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LES DÉLICES DE LA MATURITÉ

Un cadeau inestimable qui nous permet enfin de jouir pleinement de la vie…

Voici les paroles de la chanson titre de mon nouveau livre/CD de chansons ayant pour titre MATURITÉ. À la toute fin, vous trouverez également les autres titres de ce troisième album, accompagnés d’une brève description de ce qu’elles racontent. Mon nouveau bébé se retrouve maintenant dans toutes les librairies (distribution assurée par Prologue)

LA MATURITÉ

La maturité, c’est quand un homme âgé
Se permet de renaître
Qu’il ne fait plus semblant
Qu’il redevient enfant
Ne cherche plus à paraître

Bien des gens que l’on dit d’un certain âge tombent trop facilement dans le subtil piège de la sécurité. Au fil des jours et sans trop s’en rendre compte, ils se glissent confortablement sous la rassurante couette de leur passé et s’y confinent pour le reste de leurs jours. On peut toujours aller sous la couette, mais il faut savoir en sortir avant qu’il ne soit trop tard et qu’on s’y sente un peu trop bien. Alors, bien au chaud sous cette « doudou » moelleuse, ces gens risquent de s’endormir pour toujours et de disparaître précocement. N’est-ce pas le lot de maints quinquagénaires qui, à un tournant crucial de leur existence, se retrouvent à la croisée des chemins, l’un menant à une nouvelle vie et l’autre à la mort certaine ? Pour les personnes à la conscience et à l’ouverture spirituelle particulièrement élevée, la maturité acquise pendant la première partie de leur vie servira de catalyseur pour la suivante. Elle deviendra par le fait même un terrain propice à une renaissance par l’acceptation totale du passé et l’assurance d’un avenir prometteur.

Je le reconnais, renaître à cinquante ou soixante ans n’est pas une sinécure. Je parlerais plutôt d’un immense défi. À la mi-temps de sa vie, n’est-il pas plus facile de se vautrer dans ses souvenirs, bons ou mauvais, et de se figer dans ce que l’on a été plutôt que de reprendre la barre de son navire et de le diriger de main de maître vers de nouvelles aventures, libre cette fois de notre temps ? Renaître, c’est utiliser l’ancien pour créer le nouveau. C’est se mettre résolument à se servir de l’expérience de nos supposées erreurs – qui ne sont en fait que des expériences qui n’ont pas eu le résultat escompté – pour devenir une nouvelle personne, meilleure, plus heureuse et plus forte, donc plus consciente de ce qu’elle est venue accomplir sur terre. Quand on a compris, puis accepté l’ampleur du défi qui nous attend, on cesse enfin de se morfondre dans l’ombre de ce qu’on a été et l’on renaît ainsi de ses cendres.

Durant cette deuxième moitié de vie où les obligations sociales se font généralement plus rares, on compensera souvent le besoin de se faire valoir aux yeux des autres par une reconnexion avec notre cœur d’enfant. On verra par exemple s’élever en nous de soudaines envies de jouer, de s’amuser, de faire des choses qu’on avait cessé de faire auparavant. L’enfant en soi prendra alors toute la place laissée vacante par l’adulte qui s’est débarrassé de ses masques devenus désormais inutiles. On dira de nous que nous sommes retombés en enfance, ce qui n’est pas tout à fait faux. De plus, la personne réellement mature n’aura plus de temps à perdre à faire croire aux autres qu’elle est différente d’elle-même. Elle pourra enfin montrer sans pudeur son vrai visage, ne cherchant plus tant à paraître qu’à « être ».

La maturité, c’est quand un homme usé
Par toutes ses conquêtes
A connu bien des morts
Mais est ressorti plus fort
De toutes ses tempêtes

L’usure du temps est un concept fort intéressant à étudier. Au fait, est-ce vraiment le temps qui use l’homme ou serait-ce plutôt ce dernier qui s’use lui-même à force de vouloir gérer ce fameux temps qui lui glisse de toute façon entre les doigts ? Regardons ça de plus près si vous le voulez bien. Nous naissons tous avec un certain esprit de conquérant. Qui n’a pas un jour cru pouvoir, ou pire, devoir changer le monde ? Cette propension à vouloir à tout prix transformer les choses existantes à son avantage explique peut-être le fait que plus l’humain avance dans la vie, plus il tente par tous les moyens de conquérir de nouveaux territoires, de connaître de nouvelles personnes, de poursuivre de nouvelles quêtes.

Il arrivera, certes, que certaines batailles le fatigueront plus que d’autres. Mais cela ne l’arrêtera pas pour autant. Après s’être reposé – le fameux repos du guerrier – il reprendra aussitôt du service et repliera tout de go ses manches pour repartir à la conquête de nouvelles terres. N’est-ce pas là la nature profonde de nos racines personnelles ? Les premières décennies de notre vie passeront ainsi à délimiter notre territoire, puis à le bâtir à notre image, contre vents et marées, après quoi on s’apercevra que tous les efforts déployés à conquérir les autres nous ont usés à la corde et que, pendant tout ce temps, on a oublié de s’occuper de la personne la plus importante au monde, soi-même ! L’homme qui atteint la maturité se rend vite compte que les interminables batailles qu’il a menées pour s’approprier biens et personnes autour de lui n’étaient qu’illusoires et n’avaient au fond pour but que de se donner de l’importance au détriment des autres.

