Accompagnement fin de vie – Témoignage
C’est-à-dire que je n’avais pas approfondis de façon précise ce qu’est pour moi la mort, ce qu’elle peut m’amener, de quelle façon l’aborder. La première fois que je l’ai rencontré c’est à travers ma sœur Isabelle. Une révolte c’est alors emparée de moi ; l’injustice de voir mourir une personne aimée alors qu’elle n’a que 12 ans.
Après avoir traversé ma douleur et accepter celle de mes parents, l’apprentissage qu’il m’est resté c’est de ne plus admettre de vivre pour demain. En effet pourquoi s’ennuyer à l’école pour avoir un métier, pourquoi prendre patience dans son métier en attendant la pension, pourquoi vivre de restriction financière pour économiser pour l’avenir, pourquoi… Tous ce que mes parents m’avaient inculqué avec force a volé en éclat après le départ de ma petite sœur adorée.
La deuxième fois c’est moi qui l’ai approché, mon parapente s’est replié en vol et j’ai fait un chute spectaculaire. Ce qui m’a fait rencontré le côté merveilleux de la mort. Depuis ce moment j’utilise le mot mort uniquement pour me faire comprendre parce que mon vécu correspondait plutôt au mot vie.
L’apprentissage qu’il m’est resté c’est d’avoir la possibilité de vivre l’approche de la mort en dehors des émotions classiques ; peur ou souffrance de perdre. Parce qu’au delà de ces émotions il y a un vécu d’unité.
La troisième fois c’est dans mon métier de thérapeute, des parents mon amené leur fille de 17 ans en la soutenant jusqu’à mon cabinet parce qu’elle était au stade terminale d’un cancer. La jeune fille qui après la séance est ressortie en marchant seule à ébranler les évidences de ces parents sur son délai de vie. La probabilité que je puisse empêcher sa mort à amener ses parents à remettre « leur sort » entre mes mains.
À cette époque, je ne me sentais pas de taille, pour assurer ce rôle et voir le désespoir dans les yeux d’une mère était au dessus de mes forces.
Mon refus d’assumer m’a poursuivit pendant de nombreuses années. Ma culpabilité m’a appris qu’il était nécessaire que je trouve la force en moi pour faire passer le message du côté merveilleux de la mort. Je ne peux concevoir d’avoir approché la mort et ne pas l’utiliser pour servir.
C’est ainsi que j’ai conçu le Brainstorm – fin de vie. Cette méthode simple approche la personne dans ces cinq parties, son corps, son mental, son émotionnelle, son énergétique et son spirituelle. Ce qui permet d’unifier de réconcilier.
En induisant un état de conscience modifié la personne peut expérimenter le lâcher-prise nécessaire pour faire son passage en douceur et sentir la confiance naître en elle par rapport à cette prochaine étape.
Très contente d’avoir pu structurer une approche qui est nécessaire à l’individu mais aussi à une société qui ne sait plus quoi faire avec un mourrant, j’ai continué à accueillir les personnes en fin de vie.
Ce que j’ai découvert chaque fois que j’ai approché la mort en tant qu’accompagnante est au delà d’une explication possible. C’est le moment de sa vie ou on est sans masque, c’est le moment ou un contact vrai est indispensable, c’est le moment ou il y a possibilité d’en finir avec les tares familiales, c’est le moment ou l’Être reprends sa place au sein de la personnalité, c’est le moment ou toute les transformations intérieures s’opèrent, pas pour être mieux mais pour être plus vibrant de vie.
En résumer c’est le moment ou l’intensité de vie est à son point culminant parce qu’il est indispensable d’accepter la mort pour vibrer de vie donc de vibrer de vie pour accepter la mort.
Voilà mon expérience de la mort et de l’accompagnement en fin de vie, je voulais vous en faire part pour qu’à travers mon témoignage se Passage soit sous l’éclairage de la conscience et remis à sa juste place.