La Petite Souris qui décide de changer de Vie…

Il était une fois… une Petite Souris qui court, qui cherche, qui a peur. Elle se sauve, car elle veut vivre.

Elle croit que tous et chacun veulent l’éliminer.  Les chats veulent la manger ou la faire mourir afin de la considérer comme leur trophée. Les humains veulent la chasser afin qu’elle n’habite plus dans leurs demeures, ou la mettre en cage pour leur bon plaisir.  Lorsqu’ils lui offrent quelque chose de bon, elle a très, très souvent un prix à payer. Le genre de prix à payer, c’est que, lorsqu’elle voit un beau morceau de fromage, il est très souvent attaché.  Elle doit prendre le temps d’observer en faisant bien attention de ne pas se faire attraper par le chat de la maison.  Elle a besoin de découvrir les moindres recoins pour se cacher en cas d’attaque extérieure ou imprévisible.  Même les cris des gens la rendent très stressée,  car il y a des Êtres qui ont peur d’elle ;  pourtant, s’ils savaient comme elle est inoffensive, parce qu’elle aussi a peur.  Lorsqu’elle se décide à aller chercher le morceau de fromage, cela lui prend de l’astuce, de la précision et, en plus, de la rapidité.  Malgré tout, très souvent, elle se fait prendre en perdant un petit morceau de queue ou un autre petit morceau d’elle-même.  Ce à quoi elle fait le plus attention de ne pas se faire prendre, c’est à son nez, parce qu’elle sait que, si elle se mettait à perdre du sang par celui-ci, cela en serait fini avec sa Vie.
Malgré tout, elle veut vivre.  Un jour, elle se met à crier si fort que le Ciel l’entend.

– Est-ce possible de vivre en paix ?  Est-ce possible que je puisse vivre en autre chose qu’en souris ?  Est-ce possible de vivre et pouvoir se réaliser ?

Elle baisse la tête, car elle croit que ceux qui ont pu l’entendre vont pouvoir la repérer et mettre fin à cette Vie de terreur qu’elle ressent. 

Pourtant, à sa très grande surprise, elle entend une Voix qui vient de nulle part et qui lui dit :

– Bien chère Petite Souris, j’ai entendu ta demande.  En quoi désires-tu vivre ?  Cela fait très longtemps que je t’observe.  Je te trouve courageuse, fonceuse, débrouillarde, intelligente.

– Mais, qui êtes-vous ?

– Je suis la Voix de Celui qui peut exaucer ton vœu ou, plutôt, ta demande.

– Est-ce que cela fait longtemps que vous me connaissez ?
– Certainement, depuis même ta conception, ta naissance et toute ta Vie.  Il en est de même pas seulement pour toi, mais pour tous les Êtres qui vivent sur terre.

– Mais, pourquoi, en ce cas-là, m’avez-vous laissée vivre dans ce monde de terreur ?  Ce n’est pas juste…  Vous m’avez laissée me faire mal, avoir mal, me faire chasser…  Pourquoi ?

La Petite Souris est triste et pleure de voir que l’on peut laisser un Être vivre autant de souffrances sans ne rien faire lorsqu’on le voit…

La Voix comprend très bien sa souffrance ;  elle s’adresse à la Petite Souris, mais avec tellement d’amour.

– Tu sais que, lorsque que tu viens sur terre, c’est toi qui choisis le genre de Vie que tu désires vivre.

– Vous ne croyez pas que j’aurais été assez idiote pour choisir ce que je viens de vivre jusqu’à aujourd’hui.

– Pourquoi te juges-tu aussi sévèrement en te traitant d’idiote ?

– Avec toutes les souffrances, les rejets, le dédain, les peurs, comment voulez-vous que je me traite autrement ?

– Je vais t’expliquer. 

La Petite Souris regarde dans la direction de la Voix.  Elle ne voit rien, mais elle est comme hypnotisée par la tendresse.  Elle est calme, sans peur.  Elle n’a jamais ressenti depuis sa naissance autant de sérénité.  C’est comme si elle était dans un autre monde.

–   Je reprends.  Lorsque tu viens sur terre, c’est toi qui choisis.  Ce que tu as vécu jusqu’à maintenant va te servir et, cela, à une condition :  que tu ne rejettes pas tes expériences, que tu découvres tout ce que t’a appris cette Vie ou partie de Vie que tu as vécue jusqu’à maintenant.

– Pouvez-vous m’aider à comprendre ?  Car j’ai vraiment de la difficulté à pouvoir même penser un seul instant que j’ai appris quelque chose puisque je me suis sentie chassée de partout et par tous.

