D’où viennent les valeurs auxquelles nous tenons ?
Je connais même beaucoup de personnes qui se disent athées ou agnostiques et pourtant, elles continuent de considérer que la violence est plus acceptable que la sexualité, que l’obéissance aveugle aux autorités est une valeur plus importante que le respect de la vie, que la monogamie est la seule forme de relation amoureuse acceptable. Des preuves? Les films contenant des scènes de violence parfois extrême sont considérés acceptables pour un public de 13 ans et même souvent classés « public général », alors que ceux contenant des scènes un tant soit peu sensuelles et suggestives sont interdits aux moins de 18 ans. Prendre la vie d’un autre être humain est supposé être un crime et pourtant, si l’acte est avalisé par les autorités, il ne l’est plus; au contraire, il est même récompensé de médailles et d’honneurs.
D’autres ont choisi de ne pas « jeter le bébé avec l’eau du bain » et se sont tournés vers de nouvelles formes de spiritualité, notamment toutes les philosophies « Nouvel Age ». Mais au sein de celles-ci, beaucoup continuent de croire que l’abstinence sexuelle est de mise pour les personnes « spirituelles », que l’aisance matérielle est superficielle et non digne d’une démarche intérieure, et que l’on est égoïste si l’on s’occupe de ses propres besoins avant de se consacrer au service des autres. Nos systèmes politiques et culturels sont supposés être laïcisés depuis longtemps, et pourtant, nos systèmes éducatifs et judiciaires sont basés sur la punition et la vengeance, même lorsque de multiples recherches et expériences prouvent que ces méthodes sont non inefficaces, qu’elles ne diminuent pas la violence mais, bien au contraire, contribuent à l’augmenter.
Toutes ces valeurs sont-elles librement choisies ? Ou bien ne fait-on qu’appliquer de nouveaux noms à nos vieux endoctrinements ? Nous persistons à adopter des valeurs qui nous viennent de religions abusives en s’imaginant que ces valeurs nous appartiennent.
Ainsi, comme la plupart des gens de notre époque, j’ai grandi avec une idée bien précise de Dieu et du Diable : celle que le premier est « bon » et le second « mauvais ». Tout notre langage d’ailleurs est imprégné de cette conception. Lorsque nous ressentons de la répulsion pour une chose, nous la décrivons comme diabolique ou démoniaque, et les choses agréables sont qualifiées de divines. Le dieu dont on m’a parlé durant toute mon enfance, on le disait infiniment bon et miséricordieux. On m’affirmait que nous étions tous ses enfants bien-aimés et que son amour pour nous était sans limites.
Et pourtant…
Lorsque j’ai lu le récit de ses actes, particulièrement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans certains passages des Évangiles, j’ai trouvé que ce « bon » dieu se comportait bien étrangement pour un être à l’amour et au pardon infinis…
Dès les premières pages de la Bible, il punit la simple désobéissance d’Adam et Ève par l’exil à vie, la promesse de souffrance extrêmes, et l’anathème, châtiments appliqués non seulement aux fautifs eux-mêmes mais aussi à toute leur descendance. Quelle vindicte! N’est-elle pas horriblement démesurée par rapport à la faute?
Plus tard, il punit à nouveau l’humanité toute entière pour les comportements de certains, cette fois par un déluge meurtrier dont seule une minuscule poignée réchappe. Il fait croire à Abraham qu’il doit prouver son amour pour lui en tuant son propre fils. Un test bien cruel. Il punit durement Moïse par l’exil, encore une fois pour le crime de désobéissance et de manque de foi envers lui. À Sodome et Gomorrhe, il détruit des villes entières et en massacre toute la population pour le « crime » d’homosexualité (du nom de la première de ces deux villes provient le terme sodomie; c’est principalement sur ce passage de la Bible que les religions chrétiennes se basent pour condamner l’homosexualité).
Ce ne sont là que les exemples les plus connus. Mais tout l’Ancien Testament est truffé de conquêtes, de châtiments, de massacres et d’injustices, commis, non pas pour la plupart par des humains égarés mais bien par dieu et son peuple élu, ceux-ci agissant spécifiquement à sa demande.
Pour couronner le tout, ce dieu supposé bon nous dénie notre droit à la divinité, notre vraie nature. En effet, dans la Genèse, on trouve le passage suivante : « Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. » (Genèse, 3:22)
Que tous ces récits soient basés sur certaines réalités historiques ou qu’ils soient de pures fables n’a aucune importance. Le propre d’un mythe c’est justement de créer des archétypes qui représentent les modèles à émuler dans une société. Ce faisant, des valeurs spécifiques sont ancrées dans les inconscients des membres de cette société. L’impact de la mythologie judéo-chrétienne est d’autant plus puissant que ses valeurs sont véhiculées et ancrées dans nos esprits depuis plus de 2000 ans, ce qui est énorme.
