Sur la route des monastères
En route pour les USA, je me suis arrêté quelques jours à l’Abbaye bénédictine de St-Benoît-du-lac près de Magog. Pour moi, le silence était un outil de transformation qui permettait d’entrer en soi pour déterminer les vraies priorités de la vie. Partager une partie du quotidien des moines et réfléchir sur leur vie d’exception était un privilège agrémenté d’une vague impression de retour dans le temps.
Expérience de vrai silence
Enrichi de cette expérience, j’ai importé ce concept dans mon quotidien par le silence et la méditation. Malgré les défis de notre monde en constante accélération, je me suis aligné dans cette direction d’intériorité et je l’ai cultivée de mon mieux. Quelques années plus tard je m’offrais une expérience de désert : une semaine de silence à la Solitude de Pré-d’en-Haut au Nouveau-Brunswick. Expérience de vrai silence, sans contact visuel avec les autres résidents : alimentation simple, pas de lecture ni de distractions autres que la marche dans la nature et les moments de partage avec le prêtre très inspirant qui est à l’origine de ce concept chez nous. Expérience exigeante qui en effraie plusieurs, mais combien efficace pour entrer en soi et faire face à nos manques et à tout ce qui aspire à être libéré! Ces deux séjours allaient changer ma vie ! En fait j’étais loin de me douter que je deviendrais pour certains une référence en matière de monastères et de voyages initiatiques.
Sur la route des monastères
J’en suis venu à me concocter une tournée d’abbayes et de monastères qui m’a mené dans plusieurs communautés de France et de Belgique. Étant en réorientation de carrière, je suis resté quelques jours dans la plupart de ces endroits, histoire de m’imprégner de l’atmosphère qui y régnait et d’entrer en contact avec les bienfaits du silence.
Notre-Dame de Sénanque en Provence
Mon premier coup de cœur a été Notre-Dame de Sénanque en Provence, une abbaye cistercienne millénaire toute de pierre, conservée dans son état d’origine et enchâssée dans une vallée entourée de cultures de lavande. Cette nature paisible et magnifique enveloppée des mélodies byzantine des quatre moines m’ont porté pendant ces quatre jours de fraternité, de silence et de paix intérieure. Il n’y avait pas d’autre horaire que celui des repas et des offices auxquels je choisissais d’assister.
Nous étions quatre hôtes accueillis dans l’enceinte de l’abbaye. Nous mangions en silence au réfectoire, après quoi nous faisions la vaisselle en préservant cette qualité de silence. Nous étions libres de fraterniser entre nous à l’extérieur et même de demander une rencontre avec un des moines pour discuter de spiritualité ou de recherche intérieure selon la philosophie de vie de la communauté. C’est en marchant seul dans ces collines que s’est précisé pour moi le projet de Compostelle où je m’apprête aujourd’hui à repartir pour une quatrième fois.
L’Abbaye St-Martin à Ligugé
J’avais aussi été attiré par le plus ancien monastère d’occident, l’Abbaye St-Martin près de Poitiers. En 361, Martin – un légionnaire romain dans la lignée des premiers chrétiens – s’y était retiré en ermite. Son choix de vie en a touché plusieurs, au point où on en a fait l’Évêque de Tours.
L’abbaye est occupée depuis 1853 par les Bénédictins de Solemmes, soit la même congrégation que nos moines de St-Benoît-Du-Lac. Le site de l’ermitage de St-Martin est aujourd’hui visible près de l’abbaye. L’architecture et les jardins rappellent un grand château et en font un endroit paisible entouré du petit village de Ligugé.
Seul le TGV passant derrière le mur au fond du jardin vient nous rappeler que nous sommes au XXIème siècle !
Notre-Dame du Torrent de Vie, près du Thoronet
À l’image de la diaspora humaine, j’ai rencontré dans ces lieux des êtres lumineux, tout comme des êtres qui me semblaient moins porteurs de joie et de sérénité. Jamais je n’oublierai la lumière émanant du visage de cette bénédictine de Jouques en Provence, adoratrice pourtant recluse dans une vie ascétique; ni le parfum de sainteté de cette moniale de Bethléem à Notre-Dame du Torrent de Vie adjacente au Thoronet, abbaye incontournable dans une visite des sites les plus significatifs d’europe.
Une ferme volonté de transformation dans son balluchon
Il y en a pour tous les goûts : silence, vie en ermitage, vie communautaire, avec des enfants courant dans les corridors de certaines « Communautés des Béatitudes ». En ouvrant un des guides des monastères, on peut « magasiner » son lieu de séjour et choisir le contexte propice à l’expérience recherchée. Si on choisit de privilégier le silence, on se crée automatiquement une opportunité de guérison dans laquelle nos blessures intérieures viendront probablement nous rencontrer. Nous en avons tous. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir en soi une ferme volonté de transformation.
Alors que tout dans notre mode de vie nous en éloigne, le cadeau qui accompagne cette transformation intérieure, c’est de rencontrer notre source, la source de toute création qui est en nous. Ce n’est que dans ce contact privilégié avec notre être que nous pouvons puiser à l’essentiel et choisir progressivement de délaisser le superficiel et les mémoires qui nous font souffrir. C’est un défi qui fait peur, mais qui rapporte beaucoup. C’est la décision ferme de faire confiance à ce qui est à l’intérieur, plutôt qu’à ce qui vient de l’extérieur et qui nous éloigne d’une maîtrise, celle de l’état de maître de notre vie!
Importer la paix au quotidien
Ces expériences dans les monastères m’ont aidé à importer cette paix au quotidien, raison d’être de ces lieux mystiques. Pour tous ceux qui le choisissent, le processus de guérison se poursuit naturellement dans le quotidien avec notre conjoint, nos amis, nos parents, au travail… Et la guidance intérieure nous mène vers les scénarios, les situations, les rencontres et les voyages les plus propices à l’atteinte de notre plus haut potentiel.
À mesure que le contact se précise avec notre Soi, les blessures prennent moins d’importance. L’aide arrive au moment voulu et les outils nous sont livrés parfois de manière on ne peut plus étonnante. Les défis et les moments d’intensité parfois inconfortables demeurent présents, mais ils sont indissociables de l’Essence de la vie.
Jacques Morin : offre des conférences au Québec et en Europe sur le thème du voyage initiatique : Le Chemin de Compostelle, Les monastères d’Europe, le désert de l’Ouest américain, La prévention de l’épuisement professionnel. Consultations en planification de voyages initiatiques et coaching de vie.
[email protected], (866) 846-3832 (sans frais)
Spiritours offre un voyage sur la route des monastères de France
du 27 septembre au 11 octobre accompagné par Jacques Morin.
Pour plus d’information : www.spiritours.com
(514) 374-7965, (866) 331-7965 (sans frais)
Pour en savoir plus , nous vous invitons à visiter leur fiche sur Alchymed.