J’AVAIS 12 ANS ET JE ME SUIS TUE(ÉE)
Elle disait des choses qui sonnaient faux ou que je ne comprenais pas. Bien-sûr, cela me révoltait et aussitôt que j’en ai eu le courage, je n’ai pu m’empêcher de le lui faire remarquer. Après une des crises d’hystérie mémorable de ma mère où j’avais le goût de me jeter par le balcon, tellement ce qu’elle disait était insupportable et que je ne savais plus quoi faire pour qu’elle se taise, elle me lança que si je continuais à dire ce que je pensais, Papa et Maman allaient divorcer…
Quoi de plus mortel chez une jeune fille qui ne peut pas encore vivre sans ses parents et qui ne veut surtout pas être responsable d’un aussi grand drame!
Je me suis affaissée, j’ai perdu mes forces, je me suis éteinte et je n’ai plus rien dit. La seule chose que je faisais quand ses rengaines devenaient trop pénibles, c’était de pousser des cris stridents à faire briser les vitres. Mais plus de mots. Et puis, à chaque fois ma mère m’obligeait à aller sous la douche froide pour me calmer. Imaginez mon état d’impuissance et d’humiliation. J’étais réduite à néant. À l’école, je ne parlais pas non plus et étais extrêmement mal dans ma peau et repliée sur moi-même.
Au milieu de toute cette tristesse ma mère cru bon de m’inscrire dans une petite maîtrise d’enfant. J’avais arrêté mes cours de piano en même temps que mon début de crise d’adolescente. J’avais une jolie voix et ma mère avait malgré tout le bon sens de savoir que la musique était importante pour moi.
Tous les samedis, c’était la chorale et je revivais. Je me trouvais avec des jeunes qui aimaient autant la musique que moi, je me sentais valorisée, et je passais toutes mes émotions par le chant. Nous avions un directeur très dynamique et enjoué qui nous poussait à être très expressifs, et je me donnais de tout mon cœur. C’était ma nouvelle famille. Nous allâmes même chanter à la basilique St-Marc de Venise des pièces comme le Stabat Mater de Pergolèse. C’était tellement beau, cela me libérait, m’exaltait, me reliait à plus grand que moi à travers la musique. Le chant était devenu une manière politiquement acceptable de crier. Je pouvais exprimer une partie de ma colère et de ma détresse, mais de manière sublimée.
A 15 ans, je commençais ce qu’on appelle le collège en Suisse en section musique. Je repris le piano et mon professeur devint comme une deuxième Maman pour moi, confidente, à l’écoute de cette jeune fille à la grande sensibilité. Au collège, je me sentais bien parmi les musiciens, et le chant continuait de me permettre de vivre toutes sortes d’émotions magnifiques. Je faisais partie de deux chorales et pratiquais mon piano à tous les jours. Bien que ma mère m’aie dit qu’elle savait toujours dans quel état je me trouvais en écoutant ma façon de jouer, j’avais le sentiment que mon piano était mon confident, mon seul ami intime et que je pouvais lui confier toutes mes peines.
Le plus tragique fut que ma mère quitta finalement mon père lorsque j’eus 17 ans, du jour au lendemain, après m’avoir imposé 5 années de long silence. Je me suis sentie trahie, révoltée et toute ma colère commença à sortir. Le problème était cependant que la principale responsable de mon état n’était plus là pour entendre tout ce que j’avais retenu pendant si longtemps. Je criais dans le vide. C’était très injuste. Mais j’étais quand même libérée de ma prison et je ne pouvais pas me sentir responsable de la séparation de mes parents.
Puis, à 18 ans ma mère m’inscrivit au Conservatoire de Musique en cours privé de chant classique. Cela me fit grand bien. La suite de mes études musicales se déroulèrent à la fois dans le sens d’exalter toutes mes émotions à travers la musique et de rendre grâce à la musique en y recherchant la beauté qui libère. De plus en plus, je m’intéressais à toute la dimension psychologique et philosophique du chant. Et le chant devenait non seulement un moyen d’expression, mais aussi un champ d’exploration de la nature humaine. Ainsi toute ma souffrance me donna envie de comprendre et d’aider d’autres à profiter de la merveilleuse opportunité que nous offre la musique et surtout le chant tout en m’aidant moi-même.
