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Tantra et sexualité tantrique

Qu’est-ce que le Tantra ? C’est là une question que j’ai entendue bien des fois depuis que je m’intéresse à cette philosophie. J’ai aussi entendu souvent cette autre question : Est-ce que, pour « faire du Tantra », il faut absolument avoir des rapports sexuels, …

… le plus souvent possible et avec le plus grand nombre possible de partenaires différents? La réponse est « non », surtout pas. Le tantra et le sexe sont deux choses à ne pas confondre. Les deux sont liés, bien sûr, mais pas synonymes.

Pourquoi donc, alors, sont-ils si souvent associés, au point que beaucoup de gens  n’arrivent plus à s’y retrouver ?
Il y a probablement une foule de motifs à cela. Cependant, d’après mon expérience et mes recherches, une des principales raisons à cette confusion est que nous sommes les produits d’une culture qui est profondément déséquilibrée  en ce qui concerne la sexualité. Depuis des millénaires, nos ancêtres se sont fait rabattre les oreilles avec des idées extrêmement négatives et distortionnées sur cet aspect pourtant si naturel de la vie. Ce faisant, il en est devenu l’un des plus grands tabous des sociétés occidentales. Et, lorsque une chose devient taboue, la porte s’ouvre toute grande à l’obsession et aux déviances de toutes sortes. Le film « Kinsey » est très édifiant à ce sujet. Il raconte la vie et l’œuvre de cet homme courageux qui, dans les années 50, a fait une brèche énorme dans les tabous sur la sexualité. Ce film montre bien l’ampleur désastreuse de l’ignorance et des préjugés qui étaient omniprésents dans la société nord-américaine de l’époque. Nous avons certainement fait du chemin depuis, mais nous avons tendance à oublier d’où nous venons et, surtout, nous en avons perdu de vue qu’il nous reste encore beaucoup de préjugés et d’interdits concernant la sexualité.

Après tous ces siècles de répression sexuelle, l’occident s’est ouvert, au milieu du 20e siècle, aux philosophies orientales. Ces dernières n,ayant pas les mêmes tabous concernant la sexualité, il est facile de comprendre comment beaucoup d’occidentaux ont pu interpréter à tort et à travers les enseignements millénaires, nés d’une culture qui a une vision radicalement différente de la sexualité. Dans les années 60, nous avons assisté à un de ces fameux mouvements de pendule. Tout à coup, les occidentaux ont eu un ras-le-bol général de la rigidité et de la fermeture des sociétés occidentales chrétiennes. Ils ont tout balancé par-dessus bord, ont eu envie de goûter à plus de liberté et, ce faisant, se sont souvent précipités dans toutes sortes d’abus et d’excès.

Je ne porte pas de jugement sur les termes abus et excès. La maturité émotionnelle s’acquière souvent en acceptant d’expérimenter tous les aspects de la vie non pas en les fuyant. D’ailleurs l’un des principes fondamentaux de la sagesse tantrique est celui-ci : il nous invite à dire ‘oui’ à tout. Pourquoi? Parce que fondamentalement, nous sommes tout. C’est un principe que même la science commence à reconnaître et à démontrer comme étant un des fondements de l’univers. La dualité et la séparation étant illusoires, le Tantra nous invite à nous réunifier pour redevenir pleinement nous-mêmes. Pour accomplir cette réunification, nous devons d’abord regarder en face notre état actuel et prendre conscience que nous sommes morcelés et divisés à l’intérieur. Impossible de nous réunifier sans d’abord constater et accepter la division qui nous habite. Ensuite seulement nous pouvons nous réapproprier toutes les parties de qui nous sommes.

