La femme et ses mystères
Ce projet unique a été mis sur pieds par deux montréalaises, une artiste et une thérapeute qui ont étudié et pratiqué la spiritualité de la déesse et de la Terre depuis de nombreuses années.
Pourquoi la spiritualité des femmes serait-elle différente de celle des hommes ? « De plusieurs façons, elle ne diffère pas, » souligne Rebekah Crown, une des créatrices de l’école. « Je vois le Créateur et l’Esprit comme ayant dépassé cette dualité des sexes, n’étant ni mâle ni femelle mais ne faisant plutôt qu’un ». Depuis les derniers 3 000 ans de la culture Européenne, le divin a toujours été présenté comme étant un concept masculin, autant par les mots employés, que par les écrits et les images diffusés. Pour que les femmes puissent se voir comme étant divines, elles doivent entrevoir le visage féminin de Dieu. Des mots comme déesse et Mère Terre aident à faire découvrir aux femmes leur divinité et leur pouvoir personnel. Nous vivons dans une culture qui sépare le corps de l’esprit ou encore, l’humanité de la nature. À mon avis, cette mentalité imprègne de nombreuses facettes de nos traditions spirituelles et est à la base de bon nombre de problèmes environnementaux auxquels nous faisons face actuellement. Les femmes d’aujourd’hui ont un rôle important à jouer pour ramener de l’équilibre tant au niveau culturel que sur la planète tout entière. Il existe un profond besoin pour rétablir notre relation avec la planète ainsi qu’avec nos propres corps. Mon cheminement m’a conduit vers certaines façons de personnifier l’esprit et de vivre comme si la Terre elle-même était un être divin.
Dans notre monde occidental, le corps de la femme est encore exploité par les médias et même par la science. Ses cycles de naissance, ses menstruations, sa fertilité, sa ménopause, voire même sa mort, sont exploités à des fins médicales ou commerciales. Mis à part le fait que tout cela diminue la qualité de la vie des femmes individuellement, nous ne devons pas passer sous silence que la sagesse qui nourrit ces événements naturels se perd au fil des générations. Le corps recèle le savoir des réalités spirituelles profondes derrière les révolutions du cercle de la vie et de la mort.
Les femmes ne partagent pas encore équitablement le pouvoir politique, économique et créatif dans notre société. Pis encore, la violence contre les femmes persiste. La source du pouvoir de chacune réside en elle-même et dans sa connexion avec l’Esprit. Cette connexion a besoin d’être honorée et nourrie par la communauté. Nous pouvons peut-être penser que ces connaissances et cette sagesse ancienne ont été perdues; il est vrai que certains rituels ont disparus mais la beauté radieuse de l’Esprit de la femme est toujours vivant. Nos corps le savent. Nos coeurs s’en rappellent. Réunissons nous encore une fois pour nous remémorer ce savoir ancien, pour éveiller la magie de nos corps et pour entrer dans le pouvoir de notre esprit.
Le mouvement spirituel de la femme s’éveille maintenant dans le monde. Depuis les 50 dernières années, les femmes scientifiques ont examiné l’évolution de l’humanité et réforment la manière dont nous voyons l’histoire. Les milliers de figurines femelles trouvés sur des autels, dans des tombes et dans des endroits sacrés des temps Néolithiques, les tombeaux à passages ressemblant à des utérus, les cercles de pierres et les labyrinthes trouvés partout en Europe nous prouvent que nos ancêtres vénéraient la déesse mère mille ans avant les Pyramides. La Femme était vénérée et respectée pour sa capacité de saigner tous les mois sans mourir, pour son pouvoir de procréation et pour la capacité qu’à son corps de canaliser de très hauts niveaux d’extase. La nature et la Femme étaient honorées dans toutes les phases de leur cycle de vie; le potentiel de leur jeunesse, la créativité de leur maturité et la sagesse de leur vieillesse. Les femmes se réunissaient en cercle, agissaient comme prêtresses, enseignantes et guérisseuses pour leurs sociétés. Elles enseignaient la sagesse qu’elles incarnaient; la sagesse de la naissance, de la vie, de la mort et de la renaissance.
Françoise d’Eaubonne, par l’écriture de son livre Eco-féminisme, a lancé un nouveau mouvement qui relie la lutte pour le droit des femmes à la protection de l’environnement. Aujourd’hui, il existe une multitude de livres sur le marché parlant de spiritualité féminine. Nous n’avons qu’à penser à Women Who run With Wolves de Clarissa Pinkola Estes, Mysteries of the Dark Moon, the Healing Power of the Dark Goddess de Demetra George, The Goddess in Every Woman de Shinodea Bolen et Spiral Dance de Starhawk. Une recherche sur le réseau Internet sur la spiritualité des femmes en fait découvrir encore plus. Des cours sont offerts sur l’éco-feminisme, le wicca, le chamanisme et la guérison pour et par les femmes. Des cercles de femmes se rencontrent dans leurs salons pour faire de la méditation, des rituels et encore simplement pour discuter. Elles trouvent de nouvelles manières de ramener les éléments de la nature dans ces cérémonies. Des nouvelles formes d’art sacré sont ainsi créés par les mains des femmes.
Ce travail a maintenant rejoint Montréal et ce, par les enseignements de l’École des Mystères de la Femme. Rebekah Crown et ses collaborateurs apporte ses 25 ans d’expérience en travail corporel, respiration consciente et transformation personnelle. On retrouve dans ces en formations spirituelles par des thèmes comme la guérison par les couleurs, la guérison à distance, la psychothérapie spirituelle avec Peter Goldman (Angleterre), des « sweat lodges » et des rituels avec les cercles de femmes, de l’activisme magique et du travail rituel avec Starhawk. Katrin Leblond est une artiste qui a créé des costumes pour des productions de danse et de théâtre à Montréal. Elle travaille auprès des gens pour créer des endroits sacrés dans leur maisons et leurs bureaux. Kat et Rebekah ont complété « Priestess Path Apprenticeship » avec ALisa Starkweather cette année. Ce projet est appelé une école des mystères mais l’approche n’est pas académique; c’est un cheminement expérimental. Nous n’allons pas enseigner une technique spécifique, ni explorer une religion en particulier. Nous allons plutôt utiliser des pratiques spirituelles de guérison pour aider les femmes à s’ouvrir à leur créativité et à leur pouvoir. Dans un groupe engagé, nous avons l’opportunité de créer un lieu sûr et sans honte pour plonger profondément dans notre travail. Les femmes prennent cette créativité nouvellement découverte et l’apportent dans le travail qu’elles font déjà dans leur famille et de par le monde. C’est une opportunité pour les femmes de définir ce qu’elles veulent accomplir ou exprimer, de trouver la vision, de renforcer leurs ressources intérieures et d’être supportées pour dépasser n’importe quel obstacle bloquant leur beauté et leur pouvoir. Nous allons procédé à des rituels profonds, créant notre propre art sacré par le toucher de guérison. Nous voulons éveiller une forme de pratique spirituelle qui accepte le corps et inclut une compréhension que la Terre est sacrée. Les femmes de partout dans le monde ressentent l’appel de la déesse de nouveau. Nous nous éveillons et nous sentons appeler au plus profond de notre être pour avancer, afin d’agir à nouveau comme prêtresses, enseignante et de guérisseuses. Le temps est venu…
Pour plus d’information sur l’École des Mystères de la femme et les ateliers offerts, cliquez
www.studioencorps.ca