manquer d’amour génère le besoin de se valoriser à tout prix, par toutes sortes de moyens. Par conséquent, si nous valons peu à nos yeux, nous n’imaginons pas que les autres vont agir différemment. La peur sera omniprésente et notre bonheur ne tiendra, à nos yeux, qu’à un fil… Surtout que la société entretient la pensée que le ciel peut nous tomber sur la tête à tout moment. N’oublions pas que tout élément externe composant notre bonheur peut disparaître du jour au lendemain. Le bonheur intérieur, lui, est inatteignable.

PRENDRE LES COMMANDES DE SA VIE
Déjà, la conscience de notre responsabilité dans la conduite de notre vie accroît d’un cran l’estime de soi. Nous cessons d’êtres des pions sans importance pour prendre les commandes de notre destin. Et lorsque nous constatons qu’effectivement, à tout changement de cap intérieur correspond une transformation du portrait extérieur, nous prenons progressivement confiance en nous. Je suis convaincu que la Vie est un immense jeu virtuel par lequel nos pensées les plus pro-fondes finissent par se matérialiser… Il est certain qu’un individu qui croit que tout ce qui lui arrive est la faute d’autrui ne pourra jamais s’aimer, ne connaîtra jamais le bonheur de connaître sa capacité à intervenir dans la conduite de son destin, à le façonner presque à sa guise. Dans mon cas, le seul fait d’avoir pris conscience de l’immortalité de l’âme a radicalement transformé ma vie. Du jour au lendemain, j’ai cessé d’avoir peur de la mort, sachant désormais qu’elle est une illusion en tant que fin, qu’elle n’est qu’une porte vers une autre dimension.

LA FORCE DE L’AMOUR INTÉRIEUR
Lorsque l’amour prend sa source de l’intérieur de soi, cette énergie ne meurt jamais. Et la peur disparaît graduellement. Comme nous ne craignons plus de perdre l’amour, notre instinct de pro-tection du territoire relationnel disparaît, nous ne nous sentons plus menacés de quoi que ce soit. Au contraire, l’amour ne demande qu’à s’expansionner! Ce qui ne veut nullement dire qu’il n’y ait plus d’exclusivité; celle-ci cesse seulement d’être imposée, et devient le fruit d’un accord mutuellement consenti.

Fiction que tout cela? Impossible, direz-vous? De fait, jamais je n’aurais osé parler d’amour véritable si je ne l’avais pas rencontré à l’intérieur de moi et concrétisé dans ma vie. Sans l’expérience, le verbe n’est que pure spéculation. voici le récit de ma transformation face à l’amour…

« JE SUIS AMOUREUSE D’UN AUTRE HOMMME… »
Septembre 1993. Ma femme adorée, avec qui je suis en couple depuis 1978 et avec qui j’entrevois passer le reste de mon existence, m’apprend qu’un autre homme occupe continuellement ses pensées depuis quelques mois. Surprise totale. Comment réagit-on dans pareilles circonstances? Fondamentalement, de deux façons : par peur ou par amour. Parallèlement, un autre choix s’offre à moi : suivre le « relationnellement correct » édicté par la société ou écouter mon cœur. J’ai opté pour la seconde voie. Et je m’en suis toujours félicité.

RÉAGIR PAR PEUR…
Si j’avais eu peur de perdre l’amour de Marie et de me retrouver seul, je me serais aussitôt senti menacé dans mon territoire conjugal. Si j’avais craint de perdre le contrôle de notre union, je me serais cabré, rebellé. Si j’avais considéré ma conjointe comme ma propriété, j’aurais pu réaffirmer ce droit, en utilisant la force ou les menaces au besoin. Et comme notre société me l’avait enseigné, j’aurais pu pousser Marie à un choix déchirant : lui ou moi. J’aurais pu partir sur-le-champ, ou lui demander de le faire.

…OU AGIR PAR AMOUR
Il n’en fut rien. En effet, selon mon expérience, l’amour véritable ne se conjugue d’aucune façon à la possessivité, à la jalousie et au contrôle, des émotions qui relèvent essentiellement de la peur, causée principalement par un manque de confiance en soi reporté sur l’autre, souvent issu de bles-sures de trahison ou d’abandon vécues dans l’enfance. Je savais déjà que l’amour véritable ne meurt jamais, ce que ma conjointe a aussitôt confirmé par un « Je t’aime encore! » Perdre l’amour de Marie étant pour moi une pure impossibilité, j’ai pu conserver ma neutralité devant ce surprenant aveu, qui reflétait tout son désarroi. Au fond, elle me demandait de l’aider, me laissant toute latitude dans la poursuite des événements. Profondément ému de sa confiance (l’amour n’est-il pas confiance?), j’ai résolu de l’appuyer inconditionnellement dans l’expérience qu’elle vivait, poussé par un intense désir de voir de nouveau le sourire réapparaître sur son beau visage.

Lorsqu’elle est revenue de son premier rendez-vous avec Denis, une immense tristesse dans les yeux, car il avait refusé de répondre à son amour, j’ai assisté, pendant de longs mois, à l’impossible défi de l’oubli que tentait de relever Marie. Pour respecter son engagement à mon endroit, elle s’était jurée de sortir cet homme de sa mémoire. Après mûre réflexion, j’ai décidé que la négation de son destin n’était pas digne de l’amour que nous nous témoignions. Le fait de voir ma conjointe penser malgré elle à un autre était une perspective que je n’avais nullement envie de vivre, même si cela m’aurait permis de la « garder » pour moi seul. Ma perception est que les êtres sont beaux lorsqu’ils s’expriment au meilleur d’eux-mêmes dans la liberté.

