Prévenir l’épuisement professionnel
En pensant à l’épuisement professionnel, c’est vraiment mon expérience qui parle. J’y ai même perdu une grande partie de mes moyens physiques et psychologiques à cette période de ma vie. Crises de panique, agoraphobie, insomnie majeure, maigreur inquiétante, hyperventilation et j’en passe. Voilà à quoi ressemblait ma vie.
Selon moi, le fait d’en arriver là, est souvent suite un épuisement de nature conflictuelle avec soi-même plutôt que de source professionnelle strictement à la base. Le travail devient alors le déclencheur. Ce fut mon cas. J’avais accumulé bien des émotions et souffrances passées et tout à coup, la marmite a explosé comme on dit.
Pour certains, si le burnout trouve sa cause apparente dans le travail, il peut s’agir d’une situation où la personne utilise peut-être trop sa profession comme source de valorisation, ce qui risque de rompre l’équilibre. Aller travailler dans le plaisir est bien différent d’aller au travail pour se gonfler l’égo au risque de paraître drastique en parlant ainsi. Tant mieux si on a les deux, soit le plaisir de se revaloriser et de s’épanouir, mais si ce n’est pas le cas, on risque gros tôt ou tard au niveau de la qualité de vie et de l’équilibre.
J’en conviens que dans certains milieux il y a des gens qui vivent des pressions époustouflantes, des surcharges de travail, le sentiment de ne pas être appréciés suffisamment et qu’à un moment donné, ils ne sont plus capables, c’est une réalité. En fait, il n’y a pas deux personnes identiques évidemment. Quand on en est rendu là, je pense qu’on « s’est oublié » à quelque part et on doit se retrouver pour recréer l’harmonie en soi ou la construire une fois pour toute.
Qui court ce risque ?
• les gens qui portent le poids des autres sur leurs épaules
• ceux qui acceptent des responsabilités au delà de leurs limites et de leurs disponibilités
• ceux qui s’impliquent trop émotionnellement dans ce qu’ils font ou ce qu’ils vivent
• les gens qui ont peur de déplaire ou d’être jugés
• ceux qui ont peine à dire non
• les perfectionnistes
• ceux qui n’osent pas déléguer
• ceux qui se croient irremplaçables
• ceux qui manquent d’équilibre entre les loisirs, le travail et la famille et qui laissent la frustration atteindre des sommets
• ceux qui s’oublient pour les autres
• ceux qui souffrent en silence
• ceux plus ou moins consciemment placent l’égo trop haut au lieu du respect de soi en toute simplicité, etc.
On pourrait rallonger la liste de bien d’autres points Le but n’est aucunement de faire l’autopsie du phénomène, mais d’en comprendre les grandes lignes et de sauver sa peau comme on dit. Lorsque la pression devient trop forte et qu’on n’écoute pas les signaux, le corps va trouver une façon de se protéger et c’est la dépression, la maladie, le burnout, etc. qui risquent de se pointer.
Bien s’alimenter, bouger, relaxer, se centrer, se revaloriser, marcher, réévaluer ses priorités, aller vers ses passions, etc. font partie d’une bonne prévention et d’une qualité de vie améliorée. L’importance de s’aimer devrait être aussi grande que l’intensité que l’on met à prendre soin d’un adorable petit bébé. Rester aux aguets face à nos pensées, contempler tout ce qui va bien au quotidien, rester en contact avec soi, n’est-ce pas différents antidotes contre les nuages de la vie…
Vaut mieux prévenir que guérir
Si vous vous levez le matin et que le fait d’aller travailler ne fait pas wow en dedans, il y a peut-être un petit drapeau rouge de levé. Je sais que ce n’est pas tous les matins où on se sent dans une forme resplendissante, mais en général est-ce que votre travail vous apporte satisfaction et que représente une réelle source de plaisir ?
Si vous aviez une baguette magique aujourd’hui entre vos mains, est-ce que vous continueriez à faire les mêmes choses actuellement dans votre vie et ce, autant sur le plan personnel que professionnel ? Bonne question n’est-ce pas ? Et pourtant si importante.
