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L’appel de l’aventure!

Nietzsche avait écrit sur son mur: «Vis dangereusement!» Quand on lui demanda: «Pourquoi avez-vous écrit cela?», il répondit: «Juste pour me rappeler! Parce que ma peur est immense!»

Oui, ma peur est immense. Peur d’être seule, de souffrir, de mourir, peur de n’avoir plus d’argent pour payer le loyer, de faire mal aux autres, peur d’être seulement ce que je suis — si ordinaire —, ou tout ce que je suis — cette beauté, cette force —, peur de cette rage qui couve, de ces aspects encore dans l’ombre, de l’amour sans limites. Amour… Ah! Comme j’ai peur d’être blessée!… de sauter en bungee, en parachute, sacrée peur de l’avion, d’être sauvage, déchaînée, laide, d’être malade, impuissante, de crier, de pleurer, peur d’être mièvre, lâche, marshmallow, ou d’être dure, méchante, cynique, peur de disparaître, de perdre le contrôle, de devenir folle.

Soudain, on les voit: mille petites cordes, si minuscules qu’elles en sont invisibles à l’oeil nu; elles nous enchaînent, réduisent subtilement tous nos mouvements ou nous immobilisent au sol, tel un Gulliver ficelé par les Lilliputiens. Je les nomme miennes, mais je les sais vôtres aussi. La société entière est dirigée par ces peurs.

Cependant, un jour vous en avez marre! Assez, c’est assez! Le serpent doit muer; c’est inévitable, sinon c’est l’asphyxie!
«Maître, est-ce que la vie va vraiment me protéger, si je me permets de lâcher prise?

— Il y a juste une chose que je peux vous dire. Tous ceux qui ont essayé ont trouvé qu’ils étaient protégés. Mais, en disant cela, je ne parle pas à votre peur… Je vous encourage simplement à l’aventure, c’est tout. La protection que vous demandez ne peut vous être donnée par l’univers. Parce que la protection que vous demandez, c’est la mort. Seul un mort est absolument protégé. Vivre est hasardeux. Vivez dangereusement, parce que c’est la seule façon de vivre. Il n’y en a pas d’autres. Suivez la nature, suivez votre nature intérieure.»
(Osho — The Book of Books)

On peut refuser l’appel, mettre la télé et la radio plus fort, s’accrocher au familier. Cela veut dire alors qu’on accepte de vivre plus petitement que ce pour quoi on est né. C’est sans merci. J’en ai vu devenir durs comme des pierres dehors, alors qu’en-dedans, ils étaient un sac de larmes.

Un jour ou l’autre donc, l’héroïne (le héros) devra entrer dans une forêt où il n’y a plus de chemin. Plusieurs d’entre nous arrivent à cette étape héroïque où le chemin n’est plus tracé d’avance. Les territoires psychiques, ici, sont sauvages, et c’est en marchant qu’on crée son propre chemin. Peur versus Lâcher-prise. Sécurité versus Aventure. On va d’un pôle à l’autre; parfois, durant un moment de silence infini, on se tient à l’extrême centre. Durant les fins de mois, les transitions, les coups durs, ou certains soirs où la mort rôde, la société pèse de tout le poids de son pouvoir, de sa sécurité. Mais une petite voix intérieure, tenace, continue malgré tout à gazouiller Amour  et Aventure. L’entends-tu? Follow your bliss, blissss, blissssss! La suivras-tu? Attention, il y a une attrape ici! Follow your bliss  n’a rien d’un perpétuel party. Si vous suivez l’appel de la jungle, fini la sécurité! Bien comprise, la célébration est — manque de pot! — une ascèse. Cela demande du courage, parce que toute la structure sociale, l’Église, l’École, le Gouvernement, ceux qui vous veulent du bien, tous les messages subliminaux vous invitent à prendre l’autoroute!