Lorsqu’il aura cessé de vouloir prouver sa supériorité au monde entier, l’apprenti sage réalisera que chacun des échecs qu’il a connus dans le passé s’est produit parce qu’il avait cessé d’avancer, qu’il avait négligé, par fatigue, par manque de courage ou de détermination, de faire les petits pas de plus qui font souvent toute la différence entre un perdant et un gagnant. J’écrivais à ce sujet dans un de mes bouquins : « L’échec n’existe pas, il n’y a que des gens qui ont cessé d’avancer ». Chaque deuil vécu, petit ou grand, se veut une occasion en or de se propulser vers une nouvelle vie, si l’on s’en donne la chance évidemment. Dans ce cas, lorsque l’émotion sera passée, l’homme nouveau réalisera qu’il est ressorti de son expérience difficile plus sage, plus fort et plus près de lui-même.

Si nous demeurons un tant soit peu à l’écoute de soi, toutes les tempêtes traversées durant notre existence nous inviteront à nous remettre constamment en question, nous donnant l’occasion à chaque fois de nous réinstaller solidement à la barre de notre navire et de raffiner nos techniques de navigation parfois obsolètes. S’il n’est pas tombé dans le piège de devenir une victime éplorée de la vie, l’être conscient et mature sera en plus mû par une continuelle gratitude. Au lieu de maudire la vie, il la remerciera constamment de lui avoir fait traverser toutes ces tempêtes qui ont eu pour effet de le rendre plus fort aujourd’hui et de rehausser sa valeur personnelle. L’usure du corps sera alors compensée par la vivacité d’esprit, laquelle le propulsera inexorablement vers sa renaissance.

La maturité c’est quand on sait s’aimer
Comme on est, comme un maître
Et que l’amour d’autrui
N’aie jamais à combler
Les vides de notre être

Un des signes incontestables de l’apparition en soi d’une certaine maturité digne de ce nom se manifeste dès qu’on commence à s’aimer comme on est. Durant la première moitié de notre vie, on s’est plus souvent qu’autrement battu contre soi-même, contre les contradictions de nos croyances avec celles autres, contre les imperfections de notre corps, contre nos fantasmes dérangeants, contre cette sève inattendue qui s’élève parfois en nous sans crier gare. À la mi-temps de l’existence, on réalise, parfois avec effroi, parfois avec soulagement, l’étendue de notre vulnérabilité. L’ego en prend pour son rhume, d’ailleurs. On cesse de se battre inutilement contre ce que l’on sait ne jamais pouvoir changer de toute façon.

Pendant ses années d’apprentissage, l’être humain essaie de devenir une personne différente de lui-même. Il rame souvent à contre-courant et pose des gestes qui ne reflètent pas toujours sa véritable nature. Devenu le moindrement mature, il pourra constater toutes les améliorations que lui ont apporté ses expériences de vie. Peu à peu, il cessera de se croire poussière, comme on le lui a enseigné autrefois – tu es poussière et tu retourneras en poussière – et il commencera enfin à s’apprécier à sa juste valeur, à voir sa propre lumière intérieure au lieu de ne s’attarder qu’à son ombre.

Avez-vous remarqué l’étincelle qui brille dans les yeux des gens âgés qui vieillissent bien et en sagesse ? Les autres – ceux qui sont vieux en dedans, comme le raconte ma chanson La peur de vivre – semblent avoir constamment la mort dans l’âme ? On vieillit comme on a vécu, cela est un fait indéniable. L’attitude qu’on aura su cultiver durant notre vie, de notre naissance à aujourd’hui, de même que la vision de soi qu’on se sera façonnée se refléteront en nous jusqu’au plus profond de notre être.

On est également tous le maître de quelqu’un. Il peut s’agir d’amis, de nos enfants, de personnes qui admirent ce que nous sommes. En effet, qui peut être assuré qu’il n’a jamais servi de modèle à un autre être humain, et cela, à son insu ? Même les pires malfrats ont peut-être été à leur manière des modèles pour les autres, ne serait-ce que pour leur détermination ! À la maturité, nous commençons à voir et à aimer ce qu’il y a de plus beau en nous, au lieu de nous attarder, comme avant, à nos côtés négatifs.

Lorsqu’on ne s’aime pas suffisamment, on cherche malgré soi à remplacer nos manques d’affection et de tendresse par l’amour d’autrui. C’est comme si l’on avait creusé de profondes tranchées autour de nous avec les années et qu’on ne réussissait jamais à les remplir suffisamment par soi-même pour se sentir bien et totalement comblé. Tout cela est causé, vous devez bien vous en douter, par le simple fait qu’on ne s’aime pas assez. On cherche alors constamment dans notre entourage la présence de gens qui feront le travail de remplissage affectif à notre place. La dépendance affective, vous connaissez ? Certes, cela pourra apaiser momentanément notre manque d’amour, mais, comme vous pouvez bien le deviner, tout cela ne durera malheureusement que le temps d’un soupir. Lorsque notre bonheur dépend presque uniquement de l’attention qu’une autre personne nous donne, nous sommes peut-être comblé si elle est là pour nous soutenir, sinon nos vides nous paraissent encore plus immenses et d’autant plus désespérants.

