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La Biodanza et l’approche du féminin

Dans un monde où les différents signes que nous envoie la réalité nous portent à faire le bilan sur ce que nous avons accompli depuis le plus loin où remontent les traces de qui fait notre histoire, nous avons besoin d’une orientation.

Oui, nous paraissons désorientés. Poussés par nos besoins, animés de désirs, nous aspirons tous à une vie de qualité. Mais si nous prenons le temps et le recul, nous nous apercevons, pour beaucoup d’entre nous, que notre recherche tourne en rond, se contredit et le serpent se mord la queue et souffre des morsures qu’il s’inflige, lorsqu’il ne mord pas la queue de ses congénères.

Et dans cet affolement où tout s’échauffe – et pas que le climat de la planète, mais celui des relations intimes, sociales, économiques, humaines – nous avons besoin de regarder en arrière, au-dedans, pour orienter les pas à venir. L’humanité a-t-elle toujours obéi à ces mêmes règles qui veulent que le plus fort gagne, qu’il faille gagner en piétinant l’autre, que la victoire ne peut-être que celle d’un seul. Les espèces animales ne nous montrent-elles que cela, ou notre regard n’est pas capable de voir autre chose que ce qu’il est préparé à voir ?

Aujourd’hui, la connaissance scientifique, les travaux de l’éthologie animale et humaine et l’ouverture de nombreuses frontières de la connaissance de notre planète et de ses habitants nous montrent que la vie, bien souvent, s’arrange autrement que par la lutte, le combat, la guerre et l’élimination. Que sa créativité tend souvent vers des options bien plus avantageuses à son maintien et à son évolution.

Dans de nombreuses philosophies, religions, systèmes sociaux, communautés animales et humaines, nous retrouvons ces deux variables qui font les jeux de l’équilibre dans la balance de la vie : le yin, le yang ; le froid, le chaud ; le délicat, le fort ; la nuit, le jour ; l’homme, la femme ; le féminin, le masculin. De la danse pulsante de ces deux forces,  naît la diversité, la multiplicité infinie de la vie.

Il est temps de sentir pour poser les actions sensées et sensibles que nos enfants, nos proches, la nature, la planète, la vie attendent de nous.

La balance de la vie est faite de deux plateaux. Pas d’un seul. Et des deux, nous en avons oublié un. Il est temps d’y déposer le poids de valeurs qui redonnent à notre réalité son équilibre.

Nous le savons. Nous le sentons….à condition de nous donner la possibilité de sentir…

Nous avons accompli un parcours fascinant depuis les temps où nous nous sommes relevés, où nous avons vu loin, très loin. Il y eu les temps de la Déesse, de la Terre Mère, du Principe Féminin, du Mystère : ce à quoi l’on se soumet sans besoin de comprendre. La nécessité de la vie.

Puis, tout au long de ces derniers millénaires, nous avons chargé le plateau de la transformation, pour la liberté de choix, pour sortir des contraintes de l’environnement, pour éprouver notre force. C’est devenu l’ère du Dieu, du Père qui êtes aux Cieux, du Principe Masculin, de la Raison. Cela nous a fait évoluer en ingéniosité, en habileté, en puissance de réalisation et de transformation.

En cela, pour reprendre l’image de la balance, nous avons dansé sur l’un des plateaux. Puis nous l’avons abandonné et sommes passés sur l’autre….qui aujourd’hui est si lourd qu’il nous entraîne dans son poids, vers le bas, vers le fond.

Les circonstances présentes sont une invitation à ce que nous nous transformions en équilibristes : à danser entre les deux plateaux, l’aiguille pointant vers une unique direction : le respect et l’amour de la vie.

La Biodanza accorde une valeur propre aux deux principes, masculin et féminin. Chacun exprimant des aspects complémentaires et nécessaires de la vie et de notre identité. A l’un la détermination, la force, la transformation, le courage, la protection, la solidarité. Ce qui fait le masculin du monde est une partie du trésor.

A l’autre, la sensibilité, la délicatesse, la gestation, le respect des cycles lents, le dévouement, la nutrition. Ce qui fait le féminin du monde est l’autre partie.

L’approche vivencielle du principe de genre – masculin et féminin – permet à chacun et à chacune d’incarner dans des danses et dans les différentes situations de partage propres au travail de groupe, les multiples valeurs associées à ces deux principes, avec un sens.

C’est-à-dire que danser ne suffit pas. Invoquer des qualités ne suffit pas. Rassembler des talents ne suffit pas. Il faut un plan pour cela. Et ce plan c’est le respect absolu de la vie. Ce que Rolando Toro Araneda – créateur de ce mouvement – définit comme « Le Principe Biocentrique ». Lorsque les personnes se proposent de réaliser un processus de Biodanza, elles seront invitées dans chaque danse, dans chaque proposition, à des mouvements qui les sensibilisent à toutes les manifestations de la vie en elles et autour d’elles.

