La Belle et la Bête : La Beauté sauvera le monde !
Les philosophes slaves ont souvent proclamé que « la Beauté sauvera le monde ! » Aujourd’hui, chacun sait (ou presque !) que le futur de l’humanité appartiendra aux femmes, ou plutôt à la dimension féminine de l’être (la dimension intérieure ou spirituelle de l’individu). L’ère du Verseau, tant attendue, et déjà commencée selon quelques naïfs utopistes, sera une époque féminine (qui ne débutera, en fait, que dans un peu plus de cinq siècles).
Pourquoi ce besoin de « plus » de féminin dans le monde ?
Il suffit d’observer notre société pour le comprendre. Nous vivons une période matérialiste à l’extrême dont les principales valeurs sont essentiellement masculines ou yang : cultes de la forme, de la nouveauté, des nouvelles technologies de la communication ; loi du plus fort dans l’entreprise ; conquête et destruction de la Nature ; apologie de la vitesse, du rendement et du profit égoïste, individualisme forcené, etc.
Les valeurs féminines sont considérées, généralement, comme des faiblesses et la femme elle-même est fréquemment utilisée comme un objet ou un « outil » publicitaire.
Un rééquilibrage des valeurs masculines par les féminines semblent nécessaires à la survie de l’humanité. Un peu plus de douceur, d’écoute, de beauté, de fraternité, ne ferait pas de mal à cette société.
Que « la Beauté sauve le monde », cela signifie que le renforcement des valeurs féminines est essentiel pour retrouver une société harmonieuse. Mais, d’un point de vue ésotérique, cela va beaucoup plus loin.
Connaissez-vous le mythe du « vampire » ? Supposons que « oui », car nous ne comptons plus les films, séries télé ou romans qui empruntent ce sujet rendu célèbre par Bram Stocker et son Dracula. Que voyons-nous souvent dans ce genre d’histoire ? Un vampire aux dents proéminentes qui court après une jeune fille blonde et fragile, afin de la mordre dans le cou et boire son sang.
Dans ce genre de scène, la Bête domine la Belle et, soit la réduit au rang d’esclave plus ou moins sexuelle, soit lui prend la vie. Cela traduit le fait que les forces ténébreuses se servent des valeurs masculines (ou des forces densifiantes et matérialisantes) pour asservir l’énergie féminine (ou intérieure et spirituelle).
Il y a quelques années, un scénariste hollywoodien, Joss Whedon, eut l’idée d’inverser le mythe : une jeune fille blonde et fragile se retrouve aux prises avec un vampire, mais elle le tabasse et lui plante un pieu dans le coeur. Buffy contre les Vampires était née. Aujourd’hui, cette série télé est la préférée des jeunes dans de nombreux pays.
La version moderne de La Belle et la Bête (à l’origine un film mythologique et poétique de Jean Cocteau, avec Jean Marais dans le rôle ingrat de la Bête) met face à face une jeune femme, généralement belle, et un démon féroce. Après un combat acharné, digne de Matrix, la jeune femme a le dessus et elle vainc le démon. La Belle a tué la Bête !
Dans ce combat pour le futur, la Bête représente les forces ténébreuses agissant à l’arrière-plan (invisible) du monde. Quant à la Belle, elle symbolise les valeurs intérieures ou féminines de l’être humain (qu’il soit un homme ou une femme) qui doivent résister au mal, dans le but de le dévitaliser et de récupérer ses forces pour les mettre au service du Bien.
Le personnage féminin combattant le démon souligne que ce n’est pas par la force que nous pouvons vaincre le mal, mais grâce aux valeurs féminines : résistance, endurance, persévérance, amour, équilibre, harmonie, méditation, vie spirituelle, etc. En revanche, lorsque nous combattons le mal par le mal, nous le renforçons. C’est la philosophe française Simone Weil (1909-1943) qui exprima le mieux cette lutte contre le mal par ces mots :
« On n’a l’expérience du bien qu’en l’accomplissant. On n’a l’expérience du mal qu’en s’interdisant de l’accomplir, ou, si on l’a accompli, qu’en s’en repentant. Quand on accomplit le mal on ne le connaît pas, parce que le mal fuit la lumière. »
De nos jours, alors que des gens croient encore que le mal n’existe pas ou qu’il est dans la société (mais, la société n’est-elle pas constituée d’être humains ?), il est important de considérer avec discernement le problème du mal.
De nombreuses manifestations ténébreuses échappent complètement aux États, aux psychologiques et aux spécialistes en tout genre.
Le terrorisme, les tueurs en série, la violence extrême de certains adolescents, la pornographie, la pédophilie, la drogue, etc., apportent leurs lots d’horreurs devant lesquelles la société demeure impuissante.
Ce qui agit à l’arrière-plan de ces événements monstrueux est invisible à l’oeil humain. Cela agit dans l’ombre et est l’oeuvre d’êtres bien réels. Nous ne comptons plus les romans, les films et les séries télé qui nous avertissent des dangers de ce mal tapi dans l’ombre. Il existe, encore aujourd’hui, des créateurs inspirés qui font passer des messages au travers de leurs oeuvres de fiction. Mais, bien évidemment, nous n’en tenons pas compte…
Un ésotériste peut discerner les forces en présence au-delà du seuil du monde visible, derrière le voile des apparences, et y percevoir le travail des forces ténébreuses qui poussent l’individu vers la partie instinctive de son être, afin de le manipuler et de l’inciter à commettre des actes infra humains.
Résoudre les problèmes cités plus haut ne peut se faire que par un travail spirituel. Car, il faut être conscient des forces noires en présence et de la manière d’y résister, puis de les transformer.
C’est la tâche de la Belle face à la Bête, une sorte d’interprétation moderne de l’Archange Michaël combattant le Dragon que de nombreux peintres, de différentes époques (notamment Raphaël) ont représenté.
L’héroïne présente sur la couverture des Aventuriers du Graal se nomme Sofia, une jeune femme disposant de capacités spirituelles dues à un travail intérieur. Elle rencontre des démons, dans un autre monde que le nôtre, et elle nous montre ce qu’est la nouvelle aventure du XXIème siècle : le combat contre les forces du mal ou celui de la Belle contre la Bête.
La beauté physique de l’héroïne n’est que le reflet de ses hautes qualités morales qui lui permettent de transcender les épreuves qu’elle rencontre.
L’épée qu’elle brandit est symbolique d’une pensée claire et vivante qui apporte la lumière dans les ténèbres, les repoussant ainsi toujours plus loin.
Et sa robe bleue est la couleur de l’idéal dont elle s’est revêtue pour combattre. C’est un idéal de liberté et c’est également l’amour de la sagesse.
En définitive, à notre époque, il n’y a pas que les hommes qui peuvent devenir des chevaliers du Graal en quête d’aventures mystiques. Les femmes, ces modèles d’inspiration, doivent brandir l’épée et combattre la Bête qui menace l’humanité.
Et si vous voulez savoir qui va gagner… rendez-vous au chapitre 7 des Aventuriers du Graal que cette scène (peinte par Sophie Graverand) représente.
Pour connaître les activités de Pierre Lassalle dans votre région consulter le site Terra Lucida : http://www.terralucida.net/activites.htm