Pour y arriver, la seule chose à faire est de quitter nos attachements qui sont la seule et unique cause de la division. Car, dès le moment où nous sommes attachés à une chose, nous rejetons d’emblée son contraire. Par exemple, si je suis très attachée au sexe, je déteste et repousse l’idée d’abstinence. Si, au contraire, je suis très attachée à l’idée qu’il faut abandonner toute sexualité pour être spirituel, alors je me mets à détester et condamner toute activité sexuelle ainsi que ceux qui les pratiquent. Je suis chaque fois, dans la séparation et donc divisée, c’est-à-dire en guerre contre moi-même. Dès que je rejette et refuse quoi que ce soit, je lutte contre ce que je rejette. L’Éveil spirituel, c’est tout simplement l’accueil et la pleine acceptation que je suis Tout. Cela signifie que je suis à la fois le sexe et l’abstinence, le noir et le blanc, la gauche et la droite, l’esprit et la matière, voire même le « bien » et le « mal ».

Souvent, les choses les plus destructrices, telles que les guerres, la violence, les abus de pouvoir, etc., cessent instantanément dès le moment où je les accepte pleinement. Parce que la matière est le miroir de l’esprit. Si parfois ces choses perdurent, malgré mon accueil et mon acceptation, c’est qu’il reste très probablement certaines parts de moi qui ne les ont pas réellement acceptées. Comme ces parties de moi sont la plupart du temps inconscientes, le défi est de les amener à la conscience. Un des outils les plus puissants pour ce faire est le non jugement. Cela signifie sortir de toute conception qui implique qu’il existe des choses qui sont « bien » et d’autres qui sont « mal ».

Il est d’ailleurs intéressant de constater que dans presque toutes les religions du monde, il n’existe pas de concept équivalent à ce que nous appelons le mal. L’aspect destructeur de la vie est considéré comme un des aspects du Divin. Par exemple, chez les hindous, Shiva est à la fois le destructeur et le régénérateur du monde. C’est lui qui dispense la mort mais aussi la renaissance. Chez les Égyptiens, le dieu Seth est maître du désordre et de l’aridité, mais c’est aussi lui qui, chaque matin, ramène la lumière du jour et fait reculer les ténèbres. Pour les romains, Mars était à la fois le dieu de la guerre et celui de la fertilité. Les chinois, pour leur part, ne peuvent concevoir le monde sans ses deux opposés, le yin et le yang, qui se complètent et se relaient sans cesse dans une danse perpétuelle. La réalisation spirituelle, qu’ils appellent le Tao, n’est pas l’un ou l’autre mais l’équilibre entre les deux.

Il en est ainsi de la majorité des religions passées et présentes. Seules les trois religions judéo-chrétiennes, c’est-à-dire le judaïsme, le christianisme et l’islam, toutes trois issues d’une seule et même origine, soit le judaïsme, rejettent l’aspect destructeur de la vie et en font quelque chose de mauvais, qu’il faut détruire, éliminer à tout prix. Ce qui est plutôt ironique. En effet, le seul fait de vouloir détruire la destruction ne lui assure-t-il pas la pérennité? Alors que si l’on observe bien l’univers dans lequel nous visons, la destruction est partout et chaque fois source de renouveau : L’automne et l’hiver ne sont-ils pas toujours suivis du printemps et de l’été? Les corps morts des plantes et des animaux ne sont ils pas décomposés en un riche compost qui fertilise la terre? Et que dire des éruptions volcaniques et des feux de forêts, dont les cendres régénèrent les sols appauvris et font d’eux les terres parmi les plus fertiles au monde?

