Vous êtes ici: Accueil » ARTICLES » Le Secret de la Fleur d’Or : respiration continue

Le Secret de la Fleur d’Or : respiration continue

La méditation taoïste comporte plusieurs exercices de respiration-concentration dont l’exercice primordial est celui qui réunit par l’énergie les points du vaisseau gouverneur (VG) et du vaisseau conception (VC) …

… dans une boucle sans fin pour balancer et équilibrer le Yin et le Yang de tout le corps. Cette méditation est aussi considérée comme l’art de guérir les « cent maladies ».

Cette pratique de méditation est rapportée dans plusieurs livres spirituels dont « Le Secret de la Fleur d’Or » et même médicaux comme le « Zhen Jiu Da Cheng » (Condensé de la pratique de l’acupuncture et de la moxibustion), et ce depuis au moins deux siècles avant J.-C., sous les Han.

Un maître taoïste contemporain, Mantak Chia a expliqué plus en détail cette pratique qu’il nomme « Orbite Microcosmique » dans un livre intitulé «Énergie vitale et autoguérison» en rendant plus accessible aux Occidentaux les explications ésotériques et symboliques anciennes (voir Chia M. 1984). Il décrit les seize principaux points énergétiques en indiquant leurs manifestations énergétiques (émotives et mentales) selon la présence (ouverture) ou l’absence (fermeture) d’énergie dans ces points. Mais ceci demeure la voie externe (voie Wai), la voie des livres. Le véritable enseignement, la voie interne (voie Nei) est celle du maître. Concernant l’Orbite Microcosmique, cette voie interne consiste à enseigner les secrets de la respiration rythmée. C’est la pratique qui facilite la compréhension pour un Occidental des textes spirituels et de certains textes médicaux.

La pratique de l’Orbite Microcosmique est aussi exposée par Chao Pi Ch’en (né en 1860) dans un texte « The Secrets of Cultivating Essential Nature and Eternel Life » où il illustre les deux canaux et les trois chaudrons et le feu, appelés aussi les trois Tan Tien (voir Lu K’uan Yü 1970, p. 9). Cette pratique de la réunion des deux vaisseaux pour la conservation de l’essence, de l’énergie et de l’esprit a été décrite en détails par Zhao Bichen au début du XXe sciècle, dans son « Traité d’Alchimie et de Physiologie Taoïste » (Despeux C. 1979, p. 108, trad. fr).

Le livre spirituel « Le Secret de la Fleur d’or » de Lu Tsou (1969), traduit par Richard Wilhelm et étudié par Carl Gustav Jung dans son « Commentaire sur le Mystère de la Fleur d’Or » (1979) fait aussi état cette pratique. Elle est appelée, pendant les premières étapes d’évolution de l’énergie : la « révolution céleste », la « révolution de la lumière » (Lu Tsou 1969, p. 47) et à un stade plus avancé : la « méthode rétrograde » (idem p. 64) ou « tourner la meule du moulin » (idem p. 60) ou la « rotation de la roue à eau » (idem p. 116). L’illustration du corps taoïste réfère aussi à ces exercices de transport et de transformation de l’énergie du bas (Eau-Sexualité) en énergie du haut (Cerveau-Montagnes-Shen). (Tremblay, N., 2004, p. 118, fig. 2.6)

Les textes chinois anciens des livres spirituels et médicaux reconnaissent l’importance du Shen et de la respiration en parlant du rythme des reins et du cœur. Dans « Le Secret de la Fleur d’Or », l’importance du lien reins-cœur est exprimé symboliquement dans cette phrase : « La poule peut couver ses œufs parce que son cœur écoute toujours. » (Lu Tsou, 1969, p. 80).

« Couver ses œufs » veut dire garder le germe de vie, la force vitale, « conserver la semence » (idem p. 119), le Jing des reins, la réserve de vie à l’intérieur du corps.

« Le cœur », ceci veut dire qu’à l’aide du cœur, l’adepte peut rythmer la respiration et conduire l’énergie de la chaleur à l’intérieur. En y mettant tout son cœur, il peut garder l’attention et la concentration pour diriger le souffle, l’énergie vers le centre.

