D’OÙ VIENT LA MALADIE ?
Lequel dit vrai sur l’origine de la maladie ?
Des esprits, affirme l’Indien nahuatl. Des microbes rétorquent le citoyen d’Occident. Des esprits et des microbes, soutient le Métis nicaraguayen qui précise que ce sont les esprits qui envoient les microbes sur la victime qui tombe alors malade.
Lequel dit vrai ? Tous trois disent vrai et faux à la fois ; mais c’est le Nicaraguayen qui nous offre la piste de compréhension la plus féconde. Quand une personne est assaillie par des esprits néfastes (énergie négative) à cause d’un ensorcellement implicite ou d’une possession, ou qu’elle est privée de son âme (énergie vitale), un des effets les plus importants, les plus graves est l’effondrement de certains processus immunitaires. C’est alors que les microbes ont beau jeu : « quand l’anticorps n’est pas là, les microbes dansent », l’anticorps ayant été éliminé par la perte de l’âme (énergie) ou par l’intrusion d’esprits néfastes (énergie négative ou champ électromagnétique déséquilibré) dans le corps.
Les esprits sont des champs électromagnétiques
Certaines recherches biomédicales ont montré que toute maladie est accompagnée d’un champ électromagnétique déséquilibré dans la région du corps où s’est installée cette maladie. Je serais enclin à penser que ce déséquilibre électromagnétique est antérieur à la maladie et la provoquerait. Les esprits maléfiques seraient alors des champs électromagnétiques déséquilibrés ; et les esprits bénéfiques, des champs ou énergies équilibrés.
On a vu, lors d’un chapitre précédent, que l’ensorcellement et la possession n’étaient possibles qu’avec l’auto-ensorcellement (auto-possession). On pourrait dire, pour résumer, que l’auto-ensorcellement consiste à cultiver et à entretenir au niveau inconscient ses propres mauvais esprits qui étaient au départ les mauvais esprits de ses parents et ancêtres. Autrement dit, notre propre mauvaise énergie consiste en nos souffrances confondues à celles que nous avons héritées de nos parents et ancêtres auxquelles s’ajoutent les souffrances accumulées (et refoulées), causées principalement par la relation avec nos parents. Chaque étape de notre petite enfance (« orale », « anale », « phallique » selon Freud, correspondant au « nourrisson », « bambin », « préscolaire » de Bradshaw (dans son livre Retrouver l’enfant en soi) constitue une véritable configuration émotionnelle (énergétique), ou type de personnalité, offrant des affinités avec des personnes, vivantes ou mortes, susceptibles de nous ensorceler ou posséder.
Disons, globalement, que si une personne a une configuration émotionnelle où prédomine des souffrances refoulées lors de sa phase anale (ou bambin), elle est susceptible d’être plus facilement ensorcelée ou possédée par une autre personne présentant une configuration de souffrances (esprits ou énergies néfastes) analogue. L’ensorceleur, en plus des mauvais esprits qu’il envoie, dynamise et fait surgir les propres mauvais esprits de l’ensorcelé. L’ensorcellement et la possession ne sont donc qu’une synergie (maléfique) des énergies (esprits) de l’ensorceleur et des énergies de l’ensorcelé ; et ces énergies se synergisent d’autant mieux qu’elles sont compatibles.
Même si l’ensorcellement se fonde sur notre auto-ensorcellement, il n’est pas nécessaire d’être ensorcelés pour tomber malade physiquement et/ou psychologiquement. Autrement dit, il n’est pas nécessaire d’être ensorcelés par d’autres pour tomber malade, quoique nous le soyons toujours plus ou moins tant que nous ne sommes pas suffisamment individués. Notre pire sorcier-ennemi est le plus souvent nous-mêmes. D’autant plus que, lorsque nous sommes ensorcelés par un autre, nous tombons malades seulement si nous continuons, à notre propre compte, l’œuvre d’ensorcellement. L’ensorcellement par l’autre déclenche notre auto-ensorcellement.
Maladie : matérialisation d’esprits maléfiques ou champs électromagnétiques déséquilibrés
En réalité, notre auto-ensorcellement n’est que la matérialisation, ou la concentration, en certaines régions du corps ou certains organes, d’énergies maléfiques refoulées et diffuses dans notre inconscient. Cette matérialisation peut se manifester sous forme de contractions musculaires (muscles striés) ou viscérales (muscles lisses), qui, à force de stimuler la sécrétion des endorphines, affaiblissent les défenses immunitaires ou créent des troubles inflammatoires ou entraînent des problèmes psychiques ou des phénomènes paranormaux dévastateurs.
Je m’explique. Nos souffrances refoulées dans l’inconscient depuis notre conception, souffrances confondues à celles de nos parents et ancêtres, s’organisent selon certaines configurations et forment ainsi de véritables « esprits » correspondant aux catégories freudiennes ou bradshawiennes. Ces souffrances se diluent dans l’ensemble du corps, siège de l’inconscient, et elles y sont retenues par d’imperceptibles contractions musculaires ou viscérales généralisées dans tout le corps. Cette dilution des esprits ou souffrances neutralise en quelque sorte le déséquilibre d’un champ électromagnétique potentiellement dangereux et mortel.
Advient un choc émotif (séparation, deuil, congédiement, etc.) ou une prise de conscience lors d’une démarche thérapeutique ou un ensorcellement implicite ou explicite, etc., une énergie négative (esprit correspondant à une configuration émotionnelle) commence à se condenser et à se conscientiser. Pour garder sa « pensée positive », on se met à refouler, autant qu’on peut, cette émotion douloureuse. Cette souffrance, configurée sous forme d’esprit (énergie ou électromagnétisme) maléfique, se conscientise fugacement d’abord pour ensuite être refoulée à nouveau en se somatisant sous forme de contractions spécialisées en une région du corps ou un organe. L’inconscient choisit souvent, dès lors, une dysfonction corporelle ou psychologique qui métaphorise, symbolise la dysfonction spirituelle (esprit maléfique ou souffrance spécifique) refoulée.
Maladie : métaphore (image) de nos souffrances refoulées
Mais cet esprit refoulé l’est moins, car, cette fois-ci, il est passé de la dilution dans l’ensemble du corps à la condensation dans une quelconque région du corps. Cette condensation étant un champ électromagnétique déséquilibré entraîne sa maladie correspondante. Par cette maladie, l’inconscient informe le conscient d’une souffrance profonde qui commence à se manifester de façon plus explicite. Cette souffrance se manifestait autant auparavant mais elle était plus discrète, diluée ; elle le faisait à travers toutes sortes de malaises physiques et psychiques telles les tensions musculaires, la fatigue, l’insomnie, les maladresses, les insécurités, les insuccès, les inadaptations diverses, les conflits à répétitions, les frustrations, etc. En réalité, on préfère être malade plutôt que de ressentir cette souffrance qui, auparavant déjà, empestait notre vie.
Il n’y a pas que le rêve qui soit « la voie royale vers l’inconscient» (Freud) ; il faut désormais ajouter la maladie.
En définitive, la maladie est avant tout l’expression métaphorique de nos souffrances refoulées, souvent dynamisées par les souffrances des autres (ensorcellement et possession), souffrances indissociables de champs électromagnétiques déséquilibrés (esprits maléfiques) qui, en se condensant en une région du corps, créent un terrain favorable à l’émergence d’une maladie.
Ce texte provient de Psychologie et chamanisme au 21e siècle, Louise Courteau éditrice, 1999.
Jean-Jacques Dubois Ph.D.
Psychothérapeute, conférencier, auteur,
Codirecteur de l’ermitage Clair-Obscur.
www.ermite.org
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