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3200 KM DE RENDEZ-VOUS AVEC MOI-MÊME

J’ai écrit dans mo premier livre : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin ». Je ne croyais pas un jour vivre cette maxime de façon aussi condensée. En effet j’arrive d’un safari de 10 jours, en camping, dans le désert australien… Ce fut émerveillant, hallucinant, bouleversant et… provoquant ! Je crois d’ailleurs que tous les déserts du monde ont ceci en commun… ils provoquent! Ils provoquent quoi me direz-vous? Ils provoquent inévitablement un rendez-vous avec soi-même.

En effet, ce voyage choisi avec enthousiasme et en pleine conscience m’a poussée jusque dans mes derniers retranchements… physiques, psychologiques, intellectuels et spirituels.
Ce safari dans le désert m’a portée à reconnaître que malgré tout le lâcher-prise exercé dans les derniers mois (voir le carnet de voyage intitulé : Liberté, Quelle Liberté ?)…
Il me fallait encore mettre à l’épreuve ma volonté de résistance et de contrôle.
Ce voyage aux pays des aborigènes australiens m’a rendue de plus en plus consciente que la seule et vraie réalité existante est celle de l’instant présent.

Émerveillant ces grands espace de sable rouges, ou trônent ça et là des masses rocheuses que l’on nomme Uluru et Kata Tjuta par exemple et qui témoignent de 40,000 de vie, de culture et de spiritualité des aborigènes d’Australie.
Émerveillant ces fresques peintes à même cette roche aussi rouge que le sable et par lesquelles nous prenons conscience du temps et de l’histoire.
Émerveillant ces 4,772,535 km carrés de territoire traversés d’est en ouest et du nord au sud par des explorateurs au courage et à la résistance incommensurable. Ces Stuart, Flynn, O’Hara, Curtin, Eyre venus d’Europe ont permis au «out back» australien d’émerger de l’inconnu.
Émerveillant ces grands lacs salés qui mêlés au sable rouge font ressortir une palette de brun, d’ocre et de jaune absolument magnifiques.
Émerveillant de dormir dans une mine, sous la terre et de s’y trouver si confortable.
Pas fous ces mineurs de Coober Peddy… Ils ont vite préféré les 22 à 26 degrés de chaleur offerts à longueur d’année «sous la terre» aux 0 degrés en hiver et 50 degrés en été «sur la terre». Maisons, églises, commerces, hôtels «underground» dégagent un charme, une propreté, une impression de «cocooning» uniques en leur genre.
Émerveillant cette opale trouvée au hasard d’une caresse du calcaire de la mine.

Hallucinante cette magnifique fleur mauve, faisant songer aux champs de lavande de la Provence française, si prisée des abeilles et des consommateurs de miel et mortelle pour les moutons très nombreux en Australie comme vous savez.
Hallucinants ces kilomètres de rivières asséchées sur lesquelles il existe des ponts au cas où la pluie viendrait à tomber.
Hallucinante cette clôture de 500,600 kilomètre érigée à travers l’Australie pour empêcher les lapins de bouffer tout ce qui existe de marsupiaux dans cette belle nature. Importé d’Europe, cette petite bête inoffensive dirait-on est très destructrice pour la faune australienne.
Hallucinant de retrouver en Australie plus de chameaux qu’il n’y a de kangourous ou presque… et surtout d’y voir un bébé qui donne la bise et chante «happy birthday».
Hallucinant ce «non paysage», ce «rien de sable» fascinant pendant des kilomètres et des kilomètres.

Bouleversant de voir au loin s’assombrir un ciel annonciateur de tempête de sable.
Bouleversant cette dépossession de la terre aborigène aux mains des britanniques.
Bouleversant ce trou, cette caverne, cet utérus, formation naturelle à même une partie du site sacré d’Uluru symbolisant la femme et l’enfantement.
Bouleversant cette peinture aborigène dans laquelle je me plonge si facilement et surtout dans laquelle je me reconnais.
Bouleversant ces levers et ces couchers de soleil se projetant sur ces immenses formations rocheuses et offrant à l’observateur des couleurs indescriptibles.

Oui, ce fut émerveillant, hallucinant, bouleversant et… provoquant!

Provoquant, quant à deux heures du matin, en pleine tempête de sable, ta tente te tombe sur la tête et que tu es la seule personne à pouvoir la remettre sur pied, car tous tes compagnons dorment à poings fermés… tu as le choix de résister ou de vivre pleinement l’instant présent… et même si tu ne veux pas être là, tu y es et qui plus est, tu l’as choisi.

Provoquant, quand tu te lèves tous les matins à la belle noirceur et dans le froid désertique, que tu plies en vitesse ta tente et tes bagages afin d’être sur les sites avant que le soleil ne soit trop chaud… que tu dois aussi prêter la main à la vaisselle et aux préparatifs de départ… tu as le choix de résister ou d’aller avec le courant… mais tu te demandes si c’est ça des vacances.

Provoquant, quand tu te réveilles tous les matins, en pleine nature, au son de la musique country… parce que la «jeune» cook du groupe n’a pas encore découvert la vertu du silence… tu as le choix de lui montrer à vivre ou d’aller manger ton déjeuner plus loin… en tentant de profiter d’un bien curieux délice aux yeux des australiens, je vous le donne en mille… spaghetti on toast… tu te demandes ce que tu es venue faire dans cette galère.

Provoquant, quand tu dois, avec tes compagnons et compagnes de voyages, prendre constamment en charge un des voyageurs, assez démuni intellectuellement et complètement dépassé par la situation… tu as le choix de résister ou de pallier à son handicap par ton efficacité et ton sens de l’organisation… mais tu préférerais avoir plus de temps pour toi.

Provoquant, quand pour toi, le point culminant du voyage est cette visite de la mine d’opale de Coober Peddy et que tu as à peine le temps d’arriver qu’il est temps de repartir… tu as le choix de résister ou de comprendre que la recherche de pierres est une passion que tu dois reconnaître et satisfaire… mais tu pleurerais de ne pouvoir t’agenouiller plus longtemps dans ce blanc espace si accueillant.

Provoquant, quand dès le premier jour, la marche et l’escalade sont si ardues que tes chevilles manifestent des signes évidents de foulure… tu as le choix de te concentrer sur ta souffrance ou de trouver le moyen de continuer, malgré tout, à profiter du voyage… mais tu te demandes vraiment si tu as bien choisi ton «trip».

Provoquant, quand tu ne comprends plus ce que le guide dit parce que l’anglais australien te sort par les oreilles… tu as le choix de résister ou de décrocher… j’ai décroché, à maintes reprises, ça m’a permis de me rencontrer souvent, très souvent dans les détours de ce grand voyage… mais j’aurais tout de même aimé en apprendre plus.

Oui ce fut émerveillant, hallucinant, bouleversant et… provoquant!

Émerveillant, hallucinant, bouleversant et… provoquant de constater la présence d’esprit de mon inconscient. Toutes les nuits, les messages véhiculés par mes rêves furent symboliques de ce que je vivais et des prises de conscience que j’avais à faire.
Émerveillant, hallucinant, bouleversant et… provoquant de constater que tous les jours je me suis levée avec l’envie de continuer, d’explorer et de me dépasser.

Ce qu’ils sont curieux ces humains!

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