– Je continue…  De toutes les expériences, nous avons toujours quelque chose de placé dans notre coffre aux trésors.  Je vais juste t’en démontrer une, car tu devras avoir la sagesse de découvrir les autres.  Une souris doit apprendre à développer le sens de la débrouillardise ;  sans cela, elle ne vit pas tellement longtemps.  As-tu déjà apprécié cette qualité en toi ?

– Savez-vous que je n’ai jamais pensé que, moi, je pouvais être débrouillarde…  Pourtant, je crois que vous avez raison.  Avant que j’entende votre Voix, je me croyais une moins que rien.  Je vous laisse continuer, car ma Vie est en train de changer, seulement à vous écouter et à vous parler.

– Toutes les autres qualités que tu as développées, ce sera à toi de les découvrir, car je ne peux te dévoiler tout le coffre aux trésors que tu as accumulé jusqu’à ce jour.  Plus tu te permettras de te trouver un petit coin bien tranquille à toi, d’observer ta Vie et de la voir avec les yeux du cœur et de l’amour, plus tu sauras qui tu es.

La Petite Souris a maintenant les yeux brillants au lieu de les avoir tristes comme au début de la conversation.  Mais elle a une grande question, quand même…

– Je sais que vous allez me dire que j’ai choisi ce genre de Vie, mais pourquoi se choisir quelque chose de si difficile à accomplir, à vivre ?  Je crois que l’on devrait se choisir une Vie plus agréable.
– Tu sais que l’expérience forme son Être et, ce,  à une condition, c’est de découvrir ce que l’on a à apprendre de chacune de ses expériences.  Si je ne prends pas le temps de m’arrêter, je ne peux que tenter de voir uniquement le négatif, de me sentir dans les ténèbres, de ne rien voir, d’accuser les autres.  Là, c’est certain que je n’ai rien compris.  Prendre de l’expérience, découvrir ce que j’ai appris, là, c’est la sagesse, c’est la découverte, c’est l’expérience.  Alors, les vieux patterns arrêtent de s’acharner sur l’Être.  Tu sais qu’il en est ainsi pour tous les Êtres qui vivent sur terre, pas seulement pour toi,  Petite Souris.

– Vous croyez que même les chats et les humains peuvent vivre des étapes difficiles dans leurs Vies.

– C’est certain !  Tous les Êtres doivent apprendre de leurs expériences.  Ceux qui trouvent la Vie difficile, pénible ou triste, ce sont des Êtres qui ont de la difficulté à aller voir à l’intérieur d’eux, qui croient que ce sont les autres qui causent leurs malheurs.  Ils ne cherchent pas à guérir leur intérieur, à découvrir ce qu’ils ont appris avec ces expériences.  Regarde-toi !  Depuis seulement un moment, tu viens de réaliser que tu es quelqu’un, que tu as un coffre aux trésors bien à toi, que tu vaux une très grande richesse que tu as acquise dans cette Vie de souris.  Prends seulement quelques instants et regarde-toi.

Petite Souris se regarde avec tendresse, paix et bien-être.  Elle ne pense même pas que Gros Chat pourrait la sentir et venir.  Elle est bien.

La Voix poursuit :

– Lorsque tu as fait appel tout à l’heure, tu as demandé si c’était possible de vivre en autre chose qu’en souris.  Si je te disais oui, en quoi désirerais-tu vivre ?

– Je pourrais choisir, changer de Vie, changer de corps, changer d’existence…

– Oui, je t’offre aujourd’hui le choix de changer totalement de Vie, car tu as su en faire la demande.  Je veux que tu sois bien consciente de cette requête.  Celle-ci implique que tu devras vivre avec les avantages et les inconvénients de ce choix, car tous vivent des expériences pour faire grandir.  Les seules choses qu’il importe pour chacun, c’est de saisir ce qu’il a à apprendre, de pardonner, de s’aimer, de découvrir qui il est réellement.

– C’est-à-dire que je peux choisir…  

Petite Souris est très nerveuse, car elle sent que sa Vie va changer, mais elle ne veut pas faire d’erreur pour ne pas se placer dans une situation pire qu’actuellement.

– Est-ce possible que je puisse voir les conséquences de mon choix ?

– Oui, Petite Souris.  Aujourd’hui, je peux te faire voir un petit bout de ta Vie concernant ton choix avant de te transformer.  Tu auras la possibilité de dire oui ou non.  Quel est ton choix ?

Petite Souris pense…  Jusqu’à maintenant, elle n’a pas pu tellement observer, car elle avait tellement peur.  Une image vient à elle, elle le dit à la Voix.

– Je crois que je vivrais une merveilleuse Vie en cheval sauvage.