Aussi l’ai-je poussée à reprendre contact avec cet homme, qui est finalement entré dans notre vie, devenant instantanément mon meilleur ami, sans aucun effort de ma part. J’ai choisi consciemment de leur laisser l’exclusivité sexuelle, étant moi-même libre d’exprimer ma sexualité en dehors de mon couple. J’étais devenu un célibataire en couple, car notre couple existait toujours, l’amour entre Marie et moi s’étant intensifié. Un amour pur, de celui qui unit les âmes, et non une amitié, comme beaucoup se plaisent à croire, quoique je crois désormais que l’amitié, telle que perçue dans notre société, est ce qui se rapproche le plus de l’amour véritable. Mieux, la présence de Denis faisait ressortir des facettes d’elle qui m’étaient inconnues, ce qui la rendait encore plus belle à mes yeux. Je voyais l’amour se multiplier autour de moi et surtout à l’intérieur de moi. Jamais dans ma vie je n’avais ressenti pareille harmonie. J’ai alors compris que j’avais choisi la voie de l’amour. Dire que si j’avais su à l’avance ce qui approchait, j’aurais refusé net! Je n’étais nullement conditionné à cela : dans mon esprit, nous étions deux pour le reste de nos jours! Même qu’un an avant l’entrée en scène de Denis, je m’étais mis en furie devant une voyante qui m’avait spontanément révélé, lors d’un salon de l’ésotérisme, que Marie aimerait un autre homme. « Je vois que tu n’es pas prêt à entendre ces choses », avait-elle conclu.

UN TRIANGLE HARMONIEUX
Depuis 17 années maintenant, Denis, Marie et moi partageons notre quotidien, nos joies, nos rêves et notre amour, qui ne cesse de grandir. N’est-ce pas d’ailleurs là le propre de l’amour? L’amour multiplie et se dilate, la peur divise et se contracte. Ramenez tout geste de votre quotidien au plus petit dénominateur commun, et vous y retrouverez toujours la peur et l’amour comme motifs profonds. Constater tout l’amour qui unit Marie et Denis n’enlève non seulement rien à la force du lien qui m’unit à elle, mais ajoute à mon bonheur. Quoi qu’il en soit, toute relation entre deux êtres est unique et exclusive, peu importe le cadre. Et j’avais le pouvoir d’empêcher cette extraordinaire complicité, l’une des plus belles qu’il m’ait été donner d’observer dans cette vie, cinéma inclus!

Ceux et celles qui estiment que j’ai beaucoup perdu et qui pensent que je flirte probablement avec le masochisme ou une piètre étanchéité de mon territoire relationnel ne savent pas que cette histoire m’a permis de retrouver qui je suis, qu’elle a été le déclencheur de la découverte du sens profond de ma vie : rappeler aux gens que seule la peur fait souffrir, et que l’amour véritable n’est que joie. Je sens encore qu’une autre femme croisera un jour ma route, et que l’énergie du triangle se fera quadrature. Si c’était déjà facile à deux et tellement plus simple à trois, un quatuor sera la manifestation ultime du partage, de la fraternité et de l’amour. Mais je n’y tiens plus à tout prix, car qui je suis me suffit déjà amplement.

LE VÉRITABLE SENS D’AIMER
Si aimer consiste vraiment à se réjouir profondément du bonheur de l’autre et à tout mettre en œuvre pour amoindrir ses souffrances, sans attentes ni conditions, cela doit pouvoir se vivre concrètement. Je le répète, ce ne sont pas là de vagues concepts lancés en l’air pour bien paraître. Je ne témoignerais pas si je ne ressentais pas cette énergie quotidiennement. Non seulement aucune dispute sérieuse ne vient assombrir notre relation, mais tout n’est que joie en notre demeure, simple et profond désir de voir l’autre heureux. Et les gens sont étonnés d’apprendre que nous dormons dans trois chambres séparées, toutes portes closes. En effet, l’amour commence d’abord par le fait de nous sentir bien dans notre individualité, d’où le désir de chacun de profiter de son espace vital.

Difficile de bien comprendre ce que nous ressentons sans le vivre soi-même. Récemment, quelqu’un me disait : « Qui te dit que ça ne finira pas par tourner mal entre Marie et toi, que tout se terminera dans la dispute, comme pour bien d’autres? » « Cela fait 32 ans que tu nous vois heureux ensemble et tu crois encore que ça pourra mal tourner? De quelle preuve encore as-tu be-soin? », ai-je répondu. J’ai alors compris que pour beaucoup de gens, être en couple, c’est vivre avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête. Et que bien des conjoints sont prêts à douter spontanément de l’autre à la moindre occasion.

Pour notre part, nous nous heurtons à l’incompréhension chaque fois que nous affirmons notre certitude que si nous sommes toujours incarnés dans 20, 30 ou 50 ans, nous vivrons toujours cette même harmonie, et plus encore. Voilà l’essence de l’amour : confiance absolue, joie ultime de constater le bonheur de l’autre et le sien. La méfiance n’est rien d’autre que de la peur, qu’on camoufle volontiers sous le masque du réalisme, du c’est-comme-ça-dans-la-vie. Je ne suis pas ici pour suivre le courant, mais pour écouter mon cœur.

Cette réflexion nous amène à la croyance qu’en « amour », rien ne doit être acquis. Qu’à partir du moment où le dévouement de l’autre est assuré, on se laisse aller… jusqu’à la rupture! « Que reste-t-il lorsque l’amour est acquis?, m’écrivait une internaute. Il n’y a plus rien à gagner… » « L’amour n’est pas un état à gagner ou à perdre, le cas échéant, ai-je répondu. Il EST, tout simplement, il ne meurt jamais, il ne peut que croître. À partir de cette fondation inébranlable, on peut commencer à construire la maison, pas avant. Comment est-il possible de bâtir son couple en croyant que la base peut se fissurer à la moindre secousse? » Voilà pourquoi la complicité que nous vivons au sein de notre trio est de plus en plus forte.

