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LA MÉTHODE ESPERE À L’ÉCOLE

L’école devrait proposer un système relationnel basé sur le respect de soi, la responsabilisation et la conscientisation.

RELATIONS FONCTIONNELLES, INTERPERSONNELLES ET INTRAPERSONNELLES L’écharpe relationnelle nous rappelle que nous sommes toujours trois dans toute rencontre : moi, l’autre et la relation, qui nous prolonge et nous relie. Une trop grande pollution de notre "tuyauterie relationnelle" empêche l’information de passer et, à 25 enfants par classe, il y a plus de chance de toucher les dépôts accumulés depuis des années (situations non réglées, rancœurs, blessures, etc.).

En tant qu’enseignant, nous rencontrons trois grands types de relation en communication : la relation "fonctionnelle", la relation "interpersonnelle" et la relation "intrapersonnelle".

La relation "fonctionnelle" touche l’aspect pédagogique et permet de transmettre un savoir, d’apprendre à apprendre à…, etc. Les enseignants ont reçu de bonnes formations pour cela.

Le deuxième point d’une relation vise "l’interpersonnel", c’est-à-dire tout ce qui existe entre les personnes autour de quatre grandes fonctions : le "demander", le "refuser", le "recevoir" et le "donner". Ces fonctions sont la sève qui nourrit le lien; elle doivent se retrouver dans une proportion idéale de 25 % dans toute relation. Si, par exemple, je demande à mon élève dans une proportion de 80 %, la relation se déséquilibra ou deviendra malade. Réagissant à cela de façon intuitive, l’enfant refusera ou rejettera les requêtes à 55 % pour ramener un équilibre dans les fonctions interpersonnelles.

L’aspect "intrapersonnel" porte sur la relation que chacun peut entretenir avec lui-même. Que nous soyons enseignant ou élève, nous arrivons en classe avec une histoire affective, et très souvent avec des conflits non réglés qui continuent à nous habiter, et qui font que nous ne sommes pas disponibles à 100 % en terme énergétique, même si nous sommes là à 100 % physiquement. Donc, nous devons parfois transmettre notre savoir à un enfant qui n’est là qu’à 25 % ou 30 %, avec les difficultés que cela entraîne au point de vue de son apprentissage et de notre relation avec lui.

Ces trois aspects importants (fonctionnel, interpersonnel et intrapersonnel) doivent être pris en compte lors du déroulement des activités à l’école. Nous devons nous outiller pour les gérer adéquatement. Puis-je m’interroger sur mes proportions personnelles du "donner", du "demander", du "recevoir" et du "refuser"? En terme de disponibilité énergétique, puis-je intervenir pour gérer mes stress au fur et à mesure qu’ils se présentent et reconnaître que les enfants en face de moi ont vécu et vivent eux aussi des situations énergétivores, situations qui nous amènent à consommer inutilement de l’énergie et qui entraînent des déperditions de la qualité de vie?

PRÉFÉRER L’APPOSITION À L’OPPOSITION

En tant qu’enseignant, nous avons à nous occuper principalement de la relation "fonctionnelle" entretenue avec l’élève, mais en tenant compte des aspects "interpersonnel" et "intrapersonnel" de toute relation. Pour ce faire, il importe de demeurer présent à soi ainsi qu’à ce qui se passe en soi et aux moyens que nous pouvons mettre en place pour le rester. Prendre soin de soi, apprendre à mieux se connaître et à gérer de plus en plus tôt les sources de nos propres conflits et difficultés nous aidera à prendre un positionnement sain, à nous affirmer et à nous permettre d’agir en "apposition" plutôt qu’en "opposition" (l’opposition étant productrice de stress).

Dans l’enseignement au Québec, l’épuisement professionnel causé en grande partie par l’incapacité de détecter et de gérer ses propres sources de stress concerne 40 % des causes d’absentéisme et coûte 30 millions de dollars aux commissions scolaires annuellement. Ouf!

Les outils proposés par Jacques Salomé* en communication relationnelle, tout comme ses concepts et ses règles d’hygiène, nous aident à agrandir l’écoute, la disponibilité, la participation et la responsabilisation de chacun. Ils peuvent s’utiliser autant entre enfant et adulte qu’entre adulte et adulte. Poursuivons la présentation de ces outils qui facilitent nos interventions sur les dynamiques relationnelles et amènent ainsi un meilleur climat en classe.