« Écoute toujours »,
cette phrase « son cœur écoute toujours » met en relation le cœur et les reins. L’énergie des reins est impliquée dans l’attitude et la réalisation intérieure « couver ses œufs » ce qui permet de retourner l’essence vitale dans les reins qui sont en relation avec les oreilles, pour donner l’écoute attentive, pour que la concentration de l’esprit n’aie pas d’interruption.

C’est pourquoi il est dit « l’oreille écoute à l’intérieur » (Idem, p. 83) et elle peut garder ainsi le cœur et l’énergie rassemblés par la respiration rythmée.

Nous voyons ici l’importance des énergies rassemblées du cœur, des reins et de la respiration pour avoir un Shen équilibré. Le but est de « mettre le cœur et la respiration l’un avec l’autre. » (idem p. 84). Mais comment mettre le cœur et la respiration en relation ? C’est par la méditation répondent les maîtres du Secret de la Fleur d’Or. L’état de méditation se manifeste quand le mental, l’esprit, l’intention juste, la pratique de l’attention et de la concentration sont accomplis et que l’on sait éviter l’indolence et la distraction, les deux défauts de la méditation. Le SuWen dit : « Le mental dirige l’énergie, l’énergie dirige le sang et le sang guérit. » La voie de réalisation intérieure parle d’objectivité obtenue par l’introspection appelée « l’ouverture de l’œil du cœur ».

Le Houei Ming King (Le Livre de la Conscience et de la vie) qui suit le texte du « Secret de la Fleur d’Or » parle aussi de l’art de rythmer la respiration et de la nécessité de ramener les cinq sens à l’intérieur pour que le cœur et la respiration soient mis en harmonie pendant la méditation qui réunit les deux vaisseaux par la Révolution de la Lumière. Plusieurs figures font état de cet art du rythme de la respiration pour opérer la révolution de la lumière telle que décrite dans le « Secret de la Fleur d’Or ». (Lu Tsou 1969, p. 129).

De plus, les textes de la médecine traditionnelle chinoise confirment le lien entre les Reins, les moelles, le sang et le cœur. « Les Reins engendrent la moelle et les os ».(Chapitre. 23 du Su Wen). Ce sont les Reins qui produisent les os, les moelles qui produisent à leur tour le sang. Le sang rouge vient de la moelle des os ronds et le sang blanc de celle des os plats et génère la force du système immunitaire. « Le cœur est le siège de l’esprit, il régit les activités mentales » (Chapitre. 23 du Su Wen). L’importance du Shen et ses relations avec le Jing (essence), le Qi alimentaire (Rong) qui donne le sang rouge, le Qi défensif (Wei) qui donne le sang blanc et l’impact des émotions sur ces phénomènes est clairement exposée dans cette phrase du Su Wen : « Si l’essence est épuisé, les esprits en fuite, les deux éléments circulants (Rong et Wei) non récupérables, c’est parce que des désirs insatiables et des soucis incessants gaspillent l’essence, figent les Rong et bannissent les Wei ; il s’ensuit la déroute des esprits et l’incurabilité de la maladie. » La médecine traditionnelle chinoise reconnaît que le mental peut donner le rythme du sang qui suit celui de la respiration (Qi de l’air, le souffle), que la respiration oxygène le sang et que le sang est régénéré dans les moelles des os.

La prévention est possible par la conservation et le maintien de l’équilibre des énergies. Cet équilibre peut être atteint, maintenu et consolidé par le mental, l’esprit et la force du Shen entretenue par la pratique de la réunion des deux vaisseaux. Dans le livre de la médecine le Zhen Jiu Da Cheng (Condensé de la pratique de l’acupuncture et de la moxibustion), les énoncés 134 et 135, rapportent les chansons sur les points du Ren Mai (VC) et Du Mai (VG) et les disciples du taoïsme précisent que pour conserver et renforcer l’énergie vitale, il faut activer le vaisseau conception Ren Mai et le vaisseau gouverneur Du Mai (voir Nguyen Van Nghi, 1989, pp. 62-94).