Bien-sûr, cela ne m’appris pas à prendre la parole. Il m’a fallut des années pour pouvoir m’affirmer dans un couple sans avoir peur que l’autre me laisse, puisque s’affirmer voulait dire séparation. Aujourd’hui, j’ai encore parfois peur de mes colères et je m’enfuis souvent dans mon monde à cours d’arguments et par peur de ma violence intérieure. Mais, j’ai maintenant un conjoint qui ne craint pas les conflits et qui sait me «débouder» comme me disait une amie dernièrement.
Voilà, maintenant 17 ans que mon conjoint, François Tessier et moi-même enseignons le chant avec la même conviction. Le chant libère, redonne la vie, ravive, permet d’exprimer tout ce qui nous habite avec ou sans prise de conscience. Les sons sont des lasers qui viennent traverser nos blocages et ré-harmoniser ce qui est dissonant. Ils sont le miroir de nos états intérieurs. Écouter quelqu’un chanter peut nous permettre aussi de rejoindre par résonance ce qui en nous vibre de la même façon.
C’est pour cela que nous nous acharnons à vouloir enseigner le chant de manière à ce que chacun trouve sa vraie voix, celle qui exprime ce qu’il est vraiment, sans artifices, sans faux-fuyant. Il s’agit de toute une rencontre, mais qui se veut par-dessus tout une avenue vers la guérison de l’être.
Je sais que je ne suis pas la seule à avoir crié en silence. Alors, vous qui avez peut-être vécu une enfance similaire, à qui l’on a dit de se taire parce que votre voix dérangeait. Vous qui avez eu l’impression de passer inaperçu, qui parlez avec une toute petite voix ou au contraire vous qui avez une intensité de voix débordante, mais qui mettez mal à l’aise le monde autour de vous. Vous qui avez toujours ressenti que le chant apaisait votre âme et qui pourtant n’osez chanter que dans votre auto. Ou encore vous qui aviez un père autoritaire qui sortait sa grosse voix et qui n’osez pas parler fort et prendre votre place de peur de lui ressembler.
Nous désirons vous aider à reprendre le pouvoir de votre parole et de votre chant. Nous désirons vous permettre de faire ce chemin d’accueil et d’écoute vers vous-même qui n’a jamais été fait, avec tout ce que la musique peut offrir comme tendresse ou comme passion pour laisser libre cours au flot d’émotions qui ont été réprimée depuis si longtemps. Offrez-vous ce cadeau, offrez-le à votre enfant intérieur, offrez-le à votre âme, pour enfin libérer le flot de vie qui est en vous à travers la beauté de la musique, Car nous croyions que la beauté porte en son essence l’harmonie universelle et l’amour et que de s’y baigner apaise et équilibre l’être au complet.
Notre école vous attend. Elle offre des cours à Montréal et dans les Laurentides ainsi que des séminaires et ateliers. Certains organismes nous demandent également de leur préparer des ateliers sur mesure.
Nous donnerons le même atelier à deux endroits différents en janvier et février pour permettre aux personnes de Montréal et des Laurentides d’y participer.
Cet atelier d’une journée vous permettra de découvrir votre voix, à travers toutes sortes de jeux, exercices, chants individuels ou de groupe. Nous aborderons la voix sur les plans, physique, émotionnel et spirituel. Une journée pour amorcer une rencontre avec soi, par la voix tout en chantant le répertoire qui nous touche et que nous aimons.
Il n’est pas nécessaire d’être un grand chanteur pour participer, il suffit d’en avoir le goût.
Par Jocelyne Z’Graggen du Cœur à Chanter
Date et Lieu :
Le dimanche 28 janvier au 2020 Mont-Royal Est, à Montréal
Ou le dimanche 4 février au centre l’Éveil à Prévost, au 3040 Bd Curé-Labelle
Horaire : de 9h à 18h.
Coûts : 125$, taxes incluses par atelier
Dépôt requis : 25$
Pour plus d’informations sur notre école, visitez notre site ou notre fiche dans Alchymed.
Vous pouvez aussi nous écrire ou nous appeler au :
Tel: (450) 563 3574
[email protected]
www.multiinfo.com/chant