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S’outiller pour mieux communiquer!

Une trop grande pollution de notre « tuyauterie relationnelle » empêche souvent l’information de passer correctement entre deux personnes. Alors pourquoi ne pas la nettoyer?

Tout environnement devrait proposer un système relationnel basé sur le respect de soi, où chacun, assumant ses responsabilités, est pleinement conscient du rôle qu’il joue dans sa façon de communiquer avec l’autre.

Nous sommes toujours trois dans toute rencontre :  moi, l’autre et la relation, qui nous prolonge et nous relie.  Une trop grande pollution de notre « tuyauterie relationnelle » empêche l’information de passer et touche ainsi les dépôts accumulés depuis des années (situations inachevées, rancoeurs, blessures, deuils, etc.).

Les trois types de relations
En milieu de travail, nous rencontrons trois grands types de relation en communication : la relation « fonctionnelle », « interpersonnelle » et « intrapersonnelle ».La relation « fonctionnelle » touche l’aspect résultat et permet de transmettre nos expertises techniques.  En général, nous sommes assez bien formés pour ce type de relation.
Le deuxième point d’une relation vise « l’interpersonnel », c’est-à-dire tout ce qui existe entre les personnes autour de quatre grandes fonctions :  demander, refuser, recevoir et donner.  Ces fonctions sont la sève qui nourrit le lien; elles doivent se retrouver dans une proportion idéale de 25% dans toute relation.  Si, par exemple, je demande à mon enfant dans une proportion de 80%, la relation se déséquilibrera ou deviendra malade.  Réagissant à cela de façon intuitive, l’enfant refusera ou rejettera les requêtes à 55% pour ramener un équilibre.
Le dernier aspect est l’aspect «intrapersonnel». Cet aspect porte sur la relation que chacun peut entretenir avec lui-même.  Peu importe qui nous soyons, nous arrivons avec une histoire affective, et très souvent avec des conflits non réglés qui continuent à nous habiter.  Résultat!  Nous ne sommes pas disponibles à 100% en terme énergétique, même si nous sommes là à 100% physiquement.  Donc, nous devons parfois échanger avec une personne qui n’est là qu’à 25% ou 30%, avec les difficultés que cela entraîne au point de vue de son degré de compréhension et de notre relation à l’autre. 

Bien outillé pour mieux gérer
Ces trois aspects importants (fonctionnel, interpersonnel et intrapersonnel) doivent être pris en compte lors du déroulement des nos activités.  Nous devons nous outiller pour les gérer adéquatement.  Puis-je intervenir pour gérer mes stress au fur et à mesure qu’ils se présentent?  Suis-je apte à reconnaître que les personnes en face de moi ont vécu et vivent eux  aussi des situations énergétivores, c’est-à-dire  des situations qui nous amènent à consommer inutilement de l’énergie, entraînant des déperditions de la qualité de vie?

Préférer l’apposition à l’opposition
En tant qu’individu en milieu de travail, nous avons à nous occuper principalement de la relation « fonctionnelle » entretenue avec nos collègues et patrons, mais nous devons aussi tenir compte des aspects « interpersonnel » et  « intrapersonnel ».  Pour ce faire, il importe de demeurer présent à soi et à ce qui se passe en soi.  Nous devons également mettre en place des moyens pour maintenir cette qualité de présence.  Prendre soin de soi, apprendre à mieux se connaître et à gérer de plus en plus tôt les sources de nos propres conflits nous aidera à prendre un positionnement sain, à nous affirmer et à nous permettre d’agir en « apposition » plutôt qu’en « opposition », cette dernière étant productrice de stress.
Si nous prenons comme exemple le domaine de l’enseignement au Québec, l’épuisement professionnel causé en grande partie par l’incapacité de détecter et de gérer ses propres sources de stress, concerne 40% des causes d’absentéisme et coûte 30 millions de dollars aux commissions scolaires annuellement. En milieu professionnel, les chiffres sont tout aussi dramatiques.

Voici donc un outil issu de la méthode ESPERE de Jacques Salomé qui pourra faciliter vos actions sur les dynamiques relationnelles et amener ainsi un meilleur climat au travail et à la maison.

