S’éveiller : devenir conscient, observateur

Devenir conscient demande un effort pour choisir et aussi pour s’apercevoir que l’on dort et que notre vie n’est pas significative au sens pur de ce mot.

Précédemment, je vous faisais mention du maître qui dort en soi. Je dirais que c’est aussi notre capacité de choisir d’Être, d’existeret de répondre à notre voie intérieure vers le bonheur.

Certes, les rôles sociaux et familiaux peuvent nous donner l’impression d’être ici pour accomplir quelques choses, assurer lapostérité, aider autrui.

Cependant, ce n’est qu’un faible pourcentage de gens qui encore aujourd’hui tout à coup un beau matin se demandent ce qu’ils font ici. Leurs questionnements les amènent à prendre conscience qu’ils ne sont pas vraiment heureux, qu’il manque un sens à leur vie.

Ils découvrent leur souffrance, ainsi que l’origine de celle-ci, choisissent parfois de la libérer et cherchent les moyens pour y arriver et ne plus y retomber. Là seulement, ils arrivent à ressentir leur liberté véritable, envolés de leur cage dorée. Mais parfois, même si la porte de la cage s’ouvre, certains individus choisissent de demeurer prisonniers.

S’éveiller, c’est recevoir aussi la grâce en son cœur pour soutenir le courage d’apprendre à se connaître, à percevoir sa propre réalité,à rencontrer son ego, son esprit contrôlant, sa vérité souffrante, ses propres mensonges, ses illusions et cela demande d’apprendre à devenir observateur, témoin de soi.

Pour y arriver, le silence, la méditation, la contemplation sont aidants. Je dirais aussi que la patience, la persévérance, la tolérance à soi sont de bonnes alliées. Sans elles, il est vite fait de refermer la porte de la cage.

« Nous avons peur. Notre mental est constamment effrayé et effrayé par une seule chose : que pourrait-il arriver si le mental n’était plus aux commandes ? Le mental ne peut contrôler qu’un corps mort ou à moitié mort. Si le corps est pleinement vivant, le mental prend peur. L’énergie de vie est tellement puissante que le mental est désarçonné. », dit Osho.

Afin d’être aimé, vous avez sans doute réprimé tant de choses. Remarquez que l’enfant lorsqu’il respire, le fait différemment devous. Au fur et à mesure qu’il endossera ce que la société lui inculquera, sa respiration changera pour devenir superficielle et névrotique en réponse au stress de toutes formes et aux conditionnements.

Prendre conscience, s’avouer cela sans se juger ni juger, est un premier pas. Tout ce que vous avez réprimé est inscrit dans votreinconscient et dirige vos actions, votre vie, car vous ne voulez plus souffrir. Alors, vous agissez en dehors de vous au lieu de vouspermettre d’être vous-même et ce faisant, vous alimentez votre croyance : « si vous êtes vrai, vous dites votre vérité au monde, vous souffrirez ».

Pour sortir de ce cycle de souffrance, il est essentiel de choisir de vous rencontrer et de voir Votre Vérité inconditionnellement. Pourcela, vous devez apprendre à « Être témoin » de vous-même et là est l’essence aussi de la méditation.

La distance est nécessaire… pour être témoin, c’est à partir de votre lumière intérieure que vous le serez. Vous deviendrezobservateur de votre ego, de votre mental. Vos réactions, vos peurs, votre colère, votre tristesse, votre sexualité, vos battements cardiaques, vos goûts, votre façon de boire et de manger, votre possessivité seront là et vous les observerez simplement… en silence.

Plus vous prendrez de distance par rapport à vous-même, tel vous regardant comme si vous étiez placé à côté de vous, plus ce sera enrichissant. Observez l’énergie travailler en vous et autour de vous.

Vous apprendrez doucement à reconnaître combien votre énergie diminue lorsque vous donnez votre pouvoir à des situations, auxautres et comment vous allez en siphonner chez les autres aussi. Amusez-vous à vous découvrir, sans jugement. Observez votre respiration et jusqu’où elle descend en vous. Observez votre contrôle, vos mécanismes de protection, de domination. Observez le sauveur en vous, la victime, le bourreau, vos émotions.

Il est important que vous restiez témoin et non acteur, car sinon vous n’arriverez pas à rompre avec votre identification. C’estquand vous êtes témoin, que vous arrivez à penser que ce n’est pas vous qui agissez, que s’accomplira le changement en vous doucement. Ceci n’est pas un acte de la volonté. Cette méthode est sans danger et vous guide seulement vers l’éveil.

Peu à peu, vos moments d’observation sortiront du cadre de votre méditation pour s’inscrire naturellement au sein de votrequotidien. Graduellement, vous en recevrez les bénéfices. Vos pensées occuperont moins de place et le silence sera pour vous sourcede joie et de créativité.

Plus vous serez éveillé à vous-même, plus votre conscience se transformera. Conséquemment, votre univers extérieur se transformera, car vous n’aurez plus besoin des mêmes intensités d’expérience, des mêmes situations pour saisir votre réalité. Vous deviendrez de plus en plus lucide face à votre souffrance et à vos forces.

Un extrait de Passeport pour l’équilibre, auteure Dolores Lamarre . Tous droits réservés Editions Quebecor, réimpression 2006..

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