Imaginez une danse qui s’appellerait « Protéger la Vie » dans laquelle, après avoir dansé la perception de votre mouvement intime, léger, délicat, sur une musique qui émeut par son intimité, sa légèreté et sa délicatesse. Pour vous permettre de vous sentir protecteur dans l’expérience de protéger, vous seriez invité, assis, à prendre dans vos bras, un autre participant, un être humain. Dans une position semblable à celle que l’on a lorsque l’on berce un enfant, lorsque sa tête est posée contre notre cœur, et qu’il s’abandonne en confiance. Sa fragilité, son abandon, stimule immédiatement en vous l’instinct de protection, malgré toutes les maladresses qui pourraient imprégner le geste. Et l’autre recevra cette intention. On ne ressort pas indemne d’une telle expérience. Que l’on soit homme ou femme, en cet instant, le protecteur et la nourricière, le masculin et le féminin ont bercé la vie. Celle qui fait battre un cœur. Celle qui fait battre tous les cœurs…de tous les enfants, grands et petits.

Lorsque toujours poussé en avant dans des contraintes, des exigences d’efficacité, des faire à n’en plus finir, vous perdez le sens même de vos actes et de ce que vous ressentez, la Biodanza vous invite à ralentir. Imaginez une danse au cours de laquelle, après avoir dansé sur des musiques lentes et profondes, vous seriez invité à vous allonger pour sentir votre respiration régulière, profonde, lente sur une musique invitant au repos. Et que sur la musique suivante, la proposition soit de répondre lentement, en votre temps, à l’impulsion émue de vous remettre en mouvement à partir du plaisir de ce mouvement, sur une musique à la fois puissante et vitale jusqu’à vous retrouver déployé dans toute votre splendeur. Se mouvoir dans la vie, à partir de la perception de ce qu’il y a en nous de plus fragile et de plus fort : la respiration et le plaisir du mouvement. Cela transforme la manière d’être au monde.

La Biodanza est fortement caractérisée par un éveil de la sensibilité et de la force de l’instinct, caractéristiques de la polarité féminine de notre identité humaine. Oui. Indéniablement. Et l’insensibilité croissante à l’appel de la vie – l’ensemble des instincts sur lesquels repose la survie de l’individu et de l’espèce – finit par déséquilibrer le quotidien et au-delà, le quotidien de milliards d’hommes et de femmes de par le monde, dans la relation à soi, aux autres et au monde.

Ce qui la rend aussi si « féminine » est son accès simple et direct. Une médiation qui passe par le mouvement simple, par le regard, par le partage silencieux ne fait pas de distinction de niveaux (qu’ils soient d’ordre intellectuel, socio-économique, racial ou autre). Dans une ronde, lorsque les personnes se tiennent la main, toutes sont à leur place et aucune n’a de place privilégiée. Les danses sont simples à réaliser et n’exigent aucune performance particulière. La nature même de la proposition donne la priorité à ce que chacun peut faire. Et il y a là, c’est certain, quelque chose de très «maternel » dans la forme de l’accompagnement, dans ce que ce terme contient d’acceptation et de don.

Que nous soyons homme ou que nous soyons femme, là où la force masculine de transformation et le désir nous pousse et nous fait tendre vers un ailleurs et à demain, la force féminine nous ramène ici, et nous fait tendre dans l’instant présent, à maintenant. Dans la sage acceptation de ce qui est. Il y a dans ce rapport d’acceptation de la réalité, la semence même de sa transformation. Ce qui caractérise le masculin est la transformation par le refus, le rejet, le tri, l’exclusion de l’inacceptable, l’intervention. Certes. Mais si cela se fait au détriment de l’acceptation de la beauté de la vie, de sa grandeur et de sa fragilité, de sa priorité absolue, il y a un problème. La répression de la part féminine de l’humain  – et par extension, du genre féminin – entraîne un grave déséquilibre dans la balance des forces de la vie. Son épanouissement est une urgence.

Ce que le Principe Féminin donne à l’existence humaine c’est le fond même à partir duquel l’action trouve son sens. Celui qui va dans le sens de l’amour de la vie.

Hélène Lévy Benseft
Directrice de l’École Méditerranéenne de Biodanza, Nice, France
Co directrice de l’École de Biodanza de Montréal

Hélène sera parmi nous ce printemps et animera deux ateliers à Montréal:

La guidance de l’instinct
samedi et dimanche les 10 et 11 mars 2007

et

Femmes qui dansent
3ieme rassemblement de Femmes en Biodanza
en collaboration avec Patricia Aicardi-Piva
samedi et dimanche les 12 et 13 mai 2007

Pour plus d’informations, consulter notre fiche Alchymed,

visiter notre site web  www.biodanza.ca

ou contacter nous au 240-6033

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