LA VISUALISATION EXTERNE

La pratique de la visualisation externe (par différenciation de la visualisation interne qui se fait sous forme d’imagerie mentale) s’avère un outil relationnel extrêmement intéressant et innovateur. Elle s’applique par la représentation matérielle d’un objet choisi que l’on montre pour exprimer ce dont nous voulons parler. Par exemple, un enseignant montre un ballon (besoin d’attention) à ses élèves pour représenter sa demande d’avoir leur attention pendant quinze minutes afin qu’il puisse leur transmettre son information. Puis, il demande aux élèves de venir en classe le lendemain avec un objet qui représentera leurs besoins à eux (besoin de parler, besoin de bouger, besoin de taquiner le voisin, besoin de rire, etc.). De cette façon, chacun se donnera le moyen de se dire et d’être entendu. Quand l’élève sentira que son attention est ailleurs, il placera l’objet en évidence sur son bureau. Ainsi, l’enseignant saura qu’il a perdu l’attention de son élève et pourra envisager une façon de s’adapter avec lui.

Visualiser son besoin permet à l’élève, dans un premier temps, de s’en différencier et, dans un second temps, d’en prendre soin en se positionnant clairement et en se responsabilisant dans son action. Cela permet également à l’enseignant de ne pas entretenir la confusion trop fréquente entre la personne et ce qu’elle dit, un concept de base de la méthode ESPERE*.

Par exemple, Julie, une élève de première année apporte un objet symbolique, une boule parfumée qui représente son besoin de bouger. Quand elle ressent son besoin de bouger pressant, elle respire l’odeur de la boule et elle se calme, l’objet symbolique transmettant le message "tout doucement" à son inconscient…

GÉRER SES COLÈRES

L’enseignant ou le parent peut expliquer à l’enfant comment symboliser son irritation, par exemple à l’aide d’une petite pierre qu’il pourra déposer dans un bol au moment de ses colères. Ceci permet de ne pas confondre l’enfant (sujet) avec sa colère (objet), et à l’enfant de se dissocier de sa colère : "il y a « moi » et il y a « ma colère »". Une fois la pierre (la colère) placée dans le bol, nous invitons l’enfant à exprimer ce qui l’a tant touché pour créer une si grosse colère.

Claude, une éducatrice travaillant dans le secteur de la petite enfance, a exploité cette idée avec Maxime, un petit garçon de quatre ans qui fait de grosses colères. Le symbole utilisé est un « bracelet de la colère » que l’enfant peut mettre dès qu’il se sent fâché. Cela lui permet de mieux gérer ses frustrations par une expression saine au lieu de faire de l’oppression (cris, agressivité). Quelle ne fut pas la surprise de la mère de celui-ci, quand, à la maison, son petit garçon lui demanda de porter son bracelet lors d’une dispute avec son frère! L’objet symbolique est devenu un outil familial de positionnement! Dans cet exemple vécu, non seulement le symbole permet-il à l’enfant de s’exprimer d’une façon plus créative, mais aussi de ne plus se sentir coupable quand il vit de la colère et de prendre la responsabilité de son ressenti. De plus, cela est profondément générateur de vitalité et d’énergie positive. Ce n’est pas tout : il paraît que le grand frère de Maxime a lui aussi réclamé son bracelet!

Cette démarche, reposant sur la visualisation externe et l’utilisation d’objets symboliques, est une façon des plus originales et particulièrement "dédramatisantes" de passer du mode" "réactionnel" au mode "relationnel". Dans le prochain article, nous poursuivrons avec d’autres outils tels que la poubelle relationnelle, la boîte à sentiments, la symbolisation, la confirmation. Je vous invite à me faire parvenir vos commentaires et vos questions. Bon chemin relationnel!

Références

Ouvrages de Jacques Salomé concernant la communication à l’école (éditions Albin Michel) :

·         Heureux qui communique.

·         Charte de vie relationnelle à l’école.

POUR MIEUX LA CONNAÎTRE :

Janine Fortin est formatrice en relations humaines formée par Jacques Salomé pour transmettre la méthode ESPERE. Elle a créé les Ateliers de Communication Relationnelle de Québec (A.C.R.Q.) qui visent la découverte, la pratique et l’approfondissement de cette approche dans différents milieux. Elle est membre de l’Institut ESPERE International.

Ateliers publics à Québec : Passer de la rencontre à la relation

6 et 7 novembre 04

Ateliers publics à Montréal : Passer de la rencontre à la relation

12 et 13 octobre  04

Début de la formation d’animateur à la Méthode ESPERE : 2 et 3 octobre 2004.

Conférence à Québec le  9 septembre à 19h30: Communiquer avec la Méthode ESPERE

Réservation  : (418) 658-3939   /  Site internet : www.acrq-janinefortin.com

* Jacques Salomé est l’auteur de la Méthode ESPERE (Écologie Spécifique pour une Écologie Relationnelle Essentielle ou à l’École.

 

                    

 

 

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