QUAND ON AIME SANS PRENDRE
Je vous propose ici un extrait du témoignage d’un de mes correspondants français, qui vit lui aussi au sein d’un trio depuis de longues années. « Quand ma compagne, avec qui j’avais passé onze ans de vie commune, aima un autre homme, écrit-il, sur le coup, j’ai réagi bêtement, avec mes conditionnements. Mais très vite, je me suis repris, j’ai sincèrement cherché au fond de moi ce qui me faisait souffrir, et j’ai découvert que ce n’était pas moi qui souffrais, mais ce faux moi conditionné, habillé sur mesure à la dernière mode par la société! Alors, j’ai commencé à me débarrasser de ces vêtements devenus de plomb. Et je me sens beaucoup plus léger, tout est devenu bien plus clair! Quand on aime sans prendre, sans cette notion du « c’est à moi », ce contexte territorial, on ne désire que le bonheur de l’autre, et cela nous nourrit et nous remplit de joie. Oh!, combien tout ceci est vrai! »

LE BONHEUR, UNE AFFAIRE D’ÉVOLUTION
« À la base, peut-on lire dans le livre Vu d’en haut, de Daniel Meurois-Givaudan, on pourrait simplifier les choses en disant que c’est votre conception du bonheur qui est fausse. Elle est perver-tie par une vision statique et égoïste des lois qui régissent l’univers. Vous vous imaginez que le bonheur représente l’absence de difficultés et la suppression de toutes les interrogations. Pourquoi donc? Être heureux n’a jamais signifié ne pas se trouver confronté à des obstacles, mais savoir prendre de la hauteur par rapport à ceux-ci. Comprends-moi, la Vie est, par définition, une dynamique qui pousse tout ce qui se place dans son courant à aller de l’avant. Et aller de l’avant, c’est bâtir, c’est se métamorphoser, donc se trouver régulièrement confronté à des portes à franchir, à des rapports à redéfinir, à réinventer, à des ponts à lancer. Cela signifie l’inverse de l’action de tourner en rond, le contraire d’un ronronnement. C’est la volonté du dégagement de la léthargie des habitudes… »

L’AMOUR MULTIPLIE
J’aimerais conclure en disant que lorsqu’on me répète que Marie s’est divisée en deux, je réponds qu’au contraire, elle s’est multipliée par deux! Cela dit, mon témoignage ne se veut d’aucune manière un exemple à suivre. Je prône sans retenue l’importance du libre arbitre de chaque être. Mais si notre expérience peut apporter un éclairage nouveau sur l’amour et le couple, ne serait-ce que chez quelques personnes, notamment celles à qui ce genre d’histoire arrive, j’aurai atteint mon but ultime : servir mes semblables dans leur quête du bonheur.

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Bibliographie


livre irrésistible amour de gilles levasseurCoup de foudre peu commun, mariage tout en blanc, image de couple modèle dans la société. L’auteur vit un grand amour exclusif lorsque son rassurant univers bascule : sa femme lui apprend que son cœur bat également pour un autre homme. Mais alors qu’un tel chambardement conduit généralement à l’affrontement, voire à la rupture rapide, le couple choisit plutôt d’en profiter pour accéder à d’autres niveaux de conscience. Le défi : transformer le “Tu m’appartiens” en “Tu t’appartiens”, permettre à l’amour de dépasser les limites établies. S’apprivoiser à l’amour inconditionnel, celui par lequel on se réjouit du bonheur de l’autre et on compatit devant sa souffrance, sans attentes ni conditions.

Titre : Irrésistible Amour

Sous-titre : L’incroyable force du destin

Auteur : Gilles Levasseur

Collection : Histoire vécue

Maison d’édition : Les éditions Libre Arbitre

Maison de diffusion : Distribution de livres Univers S.E.N.C.

Section (thématique) : Spiritualité

Nombre de pages : 256

Date de publication : 01 2000

Extraits de livres


L’EXCLUSIVITÉ EN PÉRIL

Pareille déclaration aurait normalement dû me foudroyer. En une fraction de seconde, mes douze années de mariage défilèrent dans ma tête pendant que mon cœur encaissait le coup… Mais je parvenais à demeurer étonnamment calme, à analyser la situation avec un sang-froid surprenant. Je haussai les épaules. Terriblement anxieux au sujet de ma santé, je ne me souciais guère du reste. Bon, et quoi encore ?

Quelques instants auparavant, Marie m’avait invité à la rejoindre dans la salle de bain afin de m’informer d’un rendez-vous dont elle avait convenu avec quelqu’un ce soir-là. C’était un lundi de la fin de septembre 1993. Le temps était à la pluie… Un soir d’automne comme celui où nous nous étions connus quinze ans exactement auparavant.

« C’est un grand ami…, commença-t-elle par avouer. —Ah oui ? Qui est-ce ?, répondis-je sans aucune arrière-pensée, n’ayant jamais été d’un naturel jaloux ou le moindrement soupçonneux, car il n’y avait jamais eu de cachotteries entre nous.

—En fait, c’est quelqu’un que j’aime beaucoup, ajouta-t-elle, pesant soudainement chacun de ses mots. Ses yeux s’embuèrent. Je… je crois… je ne sais pas si… comment te dire ? Il me plaît beaucoup. Je crains fort d’être amoureuse de lui, je ne sais plus trop… » Les mots s’étouffèrent dans sa gorge.

C’est à ce moment que me revint soudainement en mémoire le curieux été que Marie avait vécu. Comment son merveilleux sourire s’était progressivement fait plus rare, de quelle façon ses yeux s’étaient peu à peu voilés de fatigue… L’étrangeté de certaines de ses réactions qui m’avaient laissé perplexe. Je me rappelai cet après-midi au cours duquel Marie avait repoussé l’un de mes élans de tendresse. « Donne-moi un peu de temps… », avait-elle murmuré, sur un ton que je ne lui connaissais pas. Lui donner du temps ?

Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Mais je n’y avais plus songé par la suite. Soudain, la lumière se fit dans mon esprit. Denis, le moniteur de conduite automobile qui avait donné à Marie quelques cours pratiques en juillet ! Elle avait parfois fait allusion à lui en vantant sa patience et sa compétence alors que je tentais bien maladroitement de jouer au professeur. Elle acquiesça. Désireux de bien comprendre ce qui lui arrivait, je l’invitai à tout me raconter, depuis le début…

Marie insista d’abord sur le fait qu’elle n’avait pas cessé de m’aimer et qu’elle n’avait aucunement l’intention de me quitter. Elle en faisait même un engagement formel. Le portrait n’était donc pas si terrible au fond… N’empêche qu’il secouait passablement mes idées, qui étaient on ne peut plus traditionnelles en matière de couple, de fidélité. Qu’allait-on faire maintenant ?

