SPM, le va et vient de l’humeur et des hormones
Les Amérindiennes utilisaient l’expression « lunes » – « je suis dans mes lunes » pour signifier les menstruations, sans doute parce que les menstruations sont cycliques. Ces femmes, vivant ensemble dans un même endroit, étaient menstruées en même temps, donc souvent s’isolaient pour échanger, se reposer, rire et « régler » certains problèmes de la communauté avec la belle sagesse douce acquise durant ces échanges.
Malheureusement, la société moderne ne privilégie plus ces moments de recueil, de repos et de solitude. La vie va trop vite et on passe souvent complètement par-dessus ces moments magiques, les ignorant presque si les désagréments du SPM ne se font pas trop sentir…
Le SPM a plusieurs causes et une panoplie de symptômes tous aussi désagréables les uns comme les autres. Une des causes serait un déséquilibre hormonal, entre l’œstrogène et la progestérone, généralement un excès d’œstrogène. À partir de l’ovulation, les niveaux d’aldostérone, qui encouragent la rétention d’eau, augmentent.
En tout premier lieu, on doit améliorer la fonction hépatique pour une meilleure circulation, et élimination par le sang des hormones en excès, pour qu’il y ait moins d’accumulation. Ma plante préférée dans ce cas est la racine de pissenlit. Elle accroît l’efficacité du foie et du système digestif, est un dépuratif sanguin ainsi qu’un diurétique et laxatif léger. Elle aidera donc aussi les cas de rétention d’eau et de constipation si communs quelques jours avant le début des menstruations.
Le SPM et l’alimentation
La consommation excessive de gras d’origine animale (gras saturés) augmente les niveaux de prostaglandines F2 et contribue aux excès d’œstrogènes/baisse de progestérone qui caractérisent le SPM. Un régime alimentaire plus végétarien avec une teneur élevée en fibres fait qu’on excrète de deux à trois fois plus d’œstrogènes dans les selles.
Augmentez la consommation de vitamines B, C, et E ainsi que de sélénium (fruits et légumes biologiques, noix, graines, légumineuses et céréales complètes). Ces substances sont nécessaires pour que le foie puisse bien métaboliser l’œstrogène.
Un apport adéquat de magnésium peut réduire les rages de chocolat souvent synonymes du SPM, ainsi que les crampes menstruelles. Ceci étant dit, le chocolat noir (70% cacao et plus) est lui-même une excellente source de magnésium et d’antioxydants bénéfiques. C’est la quantité consommée durant le SPM qui est à surveiller. En ajoutant d’autres bonnes sources comme les abricots, agrumes, bananes, feuillus verts, figues, céréales entières, légumineuses, noix, pommes et tofu, on pourra réserver la consommation d’un petit carré de chocolat ici et là, aux deux-trois jours comme petit plaisir sain et délicieux.
Finalement, réduire, voire éliminer la consommation de gras hydrogénés, caféine et d’alcool, réduira la sévérité des symptômes du SPM.
La douceur et l’efficacité des herbes pour régulariser les hormones
– Le framboisier, herbe fée de la femme : le framboisier est considéré comme la plante de base en prévention, traitements et soins d’entretien du système reproduteur féminin; pour tout ce qui est glandulaire. Il tonifie et renforce tout le système reproducteur; est un régulateur menstruel et hormonal sans pareil. C’est la plante de l’utérus, ayant une affinité particulière avec lui. Le framboisier est très nutritif, il contient beaucoup de vitamines et de minéraux. En fait, c’est une excellente source de calcium (jusqu’à 250 mg par tasse de tisane de feuilles fraîches), il contient aussi de bonnes quantités de magnésium, de fer, de potassium, de sélénium, du complexe B ainsi que des vitamines A, C et D. De plus, cette petite merveille soutient l’organisme en général et améliore la qualité du sang. On le prend en infusion ou en vinaigre, comme apport nutritif et en prévention, sur une base quasi-quotidienne, à moyen ou long terme.
Finalement, le framboisier est aussi utile pour soulager les menstruations douloureuses, dû en partie à son contenu en minéraux. Bien qu’on n’ait pas identifié tous les composés actifs du framboisier, on croit qu’il contient du pycnogénol et certaines études démontrent que le pycnogénol pris pendant au moins quatre cycles menstruels successifs, réduirait l’incidence des crampes menstruelles dans plus de 65% des cas.
– Le vitex sera le pivot de toute formule herbale pour traiter le SPM. Il est essentiellement progestéroné et aidera à contrebalancer les excès d’œstrogènes ainsi que d’aldostérone, alors du même coup le vitex contribuera à réduire les oedèmes. C’est aussi un sans pareil pour soulager la constipation et les troubles digestifs dus au déséquilibre hormonal, les problèmes d’humeur et les seins endoloris. Je la recommande sous forme de teinture à raison de 5 à 15 gouttes tous les matins pendant 6 à 18 mois.
– L’achillée mille-feuille semble aussi avoir une action progestéronée et grâce à ses propriétés hépatiques, aide à mieux éliminer les excès d’œstrogènes en circulation. Elle aide à régulariser le cycle, peut réduire un flot menstruel trop abondant mais peut aussi déclencher les menstruations.
