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L’IMPORTANT EST DE SE CONNAÎTRE SUFFISAMMENT

Il me semble primordial de comprendre que, dans le perpétuel mouvement de la vie je deviens moi-même mouvement.

Il est aussi promordial de comprendre que si je deviens mouvement, la connaissance de moi doit elle aussi être en mouvement. De là à comprendre que dans ce mouvement, mon essence demeure la même et que ça n’est que l’expression et les besoins de celle-ci qui diffèrent… il n’y a qu’un pas que j’ai franchi concrètement cet été. , Cet été fut un été magnifique c’est le moins qu’on puisse dire. J’ai tenté d’en profiter au maximum, comme beaucoup d’entre vous sans doute. Promenades au bord du fleuve matin et soir, jeux sur la plage avec les enfants, marches ici et là, entre amies, parfois par nécessité, mais aussi pour le plaisir, stations debout lors de démonstrations de peinture, sans compter les 25 marches du Vieux Presbytère de Ste-Flavie à monter et à descendre trois, quatre, cinq fois par jour lors de mon exposition…et quoi encore? Hum, le quotidien… repas, vaisselle, courses, lavage… vous connaissez?

Tout cela pour dire que mon corps physique a été sollicité plus que de coutume pendant ces 4 semaines de merveilleuses vacances à Rimouski que j’aime tant… et grand bien m’en fasse! Certains diront que ce ne sont pas de vraies vacances… moi, je dirais que oui! Car être ainsi dans son corps , dans un quotidien rempli de petits bonheurs, entourée des siens, petits et grands, sans compter les amis/es toujours présents/es… Ça active d’autres centres d’énergie, ça amène à vivre encore plus l’instant présent,ça met l’intellect au ralenti, ça stimule la créativité, ça fait éprouver d’autres sortes de fatigue, d’autres sortes d’émotions, d’autres sortes de besoins, ça fait vivre une autre sorte de relation à soi-même quoi! Tout cela, pour moi… ce sont aussi de vraies vacances.

L’important, c’est de se connaître suffisamment pour savoir ce qui nous est profitable…dans l’instant… car il n’y a que l’instant présent qui soit réel… n’est-ce pas? Il fut un temps où mère de famille et travailleuse autonome à temps plein, j’avais besoin de vacances ou le "rien faire" et le "être seule" étaient roi. Mon équilibre tenait alors à "tout faire avec et pour les autres" en saison et à "rien faire et être seule" en vacances. Maintenant que je tente, avec succès d’ailleurs, de faire se côtoyer quotidiennement le "tout faire avec" et le "rien faire seule"… et plus encore… "le tout faire seule" et "le rien faire avec"…mes vacances n’ont plus le même visage…et pourtant, je suis la même personne! L’important c’est de se connaître suffisamment pour savoir ce qui nous est profitable…. dans l’instant… car il n’y a que l’instant présent qui soit réel. Comprendre que, dans ce perpétuel mouvement de la vie je deviens moi-même mouvement, est primordial. Comprendre que si je deviens mouvement, la connaissance de moi doit elle aussi être en mouvement. Comprendre que dans ce mouvement, mon essence demeure la même et que ça n’est que l’expression et les besoins de celle-ci qui diffèrent. Il fut un temps où mon désir le plus cher était de ne rien avoir devant moi, aucun projet, aucune obligation, aucun devoir…cela correspondait à mon besoin du moment, face à un quotidien par trop exigeant. Il n’en est plus de même aujourd’hui… Aujourd’hui les rêves déjà réalisés, les projets déjà accomplis, l’âge que j’ai, un quotidien équilibré, le mouvement de ma vie quoi… suscite des besoins différents.

Que je vous raconte une anecdote qui vient de m’arriver et que j’intitulerais: Mon corps me parle encore… À la fin de mes vacances, je me suis mise à avoir mal aux hanches. Évidemment, j’ai tout de suite mis cette douleur sur le compte d’un corps trop sollicité par les multiples usages auxquels j’ai fait allusion plus haut. À mon retour à Montréal, après quelques jours de repos bien mérité, ayant repris mes marches quotidiennes, je constate que le mal de hanches est encore présent… non seulement présent, mais persistant et plus encore. Je me suis donc mise à m’observer. Cette observation me faisait spontanément dire: J’ai de la difficulté à avancer, mes pas sont lourds. Je n’arrive plus à marcher, pour marcher, ça me prend un but, une stimulation. Je remarque aussi que quand "je vais vers…" la douleur est moins grande, mais dès que je suis sur "le retour"… mes pas sont de plus en plus lents, lourds et douloureux. Vous me connaissez… pas besoin de me faire signe bien longtemps pour comprendre que quelque chose ne va pas… que mon corps tente de me parler… que tente-t-il de me faire comprendre? Difficulté à avancer… sans but? Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire? Avancer? Avancer vers…? Vers quoi est-ce que j’avance présentement? Vers rien que j’réponds… oups! Voilà où le bât blesse… la situation devient de plus en plus claire… je ne vais vers rien… re-oups! Voilà pourquoi, il m’est si difficile d’avancer… je n’ai pas de projet stimulant, enthousiasment, recréant!