Dès les premiers instants, Denis avait attiré l’attention de Marie. De son siège de classe, elle l’avait vu entrer alors qu’il venait remettre les clés d’une voiture de l’école. Immédiatement séduite par sa façon d’être, elle s’était surprise à souhaiter secrètement que le sort le désigne pour qu’il soit à ses côtés lors des séances pratiques de conduite sur la route.

Le vœu de son cœur devait être exaucé quelques jours plus tard. Comme quoi nous manquons rarement nos rendez-vous importants avec le destin. Assise à la gauche de cet inconnu, elle se sentit immédiatement tout à fait à l’aise auprès de lui, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Elle me confia à quel point l’attirance qu’elle éprouvait était irrésistible, comme l’impétueux courant d’une rivière en pleine crue printanière. Cette sensation à la fois nébuleuse et nette qu’elle avait déjà ressenti une telle émotion, l’impression de retrouver un vieil ami perdu depuis une éternité, même si cela pouvait sembler juste hier…

Mais qu’est-ce que le temps ? Jamais elle n’aurait pensé pouvoir être un jour à ce point troublée. Tout paraissait tellement plus simple auparavant ! Marie eut seulement deux leçons pratiques de conduite avec Denis, car celui-ci avait dû réduire sa charge de travail pour retourner à temps partiel aux études. Elle était charmée par la façon qu’il avait de lui parler, de la mettre en confiance alors qu’elle se faisait hésitante à ses premiers moments au volant d’une voiture. Lors du second exercice, il s’était enhardi. “Je vais te montrer comment manœuvrer le volant pour que tu ne brises pas tes beaux ongles”, lui avait-il murmuré à voix basse en se penchant vers elle.

« Et ton mari, que fait-il dans la vie ? —Il est écrivain… » Marie remarqua que cette précision avait semblé l’ébranler quelque peu. Un peu plus tard, elle se surprit à proposer à son professeur : « Pourrait-on garer la voiture ici pour marcher un peu ?

—Impossible, répondit-il, à la fois amusé et surpris par une aussi inhabituelle requête. Tu sais, j’ai un horaire strict et un itinéraire à respecter. » Ce fut la dernière séance de conduite avec lui. Elle poursuivit son apprentissage avec une monitrice. Denis et elle se croisèrent néanmoins à quelques reprises au cours des semaines suivantes, mais ils ne purent qu’échanger quelques mots. Un après-midi, il réitéra son offre de la reconduire chez elle au terme d’une séance. « Ce ne sera pas nécessaire, fit-elle. Gilles vient me chercher.

—Dis donc, il est toujours dans le décor celui-là ? —Bien sûr, il travaille à la maison, ce qui fait qu’il est toujours disponible… » Elle crut saisir chez lui un soupçon de contrariété. Son cours terminé, Marie fut surprise de ressentir de plus en plus fortement l’absence de Denis. Une sensation de vide oppressant à la poitrine, un indéfinissable malaise. Se pouvait-il que leurs chemins se soient séparés à tout jamais ?

Déterminée à se reprendre en main et pleinement consciente de ses engagements matrimoniaux, elle se convainquit que le temps allait arranger les choses et qu’elle finirait bien par l’oublier. Aussi jugea-t-elle bon de demeurer secrète à ce sujet, malgré son habitude de toujours partager avec moi ses états d’âme. Le merveilleux souvenir de ces quelques heures de complicité s’estomperait et la vie reprendrait son cours. Et pourtant ! Marie eut beau s’efforcer d’éclipser Denis de sa mémoire, tenter obstinément de réduire son cœur au silence, rien n’y fit. Ses nuits devinrent impitoyablement avares de sommeil. Au cours de ces longues heures de veille forcée, elle échafaudait toutes sortes de scénarios plus merveilleux les uns que les autres…

Et, frustrante expérience s’il en est une, elle se demandait quels pouvaient bien être ses sentiments à son égard. Éprouvait-il seulement quelque chose pour elle ? Il vivait seul, sans attache féminine, avec ses deux jumeaux de treize ans, lui avait-il confié. Et pour ajouter à sa difficulté de l’oublier, il y avait tous ces véhicules d’écoles de conduite automobile qu’elle croisait régulièrement sur sa route. Chaque fois, son cœur s’accélérait soudain à la pensée que…

Les jours, les semaines passèrent sans que s’attiédisse le moins du monde la passion qui embrasait le cœur de Marie. De toute évidence, sortir Denis de ses pensées relèverait de l’exploit. Souvent, elle souhaitait devenir amnésique… C’eût été tellement plus facile ! Mais, chaque matin, au terme d’une nuit d’insomnie, la cruelle réalité s’imposait. Elle ne pouvait continuer ainsi…

Au début de septembre, la réceptionniste de l’école de conduite où Denis était employé prit contact avec Marie pour l’informer que le personnel désirait se réunir au restaurant où elle travaillait. Le soir venu, le fait de revoir Denis lui fit perdre une partie de ses moyens. Comment allait-elle l’aborder ?, se disait-elle tandis que son cœur battait la chamade. Elle était transportée de bonheur et son visage rayonnait d’un tel éclat qu’une collègue lui demanda, en toute naïveté, si elle n’avait pas vu l’homme de sa vie ! Elle ne croyait pas si bien dire… Le repas terminé, au moment de quitter l’établissement, Denis trouva moyen de laisser à Marie son numéro de téléphone. « Si jamais tu as besoin de cours supplémentaires ou de conseils en prévision de ton examen final de conduite, hasarda-t-il, fais-moi signe. Ça me fera grand plaisir de t’aider. » Rien pour faciliter le détachement…

