L’éclatement de la famille
l’utérus reste dans notre tête le lieu où papa et maman décident d’emménager après s’être rencontrés pendant les vacances dans la trompe utérine.
Le voyage de noces fini, le couple se trouve face à la réalité de ses baisers et doit préparer la chambre du futur bébé. Les parents de Line étaient revenus de leur lune de miel depuis bien des lustres. La routine avait volé la couleur des beaux jours pour éviter de se poser trop de questions. Ils avaient laissé la déception du temps envahir leur cœur au point de ne plus sentir le moindre battement de bonheur. Même les joies simples du quotidien avaient usé leurs sentiments et se cachaient derrière des dépendances que seul l’aveuglement humain pouvait ignorer. Le père avait au fond de lui, l’envie pressante de partir mais par manque de courage ou au contraire par respect de son engagement, il restait là, attablé à la même place en demandant au vent d’emporter ses chagrins.
La mère dans toute son intuition féminine avait senti la distance de son mari et tout son être luttait contre l’idée de se retrouver seule. Elle appliqua alors inconsciemment ce qui sert depuis une éternité à lier les être entre eux : le programme de fécondité. Sans intention apparente, ils firent l’amour un soir où le besoin physiologique avait pris le dessus sur leur désaccord et sur l’oreiller, les mots doux retrouvèrent un peu de goût pour colorer subitement les joues de la mère et l’estime du père. Line fut conçu dans cette aura de réconciliation pour éviter une séparation. Son nom reflétait l’anagramme de lien et elle avait ainsi hérité du don de sauver la famille.
Elle se maria par amour bien sûr car quels sont les mariés hormis dans les mariages arrangés, qui s’épousent en se détestant ? L’amour est toujours caché dans les dentelles de la mariée tandis que dans son voile, s’accrochent les fantômes des amants des parents et grands parents. De cette union naquit deux filles élevées dans la passion d’une mère dévouée à sa maisonnée et d’un père chargé de ramener le gibier. La vie se résumait dans ce couple à veiller au bien être de la famille, surtout pour Line dont c’était la mission qu’elle accomplissait avec générosité pour rassembler frères et sœurs en maintes occasions.
Il faisait un froid sec d’hiver la dernière fois où ils firent l’amour, le vent soufflait trop fort pour que le ciel entende les « je t’aime » qu’il lui disait. Quelques jours plus tard, il lui annonça qu’il la quittait, sans explication, drapé dans le silence qui sied si bien à ceux qui ne savent pas dire ce qui au fond les fait souffrir. Une page venait subitement d’être arrachée du conte de fée laissant s’engouffrer dans les cellules de Line, le chaos et les démons. Elle souffrait de n’avoir rien vu venir, d’avoir été trahie par cet homme pour qui elle avait tout fait. Lui avait étouffé de cette épouse maternante et pour reprendre son souffle, avait jeté son dévolu sur une jeune femme plus légère. Les femmes quand elles ne savent pas être femme et fée mère portent en elle des poids qui parfois écrasent les maris. La tempête commença comme dans toute séparation avec des hauts et des bas où chacun veut sauver sa peau. Il avait une situation professionnelle florissante qui lui permettait de garder la maison tandis qu’elle se retrouvait mère au foyer sans foyer. Line avait le courage des femmes qui ne peuvent se laisser mourir quand les enfants sont encore pleins de rires et qu’il y a dans leurs yeux une demande immense de présence. Face à cette situation financière et face à son mari qui renie toutes ces années consacrées à la famille, elle accepte de perdre les enfants faute d’argent mais dans son cœur saigne la plaie de la trahison. Trahison envers elle-même puisqu’elle est faite pour sauver la famille et que ce divorce est l’échec de sa vie. Déjà lors de sa première grossesse le germe de la culpabilité fut semé quand de légers saignements firent dire au médecin qu’elle risquait une fausse couche. Qu’avait elle fait de mal pour ne pas être capable de porter ce qu’elle désirait le plus ?
La vie est traversée par différents climats. Il y a les périodes ensoleillées qui invitent au repos et au plaisir, il y a des pluies diluviennes qui nettoient des habitudes sans foi, il y a des bourrasques de neige qui viennent mettre de la pureté et du silence sur des grossièretés dénuées de sens. Il y a aussi des sécheresses qui rendent arides même les visages les plus doux et creusent dans la chair des joues, les traces craquelées de la solitude des mal aimés. Line avait peur de rester seule. Elle n’avait pas l’ambition de l’ermite qui n’a pas besoin du regard de l’autre pour savoir qu’il existe. Line avait besoin de ce miroir et dans son corps les cellules qui servent à séduire commencèrent à travailler plus fort. Dans les recoins de ses ovaires, là où se fabrique l’œstrogène qui rend désirable, se développa un cancer. Un type particulier qui suite aux traitements qu’elle reçut, continua de récidiver régulièrement, ailleurs dans son ventre. Ces cellules cancéreuses particulières avaient la caractéristique à la fois de l’ovaire et de la muqueuse de l’utérus. Line utilisait sa chair pour dire qu’elle avait peur de ne plus être désirable mais surtout dans toutes ces cellules endométroides qui allaient se promener partout, elle exprimait l’éclatement de la famille : comme si la seule solution quand on doit accepter que les enfants n’aient plus la maison de leur enfance où s’accumulaient souvenirs et fous rires, était de faire en sorte qu’ils en aient une partout ailleurs. Line avait transposé l’image de la maison dans ces cellules cancéreuses qu’elles promenaient dans son ventre, pour pallier à l’impuissance qui des années plus tôt, l’avait laissée dans le silence et le chaos.
Au dernier examen gynécologique, Line a cessé de vouloir sauver la famille et de créer des maisons refuges partout. Elle a retrouvé son foyer qui n’est plus une prison ni pour elle ni pour son nouveau conjoint. Elle n’organise plus les réunions de famille, en profite pour voyager et découvrir le monde sans avoir peur de ne plus exister. Mais elle a gardé en toute conscience ce don de faire le lien pour tendre la main à ceux qui en ont besoin sans être esclave de son destin.
Isabelle BURNIER
Œuvre de Déborah Chock
BIOLOGIE DE LA FEMME : QUÉBEC 20 ET 21 MAI
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