Le nouveau rapport Hite
« C’est un bonheur extraordinaire comparable à aucun autre. »
« L’orgasme est le plaisir absolu… que les femmes se refusent parfois ; les hommes, eux, n’y renoncent jamais. »
« L’orgasme… les sensations les plus fantastiques que j’aie jamais connues.»
« Un cataclysme qui bouleverse mes organes : mes ovaires, mon utérus, mes seins, mon cerveau chantent dans le noir, sont submergés par un océan de sensations exquises. »
« Celui qui a dit que l’orgasme n’avait aucune importance pour la femme ne pouvait être qu’un homme. »
L’orgasme est-il important pour la femme ? Oui, évidemment ! Et pourtant, on a souvent dit et écrit que les femmes n’ont pas besoin de l’orgasme, du moins de la même façon que les hommes. Une de nos correspondantes a parfaitement répondu à ces assertions : « Celui qui a dit que l’orgasme n’avait aucune importance pour la femme ne pouvait être qu’un homme. Une vie sexuelle bien comprise exprime l’amour, la détente, là réalisation de soi et aussi le simple plaisir du corps. » La plupart des femmes sont d’accord
« Il n’y a que les médecins et les prêtres pour dire aux femmes qu’elles doivent apporter confort et plaisir à leur mari et cesser de « vouloir la lune » quand vient leur tour. »
« Les femmes qui se disent que l’orgasme n’a aucune importance sont absurdes et se mentent à elles-mêmes. »
« J’ai droit à l’orgasme. S’il faut que je me masturbe pour en avoir un, que mon partenaire en fasse autant! Pourquoi se masturberait-il dans mon vagin? Pourquoi ferions-nous l’amour si lui seul aboutit à l’orgasme ? »
« Je n’imagine pas le sexe sans orgasme. Peut-être parce que j’aime faire l’amour avec une femme et j’ai lu que les femmes jouissent beaucoup plus souvent quand elles font l’amour avec une autre femme qu’avec un homme. Comment une femme un tant soit peu intelligente peut-elle accepter de ne pas orgasmer pendant l’amour ? Moi, je ne peux pas, et je ne vois vraiment pas pourquoi je le devrais. »
« J’aime les grandes orgues, aucun doute là-dessus, croyez-moi ! Ce que je n’aime pas, c’est me dire : ça y est, il faut que tu viennes, c’est le moment, ou qu’on attende de moi que j’orgasme pour montrer que j’aime ça. Les hommes sont aujourd’hui censés savoir comment nous faire jouir et, du coup, l’orgasme fait partie des règles du jeu. On sent qu’ils guettent le moment fatidique où on va orgasmer. »
Les femmes, aujourd’hui, sont obsédées par l’idée de l’orgasme, surtout quand elles font l’amour.
Il semble évident que les femmes aient naturellement droit à l’orgasme. Pourtant, l’idée, maintenant très répandue, qu’elles doivent, elles aussi connaître les joies sexuelles les conduit parfois à l’obsession. Certaines peuvent avoir l’impression qu’elles doivent avoir des orgasmes moins pour leur propre plaisir que pour celui de l’homme.
« C’est lui qui en tire la meilleure part; quand j’orgasme, il a l’impression « d’être un homme », de réussir un exploit. »
« Je « fais mon numéro » et, en même temps, son moi se gonfle. Mon orgasme lui donne confiance en lui, le remplit d’amour pour moi. Je n’aime pas du tout ce côté « performance » de l’affaire. Mais si je n’ai pas d’orgasme, je me sens jugée, et je me juge, »
« Il y a cette pression qui vous oblige à penser que si l’on n’a pas d’orgasme, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas sur le plan psychologique. »
« Oui, hélas ! je me crois encore obligée d’avoir un orgasme pour qu’il se sente « macho », viril. »
« L’orgasme n’est pas nécessaire pour que la femme se sente « normale » ; mais les hommes comptent sur l’orgasme de la femme, si bien que je fais des efforts, d’autant plus qu’il aime me regarder pendant que j’orgasme. De plus, il aime sentir les contractions de mon vagin mais avec un peu d’entraînement, on peut les produire à volonté. »
« Oui, je ressens le besoin d’avoir des orgasmes; c’est une sorte de compétition par rapport aux autres femmes de mon entourage. Et je le regrette. Tout a commencé avec mon dernier partenaire qui ne se sentait pas vraiment un homme si je n’orgasmais pas. Il exerçait sur moi une véritable pression. Mais je ne suis pas une vedette de cirque ! »
« Je me garde bien de dire à mes nouveaux partenaires que je ne peux pas avoir d’orgasme. Ce serait comme une épreuve sportive : ils voudraient être les premiers à me faire orgasmer. J’ai horreur qu’on attende de moi que j’orgasme, qu’on me « force » à le faire. »
« J’ai souvent eu l’impression que mes orgasmes correspondaient beaucoup moins à mes propres besoins qu’au désir qu’avait mon partenaire de me satisfaire. »
« Nous sommes supposées être sans complexes et donc toujours prêtes à l’orgasme; quand j’orgasme, il se sent sûr de lui et en sécurité. L’orgasme est important, mais pas aussi important qu’il le pense. Oui, mes orgasmes sont beaucoup plus importants pour mon mari que pour moi. »
« Il faut que j’aie des orgasmes. Sinon je ne suis pas une « vraie femme », et il se sent mal dans sa peau… peut-être me laisserait-il tomber. Les hommes aiment faire l’amour avec des femmes qui orgasment. »
« Parfois, j’aimerais faire l’amour sans aller jusqu’à l’orgasme, si mon partenaire n’y tenait pas tellement et si je pouvais m’en abstenir pour des raisons personnelles. Tout irait peut-être mieux si on n’avait jamais entendu parler de l’orgasme. »
« Si je n’ai pas d’orgasme, j’ai peur que mon partenaire me trouve bizarre, moins sexy que les autres femmes… ou égoïste ou agressive si j’en ai… »
« Le sexe serait peut-être plus amusant si l’orgasme n’existait pas. »
Il existe peut-être une presse . on sociale qui veut que la femme qui orgasme est plus femme que les autres, qu’elle est une « vraie »femme.