Pendant ce temps, j’étais aux antipodes, entièrement préoccupé par ma santé. Je multipliais les démarches et les tests pour comprendre pourquoi mes reins me faisaient tant souffrir. Cette épreuve devait finalement me sensibiliser à la plupart des médecines douces, qu’il s’agisse d’acupuncture, d’homéopathie, de drainage lymphatique, de réflexologie, de naturothérapie, et j’en passe… J’avais appris dans mon propre corps la science des visages, celle qui vous permet, en un coup d’œil, de jauger la santé d’autrui. Mais je ruminais sans cesse contre ces entreprises dont l’appât du gain semble constituer la principale raison d’être. J’étais furieux et désorienté chaque matin où le miroir me renvoyait l’obsédante image d’un visage enflé. Pire encore, mes cheveux s’étaient mis à tomber de façon exagérée, en raison du stress, probablement. Il y en avait partout chez moi, comme autant de témoins muets de mon désarroi. À quoi cela m’avait-il servi de me nourrir correctement pendant des années ? Mon esprit se complaisait dans des idées revanchardes. Je me faisais un malin plaisir à sensibiliser les praticiens de médecines douces que je connaissais sur les effets secondaires possibles de la spiruline. En effet, je retrouvais chez plusieurs consommateurs de ce produit les mêmes symptômes que les miens, ce regard fatigué, ces paupières bouffies, ces yeux cernés. Mais je ne disposais d’aucune preuve scientifique. J’en avais fait une affaire toute personnelle. J’étais donc très loin de me douter de la tourmente émotive qui secouait ma compagne… À la fin de septembre, n’y tenant plus, Marie s’arrangea pour prendre contact avec son beau professeur. Cet après-midi-là, je grimpai au rez-de-chaussée pour lui parler. Elle conversait au téléphone. Alors que je m’apprêtais à lui dire quelques mots, elle me fit signe de me taire en mettant un doigt sur sa bouche… Stupéfait, je m’exécutai, non sans me demander qui pouvait bien se trouver au bout du fil pour que je doive dissimuler ma présence dans ma propre demeure ! Lorsqu’elle raccrocha, elle avait l’air bizarre, m’annonçant qu’elle allait m’expliquer un peu plus tard. Cela commençait à devenir passablement mystérieux à mon goût… En début de soirée, elle m’apprenait qu’elle avait rendez-vous avec son ex-moniteur, que c’était avec lui qu’elle discutait quelques heures plus tôt au téléphone. Debout devant elle alors qu’elle finissait de se maquiller, j’analysais mes réactions face à cette bouleversante révélation. Première constatation : la soudaine intensité du contact entre Marie et Denis. Comment pouvait-on se sentir tout à fait familier avec un inconnu ? À moins que… La réponse surgit d’emblée. Voilà que le temps était venu pour moi de mettre à l’épreuve mes convictions en matière de réincarnation. Cela faisait quelques années que j’approfondissais mes recherches sur la question, et mes découvertes contredisaient ouvertement les dogmes catholiques en compagnie desquels j’avais grandi. Plusieurs ouvrages sur la métempsycose garnissaient les rayons de ma bibliothèque, notamment ceux du physicien français Patrick Drouot (« Nous sommes tous immortels » et « Des vies antérieures aux vies futures », Éditions Du Rocher) ainsi qu’une biographie du célèbre médium américain Edgar Cayce. Longtemps indécis, j’avais finalement adhéré à la thèse de la multiplicité des incarnations, parce qu’elle répondait clairement à toutes les questions auxquelles les religions occidentales sont impuissantes à apporter une explication plausible. Je voyais enfin ma vie sous un angle nouveau… Marie et Denis s’étaient donc probablement connus dans une ou plusieurs autres vies ! Pour moi, il s’agissait d’une réalité bien concrète. Aucun doute possible. Voilà pourquoi Marie avait immédiatement reconnu son ancien compagnon, par son regard et l’énergie qui se dégageait de lui, disait-elle, faisant abstraction de son physique, qui correspondait moins à ses préférences. Leur rendez-vous de juillet 1993, ils en avaient donc convenu en d’autres temps, en d’autres lieux, pensai-je, totalement convaincu que les âmes choisissent les grandes lignes de leur expérience de vie avant d’intégrer un nouveau corps et que le hasard n’est qu’une illusion terrestre. Fait plus troublant encore, je devais apprendre plus tard que Marie et Denis s’étaient trouvés presque simultanément dans la même pouponnière, ayant vu le jour à seulement deux semaines d’intervalle, dans le même hôpital ! En matière de précision, il était bien difficile de faire mieux… Cette prise de conscience s’avéra fondamentale. À partir du moment où vous mettez les événements de votre vie dans la perspective beaucoup plus étendue des existences antérieures, la perception que vous en avez se transforme radicalement. Si Marie et Denis avaient déjà passé du temps ensemble, pouvais-je encore prétendre que j’étais le premier arrivé ? J’ai soudain constaté toute l’inutilité d’une telle vision. En fait, je n’avais nul besoin d’aller au fond des choses. Le simple fait d’accepter le principe suffisait. Si Denis atterrissait à ce moment dans notre vie, c’est qu’il devait y avoir une excellente raison. Il vient tenir compagnie à Marie pendant que je serai occupé à autre chose, ou destiné peut-être à quelqu’un d’autre, compris-je soudain. En effet, depuis quelques années, ma conjointe éprouvait un peu de difficulté à partager ma démarche en matière de spiritualité. Je me remémorai cette soirée au cours de laquelle je lui faisais part de certaines réflexions. Si je me sentais particulièrement « branché », Marie semblait mal saisir le sens de mes paroles. « C’est comme si tu me parlais chinois », avait-elle conclu, à mon grand désarroi. À l’époque, je savais déjà qu’il est impossible de forcer quiconque à épouser votre vision des choses. Cela équivaut à tirer sur une fleur pour qu’elle croisse plus rapidement, au risque de la déraciner. Je me sentais donc souvent bien seul lorsque j’avais le goût, chez moi, de témoigner de mes nouveaux acquis en matière d’ouverture de conscience. Aussi étais-je de plus en plus attiré par les ateliers de spiritualité, au cours desquels j’avais l’occasion de discuter avec des gens qui se trouvaient — en principe, du moins — sur la même longueur d’onde que moi. Mais, en règle générale, même ces réunions me laissaient sur mon appétit. J’éprouvais un désir intense de croiser des gens au contact desquels ma soif d’évolution spirituelle serait stimulée au plus haut point. Je satisfaisais donc au mieux ma curiosité dans les livres. Sans comprendre vraiment ma réaction, je décidai non seulement de consentir à la présence de Denis, mais aussi de lui faire une place dans notre couple. Accepter non seulement avec sérénité cette nouvelle mission qui s’offrait à nous, mais aussi y collaborer au meilleur de mes capacités. Sans ma conscience de l’existence d’un plan divin infiniment plus vaste que nos petits drames personnels, j’aurais eu bien du mal à supporter ce qui était en train de m’arriver. Je pris également conscience de la liberté fondamentale de tout être humain, voyant aussitôt en Marie une âme indéniablement autonome, ce qui a fait fondre les traces de possessivité qui m’habitaient. Ce n’était plus MA femme, mais celle qui avait choisi de vivre avec moi. L’espace de quelques minutes, je compris qu’un être humain n’appartient à personne, si ce n’est à lui-même. Du couple du type TU M’APPARTIENS, je passais soudainement au concept TU T’APPARTIENS. J’en avais le vertige… « Gilles, je ne sais vraiment pas quoi faire, quoi lui dire, poursuivit Marie, m’arrachant soudain à mes pensées. —Dis-lui exactement ce que tu ressens. Je pense que c’est ce que tu as de mieux à faire. Dis la vérité, ni plus, ni moins. —Et s’il prend peur ? —C’est qu’il ne t’aime pas suffisamment ou qu’il ne t’est pas destiné. Laisse aller les choses. Commence d’abord par lui parler. Ensuite, tu verras. » Cependant, mon ouverture d’esprit fut rapidement mise à l’épreuve. « S’il veut de moi, accepterais-tu que je demeure chez lui une ou deux journées par semaine ? —Pardon ?, fis-je, désarçonné par la demande. Euh… non, c’est hors de question, ajoutai-je après quelques moments de réflexion. Du moins, pas pour l’instant. Nous sommes mariés après tout ! Je peux accepter que vous sortiez ensemble, mais de là à passer une partie de la semaine chez lui ! Laisse-moi y réfléchir… C’est tellement inattendu ! » Manifestement, je m’accrochais encore, malgré mes beaux principes, à la rassurante sécurité du passé. S’il y avait un escalier à monter, me disais-je, c’est marche par marche que je le gravirais. Et je trouvais bizarre de ne voir aucun inconvénient à ce qu’elle rencontre Denis aussi souvent qu’il lui plaisait, alors que mon esprit se cabrait sitôt qu’elle parlait de passer quelques jours chez lui. Comme Marie n’était pas encore autorisée à prendre seule le volant, c’est moi qui la conduisis à son rendez-vous galant. Je retournai à la maison et attendis la suite des événements, en m’en remettant totalement à la sagesse du destin que j’avais choisi.

