Comment redevenir propriétaire de son temps ?
Vous allez bouquiner à la librairie et vous voyez une foule de nouveautés en vous disant que vous vous devez de lire celle-ci, puis celle-là et, dans le temps de dire, vous avez noté 5 titres que vous vous promettez de lire. Puis, un peu plus loin, vous voyez les nouveautés du mois précédent que vous vous étiez promis de lire et, soudain, vous pensez à votre table de chevet remplie des livres que vous essayez de terminer. Subitement, vous avez un peu mal à la tête.
Cette surcharge d’informations et de possibilités, vous la vivez aussi devant votre télévision satellite qui vous propose une multitude de films, documentaires et nouvelles pour vous tenir informé ou vous divertir. Et si jamais l’idée de changer de cellulaire, de télévision ou de DVD traverse votre esprit, attachez votre ceinture : les nombreux modèles offerts par la multiplicité de marques vous fera vous arracher les cheveux pour trouver ce qui vous convient.
Nous vivons dans un monde noyé d’informations : nous sommes informés de tout sur tout par tous les médiums de communication possibles. Toutefois, être trop informé peut alourdir la vie, nous amenant vers un problème sévère d’infobésité, cette surcharge d’informations qui obstrue les artères de notre pensée. De plus, cette surcharge d’informations finit par gruger tout notre temps simplement à la traiter. Si nous sommes ce que nous mangeons, l’heure est peut-être venue de combattre la mal-bouffe de l’information et de n’absorber uniquement que ce dont nous avons vraiment besoin.
Dans cette frénésie moderne où notre temps se fait gober par notre vitesse de vivre, l’inquiétude toxique, celle qui nous envahit de plus en plus pour des petits riens, succède à la gigaculpabilité qui nous frappe lorsque nous réalisons que nous venons de prendre un temps fou devant notre ordinateur uniquement à traiter toute cette information ou à simplement surfer sur l’océan infini d’Internet. Toute cette information qui nous assaille contribue souvent à accélérer la vie d’aujourd’hui et à réduire notre temps disponible pour l’essentiel.
Nous courrons donc de plus en plus vite pour attacher toutes les facettes de nos vies personnelles et professionnelles tout en ayant l’impression que le temps nous fuit des mains. Heureusement, grâce aux progrès technologiques et la rapidité des moyens de communications d’aujourd’hui (cellulaire, courriel, Internet, etc.), notre efficacité augmente de façon exponentielle. Malheureusement, notre stress augmente souvent dans la même proportion que notre vie s’accélère, ce qui ne fait qu’amplifier notre impression de manquer de temps.
Cette même technologie a fracassé les frontières entre le travail et la vie privée. Patron, employé, travailleur autonome, tous nous pouvons être rejoints pour notre travail 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cellulaire, portable, Blackberry nous permettent de travailler en attendant à la clinique médicale, dans le train entre deux destinations, au chalet, dans la voiture, bref partout. Une crise d’insomnie à 3h00 du matin et nous en profitons pour répondre à nos courriels. Cette disparition des frontières entre travail et vie personnelle se manifeste d’abord dans la réalité concrète par tous ces moyens techniques, puis elle devient réalité dans notre perception et dans notre quotidien. Vous êtes au restaurant avec votre conjoint, qui arbore son téléphone mobile à l’oreille lorsque, soudain, il reçoit un appel cosmique ; "Oui allo !" dit-il en levant les yeux au ciel, comme si vous aviez cessé soudainement d’exister dès que la vibration céleste s’est manifestée ! Ces envahissements d’espaces de vie personnelle par l’omniprésence du travail via la technologie moderne contribuent aussi à la contraction de notre temps.
Vous prenez vos courriels le matin et un confrère (victime d’insomnie) vous a envoyé un document durant la nuit vous demandant des commentaires sur son projet. Évidemment, il s’attend à une réponse rapide, pouvant même être déçu que vous n’ayez pas fait d’insomnie en même temps que lui ! Il vous appellera sûrement en matinée pour savoir si vous avez lu son document. Mais voilà, le programme de votre journée était déjà bien chargé avant même de prendre vos courriels ! Ce type de situation contribue aussi à nous rendre de moins en moins propriétaire de notre temps.