– Regarde ce que serait ta Vie de cheval sauvage.

Un grand écran s’ouvre devant elle.  Voici ce que voit Petite Souris :  une belle rivière qui coule, un magnifique cheval roux avec une crinière d’un brun très foncé, même presque noir, avec de magnifiques reflets roux.  Les champs sont d’un vert majestueux, les arbres sont tous plus beaux les uns que les autres.  C’est magnifique !  Elle croit qu’elle n’a jamais rien vu d’aussi beau dans cette Vie de souris.  Le cheval boit à la rivière.  L’eau coule.  Avec le soleil qui reflète sur l’eau, on dirait que le cheval boit dans un grand miroir.  Elle est émerveillée par tant de beauté, de calme et de douceur.  Soudain, elle entend du bruit, des cris ;  des hommes à cheval tentent de l’attraper.  Le beau cheval se sauve, court à vive allure, cherche à fuir afin de ne pas être pris.  Comme ils sont plusieurs à la recherche de cette belle bête qui fera la fierté de celui qui l’aura attrapée !  Plus le cheval cherche à s’échapper, plus arrivent des cavaliers qui viennent de partout.  Soudain, un lasso autour du cou, puis un deuxième, il est capturé.  Il a beau se débattre, riposter, rien à faire.  Le groupe de cavaliers est très fier de sa capture, car cela fait de nombreux jours qu’il était à la recherche de ce merveilleux étalon.  Petite Souris, désolée de ce qu’elle vient de voir, décide quand même de poursuivre le visionnement de ce que pourrait être sa Vie. 

Les propriétaires du ranch tentent de dompter, ou d’apprivoiser le bel étalon mais, lui, ne veut pas, il ne se laisse pas faire.  Les maîtres l’aiment, le trouvent très beau, vif, avec du caractère, mais ils veulent lui montrer que, s’il écoute, il sera bien traité.  Donc, il vit attaché et, chaque jour, un cavalier tente de lui placer une selle sur le dos afin de le monter.  Le bel étalon jette le cavalier par terre jusqu’au jour où, n’ayant plus la force de se battre, il accepte de devenir prisonnier à ce ranch. 

Petite Souris n’en peut plus.
– Arrêtez, j’en ai assez vu…  Ce n’est pas ce que je veux.  Ceci, c’est de me sortir d’une Vie et d’en reprendre une semblable, mais avec moins de possibilités pour me cacher.  Non !  Ce n’est pas cela que je veux !

L’écran disparaît, la Voix lui dit :

– Mais, alors, en quoi désires-tu vivre ?

– Attendez un peu, je vais y penser…
Petite Souris, songeuse, apprécie la chance qu’elle a de pouvoir visionner ce que serait sa Vie avant de choisir, elle veut donc faire le bon choix.

– … peut-être en aigle…

– Tu n’es pas certaine de ton choix, vu que tu as dit «peut-être en Aigle».  Ce n’est pas grave.  Cette remarque que je viens de te faire, c’est uniquement pour te faire prendre conscience que le langage a une très grande importance dans la Vie.  Maintenant, voici ce que pourrait être ta Vie d’aigle.

L’écran réapparaît pour Petite Souris sur un aigle à tête blanche, un aigle gigantesque ; il a un vol des plus majestueux et un œil si perçant que, même du haut d’une très haute montagne, il voit tout ce qu’il y a en bas.  « Même les petites souris comme moi », pense-t-elle.  La vitesse de son vol est incroyable, elle atteint presque celle d’un avion.  Il vit surtout au sommet de sa montagne et vient visiter les terrains plats lorsqu’il en a envie.  Petite Souris trouve cela beau, mais ne ressent pas le goût de voir plus loin.  Elle demande donc d’arrêter ce visionnement et spécifie que ce n’est pas ce genre de Vie qu’elle désire.

– Est-ce possible que je ne trouve pas en quoi je désire vivre ?  Est-ce possible que ce soit uniquement la Vie de souris qui me convienne ?  Est-ce possible que je ne sache pas ce que je veux dans la Vie ?

Petite Souris est triste, car cela fait deux choix de Vie dans lesquels elle voit ce qu’elle pourrait vivre, et elle n’en éprouve pas de joie.  Elle se demande si elle trouvera un jour.  La Voix reprend :

– Tu te décourages bien vite.  Tu as été courageuse tout le long de ta Vie, tu t’es toujours défendue.  Maintenant que tu as un choix à faire, tu te décourages.  Que se passe-t-il ?