Les deux se faisaient face, camouflant une certaine nervosité. Quant à Marie, elle se sentait plutôt mal à l’aise. Sirotant un verre, ils discutèrent de tout et de rien pendant quelques minutes, histoire de briser la glace. Denis parla de son retour aux études, de son intérêt pour l’informatique. Il raconta à quel point les deux liaisons amoureuses importantes de son existence lui avaient laissé au cœur un goût amer, tellement d’ailleurs qu’il avait fini par mettre en doute l’existence même de l’amour. Partageant sa vie avec ses deux jumeaux depuis un an et demi, il lui confia tout le plaisir qu’il avait à se sentir libre de toute attache féminine. Sa fille aînée demeurait chez sa mère, sa première conjointe, à Montréal, tandis que sa seconde compagne avait la responsabilité des trois plus jeunes. Six enfants ! Marie se décida enfin à entrer dans le vif du sujet. « J’aurais bien du mal à t’expliquer ce que je ressens pour toi, commença-t-elle, quels sont exactement les sentiments que j’éprouve à ton endroit. Je peux seulement te dire que je tu m’attires fortement. Est-ce ça l’amour ? Pour l’instant, je l’ignore… Ce que je sais, par contre, c’est que je songe très souvent à toi. À vrai dire, ajouta-t-elle, marquant une pause, tu as été au centre de mes pensées pendant tout l’été. » Elle s’interrompit un instant, inspira profondément, comme pour laisser à son cœur le temps de récupérer un peu. Denis baissait la tête, fort attentif aux propos de son interlocutrice. « Voyant que je n’arrivais pas à t’oublier, j’ai préféré te faire part de mes émotions de vive voix. J’aimerais surtout savoir si c’est réciproque, si tu éprouves quelque chose à mon égard. C’est très important pour moi, tu sais. T’est-il arrivé ces dernières semaines de penser à moi ? » Denis ne disait mot. Il réfléchit un moment. « C’est difficile à dire, hasarda-t-il, évasif au possible. Tu comprends, je n’ai pas de femme dans ma vie depuis quelques années et je me sens bien comme ça. Au fond, je crois que je ne suis pas prêt à entreprendre une autre relation amoureuse, pas après tout ce que j’ai vécu. Les querelles de ménage appartiennent maintenant au passé, et je préfère les laisser là où elles sont, sans compter que mes études sont très importantes présentement. » La curiosité de Marie demeurait inassouvie. Elle plongea. « Je ne suis peut-être pas vraiment ton style, comme on dit ? », murmura-t-elle, appréhendant de plus en plus la réponse que Denis allait lui servir. Celui-ci n’en menait pas large, se rendant bien compte de la tristesse grandissante qui se lisait sur le visage de Marie. « Tu as peut-être raison… », finit-il par avouer. Marie parvint difficilement à maîtriser l’intense déception qui la gagnait. « Je comprends ta situation », parvint-elle à dire, la gorge nouée par l’émotion. « Rien n’empêche, poursuivit Denis au bout d’un interminable silence, qu’on se donne des nouvelles occasionnellement. Mon offre de cours de conduite supplémentaires tient toujours, tu sais. N’hésite pas à me téléphoner, tu sais où me joindre. » Ils mirent fin à leur entretien. Il proposa bien à quelques reprises de la reconduire à motocyclette, expliquant qu’il avait apporté avec lui un second casque en prévision d’une telle éventualité, mais elle refusa poliment, quoique fermement, prétextant qu’elle avait grand besoin de prendre l’air, qu’elle préférait marcher un peu. Comment aurait-elle pu lui confier à quel point il lui aurait été insupportable de lui enserrer étroitement la taille alors qu’elle se voyait forcée de faire le deuil de toutes les attentes qu’elle avait entretenues à son endroit ? C’était bien au-delà de ses forces… Il se garda d’insister. À l’extérieur, le moteur de la Yamaha 750 vrombit. Denis se coiffa de son casque, duquel dépassaient ses longues mèches brunes. La motocyclette s’élança. Marie lui fit un faible signe de la main en le regardant se fondre rapidement dans l’obscurité. Le reverrait-elle un jour ? Elle marcha. Malgré les décibels provenant de la circulation, encore soutenue en dépit de l’heure tardive, elle n’entendait rien. Rien d’autre que sa peine. Même la bruine, froide et omniprésente, ne l’atteignait pas. Seul son immense chagrin la faisait frissonner. Les larmes roulèrent sur ses joues… Elle se félicita néanmoins de sa décision de porter son long manteau de pluie bleu, qui lui couvrait presque les chevilles. Il lui vint à l’esprit que l’abrupte avenue qu’elle remontait en disait long sur les embûches qui l’attendaient sur le chemin de la guérison du cœur… Vers 23 heures, le téléphone se fit entendre. Marie se trouvait dans un petit restaurant situé à quelques kilomètres de chez moi. « J’aimerais que tu viennes tout de suite, me dit-elle d’un ton monocorde. Quel contraste avec les phrases souriantes dont elle seule avait le secret ! —J’arrive à l’instant. » Le trajet ne dura que quelques minutes. Pendant que défilaient une à une les intersections, je tentais d’interpréter le ton de sa voix, j’appréhendais le pire pour elle. Sa mine défaite confirma mon intuition. « Il…, il ne veut pas de moi, balbutia-t-elle. Je ne suis pas son style, semble-t-il… C’est fini ! J’ai tellement mal ! » Elle se mit à pleurer en silence. Je pris sa petite main dans la mienne. Lorsque votre femme éprouve de la peine parce qu’un différend vous oppose, vous savez qu’il est possible d’intervenir pour réparer les pots cassés, recoller les morceaux. Mais quand vous assistez à la peine d’amour que votre bien-aimée ressent pour un autre homme, votre sentiment d’impuissance est total. Rien d’autre à faire que de la consoler. TENTER de la consoler. Et espérer que la tempête passe, que le temps efface peu à peu les cicatrices… Une fugitive pensée teintée d’égoïsme me traversa l’esprit : peut-être est-ce mieux ainsi ? Elle finira par l’oublier, et je la garderai pour moi seul… Tout en conduisant, je m’appliquais à atténuer son chagrin en lui expliquant que la réaction de Denis ne signifiait pas nécessairement qu’il ne l’aimait pas. Avait-il pris peur à la pensée de s’attacher à une femme mariée, et pire encore, de s’introduire dans ce curieux couple dont le mari consentait à ce que sa conjointe ait un amoureux ? Peut-être avait-il été trop marqué par des années de relations tumultueuses, assez pour tenir jalousement à sa liberté récemment acquise ? Lui seul pouvait répondre à ces interrogations. Ces paroles, que je voulais rassurantes, n’eurent toutefois pas l’effet escompté. Une fois à la maison, nous nous assîmes à table. Elle me raconta avec force détails la conversation qu’elle avait eue avec Denis. Nouvelle tentative pour la réconforter. Mais à l’intérieur de moi, une petite voix me murmurait que la convalescence émotive de ma compagne serait longue. Trop vive était la meurtrissure… Chacun de ses sanglots me transperçait le cœur. Je ne pus m’empêcher de songer à nos premières années, à l’intense douleur provoquée par sa rupture avec son premier époux. Et je priais le ciel pour que ces souffrances ne recommencent pas. Elles avaient mis tant de temps à se cicatriser ! Le sommeil fut long à venir, tellement j’étais inquiet pour Marie. De son côté, la nuit fut interminable… Ses yeux rougis et fatigués devaient en témoigner au petit matin. Le regard vitreux, elle me remit une lettre que ses longues heures d’insomnie lui avaient permis d’écrire pendant que je dormais. Son cœur avait répandu sa détresse sur le papier. L’autopsie d’un beau rêve d’amour déçu, en quelque sorte. Je lus d’un trait…

