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Interactions, complémentarités plantes-médicaments

Les herbes sont utilisées par l’humanité en tant qu’aliments, médicaments et en prévention de la maladie depuis des centaines de milliers d’années !

La relation entre l’humain et le règne végétal est intrinsèque et synergique. De l’oxygène à la nourriture, aux tissus pour fabriquer nos vêtements ainsi qu’aux médicaments pour se soigner, les liens étroits perdurent.

L’herboristerie a été notre première médecine – n’oublions pas qu’Hippocrate était d’abord et avant tout un grand herboriste et que plus de 80 % de la population mondiale utilise encore les herbes aujourd’hui, comme principale façon de se soigner. Par contre, dans les pays industrialisés, la venue de la médecine allopathique au début du vingtième siècle a relégué les herbes à l’arrière-plan pendant de nombreuses années.  Certains voudraient même nous faire croire que la « médecine » herbale n’est que mythe !  

Nous avons donc en quelque sorte, deux « ères ». Avant l’apparition des médicaments, les plantes étaient utilisées seules et, depuis la venue de la médecine allopathique, ce sont les médicaments qui prennent toute la place. La fabrication de médicaments de synthèse en laboratoire est un phénomène beaucoup plus récent que plusieurs croient : ce n’est que depuis environ 75 ans. D’ailleurs, il ne faudrait pas oublier que la plupart des médicaments de synthèse sont dérivés, bien qu’altérés, des plantes : l’aspirine n’est-elle pas une imitation chimique de la salicine que l’on retrouve dans l’écorce de saule ? Un autre exemple : la galantamine qui est un alcaloïde inhibiteur de cholinestérase vendue sous le nom de Reminyl et utilisée pour soigner l’Alzheimer, est un dérivé d’une variété de jonquille (Narcissus tazetta). Donc, sans les plantes d’abord et avant tout, nous n’aurions pas de médicaments de synthèse. De plus, bien qu’il y ait des preuves empiriques et une tradition millénaire qui documente l’utilité, l’efficacité et les effets thérapeutiques des plantes médicinales, la science moderne a tendance à les ignorer et même à s’approprier des « découvertes récentes » quant aux effets thérapeutiques et bénéfices de certains aliments et des herbes.

Mais tout de même, voilà qu’heureusement on connaît une « renaissance » de l’herboristerie. Celle-ci amène une autre ère, celle de la cohabitation herbes-médicaments ! En effet, de plus en plus de personnes se tournent vers les herbes seules ou en combinaison avec d’autres substances, incluant les médicaments de synthèse. Ceci amène une toute nouvelle dimension à l’herboristerie traditionnelle : celle des interactions et complémentarités médicamenteuses. 
     
Malheureusement, c’est encore trop souvent les plantes qui sont pointées du doigt et éliminées en premier lieu. Parfois, ce n’est que par déduction théorique ou logique qu’une interaction possible est annoncée sans qu’il y ait eu d’observation ou d’analyse faites pour tenter de comprendre l’interaction possible et déterminer si elle pouvait même être avantageuse. Mais je sens qu’il y a un « vent qui change de direction », un nouveau souffle. Vous verrez dans ces pages des exemples de plus en plus nombreux d’interactions positives – de complémentarité, où l’ajout d’une plante peut aider à réduire les effets secon-daires nocifs de certains médicaments ou même carrément réduire les dosages du médicament, voire le remplacer dans certains cas plus chroniques qu’aigus. Il y a même des cas documentés où les médicaments de synthèse n’ont aucun effet alors que les plantes peuvent être d’un grand soulagement. 
       
Il ne faut surtout pas oublier que l’herboristerie traditionnelle dans un monde contemporain doit être vue comme une médecine holistique, ou glo-bale et c’est ce qui la différencie de la tradition millénaire. En d’autres mots de savoir qu’une herbe soulage tel ou tel problème de santé ou symptôme, tout en étant un des aspects les plus importants que nous a légué la tradition, ignore l’aspect global de l’organisme et l’individualité de l’être humain. C’est en partie cette évolution qui fait la modernité ou la contemporanéité de l’herboristerie actuelle. Par exemple, j’ai reçu récemment un client souffrant d’hypertrophie bénigne de la prostate. En regardant strictement la pathologie et les symptômes selon la tradition, on opte pour la baie de sabal et parce qu’il y a urine résiduelle, flot et pression urinaire réduits, anémie et basse pression, on y ajoute l’ortie.  C’est déjà très bien et à la limite on aura de bons résultats. Mais en échangeant avec mon client et en apprenant à le connaître un peu plus, je me suis aperçue qu’on lui avait fait très peur avec la possibilité d’un cancer, que c’était un être plutôt sensible et stressé. J’ai alors ajouté de la mélisse au mélange. Est-ce que la mélisse va soigner directement son HBP – ben pas vraiment, si ce n’est qu’une contribution antioxydante. Mais est-ce que la mélisse va supporter l’être entier dans sa globalité face à sa maladie, sa perception de la maladie et lui apporter un réconfort ?  Tout à fait !

