Communication non violente :
Principes
La communication non violente (CNV) est une technique qui change radicalement la façon de s’adresser aux autres et à nous-mêmes. Elle a été mise au point par Marshall Rosenberg, auteur du livre Les mots sont des fenêtres (ou des murs) – Introduction à la communication non violente (Ed. Jouvence).
La démarche est plus simple à énoncer qu’à mettre en pratique. Elle part du principe que tout être humain, s’il en a le choix, aime contribuer au bien-être des autres. Elle repère ce qui, dans notre langage, coupe ou soutient cet élan naturel. Les quatre points de la CNV sont les observations, les sentiments, les besoins, les demandes. « Je dis ce que j’observe, ressens et désire, et ce que je demande pour mon mieux-être; j’entends ce que tu observes, ressens et désires, et ce que tu demandes pour ton mieux-être. » Sa mise en application est d’une efficacité impressionnante. Le livre cite de nombreux témoignages. Ainsi, M. Rosenberg et plusieurs formatrices et formateurs en CNV sont-ils intervenus plusieurs fois dans des conflits, en Afrique notamment. Même si ce ne fut pas facile, ils ont réussi à rétablir le dialogue verbal, à permettre à toutes les parties d’exprimer leurs sentiments, leurs besoins et leurs demandes, ce qui vaut mieux que de s’entretuer.
Arrêter de juger
Notre communication habituelle n’encourage pas notre bonne volonté naturelle. Elle comporte sans cesse des jugements. La responsabilité est occultée ou reportée sur les autres au moyen de mots comme « il faut » ou « tu me… ». On peut aussi ne pas prendre la responsabilité de ses sentiments, « je suis en colère parce que le directeur n’a pas tenu sa promesse », alors qu’aller au bout et être responsable ferait dire : « je suis mécontent que le directeur n’ait pas tenu sa promesse parce que j’espérait prendre ce long week-end pour aller voir mon frère ».
L’empathie
L’empathie est la faculté de s’identifier à quelqu’un, de ressentir ce qu’il ressent. Elle est nécessaire à une écoute qui permette d’appliquer la CNV. Même quand l’autre nous impressionne, car « derrière tous les messages par lesquels nous nous sommes laissés intimider, il n’y a jamais que des individus dont les besoins ne sont pas satisfaits et qui nous invitent à contribuer à leur bien-être. L’empathie n’est pas un cadeau anodin fait aux autres. Elle est capable de désamorcer la violence. Le livre cite deux exemples où la CNV et l’empathie ont permis à deux femmes d’éviter un viol et des coups de couteau.
La communication non violente peut-être utilisée pour résoudre des conflits intérieurs, qui finissent souvent en dépression. « Lorsque nous portons des jugements sur nous-mêmes, nous perdons le contact avec nos besoins et ne pouvons donc plus agir pour les satisfaire. »
Les témoignages en fin de livre viennent autant de privés que de professionnels comme cet enseignant de Belgrade en Serbie : « De tout mon cœur, j’aurais aimé que cette approche fut enseignée à la génération d’élèves précédente. Je suis sûr que cela leur aurait donné d’autres moyens que la violence pour résoudre leurs divergences. »
Marshall Rosenberg sera en visite au Québec en mars et avril prochains. Pour en savoir plus : www.stretchingplus.com/cnv
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