Ces cataclysmes sont dramatiques surtout parce que nous avons perdu le bon sens de les respecter. Autrefois, les humains avaient la sagesse de ne jamais s’établir dans des endroits à risque. Mais de nos jours, l’appât du gain, conjointement avec l’ignorance et la perte de contact avec notre intuition nous font poser des gestes insensés. Dernièrement, j’ai rencontré des gens qui habitaient la Nouvelle-Orléans. Ceux-ci m’ont expliqué que les seules habitations qui ont été détruites par le terrible ouragan Katrina furent celles qui avaient été construites depuis les vingt dernières années sur les marais asséchés. Autrefois, personne ne construisait dans cette zone. On connaissait sa grande vulnérabilité aux éléments. J’ai pu observer le même manque de discernement lorsque je suis allée visiter l’île d’Hawaii sur laquelle se trouve un volcan en éruption perpétuelle depuis 1983. On m’a expliqué qu’il y a eu très peu de décès causés par ce volcan. Les rares morts étaient tous des touristes imprudents qui, contre le conseil des autochtones, avaient décidé malgré tout d’aller se balader dans les zones à risque. Les humains, dans leur arrogance, pensent pouvoir contrecarrer les forces de la nature. Le Tantra nous apprend à retrouver notre sens d’unité et d’harmonie avec celle-ci.

Qu’est-ce donc alors que la sexualité tantrique ?
C’est tout simplement une sexualité vécue dans un espace intérieur qui est en harmonie avec le chemin proposé par le Tantra. Que vous ayez des relations sexuelles ou non, cela n’a aucune importance. Mais si vous êtes attaché au chemin que vous choisissez, si vous en êtes dépendant pour être heureux ou pour évoluer, si vous en avez absolument besoin, alors vous n’êtes pas sur un chemin tantrique. Ceci n’est ni bien ni mal. Simplement, ce n’est pas la voie tantrique. Si vous souhaitez suivre celle-ci, alors apprenez à vivre sans limites. L’attachement et les besoins sont des limites. L’illumination c’est retrouver notre potentiel illimité. Et, comment pourrions-nous atteindre l’illimité en nous limitant? Bien sûr nous pouvons nous limiter si nous le souhaitons, ça n’a pas vraiment d’importance. Nous pouvons même le faire pendant des milliards d’années si nous le souhaitons. Le but de la vie dans la matière est d’expérimenter. D’une manière ou d’une autre, tôt ou tard nous en arriverons à la réalisation que nous sommes, en essence, illimités. Dès cet instant, toutes les limites, qui ne sont, de toute façon que des illusions, tombent d’elles-mêmes. Nous cessons alors de dire « je suis ceci, mais je ne suis pas cela ». De toute manière, nous sommes tout, tout le temps, que nous en ayons la conscience ou pas.

La sexualité tantrique n’est pas une technique ni un ensemble de techniques. C’est un état intérieur. Si je fais l’amour sans besoin ni attachement, ou à tout le moins avec l’intention de tendre le plus possible vers cet état, je vis une sexualité tantrique. Sinon, si je suis dans le besoin, les exigences ou les obligations, peu importent les techniques que j’utilise, je ne fais pas l’amour de manière tantrique.

Pourquoi confond-on si souvent sexe et Tantra ?
Parce que peu de philosophies, de nos jours, acceptent et intègrent pleinement cet aspect de la vie. Autrefois il en était autrement. Mais actuellement la conception judéo-chrétienne des choses domine presque partout, à cause du colonialisme débridé qui lui est propre et qui nous a mené tout droit à la mondialisation qui fait règne actuellement. Sa vision manichéenne de l’univers s’est imposée, accompagnée de la guerre intérieure permanente que cela implique. Cette guerre intérieure est la cause première des guerres extérieures qui font rage partout. Créons la paix à l’intérieur de nous, cessons de nous faire la guerre à nous-mêmes, cessons les jugements, les critiques et les blâmes pour tout ce qui est différent, et nous verrons la paix véritable s’installer partout autour de nous.

Depuis bientôt 10 ans, j’ai choisi le chemin tantrique et ma vie s’en est trouvée littéralement transformée. J’enseigne maintenant cette voie, en compagnie de mon partenaire de vie. Nous animons des soirées, appelées Pujas, ainsi que des ateliers de fin de semaine.

Pour plus de détails sur ces activités, vous pouvez consulter notre site Internet à l’adresse suivante : www.lavoieroyale.com .

Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.

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