La dépression
Il y a quelques années, lorsque j’ai entendu le Dr. Oliver Soulier, un éminent médecin français, parler de la dépression, il a dit ceci (en mes termes) : la dépression est une «dé-pression». C’est comme une marmite à pression (Presto) dans laquelle on a enfoui toutes nos émotions plutôt que de les exprimer. Quand la marmite commence à être très chaude (de plus en plus remplie d’émotions non exprimées), elle commence à faire de la vapeur puis à siffler. Elle nous avertit alors par divers moyens (fatigue, irritabilité, susceptibilité, tristesse, état déprimé, etc.) qu’il est temps de faire baisser la pression.
Si on ne s’en occupe pas, elle va finir par exploser, créant une
dé-pression. En faisant ainsi sauter le couvercle (créant la dépression), notre «casserole» va relâcher toutes les émotions refoulées que nous devrons apprendre à gérer et guérir. Le résultat : affaissement de la pression (= on est en manque d’énergie) et un amas d’émotions devant nous. Le masque vient de tomber…
Ayant moi-même passé par la dépression, le fond du puit, avant d’en remonter, puis de rechuter car je ne savais pas pourquoi je retombais, puis remonté encore, j’ai enfin compris, en écoutant le Dr. Soulier, la cause principale de mon «mal» : je n’osais alors pas m’exprimer et dire tout ce que je ressentais.
La deuxième cause, je l’ai découverte à travers les guérisons de blessures et d’impressions inconscientes – fausses croyances – qui m’empêchaient d’aller de l’avant, pour MOI, avec MOI : l’estime et la confiance en Soi.
La dépression a donc, pour moi, deux causes principales :
– Elle est l’expression d’un refoulement profond d’émotions : un manque d’expression de notre senti intérieur.
– Elle est associée à un manque d’estime et de confiance en soi.
C’est par un travail avec un(e) thérapeute, l’apprentissage de l’accueil et de l’expression de ses émotions, la déconnection de ses fausses croyances et la guérison de ses vieilles blessures intérieures que la personne dépressive va trouver la guérison.
Pour commencer à se retrouver en douceur et commencer le travail de guérison, je donne quatre outils à mes clients à faire quotidiennement :
1. Écrire un journal intime. Il permet, notamment, de déposer le trop-plein d’émotions.
2. Écrire quelque part, bien en vue (frigo, miroirs, etc.) la phrase suivante : Je suis la personne la plus importante au monde pour moi.
3. Prendre un peu de temps chaque jour pour prendre soin de soi : un bon bain tranquille, musique douce, lecture, promenade ou toute autre activité douce qui fait du bien au coeur.
4. Apprendre à voir les petits bonheurs que la vie nous apporte, aussi petits soient-ils.
L’emploi de médicaments antidépresseurs peut être nécessaire le temps de remonter la tête à la surface de l’eau. Il est important de suivre la prescription de son médecin tout en suivant une thérapie. L’usage de médicaments pourra être arrêté lorsqu’on se sentira assez fort pour continuer sans cette béquille. C’est alors que la thérapie pourra ensuite permettre à la guérison finale de s’opérer. En effet, tant qu’on est sous antidépresseurs, certaines émotions sont «gelées» par la médication, ce qui entrave quelque peu le travail thérapeutique. La personne ne peut alors pas
contacter ses émotions les plus profondes, les blessures qui causent la dépression.
La dépression n’est pas une maladie. C’est un temps et un espace que la vie apporte pour nous permettre de guérir nos vieilles blessures, nos peurs, notre impression de petitesse, de rejet, d’abandon.
La dépression se guérit totalement pour qui s’accueille sincèrement et honnêtement et accepte de se regarder pour mieux se retrouver…
Dominique Jeanneret
Psychothérapeute, Québec
www.dominiquejeanneret.com/th
[email protected]
Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.