L’ÉNIGME DE LA MALADIE ET DE LA GUÉRISON

Anne-Marie souffre du cancer de sa mère décédée. Anne-Marie souffre d’un cancer du foie qui s’est généralisé.

En plus de la tumeur au foie, elle a trois métastases très douloureuses : à la hanche droite, à la colonne cervicale et au colon descendant. Sa mère dont elle était très proche, est décédée trois ans auparavant. Pourtant Anne-Marie a vécu sa mort avec une pensée très positive. Anne-Marie ne pouvait pleurer sa mère car, disait-elle, elle la sentait sans cesse auprès d’elle-même. Elle était devenue son esprit protecteur. L’énergie de sa mère l’habitait. Mais cette énergie était déséquilibrée et déséquilibrante. Elle était morte à la suite d’une terrible agonie causée par un cancer généralisé. Lors d’une séance de thérapie, Anne-Marie s’est rappelé que sa mère avait les mêmes métastases que les siennes, aux mêmes endroits.
La pensée positive d’Anne-Marie l’a privée de vivre à fond son deuil. Elle a refusé (inconsciemment) de se séparer de sa mère et s’est appropriée son âme, son énergie, l’énergie d’une femme qui venait juste de mourir à cause de son énergie brisée, déséquilibrée, perturbée. Anne-Marie était possédée de l’esprit (énergie) de sa mère qui s’est substituée à son propre esprit, et cette possession était d’autant plus facile qu’elle s’était, depuis sa petite enfance, profondément identifiée à sa mère. Elle était donc malade de la maladie de sa mère.

Causes magico-religieuses de la maladie : possession, ensorcellement et auto-ensorcellement
Les maladies physiques et psychiques auraient des causes magico-religieuses telles l’ensorcellement et la possession. Dans certaines pratiques de psychothérapie et de guérison chamanique, on constate que bon nombre de maladies cessent de résister à la guérison lorsqu’on découvre les composantes magico-religieuses de maladies qui vont du cancer à la dépression en passant par les phobies, les allergies, les migraines, les troubles digestifs, l’obésité, l’angoisse, les toxicomanies, les compulsions, l’arthrose, etc.

Les maladies semblent avoir le plus souvent une cause magico-religieuse, que le malade soit croyant (superstitieux) ou non. Même si la personne ne voit ni ne sent de phénomènes paranormaux dans son environnement, la maladie constitue en soi un véritable phénomène paranormal. Souvent le malade somatise les souffrances et les émotions refoulées d’un parent, d’un conjoint, d’un enfant, d’un ancêtre. Autrement dit, une personne peut être malade à la place d’une autre. Celle-ci aurait dû tomber malade parce qu’elle a trop refoulé de souffrances psychologiques ; mais c’est un proche (ce peut être aussi un animal domestique) qui écope de la maladie et parfois même de la mort qui s’ensuit. Ce transfert de souffrances refoulées d’une personne à l’autre s’opère par un transfert d’énergie « maléfique », énergie indissociable de ces souffrances refoulées. C’est ce que j’appelle une possession inconsciente ou un ensorcellement implicite d’une personne par une autre, toutes deux biens vivantes.

Quand une personne meurt, son énergie (esprit) devient disponible et envahit souvent un ou des proches et parfois même des étrangers qui ont des affinités avec la personne morte. Les personnes vivantes envahies par ces esprits en arrivent à être de plus en plus perturbées et développent toutes sortes de maladies incurables ou récurrentes. Ces phénomènes que j’ai maintes fois observés chez de nombreux patients peuvent expliquer, selon Édith Fiore  (Les esprits possessifs. Une psychothérapeute traite la possession. Paris, Pierre D’Angle, 1996), jusqu’à 75% des maladies. De façon générale, un exorcisme bien mené entraîne des guérisons parfois impressionnantes. En chassant les « démons », on libère l’âme et le corps. C’était la technique « énigmatique » de Jésus-Christ.

