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Pseudo-coachs et vrais coachs

Dernièrement, j’ai lu que «Untel» que je connais bien, annonçait une formation en coaching dans un domaine dans lequel il ne travaille même pas.

Sachant que cette personne n’a au grand jamais suivi une seule heure de formation en coaching, en plus de déroger à notre code d’éthique, notamment en piratant des logiciels pour les revendre, j’ai été hors de moi, en colère et très déçue pendant plusieurs jours. Comme «Untel» n’est pas le seul à agir ainsi et donc à causer beaucoup de tort à notre belle profession, j’ai décidé de remettre encore une fois les pendules à l’heure en écrivant cette chronique.

Je vais tenter de répondre à ces quelques questions, au meilleur de mes connaissances et je vous invite à me contacter pour apporter les nuances, les ajouts et les informations complémentaires que vous jugez peut-être nécessaires.

– Qui sont les «vrais coachs» ?

– Quelle formation doivent-ils suivre ?

– À quelles associations appartiennent-ils (au Québec, principalement) ?

– Quelles compétences doivent-ils maîtriser ?

– Quelles questions faut-il leur poser avant de vous engager dans une relation d’accompagnement avec eux ? Etc.


Le coaching, en bref

Le coaching, cet accompagnement de courte durée (on dit parfois aussi thérapie brève), est «à la mode». Nous voulons tous aller vite, obtenir rapidement des résultats, performer, devenir les meilleurs; des champions. Avons-nous vraiment le choix dans ce grand tourbillon où, dans notre vie professionnelle et parfois aussi notre vie privée, les valeurs sont surtout axées sur la performance à tout prix et la compétition? Aussi, certaines personnes se lassent de longues thérapies et souhaitent discuter «d’égal à égal» avec quelqu’un qui non seulement les écoute et les respecte, mais les pousse aussi à se mettre en action rapidement afin d’atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés ou de réaliser les changements qu’elles souhaitent. Vous connaissez notre tendance naturelle à remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui et à accorder trop de place à nos peurs et à nos résistances; ce qui freine nos élans.


Les pseudo-coachs…

Les pseudo-coachs, c’est-à-dire ceux qui s’affichent comme coach sans avoir suivi de formation au-préalable, l’ont bien compris puisque, pour le moment, ce titre n’est pas encore protégé comme l’est par exemple celui d’un médecin ou d’un psychologue. Les tarifs sont souvent très élevés, surtout en entreprise, et cela est bien attirant. Aussi, dans certains cas, comme ceux que je mentionne plus bas, bien des clients potentiels ne prennent pas la peine de vérifier qui est ce «coach» qu’ils engagent. En fouillant dans Internet vous trouverez d’ailleurs des centaines, voire des milliers de coachs dans des domaines plus farfelus les uns que les autres : coach de vos rêves, coach de votre mariage, coach de votre vie sexuelle, coach de votre vie érotique, coach de séduction pour personnes seules, coach de votre minceur, coach de vos médicaments, etc. En cherchant bien vous trouverez probablement un coach pour faire verdir votre gazon plus rapidement après un rude hiver. (Bon, là, je suis vraiment méchante!).


… et les vrais coachs : éthique, déontologie, supervision et formation continue

Un «vrai» coach a suivi un minimum (je dis bien un minimum) de 60 heures de formation. Il détient un diplôme d’un établissement reconnu, par exemple par l’International Coach Federation (www.coachfederation.org). Il se fait superviser régulièrement par un coach-mentor et, pour obtenir sa première accréditation (coach associé), il doit avoir fait au moins 100 heures de coaching avec des clients. Il devrait aussi se faire coacher régulièrement ou, s’il le préfère, s’engager dans une thérapie avec un psychologue. Il ne doit jamais se faire passer pour un thérapeute s’il n’est pas psychologue (ce que certains coachs font, malheureusement) et ne jamais vous faire des promesses du genre : «Grâce à MOI vous atteindrez le succès, la gloire, l’amour, la fortune, la célébrité… Tout vous est possible, vous pourrez changer votre vie en 30 jours grâce à la Loi d’attraction, atteindre tous vos objectifs sans peine, devenir président de votre compagnie, etc.»