Qui aime bien châtie bien, dit-on. Quelle étrange conception de l’amour… On associe l’enfer au diable. Ce n’est pourtant pas celui-ci qui y condamne les humains, mais bien dieu lui-même. Le diable ne décide pas de qui va en enfer; il n’est que le gardien, affecté d’ailleurs à ce poste par dieu.
Que cela nous plaise ou non, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il s’agit là d’un dieu qui aime détruire, punir et manipuler les humains comme des pions. Tous ces comportements sont dignes des psychopathes les plus tordus.
J’entends d’ici les tollés de protestations : mais il s’agit là du dieu de l’Ancien Testament! Le nouveau dieu, celui du Christ et du Nouveau Testament est justement venu changer tout cela. Vraiment? Si vous y regardez bien, vous constaterez au contraire que, malgré l’adoucissement des préceptes de la nouvelle doctrine par rapport à l’ancienne, ses adeptes ont continué à agir de manière cruelle et barbare les uns envers les autres.
Ce nouveau « bon » dieu exige de son propre fils qu’il subisse le supplice de la croix, une des tortures les plus barbares que les humains aient inventées. Il dit avoir donné aux humains le libre arbitre, et que c’est là son droit le plus inaliénable. Mais lorsque nous l’utilisons de manière contraire à ses volontés, nous sommes punis. Il n’existe pas de demi libre arbitre. Soit nous l’avons, soit nous ne l’avons pas. Si nous n’avons pas droit à tous les choix, si nous sommes sévèrement punis pour certains, ce n’est pas le libre arbitre. Les humains sont-ils les enfants bien-aimés de dieu ou pas? S’ils le sont, qu’est-ce qui justifie alors le rejet, ou pire, la persécution et la torture de ceux qui ne pensent et n’agissent pas comme dieu le souhaite?
Pour finir, dans l’histoire des deux millénaires de christianisme on n’en finit plus de dénombrer les horreurs commises au nom de dieu, des massacres des Croisades et de l’Inquisition aux multitudes d’abus de toutes sortes commis par les membres du clergé. Les choses ont bien changées depuis le début du 20e siècle me direz-vous? Vraiment? N’est-ce pas au nom de dieu qu’ont été commises toutes les guerres impérialistes américaines dans de nombreux pays du tiers monde, toutes perpétrées sous l’égide du si beau slogan « In God we Trust » ? Pour ne mentionner que celles-là, car les Américains sont loin d’être les seuls à agir de cette manière; ils ne sont que les plus visibles médiatiquement.
Quel étrange phénomène qu’une religion prônant l’amour, le pardon et la charité ait été aussi tyrannique, intolérante et abusive. Je suis souvent étonnée de constater que cette religion injuste soit adoptée sans questions par ceux-là mêmes qu’elle a le plus abusés : les noirs des États-Unis, les femmes, les Amérindiens, etc.
Mais d’où nous est donc venue l’idée que ce dieu était bon ? Faisons une petite incursion dans l’histoire pour tenter d’y voir plus clair…
Le mot dieu vient du latin deus, ce qui signifie littéralement lumière du jour. Le mot diurne est d’ailleurs issu de la même racine. Il est fort intéressant de constater que, pour sa part, le nom Lucifer signifie en latin « porteur de lumière » et que dans les premiers temps du christianisme il a été attribué à Jésus. Eh oui. On est bien loin de l’être monstrueux et terrifiant que ce nom évoque dans la culture populaire. À l’époque des romains et des premiers chrétiens, ce mot personnifiait la connaissance. Ce n’est qu’au Moyen Âge qu’il commencera à désigner l’ange qui fut puni pour s’être rebellé contre dieu.
Voyons maintenant les autres noms attribués au représentant du mal dans la mythologie chrétienne. Commençons par le mot démon. Celui-ci provient du grec Daïmon et signifie simplement esprit, sans aucune connotation de bien ou de mal, bien au contraire. Dans la mythologie grecque, les démons avaient pour fonction d’aider les dieux à organiser le monde et à faire respecter l’ordre. La théologie catholique le dit aussi d’ailleurs : « les démons ont été créés dans le bien et ne sont devenus tels qu’ils sont maintenant que par une chute, dont la seule cause est la rébellion de leur volonté contre celle de Dieu. » La désobéissance est-elle donc un crime si grave?
Le mot satan, pour sa part, est dérivé de la culture hébraïque. Il s’agissait, à l’origine, d’une nom commun et désignait non pas une personne mais une fonction judiciaire, celle d’accusateur, aujourd’hui nous dirions de procureur, dans un tribunal. Le mot diable a une signification très proche. Il provient du grec diabolos qui veut dire soit accusateur, soit calomniateur.
