Apprivoiser le départ…
De son côté, j’imagine facilement qu’elle devait se questionner face aux actions à prendre pour soulager son époux, se sentant sans doute si impuissante face à un diagnostic aussi sévère et sans appel et face au vécu propre de son conjoint. « Lorsqu’un être cher nous quitte, on ignore souvent comment l’aider. Que vit-il? Que veut dire sa mort? Alors on se révolte, puis on se résigne…. et rien n’est résolu. » « Chronique d’un départ » – éditions S.O.I.S
Dans ce livre d’Anne Givaudan – « Chronique d’un départ » – nous retrouvons quelques conseils pratiques, quelques clés visant à accompagner la personne mourante dans le plus grand respect. En voici quelques-unes.
Changer notre vision de la mort
« Pour changer nos rapports avec la mort il faut, bien sûr, accepter de modifier la compréhension que nous en avons. En premier lieu, c’est l’idée de « défaite » qu’il faut abolir dès que l’on se trouve face à sa présence. La mort n’est ni un échec de la Vie, ni un échec de la Science. Il est un état naturel, aussi logique, aussi respectable et décent que la naissance : elle est même une étape de cette Vie dont nous avons l’impression qu’elle s’éteint alors.
Quelles que soient ses raisons et ses conditions, il est temps nous semble-t-il que la mort soit dorénavant vue, ainsi que nous l’avons souvent dit, comme « l’âme-hors ». Jeu de mots moins anodin qu’il n’y paraît au premier abord puisqu’il suggère toute l’étendue du phénomène et ce qu’il implique.
Accompagner ou guider ?
Entre ces deux notions la différence est grande. Un guide indique nécessairement un chemin qu’il est censé connaître tandis qu’un accompagnateur, comme son nom l’affirme, ne fait qu’accompagner, c’est-à-dire proposer une épaule sur laquelle s’appuyer, un soutien, un conseil.
Tout guide indique par définition son propre chemin, sa propre piste, celle qu’il maîtrise et qui correspond donc à sa sensibilité mais qui n’est pas obligatoirement adaptée à autrui.
En ce qui concerne la mort, il en est de même. Ce que vous en connaissez ne correspond pas nécessairement à ce que réclame ou à ce que peut supporter autrui. Guider peut donc signifier imposer notre propre vision, notre acquis. Accompagner, c’est au contraire se conformer à l’attente de l’autre, à son appel plus ou moins avoué. C’est s’ajuster à sa capacité de compréhension et au rythme de progression qui lui est propre. Tout cela se résume à une question de respect. L’accompagnateur peut, bien sûr, suggérer telle attitude plutôt que telle autre à celui qui « part », selon les ouvertures qu’il sent se dessiner ou les demandes qu’il perçoit. En suggérant, on n’impose pas. Ainsi, pour prendre un exemple extrême, on ne demandera pas au mourant de se centrer sur son chakra frontal s’il est fermé à toute notion de ce type… on comprend aisément qu’on ferait naître en lui la confusion plutôt que la sérénité du mental. »
Tiré de « Chronique d’un départ » – Afin de guider ceux qui nous quittent, de Anne Givaudan, Editions S.O.I.S
Par Viviane Turgeon
Anne Givaudan et Antoine Achram, seront au Québec en novembre 2008 afin de donner cours et conférences. Vous pourrez également les rencontrer au Salon du livre de Montréal pour le lancement du nouveau livre d’Anne : « Nos mémoires, des prisons ou des ailes ».
Pour en savoir plus sur Anne Givaudan, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.