La visualisation externe
La pratique de la visualisation externe s’avère un outil relationnel extrêmement intéressant et innovateur.  Elle s’applique par la représentation matérielle d’un objet choisi que l’on montre pour exprimer ce dont nous voulons parler.  Par exemple, dans le milieu scolaire, un enseignant montre un ballon (besoin d’attention) à ses élèves pour représenter sa demande d’avoir leur attention pendant quinze minutes afin qu’il puisse leur transmettre son information.  Puis, il demande aux élèves de venir en classe le lendemain avec un objet qui représentera leurs besoins à eux (besoin de parler, besoin de bouger, besoin de taquiner le voisin, besoin de rire, etc.).  De cette façon, chacun se donnera le moyen de se dire et d’être entendu.

Quand l’élève sentira que son attention est ailleurs, il placera l’objet représentant son besoin bien en évidence sur son bureau.  Ainsi, l’enseignant saura qu’il a perdu l’attention de son élève et pourra envisager une façon de s’adapter avec lui.

Visualiser son besoin permet à l’élève, dans un premier temps, de s’en différencier et, dans un second temps, d’en prendre soin en se positionnant clairement et en se responsabilisant dans son action.  Cela permet également à l’enseignant de ne pas entretenir la confusion trop fréquente entre la personne et ce qu’elle dit ou fait.

Par exemple, Julie, une élève de première année, apporte un objet symbolique, une boule parfumée qui représente  son besoin de bouger.  Quand elle ressent  son besoin de bouger pressant, elle respire l’odeur de la boule et elle se calme, l’objet symbolique transmettant le message « tout doucement » à son inconscient que son besoin a été entendu. Nous pouvons utiliser cet outil pour tout autre situation qui aurait intérêt à être plus claire.

Gérer ses colères
Le parent peut expliquer à l’enfant comment symboliser son irritation, par exemple à l’aide d’une petite pierre qu’il pourra déposer dans un bol au moment de ses colères.  Ceci permet de ne pas confondre l’enfant (sujet) avec sa colère (objet), et à l’enfant de se dissocier de sa colère :  il y a « moi » et il y a « ma colère ».  Une fois la pierre (la colère) placée dans le bol, nous invitons l’enfant à exprimer ce qui l’a tant touché pour créer une si grosse colère.

Claude, une éducatrice travaillant dans le secteur de la petite enfance, a exploité cette idée avec Maxime, un petit garçon de quatre ans qui fait de grosses colères.  Le symbole utilisé est un « bracelet de la colère » que l’enfant peut mettre dès qu’il se sent fâché.  Cela lui permet de mieux gérer ses frustrations  par une expression saine au lieu de faire de l’oppression (cris, agressivité).

Quelle ne fut pas la surprise de la mère de celui-ci quand, à la maison, son petit garçon lui demanda de porter son bracelet lors d’une dispute avec son frère !  L’objet symbolique est devenu un outil familial de positionnement !  Dans cet exemple vécu, non seulement le symbole permet-il à l’enfant de s’exprimer d’une façon plus créative, mais aussi de ne plus se sentir coupable quand il vit de la colère.

Cette démarche, reposant sur la visualisation externe et l’utilisation d’objets symboliques, est une façon des plus originales et particulièrement  « dédramatisantes » de passer du mode « réactionnel » au mode « relationnel ».  Dans le prochain article, nous poursuivrons avec d’autres outils tels que la poubelle relationnelle, la boîte à sentiments, la symbolisation, la confirmation.  Je vous invite à me faire parvenir vos commentaires et vos questions.

Bon chemin relationnel ! ¨

Références
Ouvrages de Jacques Salomé concernant la communication à l’école (éditions Albin Michel) :
·  Charte de vie relationnelle à
l’école.
· Pour ne plus vivre sur la  
planète taire.
· Minuscules difficultés sur la difficulté à communiquer à l’école.

Prochain atelier de la méthode ESPERE :
Être un bon compagnon pour soi-même et pour les autres
Québec : 29 et 30 janvier 05
Montréal : 19 et 20 février 05
(Info : 418-658-3939 ou www.acrq-janinefortin.com)

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