Certains d’entre nous meurent probablement autour de 30 ans, avec la fin du romantisme adolescent. D’autres, autour de la cinquantaine, quand l’âge rend  prudent et que les questions métaphysiques ouvrent sur des gouffres qu’on n’ose plus franchir. Et j’imagine que nombreux sont ceux qui ne naissent jamais, sinon à l’exact moment où la mort les frappe:
«Quoi, j’étais vivant?
— Trop tard, vieux! C’est fait!»

Certains propos, plus symboliques, n’appartiennent pas à la place publique et demandent un changement de registre. Si vous essayez de les décoder en vendant vos tomates, ils vous apparaîtront un peu vaporeux. Je crois qu’il en est ainsi de ces quelques mots. Il faut être tout seul chez vous, dans votre lit peut-être, toutes lumières éteintes, ou siroter votre thé en regardant le feu, ne rien faire surtout, perdre du temps, n’avoir pas de plan qui se bâtit interminablement dans votre tête et occupe tout l’espace, pour entendre parmi les mille bruits le chant étrange et singulier de votre âme qui vous invite au voyage.

«En tous cas, je t’aurai avertie! Cette aventure est folle et dangereuse! dit le mental, éternel allié de la société.
— De toutes façons, tu le sais très bien, je suis déjà folle!, dit l’âme légère et grave, tout à la fois.»
Et elle s’enfonce en chantant — la voix lui tremble un peu quand même — dans la sombre forêt.

Paule Lebrun
Directrice de l’école HO rites de passage

Extrait de son livre « La déesse et la panthère », aux éditions du Roseau

Chroniqueuse et journaliste de grand reportage – notamment à la revue Châtelaine et à la télé et la radio de Radio-Canada –  , rédactrice en chef de magazines qui ont marqué leur époque –Mainmise , Le Guide Ressource, Réseau – enseignante,  thérapeute gestaltiste et auteure du livre  « La déesse et la panthère » ,  une série de chroniques inspirées de ses aventures en Orient et dans le Sud-Ouest américain – que le Devoir a décrit comme « costaud, intéressant et souvent audacieux »- , Paule Lebrun s’intéresse depuis toujours aux cultures autochtones et  orientales.  Fascinée par la diversité et la puissance des rituels de ces traditions millénaires, elle les a analysés en profondeur pour en saisir l’essence et elle s’est donnée  pour mission de les réactualiser et les réintroduire peu à peu dans la culture occidentale. Depuis plus de 15 ans, au sein de son organisme HO rites de passage,  elle offre des conférences,  anime des ateliers et guide des voyages où elle communique et partage sa passion. Elle dirige aussi une formation en travail rituel pour  les professionnels désireux d’intégrer cet outil supplémentaire d’intervention dans leur pratique

PROCHAINES ACTIVITÉS DE HO

8 décembre 2008 – 10 :00 à 12 :30
Conférence sur les Rites de passage –Théâtre le périscope, Québec

Formation en Rites de passages et travail cérémoniel
Québec : Début Janvier 2008  / Montréal : Début mai 2008
150$ de rabais si inscrit avant le 15 décembre 2007

VOYAGES DE RESSOURCEMENT ET SÉJOURS INITIATIQUES DANS LE SUD OUEST

22 février au 1er mars 2008
Silence on rêve : une fascinante exploration  de nos images oniriques  à travers le miroir de la  nature et des échanges  en groupe.

11 au 19 avril 2008
Passion d’écrire : après un bain de nature  sauvage, oser prendre la plume pour laisser émerger  l’inconnu en soi.

27 août au 7 septembre  2008
Pieds nus, terre sacrée : une occasion unique  d’explorer le territoire sacré Navajo et de goûter la saveur de certaines pratiques rituelles autochtones. Guide Navajo.

13 au 26 septembre 2008
Quête de vision : un puissant rite de passage autochtone où vous partez jeûner seul au cœur des canyons pour recevoir les enseignements de la nature  sauvage.

Voyages réalisés en collaboration avec l’agence SPIRITOURS
Détenteur d’un permis du Québec

Infos et réservations : (514) 990-0319 / 1-877-990-0319

Pour en savoir plus sur l’auteure, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.

A propos de l'auteur

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