Sommes-nous prédestinés ?
Voilà que les découvertes en bio-génétique nous ramène à la même question. Les scientifiques découvrent maintenant que les caractéristiques non seulement physiques mais aussi du caractère sont inscrits dans nos gènes. Pour prendre un exemple, l’agressivité incontrôlée de certains serait expliquée ainsi. On ne peut qu’être troublé par de telles théories, et notre esprit tend à s’objecter à cette robotisation qui a peut-être l’heure de plaire à des groupes comme les raéliens mais qui choque profondément et instinctivement la majorité d’entre nous. Où est donc notre capacité de décider ? Où est notre libre arbitre ?
De toute façon, l’existence d’être supérieurs qui nous auraient « fabriqués », ne changent rien à la question de fond sur la présence en elle-même de l’Univers, de la Création, et de ce qui a voulu ou conçu son existence. Il s’agit alors d’un exutoire bien faible à cette question, créant des intermédiaires et nous déresponsabilisant du questionnement existentiel, souvent inconfortable il est vrai, et aussi par conséquence, de notre devenir. Il est toujours plus facile de s’en remettre à d’autres. Et l’astrologie peut aussi être un moyen de fuir cette responsabilité. L’expérience de cette pratique, cependant, démontre qu’il n’en est rien.
D’autre part, est-ce que l’on peut vraiment être ce que l’on veut ? Serait-ce une question de volonté pure et simple ? On dit souvent que l’on décide ce que l’on est, il nous faut ici relativiser tout de même quelque peu. Pour ce qui est de caractéristiques innées, on accepte comme allant de soi qu’un homme de constitution trop frêle et trop petit ne puisse faire carrière comme joueur de football. Malgré la meilleure volonté du monde, celui-ci devra penser à autre chose, sinon la frustration sera grande et continuelle. Tout n’est donc pas une question de volonté. Il y a des traits innés, des attirances, des voies qui nous sont plus faciles. On a l’habileté manuelle du père ou la nature joviale ressemblant à la mère ou à la grand-mère en plus des traits physiques, cela est aisément vérifiable et accepté. L’éducation, de plus, s’avère un facteur important mais n’explique pas tout non plus.
Revenons à une grande échelle ou à une réalité de fond, le propre de la Création est d’être en perpétuel mouvement, elle pousse toujours en avant, en tâtonnant, en cherchant les meilleures voies d’expression, et ceci à toutes les échelles. La science nous le démontre très bien, on peut aussi l’observer dans la nature. Même si celle-ci bouge très lentement, elle est en constante adaptation. Elle bataille aussi pour vivre, chaque espèce animale ou végétale cherche à se développer au maximum de ses possibilités, à assurer sa survie, les difficultés varieront selon l’environnement mais cet effort pour vivre et pour croître est constamment présent. Une espèce peut disparaître, ne pouvant plus survivre dans un environnement qui aura changé et qui lui est devenu hostile, une autre plus adaptée la remplacera, et ainsi la vie continue. La Création est donc soumise à un effort constant, les différentes forces s’entrechoquent, s’influencent et permettent finalement que celle-ci croisse et ouvre de nouvelles voies. Nous sommes issus de cet Univers en perpétuelle croissance, pourquoi en serait-il différent pour nous ? Pourquoi ne serions-nous pas soumis à cette loi de quête pour mieux croître ?
Cependant, pour l’humain, cet effort est d’autant plus complexe que nous avons la possibilité non seulement de connaître et de mémoriser notre environnement mais aussi d’agir sur lui. C’est en fait une responsabilité de plus, nous pouvons porter plus loin le pouvoir créateur de l’Univers par une participation active et consciente, et cette conscience pour l’humain représente vraiment un potentiel particulier. Pour cela il nous faut approfondir cette connaissance de l’Univers. Comme toute la Création, nous y allons aussi par tâtonnements, par succès et erreurs et ces dernières obligent souvent des prises de conscience douloureuses et de plus à devoir réparer les torts causés.
