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ENFANT/JEUNESSE

Les parents n’en reviennent pas : leur charmant bébé, dont on leur a tant dit qu’il « est une personne », qu’ils ont dorloté, choyé, dont ils ont prévenu chaque besoin, devient, vers l’âge de 1 an, un véritable tyran domestique.

Enfant / Jeunesse
Il mord, pousse, frappe… Pourquoi ?

Les parents n’en reviennent pas : leur charmant bébé, dont on leur a tant dit qu’il « est une personne », qu’ils ont dorloté, choyé, dont ils ont prévenu chaque besoin, devient, vers l’âge de 1 an, un véritable tyran domestique. Les regards des amis, de la belle famille, se font critiques, et les doutes sur une éducation peut-être trop laxiste se font jour, en même temps que les parents deviennent de plus en plus les souffre-douleurs complaisants des troubles de l’humeur de leur petit, à qui ils cherchent des excuses.

Est-ce qu’il peut déjà comprendre les interdits ?
« Marin a 1 an, il touche à tout. J’essaie de lui mettre des limites, mais quand je le dispute, lui donne une tape sur la main, il continue. Est-ce qu’il peut déjà comprendre les interdits ? Lorsque je crie, j’ai l’impression qu’il ne comprend pas. »

Non, l’enfant de 12 mois ne comprend pas du tout l’interdit. Il est à l’âge où le cerveau est en
questionnement permanent et il veut tout découvrir. Taper, crier, gronder lui apprennent à provoquer, c’est tout ! Il faut faire diversion, éviter de le provoquer en mettant hors de sa portée les objets fragiles et le distraire le plus possible. Merci aux papas, aux mamies, aux nounous, parce qu’entre 1 et 3 ans, les bébés sont d’une curiosité insatiable. Mettre des limites, ce n’est pas interdire de tout découvrir pour s’ennuyer.

Mon fils de 12 mois me pince le bras!
« Mon fils de 12 mois me pince le bras lorsque je suis occupée à lui changer ses couches. Je lui dis qu’il ne peut pas faire cela, mais il s’obstine et continue avec force à me pincer de ses petits doigts. Quelle est la bonne réaction à adopter à ce moment-là ? Autrement, c’est un bébé joyeux, affectueux, jamais agressif. »

Je suis étonnée de voir comment, en cette nouvelle génération de bébélâtrie, on accepte qu’une maman se fasse pincer, mordre, frapper, sous prétexte que le jeune enfant n’aurait pas d’intention maligne : une maman, c’est sacré, quelle que soit l’intention du bébé. Il faut réagir immédiatement en prenant gentiment le nourrisson et en le mettant dans son parc pour se protéger. Il comprendra ainsi qu’on ne pince pas sa mère.

Est-ce de l’agressivité, sont-ce ses poussées dentaires ?
« Depuis qu’il est né, Guillaume me fait des câlins. Il a l’habitude de me téter les joues. Aujourd’hui, à 14 mois, il continue, mais en me mordant. Est-ce de l’agressivité, des poussées dentaires, ou sa manière de me câliner ? Dois-je le gronder, le mordre à son tour pour lui faire comprendre qu’il me fait mal, au risque de ne plus avoir ce privilège du câlin car cela n’est réservé qu’à moi, sa maman? »

On encourage vraiment les jeunes enfants à la confusion ! Les morsures ne sont pas des câlins, mais l’interrogation de l’enfant sur les limites : « Lorsque je fais mal avec mes dents, comment réagit mon référent absolu : maman ? »
– Elle accepte passivement, en disant : « cela me fait mal », mais à l’évidence, elle y prend du plaisir. « Donc, voilà comment sont les rapports avec autrui, j’en ferai autant, plus tard, au square ou à l’école. »
– Elle crie : « Non ! tu es méchant! » « Donc je continue, puisque je suis méchant, c’est maman qui le dit, c’est forcément vrai. »
– Elle me donne une tape, ou même me mord en retour pour me montrer que cela fait mal. « Donc, ce sont des rapports normaux entre humains, je continue. » – Elle dit calmement : «Non, cela me fait mal! Calme-toi dans ton petit lit, je te reprendrai quand j’irai mieux. » « Alors OK, j’ai compris, si je mords, je suis exclu. Je ne le ferai plus, ni à maman, ni aux copains. » Ce dernier exemple est ce que les Anglo-Saxons appellent le « time out», la seule manière de faire comprendre à l’enfant que sa mère se protège.