LA JOLIE DAME ET LE VENT… Il était une fois… Pourquoi pas ? Presque toutes les histoires commencent comme ça… Il était une fois une jolie dame qui vivait sa vie sereinement. Elle avait des idées bien arrêtées sur la vie, l’amour, les responsabilités, la mort, etc. Des idées transposées sur de belles feuilles blanches clairement lisibles. Noir sur blanc. Un jour qu’elle était sortie, et qu’elle tenait à la main toutes ses feuilles, elle fut balayée par un vent à la fois violent et amical. Elle en fut tellement secouée que ses précieuses feuilles s’éparpillèrent, comme lorsque la bourrasque d’automne frappe l’érable. Certains de ses écrits furent déchirés par le souffle, tandis que d’autres restèrent intacts… Certains récupérables, mais plusieurs devront être repensés… Quant aux autres, envolés à tout jamais ! Il était bien puissant ce vent de tempête, sous des dehors de brise légère… Bouleversée la jolie dame aux paisibles convictions… Troublée, elle pensait à ce souffle, jour après jour… Désireuse de sentir de nouveau sa présence qui lui manquait. Ce vent prit de plus en plus de place dans son cœur et dans ses pensées. À tel point que la vie de la dame devint vite insupportable. Ce silence ! Cette attente ! Et toutes ces remises en question, encore et encore ! Confusion totale qui étouffe peu à peu sa joie de vivre. Ce vent innocent, se disait-elle, sait-il seulement que la brise s’est muée en un ouragan déchaîné qui l’a mise en panique ? Arrêter et se reprendre en main, pensait-elle encore… En effet, elle a plus d’un tour dans son sac la dame. Elle reprendra le contrôle de ses émotions. Avec le temps… Tiraillée à la seule pensée de son vent, étouffée par le calme plat de son absence, la jolie dame souffre en silence. Mais elle se remettra bientôt au boulot de sa vie. De nouveaux écrits naîtront. Mais dorénavant, elle se gardera bien de mettre un point final au bas de chaque feuille… Elle est plus vraie que vraie cette histoire. Moi, la jolie dame blessée, et toi, Denis, le vent de tempête. Et même s’il n’y avait peu de place pour toi dans ma vie, tu en occupais beaucoup. Je ferai en sorte que cette place, tu ne la tiennes plus. Comme je crois fermement en la réincarnation, je suis convaincue que nous nous sommes connus dans une autre vie. C’est ce qui explique pourquoi je me suis immédiatement sentie à l’aise et en sécurité auprès de toi. C’est pour moi une évidence absolue, une réalité. J’en ai rencontré des gens depuis la vingtaine d’années que je travaille avec le public ! Mais jamais qui m’ont fait une telle impression. Jamais frappée au cœur de la sorte. Ça déboussole tellement que j’en perds le nord et que si ça continue, je vais me retrouver au repos forcé… Mais avant, je vais essayer de laisser le sommeil réparer ce corps fatigué par ces émotions qui paralysent mon cœur et perturbent mes nuits depuis trois longs mois ! Que de ravages dans ma vie ! Oui, il me faut reconstruire, et je reconstruirai. Mon meilleur « chum », c’est le Christ, parce que c’est Lui qui m’a le plus aimée, c’est Lui qui m’a appris le plus. Il est venu enseigner l’Amour sous toutes ses formes. Il m’a notamment fait comprendre que le véritable Amour, c’est laisser toute liberté aux autres, leur permettre de vivre profondément leur vie, leurs convictions, leurs expériences. À analyser mes réactions face à toi, je dois conclure que je t’aime suffisamment fort, puisque je désire de tout cœur être à tes côtés. Même occasionnellement, cela me suffirait. Mais les responsabilités que j’assume depuis déjà une quinzaine d’années m’interdisent de m’en dégager, c’est officiel ! Certes, ta vibration m’est-elle très chère. Mais la mienne ne semble pas t’atteindre… Je ne suis pas « ton style » comme on dit. Je sais que de telles situations surviennent tous les jours, à une foule de gens. Mais pour moi, il s’agissait d’une première. T’as vraiment une gueule extra qui me fait « triper » ! C’est plus fort que moi… Ne t’en fais pas pour moi. Je pratiquerai sur moi une petite thérapie émotionnelle maison… Et dans quelques mois, je serai renouvelée, plus forte que jamais ! Et parlant de réincarnation, peut-être, à bien y penser, étais-tu, dans une autre vie, un cheval galopant librement dans les champs. Et moi, une amazone qui a dû t’agripper au lasso, te tirant fort vers moi pour te capturer. Une expérience qui t’aurait profondément marqué… Ne t’en fais pas. J’ai compris l’Amour enseigné par le Christ. Accepter les idées d’autrui en comprenant bien que tous nous avons le droit de vivre et de choisir ce que nous sommes, ce que nous voulons être. Nous respirons tous le même air. Mais nous sommes libres de l’aspirer chacun à notre rythme. De sorte que si, un jour, tu te sens attiré par une femme, je te souhaite qu’elle te laisse le plus de liberté possible. C’est ça l’amour, tu sais. Être libre avec l’autre, qui nous laisse être nous-mêmes… Cela dit, JE N’ATTENDS PLUS RIEN DE TOI. Peut-être dans une autre vie cheminerons-nous ensemble. Chose certaine, je reconnaîtrai tes yeux… Mon vœu le plus cher dans toute cette histoire, c’est que tu sois heureux dans ta vie. Que Dieu te bénisse ! Je prierai pour toi. Marie

