DOULEURS FANTÔMES
Dans les histoires de cas qui vont suivre (un par mois) le lecteur pourra voir le cheminement en hypnothérapie, ainsi que la conclusion des résultats, certains seront excellents et d’autres moins spectaculaires. L’important c’est que le lecteur(trice) aura une idée réelle de chaque cas. De plus chaque cas étant différent, la même problématique aurait pu être vécue différemment chez un autre sujet. De plus à la fin de chaque conclusion j’invite le lecteur(trice) à faire l’expérience en visualisation avec un thème en concordance avec le sujet traité. L’écoute du CD n’est pas une thérapie en soi, mais un outil important pouvant aider grandement.
ÉTUDE DE CAS
CAS No : 1
DOULEURS FANTÔMES
PROBLÈMES
Femme de 56 ans, que nous nommerons madame, X.
Douleur intense et persistante du côté de la tête: visage, cerveau, œil et épiderme sur toute la surface.
Madame, X a subi une triple extraction dentaire il y a dix ans. Quelques jours plus tard, elle sentit la douleur augmenter et bientôt, elle pouvait à peine dormir tellement la douleur était forte et constante. On lui prescrivit des antibiotiques et des anti-inflammatoires et, malgré cela, il n’y eut aucun changement.
Quatre ans plus tard, on lui propose une intervention chirurgicale au cours de laquelle on doit lui sectionner le nerf trijumeau (Selon Robert, Le trijumeau: cinquième nerf crânien qui innerve la peau de la figure, la langue, les dents et se divise en trois branches, nerf ophtalmique, nerfs maxillaires supérieur et inférieur). Elle accepte et l’intervention se déroule très bien avec les résultats espérés.
Trois mois plus tard, elle se lève un matin avec les mêmes douleurs que dans le passé. Son chirurgien n’y comprend rien puisque l’intervention fut une réussite et est sensée être irréversible. Il réfère, madame, X à un psychiatre qui la met sous médication, mais sans plus de résultat.
ANAMNÈSE
Madame, X est la quatrième d’une famille de sept enfants. Grossesse et naissance normale. L’aîné et les deux derniers sont des garçons. Elle fut élevée comme toute personne de sa génération: dans la crainte de Dieu et de la sexualité.
Elle s’est marié à l’âge de 22 ans avec un garçon de deux ans son aîné. Ils eurent cinq enfants: quatre filles tout d’abord et ensuite, un garçon.
Son mari alcoolique l’a quittée il y a douze ans.
Elle avait peu de contact avec sa famille à cause de son mari, mais depuis le début de sa maladie, ses frères et sœurs s’occupent beaucoup d’elle. Il en est de même de ses enfants qui l’avaient boudée au début de sa séparation comme s’ils la jugeaient responsable.
La deuxième de ses filles est séparée de son mari et elle et son fils vivent maintenant avec madame X qui apprécie avoir quelqu’un avec elle.
Elle se sent comprise et appréciée par tous les siens dans sa maladie et voudrait tellement recouvrer la santé, pour elle et pour eux tous.
Elle aime son travail et trouve dommage de devoir manquer aussi souvent quand ses douleurs deviennent trop atroces. Elle bénéficie encore là d’une bonne compréhension de ses patrons et d’une grande sympathie de ses compagnes de travail.
Elle aimerait refaire sa vie avec un homme, mais elle estime qu’elle doit tout d’abord régler son problème. Elle veut retrouver son caractère enjoué et sa sociabilité. Alors, elle se dit certaine qu’un homme pourra s’intéresser à elle.
Elle est généralement tendue et anxieuse. Tout ce qui peut arriver à ses enfants la préoccupe. Ces derniers évitent généralement de la contrarier avec leurs problèmes, mais elle sait bien qu’ils lui cachent beaucoup de choses.
Elle mesure à peine 5 pieds et pèse 160 lbs. Toutefois, elle semble avoir une bonne image d’elle-même et bien qu’elle se sache obèse, elle ne s’en fait pas. Elle se met au régime de temps à autre, mais elle avoue que son amour de la nourriture prend toujours le dessus.
DOULEURS FANTÔMES
La douleur fantôme est celle qui n’a pas de cause connue. Par exemple, une personne peut avoir un bras coupé et ressentir de la névralgie dans la main qu’elle n’a plus.
TRAITEMENT
Nous avons rencontré la patiente à quatre reprises. Lors de la première rencontre, nous nous sommes efforcés surtout de faire le tour de l’histoire de sa douleur.
Immédiatement, nous avons entrepris avec elle l’apprentissage du contrôle de sa douleur. Nous lui avons tout d’abord fait constater que durant la transe, elle ne souffrait pas.