– Les femmes qui souffrent du SPM auraient une carence en acides gras essentiels (AGE). Par ce fait, la prolactine (une autre hormone) deviendrait trop active provoquant des changements d’humeurs et autres symptômes tels que les seins endoloris. L’huile d’onagre, une bonne source d’AGE pourrait neutraliser les effets de la prolactine. D’autres excellentes sources d’AGE incluent les graines et l’huile de lin et de chanvre, les bons poissons gras comme le saumon, le maquereau et les sardines, les graines de citrouilles ainsi que les noix de Grenoble.
Le SPM et l’humeur
Certains des symptômes les plus désagréables du SPM sont au niveau de l’humeur : plusieurs femmes ressentent de l’irritabilité, angoisse, anxiété, tristesse, mélancolie, colère, idées noires et même la dépression.
– L’avoine fleurie est à la base de toute formule reliée au système nerveux. Énergétique et nutritive, elle nourrit, apaise, calme et tonifie en même temps. De plus, prise à moyen et long terme, l’avoine fleurie aide à augmenter notre résistance au stress.
– La bourrache est utile contre les angoisses, la mélancolie et la dépression légère; elle combat les idées noires. Elle régénère les surrénales et on peut l’utiliser comme tonique de ces glandes sur une longue période du moment que l’on ne souffre pas de problèmes chroniques du foie car la bourrache contient des alcaloïdes hépatotoxiques si consommée en grande quantité ou sur une longue période.
– La scutellaire est une plante douce mais aussi un puissant relaxant musculaire. Elle aide dans les cas d’irritabilité, sautes d’humeur et cette espèce de « sensation constante de mâchoire serrée » qui nous accompagne souvent quelques jours avant le début des menstruations.
Elle convient particulièrement bien aux hypersensibles qui sont très affectées par leur environnement (affectifs et autres) et grâce à ses propriétés antispasmodiques, elle sera aussi utile pour celles qui souffrent de crampes menstruelles.
Attention : La scutellaire pourrait décupler les effets sédatifs, narcotiques et opiacés de certains médicaments. On voudra donc l’éviter si on prend des somnifères, antidépresseurs ou des anxiolytiques.
Le SPM et le mouvement
Bougez !! Cela augmentera les niveaux d’endorphines et par le fait même réduira les problèmes d’humeur, en particulier l’irritabilité et l’anxiété. Le meilleur exercice? Celui que vous allez faire!!!
Finalement, pratiquez des techniques de gestion de stress et de relaxation telles que le yoga, le tai chi, la respiration et la méditation contribuera à votre bien-être en général.
Une excellente infusion de tous les jours:
Nutritive et reminéralisante, cette tisane nourrit et soutient le système reproducteur en général,
le système nerveux et les surrénales.
Elle est excellente en prévention du SPM :
Pour 1.5 litres
1 c à soupe d’avoine fleurie
1 c à soupe de feuilles de framboisier
½ c à soupe de feuilles d’ortie
1 c à thé de racines d’astragale
1 c à thé de sommités fleuries de bourrache
À partir de l’ovulation,
ajouter ½ c à thé de racine de pissenlit et une pincée d’achillée millefeuille.
Par Moïra O’Reilly, auteure et professeure d’herboristerie
Visitez notre fiche sur Alchymed, nous offrons tout au long de l’année une multitude d’ateliers à travers le Québec en lien avec la santé naturelle.
Plusieurs formations sont également offertes par correspondance.
UN ATELIER POUR LA FEMME LE 10 MARS AVEC MOÏRA O’REILLY
LA QUALITÉ DE VIE AU FÉMININ : CE QUI EST BON POUR LUI … EST BON POUR ELLE ?
Il y a des différences fondamentales entre les deux sexes, des différences très évidentes au niveau physique et physiologique mais aussi des différences moins visibles – par exemple dans nos façons de communiquer, de vivre nos émotions et d’aborder nos vies professionnelles. Bien évidemment, nos malaises sont souvent différents. Nous avons donc des besoins différents tant au niveau de la prévention, de la qualité de vie que des soins de santé.
Nous allons nous attarder à la femme durant cet atelier. Nous allons consacrer ce temps d’arrêt pour apprendre et partager, prendre du temps juste pour nous et ce, sans culpabilité!
Dans un premier temps, nous allons regarder l’herboristerie au féminin de façon générale et les différentes catégories d’herbes spécifiques à la femme et au système reproducteur féminin (emménagogue, tonique utérin, etc.). Nous allons aussi nous pencher sur la contraception au naturel pour en faire un partenariat avec notre conjoint et nous verrons un protocole pour bien préparer son accouchement. Enfin, nous regarderons certains des malaises typiquement féminins tels que l’anémie, l’endométriose et les fibromes.
STE-THÉRÈSE, 10 mars 2007, 9h30 à 17h
Coût : 100$
Pour nous joindre ou vous inscrire:
L’Herbothèque inc.
642 Croissant des Trois-Lacs
Lantier, Qué, J0T 1V0
(819)326-4516
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