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André Harvey

J’étais en République Dominicaine, à l’auberge La Catalina, quand j’ai entrepris d’écrire ce livre.

J’y ai rencontré une amie qui s’apprêtait à mettre fin à sa relation avec son conjoint dès son retour au pays. Comme elle n’avait pratiquement connu que ce seul homme dans toute sa vie, elle était loin d’être rassurée concernant son avenir. Attisées par le chaud soleil tropical, ses peurs se mirent à remonter une à une à la surface et commencèrent à la hanter. Peur de connaître d’autres hommes, peur de s’y attacher trop rapidement, peur de retomber dans la même énergie que celle dont elle essayait maintenant de s’extirper, peur de perdre sa liberté nouvellement acquise, etc.
Nous étions assis tous les deux sur la terrasse de mon appartement, face à la mer azurée. Un arbre gigantesque se balançait majestueusement devant nous, de gauche à droite, au gré du vent. Il s’agissait d’un pin de Norfolk, une espèce très rare de conifère, un arbre très haut et d’une noblesse des plus inspirantes. Il surplombait tous les autres arbres et attirait l’attention sur lui, comme s’il voulait qu’on n’aime que lui. Obéissant aux caprices de la brise, il se laissait langoureusement ballotter d’un côté et de l’autre, pendant que des oiseaux solitaires venaient se poser quelques instants sur ses branches. Le pin de Norfolk les accueillait gentiment, sans poser de questions sur leur vie ou sur le temps qu’ils allaient rester.
Regarde, fis-je remarquer à mon amie. Cet arbre magnifique te semble-t-il libre et détaché ?
– Assurément, répondit-elle. Si tu savais comme je voudrais devenir comme lui et retourner chez moi avec cette attitude d’abandon à la vie.
– Alors, qu’est-ce qui t’empêche d’être cet arbre ?
– Euh ! murmura-t-elle, surprise. Tu veux dire quoi au juste en parlant d’être cet arbre ?
– C’est simple. À ton retour à la maison, commence à accueillir en toute simplicité et toute sérénité, juste pour le plaisir de le faire, tous les oiseaux qui viendront se poser sur tes branches. Certains resteront plus longtemps, d’autres ne feront que poser leurs pattes et s’envoleront presque immédiatement. Au lieu de craindre l’énergie que peuvent t’apporter les oiseaux de passage, accepte de t’y abandonner et d’expérimenter ce qu’ils peuvent t’apporter. Comment peux-tu espérer trouver l’oiseau de rêve qui t’apportera tout ce dont tu as manqué jusqu’ici si tu n’oses pas faire comme ce pin et laisser d’autres oiseaux s’y poser ?
– C’est bien beau, tout ça. Mais qu’arrivera-t-il si je suis déçue encore une fois ?
– Tu le seras, c’est tout, et ça ne durera qu’un certain temps. Mais au moins, tu n’auras pas le regret de ne pas avoir essayé et tu passeras vite à d’autres expériences dont tu pourras chaque fois tirer des leçons.
– Mais je ne veux pas seulement des oiseaux de passage dans ma vie, insista-t-elle. (Le mental ne voulait pas lâcher prise, et j’étais tout près d’abdiquer, moi aussi.)
– Un jour, poursuivis-je, un aimable volatile se trouvera tellement bien sur le grand pin que tu es qu’il lui demandera s’il peut y bâtir son nid. Cela se fera naturellement. Ce n’est pas l’arbre qui aura cherché l’oiseau, mais l’oiseau qui aura trouvé son arbre. Le pin de Norfolk est sage, tu sais. Il laisse la vie s’occuper de lui. Tout ce qu’il a à faire, c’est d’ouvrir tout grand ses bras et de s’abandonner aux courants de vie qui passent.

Sans le savoir, le majestueux pin de Norfolk venait de nous servir une mémorable leçon de maîtrise de soi. Mon amie s’en retourna chez elle remplie d’espoir. Elle s’inspira du grand conifère pour commencer une nouvelle étape de vie. Aux dernières nouvelles, elle avait déjà accueilli son oiseau rare…

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