La véritable maturité apporte un certain équilibre dans le domaine de nos dépendances affectives. Reconnaissant ce processus de remplissage affectif par le monde extérieur, on peut le remplacer par une hausse de l’amour de soi, par exemple en s’offrant plus souvent de petits plaisirs de soi à soi ! Ce faisant, nous ne compterons plus constamment sur les autres pour nous remonter le moral, car nous aurons acquis la sagesse de le faire tout seul par moyens simples. Les amis, les amours ne seront plus des compléments à notre bonheur, mais des suppléments.

La maturité, c’est quand nos vieux souliers
Peuvent fouler toutes les terres
Sans jamais essayer
Sans vouloir tout changer
La beauté de ces êtres

Comme on l’a vu précédemment, une des caractéristiques inhérentes à la jeunesse est de vouloir refaire le monde. C’est tout à fait normal, car à cet âge, l’être est à la recherche constante de sa propre vérité, créant brique par brique les fondements de l’édifice de sa vie d’adulte. Lorsque l’on fait, par exemple, une découverte importante sur soi pendant cette période, elle devient notre vérité bien à nous. On croit alors que c’est LA vérité à laquelle tous devraient adhérer. Dans notre enthousiasme, on s’efforce de la partager avec le reste du monde. À ce moment-là, on est loin de se douter que tous les humains ne vibrent pas au même diapason que nous. L’indifférence de certains amis vis-à-vis de ce que l’on vit pourra nous causer bien des frustrations si l’on garde cette croyance que tout gravite autour de nous. C’est alors qu’apparaîtront nos premières vraies déceptions devant ce manque d’ouverture de certaines personnes, des proches, des parents, qui ne semblent avoir aucunement le goût de suivre nos traces. Le désenchantement et le sentiment d’être incompris s’installent tranquillement. Heureusement, la maturité nous enseignera qu’il y a autant de façon de comprendre une même chose qu’il y a de personnes sur terre.

Je me rappelle encore de mes premiers voyages dans des pays que l’on dit en voie de développement. Je m’étais alors donné le mandat implicite de changer les choses en imposant aux gens de là-bas ma façon « civilisée » de vivre. Quelle illusion ! Dans ce sens, laissez-moi vous raconter un événement qui me fit beaucoup réfléchir sur mes aspirations à changer le monde malgré lui, un événement qui eut l’effet contraire de me désillusionner en me ramenant les deux pieds sur terre ! À cette époque, je me rendais régulièrement en République Dominicaine dans le but d’écrire ou pour donner des ateliers de croissance personnelle. J’allais la plupart du temps à Cabrera, petit village près de la côte et de la magnifique Playa Grande, dans une auberge paradisiaque autour de laquelle foisonnait la pauvreté. Malgré tout, les habitants paraissaient passablement heureux. Un jour, un groupe d’ingénieurs canadiens proposa d’apporter son soutien à la population locale en les aidant à moderniser leurs installations sanitaires. En fait, ces dernières étaient pratiquement inexistantes. Comme le village se situait déjà sur un terrain en pente, les ingénieurs eurent l’idée d’y installer une canalisation distribuant par gravité l’eau dans chaque maison. Il faut spécifier ici que depuis toujours, les Dominicains devaient se taper plusieurs kilomètres par jour pour s’approvisionner en eau potable. Les instigateurs du projet croyaient alors fermement que cette amélioration allait complètement changer la vie des habitants de ce village. Savez-vous ce qui s’est passé ? Tout se déroula très bien au début, mais au premier bris du réseau les habitants préférèrent se remettre à aller chercher leur eau comme avant, au lieu de faire les réparations nécessaires. Étonnant, n’est-ce pas ? On avait tout simplement échoué en essayant de les changer malgré eux !

Un autre cas similaire se produisit dans une tribu autochtone du Grand Nord canadien, où j’ai travaillé pendant mes jeunes années. Un jour, le gouvernement décida de faire construire de magnifiques maisons chauffées et meublées pour les habitants d’une réserve autochtone, tout cela encore une fois dans le but d’améliorer leur sort. Mais la tentative, quoique louable, s’avéra un échec. Aussitôt le travail de construction terminé, les Autochtones ont vidé les maisons, y ont installé leur tente et se sont servi du bois de l’ameublement pour chauffer leur maison. Qui sommes-nous pour nous croire tellement supérieurs et évolués qu’on veuille imposer nos façons de vivre aux gens que l’on juge défavorisés ?