Elle peut être si adorable à certains moments…
« Ma fille, 14 mois, a toujours été très vivante et a toujours eu du caractère, mais elle ne posait pas de problèmes pour manger, dormir. Elle est très tonique, active, infatigable et veut, sans arrêt, marcher, jouer ; elle a très peu de périodes d’activités calmes. Depuis quelque temps, elle fait des colères terribles, pousse des hurlements, par exemple quand nous ne voulons pas qu’elle touche à quelque chose. Nous avons essayé de la laisser un peu pleurer seule, mais elle hurle sans s’arrêter. Pourtant, nous jouons avec elle, chantons, sortons. La nounou m’assure qu’il ne s’est rien passé de spécial. Son papa était ces derniers temps en déplacement, mais, maintenant, c’est fini : il est rentré pour de bon et passe beaucoup de temps avec elle. Je suis épuisée. J’ai peur que cela n’empire. Je ne sais plus quoi faire. Quand je crie ou quand je pleure, je me sens nulle comme mère, je craque. Et pourtant, elle peut être si adorable à certains moments. »

Pauvre maman au bord des larmes et de l’épuisement, avec cette propension des mères d’aujourd’hui à se sentir nulles. Il faut simplement savoir qu’à cet âge-là l’enfant paraît déjà très rationnel, il commence à comprendre beaucoup de choses et l’on pense qu’on peut le raisonner. Mais, en fait, la partie du cerveau qui gère les humeurs est encore tout à fait immature ; aussi l’enfant est-il tiraillé entre ses pulsions, l’envie de rester avec sa mère, l’envie de jouer. Cette petite fille ne sait plus où elle en est et tout cela implose. Cela n’a rien à voir avec l’éducation, c’est une question de maturité. Il faut éviter de lui donner une mauvaise image d’elle-même en la grondant ou en pleurant. Il faut simplement lui expliquer que cela va passer, qu’en grandissant on arrive à mieux se calmer.

Le livre
On vous dit que vous rendez votre bébé autonome, mais il s’accroche à vos basques… Ou, au contraire, que vous êtes trop fusionnelle, mais vous n’avez pas le coeur à le laisser dans d’autres mains… Rôle du père, sommeil, problèmes de garde, phobies scolaires… Que d’interrogations, que de cris du coeur avez-vous besoin de partager…
Et que de contradictions entre les discours des «professionnels» et le ressenti des parents d’aujourd’hui. On ignore trop la particularité de l’intelligence du tout-petit, qui s’ouvre au monde par ses sens et non rationnellement. Sa mère et son père sont les plus sensibles à ses besoins, ce sont eux qui lui donnent la perception de lui-même. À trop l’oublier, on contrecarre leurs élans, on les culpabilise.

Une nouvelle approche psychologique du développement de l’enfant et de ses relations est indispensable pour lui permettre de retrouver confiance en ses parents, de s’épanouir… Edwige Antier répond sur son site et, avec ce livre, à toutes vos confidences.

L’auteure
Edwige Antier, pédiatre diplômée de psychopathologie de l’enfant, a publié près de trente livres.
Elle anime une chronique chaque mercredi sur France Info, une émission chaque samedi sur France Inter et des talk-shows sur la chaîne câblée Santé-Vie. Elle a créé un site Internet wwwedwi-geantier.com. Elle répond aussi à vos questions sur la chaîne de télévision Santé-Vie et sur le mail de Santé-Vie:[email protected] ou sur son mail: [email protected].

Éditeur
Robert Laffont
www.laffont.fr

A propos de l'auteur

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