Un petit retour en arrière qui me fait réaliser qu’avant mon départ pour Rimouski, ma fille Sylvie, celle qui habite en Australie, m’annonce qu’elle viendra au Québec l’été prochain avec mari et enfants. Cette heureuse nouvelle avait pourtant son revers, elle annulait par le fait même, "mon projet" d’aller la voir en Australie à Noël. Évidemment, toute à la bonne nouvelle de "son" projet d’être parmi nous, j’en ai oublié la perte de "mon" projet. De plus, j’avais pendant tout le printemps, axé mon énergie sur l’exposition à venir, me gardant ainsi jusqu’en août dans un espace privilégié de créativité.

À mon retour en août, j’étais donc en quelque sorte dans une forme de deuil. Il m’a fallu, cette difficulté physique persistante pour comprendre qu’il ne me suffit pas présentement d’aimer mon travail, mon appart, mes amies/s par exemple… j’ai besoin d’un projet qui me stimule et m’amène à inventer, créer, renouveler ma vie de tous les jours en poursuivant un but… mais quel but? Évidemment, la volonté de perfection, les dictats de la croissance personnelle pourraient me faire théoriser sur la non nécessité d’avoir une vision d’avenir pour être heureux…

Mais il y a longtemps que j’ai compris que la perfection n’est pas de ce monde… que chaque être humain est unique… que la connaissance profonde de notre spécificité nous permet de répondre, mieux que quiconque, à nos aspirations de bonheur, de bien-être et d’équilibre. Dans la quarantaine, je ramassais des sous pour me permettre de prendre une année sabbatique à 50 ans. Ce projet était mû par un besoin d’arrêter… ça s’est réalisé, pas comme je le souhaitais cependant. J’ai en effet arrêté, non pas un an, mais quatre, à cause de la maladie… j’avais mal passé ma commande. Je vais donc me servir de cette leçon pour mieux orchestrer mon prochain rêve. Je me suis questionnée sur ce besoin de rêve… voilà ce qui est ressorti de ma réflexion. Quand on a 20, 30 ans, les projets de couple, d’enfants, de maison, de carrière motivent plus souvent qu’autrement nos pas en avant.

Quand on a 60, 70 ans, ayant répondu à la majorité de nos aspirations, nous nous retrouvons souvent devant rien… à bâtir, à contribuer, à rêver…autre qu’une "tranquille retraite"… c’est alors que les projets prennent toute leur signifiance. Non pas que je sois sans projet, j’ai projet d’écrire un 3ième livre, projet d’avoir un atelier pour créer, cela se fera, c’est là depuis longtemps, c’est de l’ordre du connu. Mais plutôt besoin de rêve fou, de dépassement du connu, de découverte, d’exploration, d’émerveillement, de surprise… Comme autant d’occasions de provoquer encore et encore un rendez-vous avec moi-même. Comme autant d’occasion d’aimer la vie, de la célébrer, de l’honorer. Comme autant d’occasion d’entretenir le goût de vivre. Aujourd’hui à l’aube de la soixantaine, novembre 2006, je me créé un nouveau projet, un rêve fou… projet, rêve d’un long voyage pour célébrer mes 60 ans. Dès aujourd’hui, je marche donc vers un voyage à penser et à organiser. Je ramasse mes sous, je me mets en forme, j’envisage toutes sortes de destinations toutes aussi farfelues les unes que les autres, l’Afrique m’attire… je suis stimulée et enthousiaste… j’ai de moins en moins de difficulté à marcher. Eh oui, vous avez bien lu, j’ai moins de difficulté à avancer, à marcher! Hip, hip, hip, hourra! Mon histoire est finie mes petits amis! Non, ça n’est jamais fini, la vie est mouvement souvenez-vous.

Que vais-je encore avoir à vous raconter… hum… c’est une histoire à suivre!

Catherine Jalbert
www.catherinejalbert.com

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