Outre la désobéissance, ce personnage, quel que soit son nom, aurait-il donc été punit aussi pour avoir accusé, voire dénoncé dieu et ses abus? Un accusateur devient facilement un calomniateur lorsque la version de l’histoire est racontée par celui visé par l’accusation…
Et si tout ce qu’on nous avait enseigné était complètement inversé. Je ne peux m’empêcher de penser au célèbre roman « 1984 » de George Orwell avec son novlangue, ce langage fabriqué de toute pièce pour induire chez les gens la confusion et l’erreur, tout comme ce langage administratif utilisé par les Nazis, bien réel celui-là, dans le but d’inculquer au peuple les idéaux national-socialistes et de minimiser la signification réelle des actes demandés par le régime. Le dieu de mon enfance et de ma culture ressemble de manière bien troublante à un chef totalitaire par excellence, le Big Brother ultime. Ne l’appelle-t-on pas justement « Seigneur » ? Ce terme provient du mot seigneurie et s’applique sans exception à son propriétaire. Dieu ne serait-il donc qu’un pur et simple propriétaire terrien? Si c’est le cas, dans le système féodal dont ce concept est issu, le seigneur est le propriétaire qui a droit de vie et de mort sur ses sujets, ceux-ci n’étant que des esclaves ou a peine mieux.
Cette gigantesque tromperie dure depuis si longtemps que, non seulement nous ne nous sommes pas aperçus que nous nous faisions leurrer, mais beaucoup se révoltent juste à l’idée de la seule possibilité de cette supercherie. Pourquoi avons-nous besoin de modèles extérieurs pour nous dicter ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais? Ne pouvons nous pas, grâce à notre intelligence et notre discernement, décider par nous même de ce qui est juste, constructif et sain et de ce qui ne l’est pas?
Nous avons grandi et baigné en permanence dans un monde où désobéir est un crime plus grave que de voler, violer et même tuer, où le sexe est considéré comme dangereux alors que la violence est acceptable, où il nous faut sans arrêt faire taire notre intelligence et notre discernement pour arriver à croire à ces non-sens. Avons-nous vraiment envie de continuer à vivre dans ce monde?
Si nous identifions le « bien » avec une entité colérique, intolérante, châtiant à tort et à travers et qui nous dit que le plaisir est mauvais et nous vient du diable (pensez aux Sept Péchés Capitaux; ils condamnent presque tous les aspects agréables de la vie), cela ne contribue-t-il pas à rendre nos vies difficiles et souffrantes? Nous nous demandons pourquoi nous avons tant de difficulté à être heureux. Mais nous sommes conditionnés à trouver le bonheur louche et à s’en méfier. « C’est trop beau pour être vrai » entend-on souvent. De là à penser que c’est trop beau pour être bien, il n’y a qu’un pas, et il est bien petit.
La philosophie qui nous a moulés est une vision de la vie remplie de doubles contraintes : nous devons obéir à notre conscience par dessus tout, mais nous sommes durement punis si nous le faisons; notre libre-arbitre est notre droit le plus strict, mais nous sommes châtiés si nous ne l’utilisons pas selon le bon vouloir du grand patron; le plaisir est mal, le sacrifice et la souffrance sont bons; la guerre, le meurtre et l’injustice deviennent acceptables s’il sont commis au nom de dieu.
Pour nous libérer de toutes ces croyances destructrices, c’est une déprogrammation majeure qu’il nous faut. Et cette déprogrammation doit avant toute chose commencer par la prise de conscience que le conditionnement malsain existe bel et bien et par la décision de s’en libérer. Car notre véritable nature ne souhaite qu’une chose : se libérer du conditionnement et manifester son véritable potentiel qui est infini. Par la suite, peu importe l’outil utilisé, la transformation se fera.
Il y en a de plus efficaces que d’autres, il y en a qui conviennent à certain et pas à d’autres et vice versa. Depuis plus de 25 ans, mon partenaire et moi faisons tous deux une recherche intensive en ce domaine. Nous avons expérimenté de très nombreux outils et avons acquis une expertise en la matière. Nous privilégions certains outils dans nos ateliers. Nous en recommandons d’autres que nous n’utilisons pas directement mais dont nous connaissons l’efficacité et surtout la qualité de conscience et d’intégrité de ceux qui les utilisent. Notre priorité est d’essayer de toujours agir en cohérence avec ce que nous enseignons et de recommander des personnes qui font de même.
Si vous souhaitez en savoir plus sur nos activités, nous vous invitons à visiter notre site Internet (www.lavoieroyale.com) ou mieux, à participer à l’une de nos soirées d’introduction (Puja).
La prochaine aura lieu samedi prochain à Montréal et le thème en sera « le courage de manifester notre plein potentiel » .
Date : samedi 27 septembre
Lieu : 5711 ave. Du Parc, 1er étage, Montréal
Horaire : inscriptions à 18h30, soirée de 19h à 22h
Coût : $25
Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.