S’épuiser
Ces écrits tirés de «Celui qui vient » résonneront chez tous ceux qui ont dû composer avec une période où l’épuisement était au rendez-vous. Non pas que l’épuisement soit un état qu’il faille rechercher, loin de là. Il est trop souvent l’apanage de ceux qui, inconsciemment, ont soif de reconnaissance ; c’est une autre manifestation subtile de l’ego, comme se plait à nous le rappeler le moine de «Celui qui vient ». Bien sûr, il parle plus particulièrement d’êtres qui s’épuisent dans le service. Mais n’en est-il pas également de même de toutes ces personnes qui pour être reconnues, inconsciemment peut-être, ou pour vouloir être plus, se feront «mourir à l’ouvrage » ? N’est-ce pas là un piège de notre monde moderne auquel nous nous faisons bien trop souvent prendre ? S’épuiser dans le travail ou dans le service, maintenir des horaires surchargés pour se sentir important… ou quelqu’un. On inculque même cette façon d’être à notre progéniture en l’entraînant dans un tourbillon d’activités, de cours et d’obligations de toutes sortes. Puis, comme si cela n’était pas suffisant, on s’épuise à vouloir tout contrôler de cette vie, chaque événement, chaque étape, chaque instant, déclarant même parfois la guerre à ce qui va à l’encontre de nos plans… Pas surprenant, dans de telles circonstances, que l’épuisement nous guette et nous happe au passage… Voici ce qu’en dit encore notre ami:
« Ne vous épuisez pas à vouloir dompter les événements comme si ceux-ci étaient des chevaux en train de se cabrer. Les événements ne se dressent jamais contre vous. Ils se présentent pour vous enseigner mille choses et c’est vous qui vous dressez la plupart du temps contre eux. C’est vous et vous seuls qui imprimez à la matière plus de lourdeur et de raideur qu’elle n’en a en réalité. (…) Peut-être me trouvez-vous une fois de plus trop abrupt, mais il faut savoir ce que l’on veut cultiver en soi : le masque ou le cœur… Si quelque constituant de votre être physique ou psychique vient à éprouver de la fatigue ou de l’épuisement, acceptez avec humilité cet état de fait et accordez-vous la possibilité de respirer pendant quelques temps sur un autre mode. La matière de ce monde a ses lois qui ont leur raison d’être et leur valeur. Il faut savoir les respecter. Si toutefois, fatigue et épuisement sont votre lot quotidien et que vous aimez, dans votre for intérieur, que cela se sache, si vous prenez un étrange plaisir à vous abîmer dans un service mortificateur, alors je vous le dis, posez-vous quelques questions ! Avec un peu de lucidité, en remontant la chaîne des causes et des effets, vous y trouverez nécessairement la présence de votre « moi-je » qui trône quelque part… La solution ? Elle est simple. Rire de tout cela… Rire de ce glaneur de bonne conscience, de cet aspirateur à éloges qui ne dort que d’un œil en chacun. »
Alors voilà le sujet dont j’ai choisi de parler ce mois-ci, en raison du fait qu’il m’interpelle particulièrement. Je ne m’étonne plus ou presque de croiser chaque jour de ces gens qui, au détriment de leur santé, adoptent un comportement qui les conduira immanquablement à l’épuisement, et ce, malgré une certaine conscience de ce fait. Ce dont ils ne se doutent pas, c’est qu’une fois l’état d’épuisement atteint, une fois que, par dépit ou par manque de force ils auront cessé de se battre, de faire, de courir, ils auront alors l’occasion de reprendre contact avec eux-mêmes… et d’être. Il faudra en tirer avantage. Mais faut-il vraiment se rendre à l’épuisement pour ce faire ?
« Celui qui vient » aux Éditions S.O.I.S. est un livre qu’il me plait de lire et de relire car l’enseignement qu’il prodigue est toujours d’actualité. J’ai cru bon partager ces quelques passages sur l’épuisement, qui se fait toujours plus manifeste dans notre monde moderne. Cependant, le livre recèle nombre d’autres vérités appelant la réfexion, la conscientisation et finalement le changement…
Par Viviane Turgeon
Atelier Naître à la vie, vers un nouveau départ
Pour ceux qui le désirent, il est encore temps de s’inscrire à l’atelier « Naître à la vie » qui aura lieu du 5 au 7 novembre 2010 à St-Antoine-de-Tilly près de Québec. Enseignements, pratiques et partages sur les thèmes de la Vie et de la Mort ouvrent à une compréhension nouvelle de ces moments de passage que sont la naissance et la mort et par le fait même à cette Vie qui sous-tend les deux. Une expérience à vivre qui enrichit tous ceux qui veulent approfondir ce vaste sujet.
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