Lorsqu’on a atteint une certaine maturité, on sait qu’on peut parfois aider les gens, mais uniquement s’ils le demandent. S’immiscer dans la vie des autres, s’introduire en roi et maître dans un pays étranger, même s’il est plongé dans le chaos, en tentant par surcroît d’imposer à ses habitants nos valeurs, même les plus nobles, est à mon avis une grande marque d’immaturité et ne mène de toute façon pratiquement jamais à rien. Vivre et laisser vivre est le motus vivendi du sage digne de ce nom. Vous savez, j’ai voyagé à maintes reprises en Inde, et devinez où j’ai croisé les plus belles étincelles de lumière ? Dans les yeux des plus démunis ! C’est d’ailleurs dans ce pays, que je qualifierais plutôt de planète différente de la nôtre que j’ai réellement appris à me mêler de mes affaires et à ne plus jamais vouloir changer le sort des gens qui ne sont pas… comme moi !

La maturité c’est quand nos amitiés
Nos amours, nos je t’aime
N’ont plus besoin d’alliance
Ne sont plus dépendance
Quand on est fidèle à soi-même

Vous rappelez-vous, lorsque vous étiez plus jeunes, quelle énergie vous dépensiez à vous bâtir un réseau de contacts tantôt d’amis, tantôt d’amours ? Plus on avait d’amis, plus on se sentait aimé – c’est ce qui explique encore aujourd’hui la grande popularité des phénomènes Internet modernes, tel Facebook. Dans leur processus de faire de nouvelles découvertes, les jeunes auront tendance à multiplier leurs relations amoureuses, explorant ainsi tous les aspects d’eux-mêmes avant de fixer leur choix. Mais en vieillissant, nos priorités changent et nous avons moins de relations. Certaines amitiés se défont au fil des années pour laisser place à quelque chose d’autre. En fait, la qualité remplace peu à peu la quantité ! C’est en partie ce qui fait peur à certaines personnes se retrouvant au seuil de la deuxième partie de leur vie, une période qui se veut, dès lors, particulièrement imprévisible et changeante. Passé le cap de la cinquantaine, on peut parfois compter ses véritables amis sur les doigts d’une seule main.

Lorsqu’on touche à la maturité, on redécouvre également une certaine liberté qu’on avait oubliée dans le brouhaha de notre vie dite active. On se rend compte que bien des pactes d’antan, des alliances insensées prises sous le coup de l’émotion, des promesses passionnelles de fidélité à la vie à la mort ne tiennent plus vraiment la route aujourd’hui. Toutes ces choses sont devenues dans bien des cas des liens qui nous attachent inutilement au passé, ce qu’on veut justement éviter désormais. Par contre, les véritables amis qui auront survécu au tsunami de l’existence seront toujours là, disponibles lorsqu’on aura besoin d’eux. Avec eux, on ne se sentira jamais blessé, même s’ils disent non à certaines de nos requêtes, et l’honnêteté sera toujours au centre de nos relations.

Pour ce qui est des amours, c’est la même chose. Deux êtres matures qui s’aiment vraiment se donnent entière liberté. Quand cet Amour avec un grand A est au rendez-vous, la confiance est quelque chose de tout à fait normal et la fidélité n’a plus à être imposée; elle va de soi. Les amants véritables n’ont plus rien à se promettre. Ils ne sentent plus le besoin de s’attacher l’un à l’autre par de futiles promesses qu’ils ne seraient de toute façon pas certains de pouvoir tenir, ne sachant pas de quoi seront faits leurs lendemains. En fait, l’amour véritable entre gens matures se veut tout simplement franc et sans équivoque. À ce stade, l’un sait presque tout le temps ce que l’autre pense et ressent, et vice versa. Si la flamme s’éteint entre eux, ils ne perdront pas de temps à se faire croire que tout va bien. S’ils doivent se séparer, ils le feront sans complication et surtout sans haine. Ils ont appris à vivre pleinement leur instant présent sans se faire d’interminables et inutiles scénarios pour le futur. C’est pourquoi, ils n’ont plus besoin de contrat ou de code de morale strict pour dicter leur conduite. Leur amour fera foi de tout.

La dépendance est le propre de l’immaturité. Elle est, en effet, le résultat d’un manque d’amour de soi que l’on comble par celui d’un autre. Lorsque nous touchons à la maturité, lorsque nos dépendances auront été vécues à fond, bien souvent dans la première partie de notre vie, on pourra enfin passer à autre chose. Certes, un certain attachement peut quand même être présent dans nos relations, quoi de plus normal, mais il ne gérera plus notre vie. Je recommande souvent aux jeunes qui assistent à mes conférences de vivre pleinement leurs dépendances s’ils en ont et de les assumer totalement, mais sans culpabilité. « Cessez de vous sentir coupable de ressentir de la dépendance envers quelqu’un ou quelque chose. », leur dis-je. « Saturez-vous-en plutôt le plus consciemment possible et, un jour, vous les verrez s’éloigner de votre vie juste parce que vous avez cessé de vous battre contre elles. »

La seule fidélité que vous devez viser tout au long de votre existence, c’est la fidélité envers vous-même. Si vous vous respectez le moindrement, vous respecterez automatiquement les autres et cela se fera sans effort. En effet, si vous êtes comblé à la fois par votre présence et par celle d’une autre personne, qu’il s’agisse d’un ami ou d’un amour, vous n’aurez plus besoin de rechercher de complément ailleurs. Un jour ou l’autre, on est appelé à briser ses chaînes. Ensuite, il ne restera plus qu’à demeurer suffisamment vigilant pour ne pas s’en remettre d’autres. Les amitiés profondes, tout comme les amours d’ailleurs, nous combleront sans nous attacher.