Il est absolument primordial d’éviter d’attendre de se retrouver en repos forcé pour faire un arrêt dans sa vie. Et faire un arrêt ne veut pas dire devenir inactif. Ça peut se faire par une réflexion sérieuse sur nos priorités et nos valeurs avant de toucher le fond.
On pense parfois que ça ne peut arriver qu’aux autres, mais souvent il ne suffit que d’un élément déclencheur qui vient miner nos ressources mentales et physiques pour se voir amenuisé dans nos forces. Nul n’est à l’abri de voir son système nerveux faire des siennes par une trop longue surcharge générale.
Plusieurs ont peur de prendre du temps pour eux de peur d’être mal perçus par leur entourage et que ce soit interprété comme une sorte de faiblesse. Le perfectionnisme peut mener sur la voix de l’épuisement si les conditions sont trop ardues. Ne jamais hésiter à demander de l’aide aussi. Moi, j’avais trop tardé et tout s’était alors effondré.
Malheureusement, il arrive encore dans notre société que le simple fait de voir le mot burnout associé à un problème de santé mentale est perçu de façon péjorative. On le sait l’épuisement professionnel est très près de la dépression. Selon la revue Affaire Plus de septembre 2005, Vol. 28. No 9 en page 24, l’absentéisme au travail causé par le stress coûte 16 milliards de dollars par année au Canada…et c’était il y a cinq ans !
Le changement, source d’épuisement si mal géré
Et oui, le changement ! Qu’en est-il pour vous ? Est-ce une menace ou un tremplin de découverte offert par chaque instant ? Selon moi, plus on résiste au changement, plus on siphonne notre énergie. Apprendre soi-même à sortir des sentiers connus, oser faire les choses différemment, encourager les autres à mieux vivre les changements, n’est-ce pas de bonnes occasions de s’élever au dessus du marasme des réflexes conditionnés par des habitudes passées et souvent remplies de désuétudes ? La vie est changement. N’y a-t-il pas de plus bel exemple de changement que les rythmes de la nature ?
Jamais un arbre ne force pour faire sortir ses feuilles pas plus qu’une fleur pour déployer sa beauté, mais pour les humains, combien de fois opposent-ils de la résistance pour vivre les expériences courantes que la vie présente ? On se sent à peu près tous concernés par cette réflexion et ce, à différents niveaux, en fonction de nos parcours et compréhensions de la vie…
Nous savons que les épreuves ne sont pas toujours à l’image d’un long fleuve tranquille, mais la sérénité du moment présent, la reconnaissance des messages de vie cachés sous ces apprentissages, sans oublier la force de notre essence intérieure, demeurent des pôles de soutien incontestables…et l’aide extérieure au besoin bien entendu. Donc, le changement c’est la vie, c’est la découverte de soi via les réactions engendrées et je dirais même une bonne expérience de lâcher prise et de curiosité qui s’offre à nous.
Voici quelques petites réflexions en terminant !
• Avez-vous rit aujourd’hui ?
• Avez-vous fait un compliment à quelqu’un aujourd’hui ?
• Combien de fois avez-vous eu de la gratitude dans votre journée pour ce qui est ?
• Vous êtes-vous félicité récemment ?
• Avez-vous pris du temps juste pour vous, loin du tumulte extérieur ces derniers temps ?
• Quelle place vous accordez-vous dans votre vie ?
• Êtes-vous flexible face au changement ?
• Exprimez-vous facilement vos émotions ?
• Quelles sont vos passions ? Est-ce que vous les vivez vraiment ?
• Avez-vous fait de l’exercice, avez-vous pris le temps de bien respirer et de manger sainement aujourd’hui ?
• Vous êtes-vous aimez aujourd’hui ?
Contenu inspiré de mon livre Renaître du passé. Des larmes au rire. Détails et disponibilité sur www.linebolduc.com
Cordialement et avec le sourire.
Line Bolduc
Auteure, conférencière
Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed
A propos de l'auteur
