La valse lente des tortues
Ils replongeront ici avec délice dans la vie de ces deux sœurs diamétralement opposées, qui essaient de trouver leur place dans la dure réalité d’une société individualiste.
Pas besoin d’avoir lu Les yeux jaunes des crocodiles pour apprécier le dernier roman de Pancol, puisque si l’un est la suite de l’autre il possède également sa vie propre et son histoire à raconter. Dans La valse lente des tortues, on entre plus particulièrement dans la vie de Joséphine, à pas feutrés, avec lenteur mais détermination, à l’instar des tortues… Un charmant roman légèrement parfumé à l’eau de rose où les bons et les mauvais sentiments se côtoient, parfois avec justesse, parfois avec maladresse.
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Joséphine est une femme de 43 ans, encore aux prises avec des sentiments d’adolescente. Trop longtemps sérieuse et studieuse, le moment d’exprimer ses émotions et de vivre est arrivé. Attachante, parfois trop naïve, elle reste une proie facile pour son horrible mère et sa détestable sœur… Tout est compliqué dans son monde, elle qui rêve pourtant d’une vie simple. Grâce à son roman qui fût un succès, Joséphine est devenue riche. Elle se paye un bel appartement à Paris, mais regrette tout de même sa petite maison et sa vie modeste d’«avant la gloire» à Courbevoie.
On y croise toutes sortes de personnages, pas toujours recommandables… Une mystérieuse femme qui plante – contre de l’argent – des aiguilles dans des poupées vaudou, un époux mort qui donne de ses nouvelles, un tueur en série qui rôde dans ce quartier huppé de Paris… Et à travers tout ça, des sentiments qui prennent du temps à atteindre leur but.
Tant d’événements se déroulent en parallèle qu’on perd parfois le fil… Toutefois, une chose est sûre, on ne s’ennuie pas! Presque sept cents pages pour raconter des états d’âme, des anecdotes et des petits drames humains, c’est long. Un roman un peu moins volumineux aurait suffi. Mais Katherine Pancol a de l’imagination, on ne peut le nier.
De beaux sentiments, aussi, dans ce livre où l’on cite d’emblée RomainGary: «C’est horrible de vivre une époque où au mot sentiment, on vous répond sentimentalisme»… et beaucoup d’amour pour ses personnages.