– Je ne sais pas…  J’ai peur que cela devienne pire que dans cette Vie que je trouvais horrible.  Là, je commence à apprécier ce que j’ai pu apprendre.   C’est sûr qu’avant de t’entendre, jamais je n’aurais compris que j’ai appris énormément en vivant ma Vie de souris.  Je vais faire une autre tentative…

– Tu sais, lorsque tu as demandé de l’aide, c’était parce qu’il y avait un problème.  Quand il y a un problème, c’est qu’il y a toujours une solution.  Tu sais que la bonne solution est toujours la dernière, donc cela veut dire de ne jamais désespérer.  Va !  Fais un autre choix !  Regarde, le côté merveilleux de cela, c’est qu’il te permet de voir des films, toi qui n’avais jamais la chance d’en voir auparavant.  Dis-moi, en quoi désires-tu vivre ?

Après un court moment de réflexion…

– En harfang des neiges, c’est tellement beau.

Voici que le film recommence : un harfang des neiges magnifique erre dans la forêt.  Nous ne savons pas si c’est une forêt enchantée, mais il fait froid, il semble y avoir beaucoup de solitude.  Non !  Elle demande d’arrêter le film immédiatement car, là, une image lui est venue dans sa petite tête.  Elle sait maintenant ce qu’elle veut être.
– Je le sais !  Je sais ce que je veux être ! …  Je sais en quoi je désire vivre…
 
Elle est tout excitée, heureuse.  La Voix attend qu’elle le dise…  Petite Souris poursuit :

– Je veux vivre en hirondelle, elle qui porte toujours son beau coat-à-queue,  elle qui entend la mélodie du vent, des feuilles, des fleurs que, moi, je pourrais chanter ;  je pourrais aussi voler.  Oui, je suis certaine que c’est en hirondelle que je veux vivre.

– Est-ce que tu veux voir ce que tu vivrais en hirondelle ?

– Non !  Je sais que c’est en hirondelle.  Tu sais, à chaque fois que j’avais un très petit laps de temps à ne pas me faire chasser, j’entendais la mélodie du vent, j’entendais le chant des oiseaux.  Je trouvais cela merveilleux.  Je sais…

– Maintenant, j’ai un autre choix pour toi.

– Qu’est-ce que c’est ?

– Est-ce que tu désires que je te transforme de souris en hirondelle ou si tu désires laisser ton corps de souris et recommencer au tout début comme hirondelle, c’est-à-dire dans l’œuf ?  Que choisis-tu ?

– Je veux re-débuter dans l’œuf pour laisser mon ancien corps, car il est fatigué de tous les stress qu’il a vécus.  Je pourrai quand même profiter des leçons de Vie que j’ai apprises en tant que souris.

– Je te laisserai encore plus.  Tu auras la possibilité de te remémorer toute  ton ancienne Vie, car il n’y a pas de laps de temps entre les deux.  J’espère que tu utiliseras ton temps de couvaison pour découvrir toutes les forces que tu as développées au cours de cette Vie.  C’est à toi de le faire.  Tu sais que c’est important de demander de l’aide, sans jamais oublier que ce n’est pas à l’autre de faire le travail pour toi.  Ceux que tu côtoieras pourront t’apporter des angles différents pour la vision, c’est à partir de cela que tu pourras utiliser tes forces pour te découvrir.  Une autre petite chose avant d’effectuer la transition de ton Âme :  sois capable de voir le négatif et le positif, surtout, ne te perds pas dans le négatif et ne te fais pas accroire qu’il n’y en a pas car, un jour, tu auras une très grande surprise parce qu’il te sautera au visage.  Si tu as besoin, tu sais que je suis toujours là.

– Tu me dis que tu es toujours là, mais pourquoi laisser tant d’Êtres souffrir ?

– As-tu déjà oublié ?  Tu sais que vous choisissez votre Vie.  Très souvent, rendus sur terre, les Êtres oublient l’expérience qu’ils désiraient accomplir et acquérir, ce qui leur permettrait d’aller toujours plus loin et d’atteindre la sagesse.  Tu sais que la sagesse s’acquiert par l’expérience, c’est-à-dire le vécu, mais non pas par les connaissances.

– Je comprends…  Je suis maintenant prête à laisser mon petit corps de souris et à aller dans l’œuf de l’hirondelle.

– D’accord…  Prends trois bonnes respirations…  Entre en toi…  Reprends trois autres grandes respirations…  Étends ton corps tout doucement sur le sol…   laisse s’envoler ton Âme.  Je la guiderai, je te conduirai vers le nid d’une merveilleuse maman hirondelle.  Abandonne-toi…  Laisse ce corps fatigué…  Plus tu t’abandonnes, plus c’est doux…  Sens ton Âme s’envoler… 

Épisode #1 ( les épisodes subséquents dans les prochains cyberjournaux)