Comprendre, ne rien changer, cela veut dire quoi?

Pour la plupart d’entre nous, faire l’expérience de comprendre sa vie consiste à dire : «Je décortique mon passé, j’analyse les faits, je vois même les gestes que je répète, je crois savoir expliquer pourquoi je ne peux pas faire autrement, qui a tort et qui a raison.»

J’ai toujours pensé que cette compréhension du quoi et du pourquoi devrait suffire à faire changer les choses qui me dérangent. Malheureusement, je reste dans un sillon d’habitudes qui ne me procurent pas la satisfaction que j’attends de la vie et des rapports avec les autres. Vraiment ça ne va plus, ma vie doit changer! Outre ce que je fais déjà sans résultats, je ne vois pas comment m’y prendre et même pas par quoi commencer. Je me demande même : «Est-ce possible de changer?»

Lorsque la maîtrise de notre vie nous échappe, il nous arrive souvent d’avoir un discours plus ou moins agressif, radical ou pessimiste. Jusque-là, beaucoup d’énergie a été dépensée à élaborer un savoir-faire. La priorité ayant été accordée à notre carrière, ce savoir semble avoir été gagnant sur le plan matériel. Nous savons nous y prendre pour réaliser nos ambitions. À n’en pas douter, toutes les conditions de compétence, de confiance, de reconnaissance sont réunies pour correspondre à notre savoir-être et nous assurer le bonheur. Cependant, nous réalisons que toutes ces expériences ne nous ont pas appris à être heureux, ni à savoir qui nous sommes réellement. Nous avons sans doute réussi dans la vie mais nous ne pouvons pas en dire autant pour notre vie, au point de ne plus savoir comment la conduire et bien s’y sentir!

Nous ressentons un malaise. Un désaccord entre nos vies intérieure et professionnelle se manifeste. Un sentiment de dépression nous assaille. Il y a certainement du bonheur à conduire sa vie en accord avec ce que l’on comprend de soi-même, mais pourquoi cela ne marche-t-il pas pour nous? Se connaître ne serait-il pas la même chose que se comprendre? Ou cela prendrait-il des moyens différents? Face à cela, plusieurs questions surgissent : Comment avons-nous appris à être qui nous sommes? Ce que nous pensons de nous-même correspond-il avec ce que nous sommes réellement? N’y a-t-il pas de meilleure voie que celle que nous avons prise jusqu’à présent pour nous connaître, nous comprendre et nous transformer? Oui, un changement est possible mais il faut lui donner une toute autre attention et d’autres significations que celles que nous lui avons consacrées jusqu’ici.[1]

Par la sensation, nous pouvons aussi prendre conscience d’être une personne humaine et d’avoir un Soi à nous. En guise d’exemple, prenons l’apprentissage du sourire. Il s’agit de le redécouvrir comme expérience vécue notamment lors de notre enfance pour mieux le ressentir. En faisant et refaisant ce geste avec d’autres, nous apprenons à  produire un sourire et à ressentir l’effet particulier qu’il nous procure et laisse. Tandis que nos sourires se répondent, communient entre eux, nous ressentons aussi un immense bien-être. Il n’y a pas que les lèvres qui sourient, il y a les yeux, il y a tout le corps et au centre, il y a le cœur souriant, comblé par l’amour qui passe au dedans. Sentir  offre donc l’occasion d’une prise de connaissance de notre existence, mais aussi de celle des autres.

Une compréhension sèche, analytique ne peux pas nous mener vers une connaissance véritable et entière de nous-même.  Le travail de connaissance de soi, tel que je le conçois, ne vise donc pas le récit intellectuel. Il s’adresse plutôt au corps. Lieu de la sensation et des émotions, c’est lui qui recueille les mémoires précoces sans souvenirs. C’est en son sein que nos blessures saignent encore et trouvent toutes sortes de somatisations pour combler les mots qu’il n’a pas. C’est après le mouvement, la créativité, la sonorisation, l’intériorisation, que la vraie parole de notre vrai Soi adviendra. À notre grand étonnement, nous apprenons toujours que nous avons déjà en nous une sagesse, un savoir  de ce qu’il y avait à changer et comment. Il faut seulement plonger plus profondément dans l’expérience de nos sensations corporelles et nous éveiller a l’afflux  d’idées si vives pour qu’elles deviennent  enfin des actions possibles.[2][1]Madame Stanké présentera un canevas de connaissances nouvelles sur la formation de notre Soi lors d’une conférence, mercredi le  22 novembre prochain à 19h au Centre Saint-Pierre à Montréal. Cette conférence s’intitule «Je comprends ce qui m’arrive? Mais je ne change rien? Pourquoi?».

[2]Un séminaire, intitulé «En finir avec nos répétitions!», complète  une authentique démarche de changement. Il a également lieu au Centre St-Pierre, le vendredi 1er décembre (19h à 22h),  samedi et dimanche les 2 et 3  décembre (9h à 16h30).

Pour en savoir plus sur le Centre St-Pierre, nous vous invitons à visiter leur fiche sur Alchymed.