Réflexion méditative sur une image symbolique
Brahma, Shiva, Vishnou, Osiris, Isis, Horus. « Tout est 3 qui ne fait qu’un » (Kabbale), « Le Trois engendre toute chose » (Lao-Tseu), « Pierre Angulaire de la Connaissance » pour les pythagoriciens. Dés les cultes solaires la Vie éternelle fut représentée par le triangle, ses trois côtés signifiant passé, présent, avenir.
A l’intérieur de ce triangle, mais le débordant sur ses trois côtés, se trouve une composition formée de quatre éléments : bâton, serpents, ailes, 8 couché ou signe de l’infini, encore appelé Lemniscate. Le bâton vertical est un symbole masculin, actif, emblème de pouvoir, de volonté créatrice. On peut le rapprocher de l’arbre (de Vie), du bâton de commandement. Image de la possession de soi même pour diriger sa vie, canaliser ses forces instinctuelles inconscientes afin de s’élever dans la spiritualité. C’est aussi la baguette magique en tant que lien entre ciel et terre, entre monde intérieur et monde extérieur, manifestation de l’unification du masculin et du féminin. C’est aussi la colonne vertébrale au bas de laquelle sommeille la force Kundalini. Indissociable, dans sa fonction symbolique, des 2 serpents qui gravitent autour de lui, figurant ce qu’il est convenu d’appeler le Bâton d’Hermès, ou caducée. Alors qu’au commencement était le chaos, sorte d’univers indifférencié, Hermès en séparant les serpents amena la polarisation du monde : jour-nuit, esprit-matière, yin-yang, instinct de vie-instinct de mort, conscient-inconscient… L’enroulement qui répète une succession de 8 verticaux exprime la paix, l’infini, l’interaction entre le haut et le bas. Répétition qui est peut-être aussi une mise en garde, car le 8 est aussi le nombre du mirage en ce sens que dés qu’un plan supérieur est capté, l’être peut s’imaginer qu’il a atteint le plan suprême, alors qu’il y a maintes sphères de manifestations.
Tout cet ensemble peut évoquer à son tour une figure triangulaire pointe en bas. Ainsi l’intrication de 2 triangles dont les pointes sont inversées selon un axe vertical peut-elle suggérer le Sceau de Salomon qui fait se rejoindre le Créateur et sa Créature, opérer une dialectique entre macrocosme et microcosme unis vers un modèle idéal annonçant la promesse du retour de l’âme vers Dieu par la vertu d’une décision librement consentie.
Un autre regard permet de discerner dans le mouvement ascendant des 2 serpents une spirale en expansion, en progression, qui prend racine en profondeur, pour s’élever comme une flamme cherchant à se lier à la lumière Divine. Certains n’ont pas manqué de voir dans cet entrelacement une analogie avec la double hélice d’ADN. Par exemple Christopher Wills, biologiste moléculaire, écrit : « Les 2 chaînes d’ADN ressemblent à 2 serpents, enroulés autour d’eux même dans une sorte de rituel amoureux ».
Les ailes peuvent symboliser la libération de l’âme ou de l’esprit. Mais aussi la faculté connaissante de même que la divinité. Les écritures ne parlent-elles pas des ailes de Dieu ? « Tu mettras ton espoir dans ces ailes » (Psaume 35,8). Ces deux ailes ouvertes peuvent encore évoquer deux fonctions du mercure des alchimistes : la volatilisation ou envol, et la fixation ou processus inverse de retour dans la matière, en relation avec la réalisation mystique.
De chaque coté du bâton l’on peut voir 8 éléments imbriqués et néanmoins nettement distincts. Sa courbe serpentine passant par un centre sépare tout en reliant une partie supérieure et inférieure faisant penser à l’enseignement de la Table d’Emeraude : « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire le miracle de l’unité ».
Les 2 serpents réalisent 9 spires depuis leur base avant de se dresser face à face. Ce nombre peut représenter la Puissance Divine et la connaissance de l’Absolu. En numérologie sacrée, en tant que dernier élément simple avant la décade, il préfigure un retour à l’unité, en même temps qu’une étape avant un nouveau commencement.
La croix en forme de tau (T) symbole du septénaire, de l’homme divin ou homme sauvé, est une image symbolique parmi les plus anciennes qui soient connues. Par exemple les anciens égyptiens l’utilisaient comme talisman.
Le logo de la CIM qui est une réunion de symboles formant une unité ne livre certainement pas toute son essence, et cette traduction ne saurait prétendre à l’exhaustivité. En matière de conclusion je souhaite laisser la parole à C. G. JUNG, maître en symbolique : « Le symbole, d’une part, étant l’expression la meilleure q’une époque puisse trouver pour exprimer ce qui est encore inconnu, doit avoir sa source dans ce qu’il y a de plus différencié et de plus complexe dans l’atmosphère spirituelle du moment. Comme, d’autre part, le symbole vivant doit renfermer en soi ce qui est commun à un groupe humain assez vaste, ne serait-ce que pour pouvoir le faire entrer en résonance, il faut bien qu’il puisse saisir ce qu’il peut y avoir de connu dans ce groupe. » (Types Psychologiques, 3ème édition, Librairie de l’Université Georg et Cie S.A. Genève 1968, p. 471-472).
Par Jean-Claude Grandidier Ph.D, Msc.D, France
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