Avant l’ère de la vitesse, quelqu’un nous appelait en nous disant qu’il allait nous envoyer un document par la poste et qu’il aimerait bien que nous le regardions pour le retourner ensuite. Nous disposions alors de 4 à 6 jours pour le processus « recevoir, traiter, retourner ». Maintenant, le tout peut se faire en 5 minutes. La vitesse change même nos façons d’être en interaction. Il y a dix ans, nous croisions quelqu’un sur la rue en disant "Comment ça va ?", il nous répondait "Ça marche". Aujourd’hui, nous répondons "Ça court !"
Tel est le paradoxe de la vitesse : plus nous allons vite, plus nous avons l’impression de manquer de temps. Nous nous engageons dans de plus en plus de d’activités qui demandent une réponse, nous ouvrons trop de "dossiers" à la fois, nous disons oui à trop de gens et nous finissons par devoir brûler les feux rouges pour aller à notre cours de yoga. Nous en faisons infiniment plus en 2008 qu’avant et, pourtant, nous faisons plus d’eczéma temporel que jamais, ce temps que nous n’avons pas et qui nous gratte. Pour ramener cela à une simple équation, nous pourrions dire que l’addition de responsabilités multiplie la vitesse d’exécution et divise notre temps disponible tout en soustrayant la satisfaction dans ce que nous faisons.
Le piège majeur dans une société rapide comme la nôtre est la perte d’une source d’information importante : notre senti. La vitesse de l’information et de la vie d’aujourd’hui est d’abord et avant tout une vitesse de la tête, trop souvent contraire à nos sentiments et nos besoins qui, eux, nécessitent une certaine lenteur pour s’exprimer et exister. Rester en contact avec soi et ses besoins réels, pas ceux qui nous sont proposés par les multiples voies médiatiques, nous ramène à la lenteur du sentiment, seul langage qui peut nous nourrir sur le plan affectif. Donc, savoir ralentir pour mieux se retrouver demeure vital pour notre équilibre.
Dans ce rythme fou d’aujourd’hui, il devient alors primordial de savoir mettre en application la philosophie de la rivière : obtenir un maximum de résultats avec un minimum d’efforts. Regardez aller une rivière: elle a une destination très claire, retrouver l’océan, et elle s’adapte merveilleusement bien à l’environnement. Elle ne s’obstine pas à vouloir fracasser la roche qui est devant elle; elle n’essaie pas de remonter la montagne; parfois elle va en cascades, parfois en méandres. Dans l’atelier «Reprenez votre pouvoir d’agir !» que j’ai développé, nous tentons de tirer le maximum de la philosophie de la rivière. Après avoir établi le bilan de ses sources de satisfaction et d’insatisfaction dans la vie, puis fait le focus sur les cibles que nous désirons atteindre, c’est à ce moment que la philosophie de la rivière est mise en place afin de prendre les moyens et les actions concrètes pour atteindre ses but, mais en se donnant les moyens les plus efficaces possibles. L’énergie personnelle et le temps dont nous disposons sont des ressources épuisables. C’est pour cette raison qu’il faut chercher à reprendre le contrôle de leur gestion afin de ne pas être emporté par le rythme effréné de la vie dans des directions qui ne sont pas les nôtres afin de redevenir propriétaire de son temps et de sa propre vie.
Propriétairement vôtre,
Alain Caron, psychologue
Formateur et conférencier
Auteur de "Le mythe de la réussite"
Atelier «Reprenez votre pouvoir d’agir !»
Québec : 23 et 24 février 2008
Pour inscription ou information
Tél. : 418-837-8819
Sans frais : 1-866-858-8819
Courriel : [email protected]
Site Internet : www.alaincaron.net
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Écouter mes chroniques radio sur www.alaincaron.net et surveillez aussi mes prochaines conférences interactives (11 mars à Trois-Rivières et 18 mars à Québec), "Comment reprendre son pouvoir d’agir dans le rythme rapide de la vie d’aujourd’hui ?", présentée sous une formule innovatrice des plus pratiques pour ceux et celles qui désirent trouver l’équilibre dans le rythme rapide de la vie d’aujourd’hui. Dans un contexte décontracté et humoristique, les questions, commentaires et témoignages des gens, ainsi que des sondages, activités et mises en situations alimentent une interaction constante donnant à chaque soirée son caractère unique.
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