La maturité c’est quand on laisse parler
Notre cœur au lieu de la tête
Parlant de c’ qu’on connaît
Pas seulement de c’qu’on sait
Quand on apprend à se taire

Bien des gens immatures passent leur temps à parler, avez-vous remarqué ? Et cela, même et surtout lorsqu’ils n’ont rien à dire ! Ah ! Ah ! Ah ! La sagesse incite heureusement à l’écoute et nous amène à nous abreuver de plus en plus des idées des autres. La maturité nous apprend à nous taire, ce qui, entre nous, n’est pas une si mauvaise nouvelle que ça, avouons-le ! Au fil des années qui passent, nous cherchons, chacun à notre façon, à trouver des réponses satisfaisantes à nos questions existentielles. Puis un jour, notre mental saturé de toutes ces quêtes cessera progressivement de s’interroger sur tout. Il ne sera pas pour autant mis au rancart, mais il continuera à servir notre cause en nous aidant à accomplir plus facilement nos tâches quotidiennes, mais sans se prendre pour le patron comme avant. Cette saturation mentale que l’on ressent tous un jour ou l’autre explique peut-être pourquoi la mémoire devient plus fragile avec l’âge, à l’image d’un ordinateur qui perd progressivement sa capacité à emmagasiner des données à force d’être bombardé d’informations de toutes sortes.

Laisser parler notre cœur au lieu de notre tête, c’est laisser s’exprimer nos expériences, plutôt que nos croyances. C’est ce que l’on est qui a le plus d’incidence autour de nous, et non ce que nous voudrions laisser croire. Partant de ce fait, lorsqu’on n’aura rien à dire, on se taira, tout simplement. Nos yeux suffiront pour exprimer ce que l’on est au plus profond de soi, comme l’amour, par exemple. Les paroles deviendront dès cet instant une denrée rare et seront, dans bien des cas, inutiles. On se contentera alors de ne dire que l’essentiel, le reste se fera tout seul.

La maturité c’est quand on sait oser
Être différent des autres
Oser mille folies
Même au creux de son lit
Remplir de plaisir son être

L’un des messages véhiculés par la maturité, c’est que nos différences sont aussi nos plus grandes forces et qu’il faut donc cesser de se battre contre elles. Il semble normal que notre corps perde certaines de ses capacités physiques avec l’âge, mais en contrepartie, c’est la sagesse qui prendra la relève. Lorsqu’on est jeune, on a tendance, et c’est compréhensible, à ne pas trop se préoccuper de notre corps, car on le croit invulnérable, inusable. Dans ces conditions, les folles aventures sont plus faciles à concevoir… et aussi à exécuter ! ! Ah ! Ah ! Ah ! Ce n’est qu’avec les années qu’on commencera à pressentir les limites de notre corps, ce qui aura l’avantage de nous inciter à l’écouter davantage.

J’ai entendu un jour une personne clamer avec amertume que la vieillesse était pour elle un irrémédiable prélude à la mort. J’en ai encore les poils tout dressés juste à vous le rapporter. Quoi de plus faux ! Mais pour contrebalancer, j’entendais, pas plus tard que ce matin à la radio, le vibrant témoignage d’une dame de quatre-vingt-quatorze ans, pleine de vie, et qui disait avoir encore de grands projets. Lorsque l’animateur de l’émission lui demanda poliment si elle se sentait vieille, elle s’esclaffa et répondit que non, qu’elle avait l’âge de son cœur et que, par conséquent, cela contribuait à la garder en pleine forme physique. Elle affirma en rigolant que, comme elle avait plus de temps pour elle-même maintenant, elle pouvait également s’occuper à faire des choses qu’elle n’avait jamais pu ou osé faire auparavant. Dans le même ordre d’idée, j’ai également lu dernièrement dans le journal qu’un homme de quatre-vingt-dix ans avait décidé de célébrer son anniversaire en sautant en parachute. Il aurait pu en crever, disaient certains, mais il leur rétorquait en riant que cela lui importait peu, qu’il avait le cœur suffisamment jeune pour oser se dépasser, ne serait-ce qu’une dernière fois avant de mourir.

Le sexe ne meurt pas non plus avec l’âge, rassurez-vous ! Le désir, peut-être, mais pas la capacité de jouer, encore moins de jouir. J’ai connu bien des octogénaires qui se targuaient d’avoir encore une vie sexuelle active, faisant ainsi taire les présumés experts et leur théorie de la gravité… Hi ! Hi ! Hi ! Par contre, ces personnes insistaient beaucoup sur l’importance qu’avait prise la tendresse dans leurs relations amoureuses. La maturité nous incite donc à remplir constamment notre être, et cela peu importe notre âge, de mille et un plaisirs, petits et grands : rencontrer de nouvelles personnes, jouer avec ses petits-enfants, vivre des passions non vécues, enfin s’amuser de tout. N’est-ce pas là la beauté de vieillir… en beauté !