Cette pratique de la réunion des deux vaisseaux « consolide la base » ou donne une force qui vient de l’augmentation de la force du bas du corps, le Shen inférieur ou le Tan Tien inférieur. « Il est important de savoir que la compréhension parfaite de Ren Mai et du Du Mai est indispensable dans l’entretien de la santé lorsque Ren Mai est en détresse, on risque la disparition de l’énergie du rein. De ce fait, ceux qui détiennent la connaissance appliquent la méthode d’activation (conduction) énergétique au niveau de ces deux vaisseaux. Agir ainsi, c’est consolider la base. » (voir Nguyen Van Nghi, 1984, p. 63). Dans « Le Secret de la Fleur d’Or », cette image de « consolider la base » est aussi évoquée en ces termes : « La révolution de la lumière peut être comparée au fondement de l’édifice. Si le fondement est solidement posé, comme on peut rapidement construire dessus ! » (Lu Tsou 1969, p.72).

Le Zhen Jiu Da Cheng précise que cette méthode de régénération se prépare par plusieurs étapes :
« – Faire le vide de l’esprit en évacuant soucis, désirs, passions ;
– Acquérir la quiétude de l’âme ;
– Concentrer l’attention sur la circulation de l’énergie vitale dans Ren Mai (VC) et Du Mai (VG) ;
– Faire circuler cette énergie du haut en bas, du nez jusqu’au Hui Yin (1 VC), sur tout le trajet du Ren Mai ;
– Puis faire remonter cette énergie le long du dos en suivant le trajet du Du Mai.
Par la pensée, on décrit ainsi une succession ininterrompue de cycles énergétiques qui tournent autour de l’axe vertical du corps. » (Énoncé 134 du Zhen Jiu Da Cheng, voir Nguyen Van Nghi, 1984, p. 63).

Le reste du texte précise les étapes de consolidation, de raffinement et de transformation du Jing, du Qi et du Shen par cet « exercice cyclique » et indique qu’il est essentiel parallèlement de supprimer les « six vices » et de respecter les « dix modérations ». « Il est donc indispensable pour le médecin qui s’intéresse à l’hygiène mentale et corporelle de connaître ces règles. » (Énoncé 134 du Zhen Jiu Da Cheng, idem, p. 65). Et j’ajouterais, de les pratiquer lui-même, pour respecter la règle : « médecin guéris-toi toi-même ».

Dans « Le Secret de la Fleur d’Or », Lu Tsou parle de ce même exercice mais en le nommant différemment et sous plusieurs vocables : « la méthode rétrograde », « la révolution de la lumière » ou « la rotation de la roue à eau ». Pourquoi ces termes différents ? Ceci signifie que le maître est rendu à un niveau plus avancé de pratique, qu’il sait conserver la semence et la retourner à son origine pour transformer le Jing (essence) en Qi (énergie) et en Shen (esprit). « Lorsqu’au moment de l’orgasme, on ne la (l’énergie des reins, l’énergie sexuelle) laisse pas s’écouler vers l’extérieur mais qu’on la ramène en arrière par la force de la pensée, de sorte qu’elle pénètre dans le creuset du créateur et rafraîchit et nourrit le cœur et le corps, cela est également la méthode rétrograde. » C’est pourquoi il est dit : « La Voie de la pilule d’or repose pleinement sur la méthode rétrograde. » (Lu Tsou 1969, p. 64). Cette pilule d’or est aussi appelée la « Fleur d’ Or » (idem, p. 104) ou la « perle d’essence de Yang Véritable » (Despeux C. 1979, p. 124).

Plus loin Lu Tsou ajoute : « Lorsqu’au moment où l’énergie véritable s’est rassemblée en abondance, le disciple ne la laisse pas s’en aller tout droit vers l’extérieur, mais lui imprime une direction rétrograde, c’est la lumière de la vie ; on doit utiliser cette méthode de rotation de la roue à eau. Si l’on continue à tourner l’énergie véritable retourne goutte à goutte aux racines. »… « C’est la sublimation de l’essence en énergie » (Lu Tsou 1969, p. 116). Pratiquer « la méthode rétrograde » ou « la rotation de la roue à eau », c’est savoir comment réutiliser l’énergie sexuelle (Jing) pour la retourner dans « la cavité originale de l’esprit » au centre du cerveau (Shen) et le régénérer pour qu’il laisse descendre en énergie (Qi) comme une chute bienfaisante qui coule dans le corps et nourrir et conserver ainsi les Trois Trésors de l’Homme.

