Que faire avec la dépendance affective.
Tout d’abord, on se doit absolument d’éviter de percevoir l’expression dépendance affective comme une fatalité ou une diminution de soi. C’est plutôt une simple façon de dire qu’on a possiblement manqué de sécurité, de revalorisation, de compréhension, etc. et pour certains, il y a eu catégoriquement manque d’amour, de tendresse, d’affection, etc.
Surtout, ne jamais blâmer nos parents même s’ils sont à la base de notre éducation, et qu’ils ont eu une grande influence sur nos programmations. Ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec les ressources qu’ils avaient eux aussi. L’art d’élever un enfant peut bien entendu, être influencé par des modèles générationnels, des croyances, des cultures différentes, des idéologies religieuses et j’en passe. Il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte.
Maintenant en tant que personnes responsables de notre bonheur, on a à faire des choix conscients et à mettre en œuvre des moyens pour se détacher de ce qui ne nous sert plus et c’est là que je veux vous aider.
Pour mieux savoir si la dépendance affective vous touche, je vous invite à répondre aux questions suivantes en toute franchise face à vous-même. Notez le nombre de oui et de non en toute simplicité, comme dans un jeu, mais qui dans ce cas-ci vous aidera à mieux vous découvrir.
1. Êtes-vous issu d’un milieu familial perturbé où il y aurait eu de la violence physique et/ou psychologique, des crises de nerfs, de colère, de larmes, des accusations, de la culpabilisation, de l’abandon, du rejet, de l’indifférence, etc. ?
2. Avez-vous un immense besoin d’être apprécié, valorisé, encouragé ?
3. Avez-vous tendance à en faire trop pour la personne que vous aimez, jusqu’à tenter de deviner ce qu’elle désire pour mieux y répondre ou à vous oublier pour elle ?
4. Cherchez-vous à vous montrer indispensable à la personne que vous aimez et même aux autres en général, que ce soit vos enfants, des collègues ?
5. Êtes-vous portées à vouloir plaire à tout le monde, à être gentil à outrance ?
6. Avez-vous peur de vous retrouver seul ?
7. Avez-vous tendance à vous accaparer la personne aimée, à vous accrocher à elle ?
8. Ressentez-vous un vide en vous face à votre vie ?
9. Vous arrive-t-il de vous sentir seul parmi la foule comme on dit ?
10. Avez-vous peur d’être rejeté, abandonné ou encore que la personne prenne ce qu’elle veut de vous et vous abandonne lorsqu’elle n’aura plus besoin de vous ?
11. Y a-t-il un sentiment de honte, de gêne qui monte si vous pleurez, si vous avez peur ou si vous vous emportez contre une personne ou une situation ?
12. Avez-vous déjà pensé au suicide après une rupture amoureuse ?
13. Êtes-vous porté à vous culpabiliser pour tout ce qui arrive dans votre relation de couple ?
14. Croyez-vous que vous devriez être mieux, voire parfait pour que les autres vous aiment ?
15. Vous arrive-t-il de vous sentir comme obsédé par la personne aimé, d’en parler abondamment ou d’y penser à outrance ? (en positif ou négatif)
16. Vous arrive-t-il de ressentir que vous jouez un rôle de sauveur envers votre partenaire ? Par exemple, s’il est endetté, vous réglez les factures. S’il fait une dépense importante, vous la soustrayez de son engagement envers les frais de base du ménage, vous payez ses vêtements, logement, cherchez des solutions à ses difficultés à sa place, etc.
17. Avez-vous tendance à vous sous estimer ?
18. Avez-vous tendance à facilement excuser les gestes qui vous détruisent ?
19. Avez-vous tendance à avoir besoin de l’opinion des autres pour prendre des décisions ?
20. Vous arrive-t-il de ne même pas savoir vraiment qui vous êtes au fond de vous-même ?
21. Est-ce arrivé fréquemment de vous êtes retrouvé avec des personnes à problèmes, qui vous quémandaient, et que vous acceptiez d’aider en vous sentant utile ?
J’aurais pu en ajouter encore longtemps, mais ces quelques points de repère aident déjà à vous donner des indices à savoir où vous vous situez. La dépendance affective naît souvent de l’enfance, on le sait. Certains besoins n’ayant pas été comblés, continueront de demander à l’être rendu à l’âge adulte. L’individu, et on l’a tous vécu à différents degrés, cherchera régulièrement et inconsciemment à être materné, approuvé, considéré, protégé, accueilli, mais malheureusement, souvent au prix de sa liberté, de son bien-être et du respect de lui-même. Il sera prêt à sacrifier beaucoup.
C’est comme si inconsciemment, la personne cherchait à obtenir ce qu’elle a besoin, en l’apportant à l’autre. Par le fait même, sans s’en rendre compte, elle remet son pouvoir personnel, sa capacité à atteindre le bonheur dans les mains de l’autre. Une personne dépendante affective est mal placée pour aimer, elle est plutôt dans l’attente d’être aimée, ce qui est pourtant si naturel à la fois et même nécessaire. Mais les chemins empruntés sont parfois chaotiques. Nous devons devenir le père et la mère de notre enfant intérieur et réaliser que c’est par nous-mêmes que la vraie autonomie doit passer tout d’abord pour faire de la relation avec l’autre un oasis de paix, d’amour et de plénitude.
L’enfant heureux en nous, exprime sa joie de vivre, sa capacité à s’émerveiller, etc. L’enfant malheureux qui vit en nous, lui, a peur, il est souvent sur la défensive ou en réaction à ce qui est, et prend beaucoup de place lorsqu’il croit que sa survie est menacée. S’il se sent rejeté en fonction de ses perceptions faussées par des programmations d’enfance non résolues, il réagit par des comportements plutôt dysfonctionnels pour l’adulte que nous sommes. N’est-ce pas le lot des relations interpersonnelles que d’apprendre à bien communiquer et ceci, que ce soit au travail ou en société de façon générale ? Donc, dans nos réactions, c’est un peu comme si l’enfant de trois ou quatre ans se faisait gronder ou ne comprenait pas ce qui arrive, mais on continue de ne pas lui expliquer…
Afin d’aller plus loin dans cette démarche d’amour, je vous invite à lire « Se libérer de la dépendance affective. Lumière sur votre vie amoureuse », car ce livre aborde tout autant la relation avec soi, la relation de couple et touche même le concept de l’harmonie dans les relations humaines au travail. Le livre sera disponible en librairie dès le 29 janvier au Québec et possiblement d’ici la fin février en France, Suisse et Belgique.
Cordialement.
Line Bolduc
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