Qu’est-ce qui fait que l’astrologie fonctionne relève d’un débat métaphysique, il n’est pas si facile d’y répondre, mais tout concorde à nous faire voir que le moment de la naissance implique un état des choses (comme la position des planètes, l’heure de la naissance, etc.) qui détermine des caractéristiques précises. De plus, elle permet de voir d’avance des étapes importantes qui seront autant de croisées de chemins. Ceci ne détermine cependant pas les décisions qui se prendront à chaque étape et qui influenceront les suivantes. Cependant, comprendre ce qu’un carrefour signifie permet une orientation plus objective. Ici commence vraiment le libre arbitre, un manque de connaissance de soi fait que l’on suit des mécanismes intérieurs et que l’on est alors réactif et non pas décideur.
Aux caractéristiques innées de chacun s’ajouteront l’éducation, le milieu social dans lequel on naît qui influenceront aussi. Mais finalement en bout de compte, il reste la prise en charge de soi-même. Déjà, les anciens philosophes grecs disaient : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux », un énoncé qui a toujours sa valeur aujourd’hui, se connaître reste la clef pour une véritable prise en charge de soi-même. À cela peut servir l’astrologie et tous les autres moyens connus pour mieux se découvrir. Pourquoi se connaître ? Pour mieux se responsabiliser, pour mieux utiliser le potentiel que l’on a, pour se défaire des difficultés autant que l’on peut, pour mieux choisir ou décider, pour se défaire des scénarios construits sans s’en rendre compte au cours des événements passés. Parce qu’il faut l’effort de se demander un peu plus, ou du moins le mieux que l’on peut faire. Comprendre quelles sont nos tendances, d’où elles viennent servent à mieux les canaliser, les sublimer dans le bon sens du terme. C’est-à-dire à les amener à une utilisation meilleure. Ainsi une tendance agressive, pour reprendre l’exemple du début, peut être utilisée de façon positive (devenir pompier, policier ou sportif par exemple) au lieu de s’en excuser comme si l’on n’y pouvait rien. Se connaître véritablement oblige aussi à descendre dans les profondeurs de soi-même pour en connaître les méandres. Ainsi, on devient de moins en moins un jouet inconscient des tribulations de la vie. Mais c’est un chemin difficile. Encore une fois, nous sommes face à l’effort. Mais c’est ainsi que le libre arbitre grandit, parce qu’il y a une plus grande conscience et une meilleure objectivité de la réalité. Plus de conscience, plus de libre arbitre.
Il y a toute une différence à faire entre des caractéristiques innées et ce qu’en fera l’utilisateur, c’est-à-dire chaque être humain. En astrologie, cette confrontation entre les potentiels et les difficultés que l’on retrouve dans un thème astral et le développement réel qui se vit variera finalement beaucoup selon la conscience de chacun. La génétique si elle se développe en ce sens fera découvrir la même réalité. Une tendance agressive est visible dans un thème astrologique ; en aucun cas, on ne peut déduire que l’on a affaire à un meurtrier. La canalisation de cette agressivité est possible et d’ailleurs fréquente, et elle se joue à différents niveaux. L’éducation compte pour beaucoup, mais toujours, chacun garde la responsabilité de ses actes, chacun a à dépasser les tendances négatives, chacun doit répondre de ses décisions. Ce qui n’empêche aucunement de comprendre le pourquoi d’un meurtre, mais ça ne l’excuse pas, sinon on accepte de se déresponsabiliser et du même coup de ne pas vraiment exister, de ne pas participer du mouvement. Toujours, une transcendance s’avère possible, voilà le propre de l’humain et de la vie. Il n’est pas nécessaire d’attendre des miracles ou de chercher l’extraordinaire mais toujours le petit plus. L’évolution véritable, sur tous les plans, est très lente mais elle pousse tout le temps. À nous d’y participer, alors on peut exercer le libre arbitre qui nous est dévolu.
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