Est-ce que de savoir exactement comment une plante et ses constituants fonctionnent est primordial ?  Oui et non. C’est une autre évolution qui nous aide dans notre pratique moderne. Il y a des millénaires de preuves empiriques et une tradition de succès non-négligeable qui nous permettent de savoir que ça marche; donc c’est déjà bien. Mais tout comme l’être humain, les plantes sont vivantes et constituées d’une multitude de composés ayant toutes sortes d’actions et pouvant donc entrer en relation ou interagir avec toutes sortes d’autres substances. Si en connaissant la plante, ses constituants et même sa famille un peu plus intimement, on est capable de cerner plus spécifiquement parmi toutes les plantes à notre disposition, n’est-ce pas un avantage ?  Si cela nous permet aussi d’éliminer certaines plantes qui pourraient occasionner par exemple une dermatite de contact chez une personne qui y est sensible même quand on soigne un problème qui semble ne pas avoir rapport, n’est-ce pas là aussi un avantage ? Bref, à mon avis, en étudiant d’un peu plus près les cons-tituants isolés tout en comprenant qu’ils doivent être à l’intérieur d’un tout, ça nous permet de faire des choix de plantes plus éclairés et obtenir des résultats plus intéressants dans un lapse de temps réduit. Et encore plus important, ça nous permet de pratiquer dans un monde où les herbes cohabitent de plus en plus avec des médicaments de synthèse qui peuvent potentialiser ou entraver le travail des plantes. Ça élimine le ‘trial and error’ et c’est ce qui fait de nous des herboristes traditionnels compétents, pouvant pratiquer de « l’herboristerie intégrative » dans un monde contemporain.   
      
Mais voilà qu’un autre recul nous afflige !  La standardisation n’est-elle pas un retour en arrière pour l’herboristerie traditionnelle ? N’est-ce pas en isolant certains constituants de plantes que nous avons tout d’abord « découvert » les médicaments de synthèse (encore une fois mon exemple de l’aspirine)? La beauté des plantes médicinales entières est l’absence quasi complète d’effets secondaires néfastes. En standardisant tel ou tel composant, ne détruit-on pas ce délicat équilibre ? C’est en effet avec des produits standardisés que la plupart des effets secondaires ont été répertoriés. Le phénomène moderne de “more is better” (plus, c’est mieux) me désole dans le cas de la standardisation de plantes ! Après tout, les preuves empiriques sur les bienfaits des plantes,  qui existent depuis le début des temps, ne reposent-elles pas sur les plantes entières?
  
Avant de descendre de ma boîte à savon, je veux juste vous rappeler qu’en tant qu’herboristes contemporains, pratiquant l’herboristerie traditionnelle dans le monde d’aujourd’hui, on se doit d’étudier et de tenir compte de ce nouveau domaine de la cohabitation des plantes et médicaments. Faites-le avec le bon jugement qui fait déjà de vous l’excellent(e) thérapeute, chercheur(e) ou enseignant(e) que vous êtes. C’est un domaine dynamique avec de nouvelles études à tous les jours, certaines se contredisent, d’autres se supportent… Si vous êtes consommateurs, n’oubliez pas d’informer votre thérapeute des médicaments que vous prenez et surtout osez dire à votre médecin vos succès avec les plantes. Exigez qu’il tienne compte des herbes et autres substances que vous voulez prendre et qu’il se renseigne, lui aussi, sur cette cohabitation ainsi que sur les médecines complémentaires puisque seul le médecin peut ajuster le dosage des médicaments de synthèse.
       
Je préfère le terme « médecine complémentaire » à « médecine alternative». Bien que dans plusieurs cas, l’herboristerie puisse être une alternative viable, elle se taille une place de plus en plus grande dans une pratique intégrée où on allie les forces des différentes disciplines : allopathique et naturelles. De plus, je trouve la définition de « médecine » un peu limitative. Encore une fois, bien que l’herboristerie ait sa place dans le traitement et les soins de plusieurs problè-mes de santé, elle n’a pas son pareil en prévention, pour le maintien de la santé ou simplement pour le plaisir au quotidien.

Extrait du livre « Interactions, contre-indications et complémentarités, plantes-médicaments » Édité par L’Herbothèque.

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Inclus le livre « Interactions, contre-indications et complémentarités, plantes-médicaments », le service de tutorat pour trois mois, le journal « Terre de Vie » et les deux jours de formation.

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Date limite d’inscription : 1er octobre 2007

Coût : étudiant régulier : 270$ ou 296$ si en 2 versements;
étudiant libre 215$ ou 236$ si en 2 versements

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L’immunité, une décision, les plantes une solution
10 septembre 2007 à Montréal et le 4 octobre à Sherbrooke

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Pour plus d’informations, communiquez avec nous
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