Idéalement, votre coach devrait avoir développé une spécialiste dans le domaine dans lequel il s’affiche (coach d’affaires, de sportifs, des transitions de vie, etc.), en plus de sa formation de coach, même si cela n’est pas indispensable. Bien des coachs ont compris que cela constitue toutefois un atout de taille pour eux. Par exemple, je peux dire que je suis encore un «jeune» coach (3 ans), mais mon expérience professionnelle de près de 40 ans, les livres que j’ai écrits, les 2500 personnes que j’ai rencontrées lors des ateliers, des séminaires et des conférences que j’anime, m’assurent une plus grande expérience et surtout une bonne crédibilité. Aussi, je ne cesse de suivre des cours et de participer à des colloques sur le coaching. Je fais en sorte de ne pas avoir à compter sur l’argent de mes clients pour «payer mon épicerie». Jamais je ne joue avec le transfert pour conserver un client le plus longtemps possible en lui faisant croire qu’il est plus important à mes yeux que tous les autres. (Je ferai bientôt une chronique sur ce sujet délicat du transfert). Enfin, je n’hésite pas à mettre fin à une relation de coaching avec un client si je constate que rien ne se passe, s’il ne fournit pas les efforts nécessaires pour atteindre ses objectifs ou si je juge qu’il vaudrait mieux qu’il consulte un psychologue ou un autre coach. Ce que je dis ici pour moi, mes collègues coachs le font aussi, bien évidemment.


Oser poser des questions

Avant de vous engager avec un coach, n’hésitez donc pas à lui poser toutes les questions qui vous rassureront et vous mettront en confiance. Vous allez lui dévoiler plusieurs de vos secrets et même de vos points faibles, alors, il vaut mieux vous sentir à l’aise avec lui. Assurez-vous qu’il gardera vos entretiens totalement confidentiels. Demandez-lui avec quelle école il a suivi sa formation, quelle est son accréditation, son expérience, ainsi que ses forces sur lesquelles vous pouvez vous appuyer. Lors de votre première rencontre, votre coach devrait aussi vous donner le code d’éthique auquel il adhère. Idéalement, il devrait être membre de l’International Coach Federation que j’ai mentionnée plus haut, ainsi que l’Association internationale des coachs du Québec (www.coachquebec.org).

Si le coach auquel vous posez ces questions se met sur la défensive, comme si vous l’insultiez, sauvez-vous! Sauvez-vous aussi le plus loin possible s’il vous traite avec supériorité. Souvenez-vous que vous n’êtes pas une personne malade, mais un client qui va choisir d’engager ou non un coach pour atteindre ses objectifs ou réaliser un changement. C’est vous qui «menez le bal».


Des compétences essentielles

Voici quelques extraits des compétences que votre coach devrait maîtriser. Elles proviennent du module 3 de la formation proposée par l’organisme coaching de gestion (www.coaching.qc.ca) où je suis ma formation. Est-ce le cas de votre coach ?

– Appliquer les normes de pratique professionnelle et le code d’éthique.

– Établir des objectifs et des cibles de développement. 

– Établir une relation de confiance.

– Gérer les difficultés.

– Adresser des questions qui ont de l’impact.

– Écouter en dirigeant pleinement son attention.

– Donner du feedback direct.

– Accentuer le niveau de conscience du coaché.

– Adresser des requêtes pour l’action.

– Susciter un engagement intense de la part du coaché.

– Utiliser des outils efficaces.

Vous pouvez aussi accéder à la version française des règles d’éthique et de déontologie de l’ICF, en cliquant sur ce lien .


L’empire des coachs

Dans une prochaine chronique, je vous parlerai de « L’empire des coachs. Une nouvelle forme de contrôle social », un livre fort intéressant de Roland Gori et Pierre Le Coz (éditions Albin Michel). Les auteurs appellent en conclusion «à se délivrer des coachs au nom de la santé publique, de renouer avec les capacités de révolte, la réappropriation du langage et de la représentation de la réalité». Livre bien trop critique à mon avis sur le métier de coach mais qui a le mérite d’inviter le lecteur à une saine prudence.

Vous voulez réagir à cet article ou me poser des questions sur le coaching et les coachs ?
Vous pouvez me contacter directement
(www.marie-paule-dessaint.com; section «contact»).

À bientôt !

Par Marie-Paule Dessaint, Ph.D. coach de vie

Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.

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