L’hypertension et le stress
En tenant compte de tout cela, le phytothérapeute pourra s’attarder aux causes et aux facteurs déclencheurs et aggravants ainsi qu’à la prévention des conséquences sur d’autres parties de l’organisme.
Pour bien illustrer cette approche, nous allons nous attarder sur une condition assez fréquente de nos jours que nous pourrions appeler « hypertension induite par le stress ».
Beaucoup d’encre à coulé quant à savoir si le stress pouvait ou non induire de l’hypertension. Nous considérerons l’hypertension dans son sens large d’élévation de la tension artérielle, quelle soit permanente ou transitoire. Peut-être trouverons-nous comment apprendre à vivre avec ou encore comment améliorer notre situation.
Le stress
Le stress est une stimulation qui, en soi, n’est ni négative ni positive. Il « attend » une réaction. Et c’est là qu’il prend un sens positif ou négatif. Nous nous intéressons ici au stress auquel nous réagissons de façon « négative », c’est-à-dire de façon contraire à notre bien-être, contraire à notre évolution.
Le stress peut provenir d’une foule d’événements allant des changements dans les habitudes alimentaires au décès des êtres chers. En présence d’un stress, l’individu réagit de façon à faire face à la situation. Suivant la définition du Dr Hans Selye, cette réaction se produit en trois phases :
Phase 1 : La réaction d’alarme :
Libération d’adrénaline et activation d’une variété de mécanismes psychologiques pour combattre le stress et rester en contrôle de la situation. Lorsque le stress est retiré, la situation retourne à la normale. Si le stress n’est pas retiré, la réaction passe à la deuxième phase.
Anxiété et irritabilité persistante
Insomnies
Oublis occasionnels et/ou difficulté de concentration
Phase 2 : Étape de résistance ou d’adaptation :
Protection à long terme. Le corps sécrète d’autres hormones qui augmentent le taux de sucre dans le sang pour maintenir le niveau d’énergie requis et élever la pression sanguine. Les surrénales produisent des corticostéroïdes en vue de la résistance. Si cette phase d’adaptation dure longtemps, les mécanismes de défense faiblissent.
Absentéisme ou retard
Fatigue sans raison
Procrastination et indécision
Retrait social
Ressentiment, indifférence, défiance
Usage accru de café, alcool, tabac, …
Phase 3 : Épuisement :
Les réserves d’énergie et d’immunité sont épuisées. Le taux de sucre sanguin décroît, les surrénales sont épuisées amenant une tolérance diminuée au stress.
Tristesse ou dépression chronique
Fatigue mentale et physique chronique
Maladies chroniques
Isolation, retrait, pensées auto-destructrices
Traitement du stress
Le traitement du stress devra obligatoirement être global, ses effets ayant atteint l’entièreté de l’organisme avant que nous ayons remarqué sa présence.
Il faudrait voir à :
a penser positif, s’exprimer, s’organiser;
a modifier notre alimentation (moins de café, thé, alcool, cigarette, sucres, sel, protéines; plus d’hydrates de carbone, de fibres, d’eau);
a exercice, yoga, Tai chi, méditation, jardinage, relaxation, visualisation mentale, respiration profonde, écoute de la musique, chant, …
On utilisera un mélange de plantes qui dépendra de l’ensemble de la personne :
a relaxants nerveux : bourrache (Borago officinalis), camomille (Chamomilla recutita), laitue sauvage (Lactuca virosa), mélisse (Melissa officinalis), passiflore (Passiflora incarnata) ou scutellaire (Scutellaria laterifolia);
a sédatifs : valériane (Valeriana officinalis), jasmin (Gelsemium sempervirens) ou houblon (Humulus lupulus);
a toniques nerveux : avoine (Avena sativa), bourrache, millepertuis (Hypericum perforatum), scutellaire, damiane (Turnera damiana) ou verveine (Verbena officinalis);
a d’autres plantes pour l’ensemble cardio-vasculaire, les glandes hormonales, …
L’hypertension
La pression artérielle correspond à la pression exercée par le sang contre les parois des artères. Lorsqu’elle est trop élevée, les artères vieillissent plus vite et le cœur, plus sollicité, s’use plus vite. Tout le système cardiovasculaire est en danger.
La pression artérielle se décompose en pression artérielle maximale (systolique) et minimale (diastolique). Pour cette raison, la lecture de la pression artérielle se fait toujours à l’aide de deux chiffres. Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé, on parle d’hypertension lorsque la pression artérielle est supérieure ou égale à 140/90mm de mercure.
Traitement de l’hypertension
En phytothérapie on n’aborde pas l’hypertension comme étant la maladie à soigner ou à guérir. Nous abordons plutôt la personne qui vient nous consulter comme ayant ce symptôme qui s’insère à l’intérieur d’un tout plus grand que la maladie qui le préoccupe.
L’évaluation de la personne inclura donc des éléments comme son type de personne, sa capacité à digérer et donc à rendre disponible les plantes que nous pourrions lui prescrire, son comportement psychologique, face au stress, sa façon de voir son stress (en est-il la victime? l’auteur? …), etc.
Évidemment, des mesures reliées au mode de vie seront incluses dans le programme; il y en a toujours dans un traitement global :
abaisser le taux de cholestérol en augmentant les acides gras poly- et mono-insaturés;
réduire ou cesser la consommation d’alcool, la cigarette, le sel;
faire de l’exercice cardio-vasculaire (natation, jogging, marche rapide, ski de fond, bicyclette, canoë, golf,…);
perdre du poids s’il y en a en excédant.
L’ensemble de plantes utilisées dépendra de l’ensemble de la personne :
hypotenseurs : achillée millefeuilles (Achillea millefolium), ail (Allium sativum), aubépine (Cratægus oxyacantha), agripaume (Leonurus cardiaca) ou feuille d’olivier (Olea europea);
plantes pour les parois vasculaires : aubépine et bleuet (Vaccinium myrtillus) pour les artères; frène épineux (Zanthoxylum americanum) pour les veines;
possiblement des plantes pour le système nerveux, la diurèse, régulariser les fonctions digestives, etc.
Traitement de l’hypertension induite par le stress
Comme nous nous préoccupons de l’hypertension sans limitation sévère de définition, nous trouvons que traiter le stress aide à diminuer la tension artérielle et à diminuer les périodes de haute pression transitoire. À long terme le dommage aux artères sera moindre et donc l’hypertension au sens stricte aura moins de chances de se développer. L’approche adéquate pour une personne qui se plaint de stress et d’hypertension consiste donc à se concentrer d’abord sur le stress et sa gestion, tout en tenant compte de la présence d’hypertension. On jumellera le traitement global offert pour le stress avec les indications pour l’hypertension.
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Statistique Canada, CANSIM II, tableau 105-0010 et produit no 82-221-XIF au catalogue, dernière modification : 2002-12-23.
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