Le jour même, Marie alla personnellement déposer sa précieuse missive dans la boîte aux lettres de Denis. Elle savait où celui-ci demeurait, puisqu’il y avait fait un saut au milieu d’une leçon pratique de conduite qu’elle avait eue, fin juillet. Au moins était-elle certaine que le message avait atteint sa destination. Elle se cramponna à la vie, en espérant que la traversée du désert ne soit pas trop pénible…

Titre : Irrésistible Amour Sous-titre : L’incroyable force du destin Auteur : Gilles Levasseur Collection : Histoire vécue Maison d’édition : Les éditions Libre Arbitre Maison de diffusion : Distribution de livres Univers S.E.N.C. Section (thématique) : Spiritualité Nombre de pages : 256 Date de publication : 01 2000

Presse et médias


polyamoureux, gilles levasseurLes polyamoureux

Reportage de Richard Martineau. Lors de cette émission des Franc-Tireurs (Québec) on réinvente le couple. Le journaliste discute de ce mode de vie particulier avec Gilles Levasseur, marié à Marie depuis trente et un ans. Marie est maintenant aussi en couple avec Denis et le trio habite ensemble. Depuis peu, ils sont devenus un quatuor puisque Gilles a entamé une relation avec Louise… Comment vivre le polyamour au quotidien? Quelle différence entre le polyamour, la polygamie, l’échangisme? Entre la gestion des horaires des multiples membres du couple et le regard extérieur pas toujours facile à assumer, être polyamoureux, ce n’est pas de tout repos!

Visionnez un extrait : http://lesfrancstireurs.telequebec.tv/episode.aspx?id=91

 

Les polyamoureux au Québec

Entrevue diffusée le 07 Juil 2011 sur les ondes de CKYK Radio X du Saguenay
Écoutez la version audio de l’entrevue qui s’est déroulée dans le cadre de l’émission «Le retour de Radio X» et «Radio X sport».

 

Visionnez l’émission «Amours plurielles : Le nouvel art d’aimer ?» 

Une coproduction Televista – Pallas Télévision
Un film de Jessica Decap (réalisation, image, son)
Production : Sandrine Lefranc et Fiona Barotto
Télévista : Diane Imbault-Huart et Jean-Michel Garnier
Avec la participation du Centre National de la Cinématographie.
© Pallas TV – Télévista 2010

 

Visionnez l’émission «Polyamoureux et polyfidèle à l’amour»

Ils ont deux, trois ou plusieurs amoureux en même temps, ils ne sont ni polygames ni échangistes, ils prônent la transparence et l’honnêteté avec leurs partenaires. Ils aiment sans possessivité et sans exclusivité, ce sont “Les polyamoueux”…

Gilles Levasseur, auteur du livre «Irrésistible amour» et polyamoureux d’expérience. Visitez la fiche de l’auteur

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