Souvent aussi, c’est la haine, le ressentiment d’un autre envers soi-même qui rend malade. Et si cette haine, ce ressentiment, par la calomnie et la médisance, est partagé par plusieurs, elle a alors un effet d’ensorcellement encore plus efficace. Cet ensorcellement implicite peut créer des phénomènes paranormaux perturbateurs de la santé physique et psychique et/ou des maladies parfois incurables.
Souvent encore, la personne malade a pu effectuer son propre auto-ensorcellement. En refoulant dans son inconscient ses émotions « négatives », ses souffrances propres pour garder sa pensée « positive », ces émotions et souffrances refoulées qui transgressent sa morale « positive » peuvent créer des phénomènes paranormaux perturbateurs, telles apparitions d’extraterrestres, possessions, fantômes ou encore des maladies physiques ou psychiques. On le voit bien, l’auto-ensorcellement s’apparente en partie à l’approche psychosomatique.

Ces trois composantes magico-religieuses (possession, ensorcellement, auto-ensorcellement) sont souvent présentes dans une même maladie. Une des trois causes peut prévaloir sur les deux autres. Même si la maladie peut être guérie en éliminant seulement la cause principale, il reste qu’elle peut récidiver si la personne n’identifie ni n’élimine les deux autres causes.

L’archétype du sorcier en notre inconscient peut expliquer les causes magico-religieuses de la maladie
Ces trois composantes de la maladie se trouvent réunies dans l’activité même d’un sorcier, celui qui explicitement, par des rituels, rend malade et tu parfois une victime en silence et à distance. Le sorcier fait somatiser ses propres souffrances et émotions (possession) par une victime d’autant plus fragilisée qu’il la haïra ou qu’il partagera la haine de celui qui le paie (ensorcellement) ; de plus, il crée un tel climat autour et dans sa victime, que celle-ci en vient non seulement à refouler toutes ses émotions (auto-ensorcellement) pour se protéger, mais encore à être envahie par les désirs sadiques du sorcier dirigés contre elle-même, c’est-à-dire à désirer pour elle-même et contre sa volonté ce que le sorcier veut lui faire subir (auto-ensorcellement).

L’étiologie (causes) magico-religieuse n’élimine pas l’étiologie génétique et écologique
Cette conception de la maladie/santé n’exclut pas les causes génétiques ou écologiques (microbes, pollutions, etc.). Mais ces causes constituent un terrain favorable, une fragilisation de la personne. Cette fragilisation accélère et amplifie la néfaste efficacité magico-religieuse puisque l’effet le plus évident de la possession et de l’ensorcellement est de créer dans la victime et autour d’elle des champs électromagnétiques, des énergies « négatives » (jadis appelées esprits maléfiques) qui affaiblissent et effondrent même les défenses immunitaires et qui fragilisent les organes vitaux.

L’esprit maléfique est la maladie
Certaines thérapies partent de cette compréhension de la maladie qui se vérifie sans cesse par les résultats thérapeutiques obtenus. L’accumulation des données sur ces énigmes et certaines recherches universitaires théoriques et pratiques donnent une compréhension nouvelle, originale sur ces phénomènes, compréhension qui répète et explique en langage moderne les vieilles théories énigmatiques d’autrefois qui disaient que toutes les maladies étaient la conséquence de l’intrusion d’un esprit maléfique dans le corps du malade. Cet esprit maléfique peut être aussi bien une émotion refoulée par soi-même (auto-ensorcellement, psychosomatique) ou par un autre (ensorcellement) que l’âme (énergie) d’un mort proche ou d’un ancêtre (possession).

La maladie serait la matérialisation d’un esprit maléfique (énergie négative) ; elle correspondrait donc à la définition d’un nagual. La guérison serait la dématérialisation d’un esprit maléfique ; elle correspondrait donc à un anti-nagual.

Ce texte provient de Psychologie et chamanisme au 21e siècle, Louise Courteau éditrice, 1999.

Jean-Jacques Dubois Ph.D.
Psychothérapeute, conférencier, auteur,
Codirecteur de l’ermitage Clair-Obscur.
www.ermite.org
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