La maturité, c’est quand on sait briller
Sans que cela ne paraisse
Au cœur de la pénombre
Faire éclater les ombres
Par nos sourires tout bêtes

Il y a quelques jours, une amie quinquagénaire me racontait, avec un brin de nostalgie et une tonne de frustration, qu’après toutes ces années passées à se développer spirituellement, elle se demandait encore quelle était sa mission sur terre. Tout bonnement, je lui ai répondu ceci :

– Rayonne de ce que tu es ! Tu n’as que ça à faire. Rayonner.
– Mais comment on fait ça ? rétorqua-t-elle, visiblement déçue et déstabilisée par ma réponse un peu vague – elle s’attendait probablement à de grands et savants discours de ma part.
– Lorsque tu te sens bien, laisse tout simplement ton bonheur émaner de toi, mais fais-le le plus consciemment possible, comme si tu allumais une lampe dans une pièce. C’est toi la lampe, et la pièce est l’endroit où tu es ! Laisse-toi, par exemple, aller à sourire discrètement aux gens que tu rencontres, ou prends le temps d’écrire un petit mot d’encouragement à un ami qui vit quelque chose de difficile. Agis comme le soleil qui dispense abondamment et tout à fait gratuitement ses rayons tout autour de lui. Peut-être qu’un jour, une personne ayant besoin de ce que tu es captera ta lumière, se réchauffera le cœur avec ses rayons et, à son tour, passera au suivant. Probablement que personne ne te remerciera, personne ne le saura, sauf… toi et la Force qui t’habite et que certains appellent Dieu. Et, tu verras, cela sera amplement suffisant. Toute parole devient inutile à celui qui rayonne. Penses-y un instant. Avant de se lever le matin, le soleil a-t-il besoin de se demander quelle sera sa mission de la journée ? Non ! Il se contente de rayonner de sa lumière sans se poser de question. Si tu veux mon avis, fais la même chose et ne perds plus de temps à te demander quelle est ta mission… »
Elle me fit un signe de la tête et son plus beau sourire, puis s’en alla, ravie.

À la vraie maturité l’être est doté d’une lumière plus intense et extraordinairement efficace issue de la compréhension éclairée des choses et de l’utilisation positive de ses expériences passées. Avez-vous remarqué combien les personnes passionnées qui, par surcroît, vieillissent bien font jaillir la joie autour d’elles ? Eh bien, c’est de cette lumière dont je parle, celle transmise par nos yeux et nos sourires lorsque nous sommes particulièrement bien dans notre peau. Essayez ceci dans un endroit public. Assoyez-vous sur un banc, accrochez un sourire à vos lèvres et diffusez le tout à satiété autour de vous. Vous verrez peut-être des miracles se produire sous vos yeux.

Il en est de même lorsque des gens heureux entrent dans une pièce : ils dissipent sans le savoir toute la négativité qui s’y trouve, parce que le négatif ne peut survivre bien longtemps au positif, si petit soit-il. Il n’est donc pas vraiment nécessaire de faire brûler de l’encens, de réciter des mantras, des incantations ou des prières interminables pour qu’une pièce se purifie. Cela est bien plus simple que vous le croyez. À lui seul, le plein rayonnement d’un être lumineux suffira bien souvent à faire éclater les ombres qui se sont peut-être entassées dans un endroit assombri énergétiquement. N’oublions jamais que l’ombre n’est qu’une absence de lumière. Lorsque le soleil se couche, la pénombre apparaît, pas avant. Donc, si nous nous sentons entourés de négatif, il est inutile de mettre la faute sur le dos des autres, car il y a fort à parier que nous en sommes la cause, en tout ou en partie, et que nous l’avons attiré par nos pensées. Une morosité excessivement entretenue garde la négativité autour d’elle. Par contre, un soupçon de positif neutralisera en un instant une quantité faramineuse de négatif, j’ai pu maintes fois le constater. Ainsi donc, il est facile de comprendre l’effet immédiat qu’un simple sourire peut avoir sur les autres. Lorsque nous sentons qu’un brin de maturité et de sagesse nous a imprégné, notre mission consiste alors tout simplement à rayonner.

La maturité, c’est quand on sait jouer
Notre vie à chaque seconde
Quand notre ennemi juré
Qu’est la sériosité
Délaisse peu à peu notre monde

 L’être qui touche la véritable maturité recherche en toute chose ce qui lui apporte de la joie. Il se méfie donc de toute forme d’activité, travail ou autres, qui ne lui en procure plus. La sagesse tirée de toutes les années à trimer dur nous pousse aujourd’hui à nous amuser de tout…et en tout. On se rend bien compte qu’on s’est pris la tête durant trop longtemps et absolument pour rien. On a compris maintenant qu’on peut faire des choses sérieuses, mais sans se prendre trop au sérieux. C’est pourquoi la joie devient notre terrain de jeu de prédilection.