En Occident le rôle de la glande hypophyse n’a été découvert que tout récemment par House et Pansky (1960) (rapporté dans Grossman S. P., 1967, p. 272) qui ont établi la relation entre l’hypothalamus et la glande antérieure, la pituitaire (hypophyse) et leur effet bénéfique de retour des hormones dans le corps. En effet, cette glande a pour fonction de recharger à nouveau le corps en retournant les hormones dans les glandes endocrines (thyroïdes, surrénales, pancréas, testicules, ovaires) de même que dans le foie et la moelle des os. Ceci confirme la justesse et l’importance toujours actuelle de cette pratique taoïste de l’Orbite Microcosmique pour conserver la santé, prévenir les maladies et se guérir. Actuellement, ne produit-t-on pas une pilule pour stimuler la glande pituitaire et retrouver la jeunesse par la régénération du corps à partir de la stimulation de cette glande ? Mais cela est encore la voie externe et on ne connaît pas encore les conséquences et les effets secondaires. La voie interne est plus sûre mais demande de la constance.

En Chine, les médecins de médecine traditionnelle chinoise devaient connaître cette pratique de la réunion des deux vaisseaux qui guérit les « cent maladies ». Sachant que « lorsque le Ren Mai (Vaisseau Conception, à l’avant) est en détresse, il y a risque de la disparition de l’énergie du rein. » ( Zhen Jiu Da Cheng, énoncé 134, p. 63),  ils suivaient la voie du taoïsme avec de « nombreuses méthodes de relaxation, de respiration, d’immobilisation, de concentration, d’aspiration de l’énergie solaire et d’« assimilation de la fleur lunaire »… dans le but de conserver et de renforcer l’énergie vitale. Tous ces moyens avaient pour objectif une action activatrice sur le Ren Mai (VC) et le Du Mai (VG) » (voir Nguyen Van Nghi, 1984, p. 63). Ces méthodes consistaient à absorber les lumières cosmiques et l’air dans les organes, les entrailles, les glandes, les canaux lumineux du corps (dont font partie Ren Mai et Du Mai), dans les cellules pour illuminer et oxygéner la matière.

En médecine traditionnelle chinoise, il est clair que l’esprit guérit. En Occident, la guérison par « voie spirituelle » est appelée par Carl Gustav Jung la « voie non-matérielle » Il disait : « Je crois que l’art de guérir par la voie non-matérielle, au moyen de méthodes spirituelles, a des possibilités d’avenir insoupçonnées. Et je crois que son domaine va s’étendre peu à peu au-delà de ce que nous désignons par le terme fonctionnel et qu’il englobera tout ce qui est organique ».

Extrait du Livre de Nicole Tremblay, Le Tao de l’énergie, corps, mental, esprit, Quebecor, 2004.

ATELIER TAO DE LA STRUCTURE CHI KUNG de la CHEMISE DE FER

9 et 10 février à Québec
Lieu :
338 Grande-Allée Ouest
Tél. : 1-418-688-1711

23-24 février à Montréal (Lachine)
Lieu :
4410 Boulevard St-Joseph, apt. 1,
Montréal- Lachine                      
Téléphone :  1-514-469-9971

Coût : 250.00$

Courriel : [email protected]
Site Web : www.taodelasante.com

par Nicole Tremblay, Ph.D., Acu., psychologue, acupuncteure, professeure senior du Universal Tao de maître Mantak Chia et auteure des livres : Le Tao de l’alimentation, Le Tao de l’Énergie, Le Tao des émotions, publiés chez Québecor.

Atelier privé et /ou traitement individuel (psychothérapie, acupuncture) sur rendez-vous, au coût de 90.00$ de l’heure au 4410 Blvd. St-Joseph, apt. 1. Lachine, (Montréal), H8T 1R2 ou au 338 Grande-Allée Ouest à Québec, sur rendez-vous.               Services are also offered in English.

Pour information et réservation contactez-moi par téléphone :
1-514-469-9971 ou 1-418-688-1711
ou par courriel : [email protected]     
SVP. laisser votre message avec vos numéros de téléphone.

Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.

A propos de l'auteur

Alchymed réunit des centaines de spécialistes oeuvrant dans le domaine du développement personnel, des thérapies alternatives, des médecines douces, pour la santé et le bien-être global de ...

Nombre d'entrées : 4140

© 2016 Copyright - Les Productions Alchymed inc.

Retour en haut de la page