Donc, détente = bien-être
Nous lui avons fait prendre conscience que plus elle accepte sa douleur, plus elle a tendance à disparaître. Nous avons alors utilisé les suggestions thérapeutiques sous hypnose.
Au réveil, madame, X se rend bien compte qu’elle n’a plus de douleur. Pourtant, elle nous dit qu’elle doute que cela dure.
Lors de la deuxième rencontre, madame, X nous apprend qu’après sa première visite, elle fut moins souffrante durant les deux premiers jours et qu’alors, elle a aussi très bien dormi. Toutefois, la douleur l’a reprise de plus belle et elle souffre autant qu’avant.
Nous lui demandons en quoi sa douleur lui servait. Elle eut de la difficulté à comprendre ce que nous voulions lui dire. Elle ne se sentait pas comprise et manifesta que nous doutions qu’elle eût mal.
Nous utilisons le renforcement en insistant surtout sur la confiance en soi et l’autonomie.
Troisième rencontre: madame, X n’a eu que quelques épisodes de douleur. Toutefois, on ne peut constater de joie sur son visage, ni d’optimisme. Elle nous dit qu’il lui est déjà arrivé d’avoir des périodes moins douloureuses, mais de courte durée. Elle se demande si ce n’est pas une de ces périodes, n’ayant rien à voir avec l’hypnose.
Elle se dit assurée qu’il n’y a rien à faire. Nous lui demandons d’explorer les raisons de sa douleur et suggérons une revisualisation de la période après son opération, jusqu’à ce que sa douleur réapparaisse. Elle est encore offusquée et se dit déçue de notre attitude envers sa douleur qu’elle affirme être vraie. Elle n’arrive pas à comprendre que nous savons qu’elle a vraiment mal, mais que l’origine serait plutôt psychosomatique (conversion). Elle refuse la visualisation que nous lui avons proposée. Nous précédons comme la séance précédente.
Quatrième rencontre: madame, X s’est mise à avoir plus mal après son départ de notre bureau et cela a duré jusqu’à maintenant. Elle a vu son médecin à qui elle a raconté son expérience sous hypnose et ce dernier lui a recommandé de persévérer et qu’elle verrait bientôt de bons résultats. Elle dit qu’elle nous donne une nouvelle chance.
Nous suggérons à nouveau une revisualisation. Elle refuse. Nous n’essayons même plus de la convaincre de sa somatisation. La séance se déroule comme les précédentes.
Madame, X n’est pas venue à son rendez-vous suivant. Nous supposons qu’elle souffre toujours.
Conclusion :
Certaines personnes acceptent mal que nous leur parlions de leurs problèmes comme étant de la « somatisation ». Elles ont l’impression que nous leur parlons de mal imaginaire et comme elles vivent vraiment les douleurs, elles se sentent incomprises.
Dans le cas présent, la thérapie aurait pu avoir des résultats positifs et permettre un contrôle efficace de la douleur et peut-être une disparition complète, comme dans bien d’autres cas.
Si nous examinons l’anamnèse, nous constatons que sa douleur lui apporte toutes sortes de gratifications donc des GAINS. Par exemple, ses frères et ses sœurs s’occupent d’elle. Il en est de même de ses enfants. Une de ses filles et son petit-fils habitent chez-elle. Ses patrons et ses compagnes de travail lui démontrent une grande sympathie.
La guérison signifierait pour elle que tout redevient comme avant, i.e. une PERTE importante. Elle a des acquis et son inconscient sait qu’elle perdra tout en guérissant.
Autre point important: Elle peut toujours se dire « si j’avais moins mal, je retrouverais mon caractère enjoué et ma sociabilité et certainement qu’un homme pourrait s’intéresser à moi ».
Deux choses peuvent se produire :
1- Elle a peur que ce soit faux.
2- Elle a peur de revivre une nouvelle expérience avec un homme et préfère fantasmer sur des hypothèses. C’est moins impliquant.
Dans un cas comme dans l’autre, une perte de sa douleur l’obligerait à affronter une réalité qui lui fait peur.
Dans cette chronique, je vous suggère le CD « Contrôle de la douleur » : apprendre à communiquer avec votre subconscient, dans le but ultime de réduire la souffrance physique. Comprendre que la douleur n’est qu’un message qui, une fois assimilé, n’a plus sa raison d’être.
Voici une technique guidée si simple à pratiquer, que bientôt même le recours au disque ne sera plus nécessaire.
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Bonne lecture
Normand Sévigny n.d directeur de l’École de Formation Professionnelle en Hypnose du Québec.
(1-866-374-0364)
www.efphq.com
Pour en savoir plus sur l’auteur, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.