Dans mon livre/CD intitulé Les sept portes du bonheur, je parle, entre autres, des deux grandes maladies : le stress et la sériosité ! OUI, la sériosité, à cause de laquelle on cesse un jour de s’amuser. C’est vrai ! Regardez bien attentivement autour de vous, que ce soit au travail, en famille, au gouvernement, même dans les lieux de culte ou de méditation. Vous serez parfois estomaqué de constater combien les gens, en particulier ceux de pouvoir, se prennent au sérieux, croyant à tort que tout gravite autour de leur personne, de leurs problèmes et de leurs croyances. Les gens atteints de sériosité se racontent toutes sortes d’histoires et, le pire, c’est qu’ils se mettent très rapidement à y croire. Lorsqu’on découvre le langage du cœur, nos préoccupations changent et, en général, la vie devient plus facile. Mû par la conviction que tout ce qui nous arrive ici-bas n’est qu’expérience dont on a grandement avantage à tirer des leçons, on cesse par le fait même de tout dramatiser à outrance. Ainsi, on réussit à chasser progressivement la sériosité de notre existence. Si par inadvertance on fait une rechute, ce ne sera heureusement que temporaire. On saura vite en détecter les premiers symptômes et on la désamorcera avant qu’elle ne nous fasse trop de tort. Le meilleur antidote prescrit par le docteur Harvey… est le rire, l’humour et l’autodérision. Hi ! Hi ! Hi !

La maturité, c’est quand on a brisé
La plupart de nos chaînes
Redonnant liberté
À tous ces enchaînés
Par nos nombreux je t’aime

 Toutes les connaissances acquises dans le passé, toutes ces croyances soigneusement étiquetées et placées au fil des jours dans notre sac à vérités sont autant de boulets qu’on s’est mis aux pieds et dont on devra un jour se délester pour retrouver un peu de la légèreté de notre enfance. Pensez-y un instant. On est arrivé un bon jour en ce bas monde tout beau, tout pur, tout innocent, léger comme une plume. Puis, dans le but inconscient de s’enraciner plus solidement sur terre, on s’est bien ancré avec de solides chaînes – croyances, enseignements, dogmes, règles morales, etc. D’année en année, on s’est ainsi chargé d’idées préconçues, de théories qui nous satisfaisaient à ce moment-là, tout en agissant de même sur le plan physique en accumulant des biens matériels et en s’appropriant des gens. Tous ces ma femme, mon mari, mes enfants, mon auto, ma religion, mon travail, ma maladie, etc. sont autant de fardeaux qui, à la longue, finissent par peser lourd et nous influencent toute notre vie.

Quand la maturité se pointe le bout du nez, ces chaînes se mettent étrangement à se briser une à une, et cela, sans aucun effort de notre part. Si nous résistons à ce processus naturel de détachement, c’est la vie qui s’en chargera à notre place et parfois… brutalement. Si nous demeurons attentif, nous constaterons que ces détachements se font tout seuls, et souvent dans les petites choses du quotidien. Au début, cela pourra créer de la tristesse, mais une fois l’émotion passée, elle sera vite dissipée et remplacée par un doux sentiment de libération des fardeaux inutiles du passé qu’on traîne avec soi depuis bien des lunes et qui nous font parfois courber le dos. Les liens les plus difficiles à défaire seront évidemment les liens affectifs. Cela ne veut pas dire qu’on devra couper le contact avec nos amis, nos amours, notre famille, mais on se sentira parfois enclin à prendre nos distances vis-à-vis de certaines personnes. C’est comme si, à la mi-temps de notre existence, une force incontrôlable nous faisait séparer le bon grain de l’ivraie pour ne garder que le meilleur.

Durant cette période de grand ménage et d’introspection, il pourra nous arriver de constater l’importance des je t’aime que l’on a dit avec notre cœur, comparé à ceux exprimés par simple politesse, du bout des lèvres et sans réelle sincérité. Combien de personnes se font enchaîner à grands coups de je t’aime non ressentis ? Le but recherché en cassant les chaînes qui nous rattachent inutilement au passé n’est pas de créer le vide autour de nous, mais plutôt de libérer ceux qu’on a pu emprisonner à cause de notre peur parfois viscérale de ne pas être aimé ou de perdre quelque chose.

À la maturité, les je t’aime ne sont plus jamais commandés. Ils sont spontanés et ressentis au plus profond de notre être. Nous ressentons alors le besoin de les dire aux personnes concernées, que ce soit des hommes, des femmes, des jeunes, des personnes âgées, et ceci sans avoir peur d’être jugé. À ce moment-là, les vrais je t’aime fuseront de notre bouche et ne se verront plus jamais refoulés par la peur d’être mal interprétés. Par contre, la plupart du temps, ils n’auront même pas besoin d’être exprimés verbalement. Ils émaneront de notre être aimant et se transmettront simplement et spontanément de nos yeux jusqu’au cœur de l’autre.