« Je ne pense pas que l’orgasme soit tellement important ; la littérature a accablé la femme d’un nouveau fardeau. Mais j’ai honte d’avouer que, à cause du mythe, je me sens « mieux » quand j’ai un orgasme, comme si je me prouvais à moi-même que je suis une vraie femme. J’en frémis ! »
« Il ne me déplait pas d’avoir des relations sexuelles sans orgasme mais, psychologiquement, j’ai l’impression d’être une ratée, de ne pas être une femme à part entière. »
« L’idée d’avoir des orgasmes est pour moi d’une extrême importance, mais j’aime certainement faire l’amour sans en avoir. Le pire, pour moi, est d’éprouver une impression d’échec, de me sentir frigide, déféminisée. Les hommes et les thèmes de la libération sexuelle de la femme font pression sur moi pour que j’aie des orgasmes. Je ne fais pas l’amour dans le but d’orgasmer – je pense qu’une partie de moi se demande : « est-ce que j’y arriverai cette fois-ci ? » -mais, en général parce que je veux obtenir de mon partenaire le maximum de tendresse et d’amour ; ou parce que l’idée me plaît sur le moment. Ou parce que j’ai besoin de sentir pendant un instant que l’homme que j’aime est tout à moi. »
« C’est génial d’avoir des orgasmes et j’en ai facilement, mais si, au milieu de nos ébats amoureux, mon partenaire me glisse dans un râle un truc du genre : « Oh, mais tu es une vraie salope », j’ai beau être très excitée, ça me coupe mes élans et je n’y arrive plus. »
« Oui, l’orgasme est important, mais le symbole de 1 «’Orgasme » a sans doute été exagéré : la femme qui orgasme est « sexy », « chaude », « passionnée », « vivante », etc. »
« Ça m’agace, toute cette publicité autour de l’orgasme. » « L’orgasme, ça vous pose une femme ! Quand j’orgasme, je m’attends à recevoir des félicitations »
« L’orgasme est la porte ouverte à toute ma féminité. »
« Quand j’orgasme, j’exhibe toute ma féminité. »
« Mon ami me dit que je suis très femme, que je me comporte en femme… peu m’importe donc d’avoir ou de ne pas avoir d’orgasme! Je dois pourtant avouer que le vieux mythe « la femme sans orgasme n’est pas tout à fait femme » me trotte dans la tête. »
« L’orgasme est important, mais j’ignore s’il l’est en lui-même ou parce que je pense qu’il faut l’expérimenter. J’ai rarement l’impression d’en avoir vraiment besoin. »
« Aujourd’hui, on insiste beaucoup trop sur l’orgasme. La femme qui n’en a pas se sent anormale. »
Quelques femmes réagissent vivement contre la « nécessité » de l’orgasme.
« De temps en temps, j’ai envie d’impressionner quelqu’un avec ma « terrible sensualité », mais d’habitude je suis tout simplement heureuse d’avoir des tas d’orgasmes. Au fond, je suis bien trop égoïste pour prendre la peine de prouver quoi que ce soit à mon partenaire… ou, plutôt, trop intelligente pour vouloir faire quoi que ce soit pour prouver que je suis une vraie femme. Il faut vraiment être conne pour en venir là ! »
« Tout ce que je veux, c’est orgasmer pour mon propre plaisir, et non pas pour qu’on me congratule pour ma féminité. »
Le livre : Le nouveau rapport Hite
L’auteur : Shere Hite
Éditeur : Robert Laffont