La maturité, c’est cesser de pleurer
Comme des Madeleine
La jeunesse perdue
Nos corps un peu tordus
Par nos excès de haine

 La période dite de vieillesse peut se vivre de différentes façons. Selon le tempérament de celui ou de celle qui la vit, elle peut provoquer de nombreuses réactions. La plus répandue, la plus facile aussi, consiste en un repli sur soi nourri abondamment par la non-acceptation des effets irréversibles du temps. On retrouve alors dans ce groupe les malheureuses victimes éplorées que nous rencontrons sur notre route. Tout en pleurnichant, elles reprochent constamment à leur corps de ne plus vouloir suivre la parade. « La vie est injuste ! Rien ne sera plus comme avant. Vaut mieux mourir que de vieillir comme ça! », scandent-elles alors désespérément à qui veut les entendre. Ces victimes inconsolables de la vie sont en général des gens qui n’ont jamais cherché vraiment à se connaître, encore moins à s’accepter comme elles sont. Qu’on se le dise, l’acceptation de soi n’est pas vraiment leur tasse de thé… Cette attitude d’impuissance devant l’inexorable passage du temps explique d’ailleurs très bien leur déroute à l’apparition de la moindre ride sur leur visage. N’ayant rien d’autre que l’apparence physique sur quoi s’appuyer, elles se retrouvent rapidement dans une impasse, pleurant sur leur sort à la moindre occasion, « comme des Madeleine », et se fermant lentement à toute perspective de bonheur.

Heureusement, il existe aussi un autre groupe, celui des gens conscients, passionnés et positifs. Pour eux, il en est tout autrement. En effet, l’acceptation des traces de l’âge sur leurs corps deviendra la principale clef de leur nouvelle vie. La personne réellement mature peut, certes, constater chaque matin en passant devant la glace un peu de sa jeunesse perdue, sentir que son corps n’obéit plus comme avant à sa volonté, sauf que, maintenant, elle l’accepte totalement et sans en faire tout un plat. Avec un peu d’imagination et beaucoup d’humour, elle y trouvera même à la longue une certaine beauté. Elle ne met rien non plus sur le dos de la vie, car elle sait que les effets du temps ont juste été causés par les émotions qu’elle n’a pas su gérer, comme la haine, le ressentiment, le jugement, la jalousie, l’envie, la peur, etc. Je crois que si une personne savait gérer ses émotions à la perfection, elle détiendrait peut-être le secret de la jeunesse éternelle et deviendrait millionnaire en peu de temps. Mais de tels êtres existent-ils vraiment ? Je ne le crois pas, même si plusieurs le prétendent, ou tentent de se le faire croire… On peut, certes, s’approcher de cet idéal avec l’âge et l’expérience, mais la nature humaine étant ce qu’elle est, il est, hélas, trop tard pour enrayer les dégâts déjà causés et faire demi-tour.

Comme nous sommes toujours en terrain d’expérimentation sur cette bonne vieille terre, notre corps n’a d’autre choix – et c’est son travail de le faire – que de subir les assauts de nos émotions, surtout celles dites négatives. Sachant cela, l’être conscient considérera le processus de vieillissement comme tout à fait normal. La deuxième partie de la vie pourra alors se transformer en une aventure extraordinaire au cours de laquelle il cessera de se battre contre le temps et s’en fera plutôt un ami.

Quand la maturité nous pousse à partager
Nos surplus de je t’aime
Alors, on peut jouer
Juste se contenter
De vivre comme des bohèmes.

Ce n’est que lorsqu’on aura vécu à fond toutes nos expériences de vie qu’on pourra enfin en partager les bienfaits avec autrui en toute quiétude. Ce partage demande par contre beaucoup de disponibilité et, surtout, un réservoir infini d’amour. En effet, la maturité est le nid dans lequel peut grandir l’amour le plus important qui soit, l’amour de soi, et ensuite, celui des autres. Ce n’est que lorsqu’on se sera aimé suffisamment que nos effluves amoureux pourront émaner à profusion. N’est-ce pas le but de toute une vie, s’aimer inconditionnellement, puis aimer les autres pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils peuvent nous apporter ? À ce stade de notre cheminement, la vie peut devenir vraiment un grand jeu, un jeu où l’on s’amuse – ce qui est bien différent du jeu où l’on n’a plus de plaisir. Chez l’être mature, cet amour de la vie est au centre de tous ses actes. Il en est imprégné jusque dans la moelle de ses os. Tout ce qu’il a à faire alors, c’est de suivre la vague, de se laisser porter par les vents dominants, comme le font les voiliers. N’est-ce pas ce que nous recherchons tous dans le fond : cesser de faire semblant d’être ce que l’on n’est pas et faire uniquement ce qu’on aime ? En d’autres mots, se contenter enfin d’ÊTRE…

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Titre des chansons du CD maturité de André Harvey:
1. La maturité : Un cadeau inestimable dont il faut savoir profiter.
2. Si tu t’aimes comme je t’aime : L’amour de soi, priorité numéro un !
3. Le con … spirituel ! : Regard humoristique sur la face cachée
de certains maîtres.
4. Si tu savais comme je m’en veux : Les tribulations d’un suicidé repentant.
5. Moi, pour me faire aimer : Tout ce qu’on peut faire pour attirer l’amour des autres.
6. Mon oiseau de bonheur : Hommage à nos vrais amis(es).
7. Les trois pas : Personne ne recule dans la vie.
8. Seule devant mon assiette : De la solitude à la libération.
9. Mon fils… Papa… : Un fils dévoile son homosexualité à son père.
10. Thinley, petit moine tibétain : Ambiance tibétaine.

A propos de l'auteur

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