Avez-vous peur d’être abandonné ?
À la base, il faut savoir que si vous croyez être abandonné par une personne du même sexe, ce n’est pas votre blessure d’abandon qui est en cause, mais plutôt celle de rejet, qui n’est pas du tout vécue de la même façon. Si vous souhaitez en apprendre davantage à ce sujet, je vous invite à lire mon livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » qui vous aidera à les différencier.
La blessure d’abandon, bien que présente dès la naissance, est éveillée par le parent du sexe opposé, et ce, à un très jeune âge, soit vers un an. Comme chaque blessure est nourrie par de nombreuses croyances, le fait de travailler sur elles a toujours un effet bénéfique sur les blessures. En ce qui concerne la blessure d’abandon, la croyance la plus forte qui l’accompagne est de croire que les personnes du sexe opposé nous aiment SI elles nous accordent beaucoup d’attention, nous supportent dans tous nos projets et veulent constamment être à nos côtés.
Aussitôt que cette blessure est touchée et nous fait réagir, nous enfilons un masque parce que nous croyons que nous souffrirons moins ainsi. Ce masque, qui accompagne la blessure d’abandon, est appelé le masque du DÉPENDANT. Chaque fois que j’en ferai mention dans le texte qui suit, il se rapportera à une personne qui est dans sa blessure d’abandon et qui réagit.
Le dépendant ne sait donc pas faire la différence entre aimer véritablement et PLAIRE. C’est la raison pour laquelle sa blessure est souvent activée. Il croit que les gens qui l’aiment vont vouloir lui plaire. Lorsque ce n’est pas le cas, il se sent abandonné et met habituellement un masque. De plus, le dépendant s’attire sans cesse des situations dans lesquelles il se sent abandonné. Il doit prendre conscience que sa blessure d’abandon a débuté alors qu’il était tout jeune avec son parent du sexe opposé afin de la guérir.
Cela dit, nous devons tous réapprendre ce qu’est aimer véritablement, c’est-à-dire savoir qu’aimer ne signifie pas plaire, mais plutôt accepter.
Prenons l’exemple d’une petite fille qui a un père très accaparé par son travail. Chaque fois qu’il revient à la maison, il lui dit qu’elle est sa princesse, mais la jeune fille n’est jamais satisfaite. Elle voudrait qu’il passe moins de temps avec sa mère ou à son travail et qu’il lui consacre plus de temps. Il se peut même qu’elle fasse exprès de se faire disputer par sa mère pour que son père prenne sa défense. Elle croit qu’elle se sentira davantage aimée ainsi. S’il ne prend pas sa défense, surtout lorsqu’elle juge que sa mère est injuste dans ses punitions, elle se sentira abandonnée par son père.
Ce genre de réaction continue à l’âge adulte, souvent avec notre partenaire. Pour nous aider à guérir cette blessure, on s’attire des situations où l’on se sent abandonné jusqu’à ce que l’on comprenne que ce n’est pas le cas. Si l’être aimé n’est pas toujours à nos côtés, ça ne signifie pas qu’il ne nous aime pas. Il a tout simplement d’autres besoins et d’autres occupations.
Le dépendant utilise toutes sortes de moyens pour obtenir de l’attention et du support : il pleure, il s’attire des malheurs, il a de la difficulté à prendre des décisions seul. Il est généralement très compétent, mais cache ses talents et ses forces de peur qu’on ne veuille plus l’aider. Seul, peu de choses l’intéressent. Il préfère de loin la présence des autres, mais plus particulièrement l’attention des personnes du sexe opposé. Le dépendant aime bien l’attention qu’il reçoit quand il parle de ses problèmes et il a le don de rendre l’histoire à la fois dramatique et drôle. Il a des talents de comédien.
Tous ces comportements sont des signes d’une réaction à la blessure d’abandon. Au lieu de guérir sa blessure, le dépendant l’aggrave avec cette attitude. Il a grandement besoin d’apprendre à s’aimer lui-même au lieu de rechercher sans cesse l’amour des autres.
Si vous vous reconnaissez dans ces comportements, sachez que vous aimer c’est accepter que vous avez peur d’être abandonné, que vous vous sentez souvent abandonné et que vous avez adopté différents comportements pour vous protéger. Vous aimer, c’est ne pas vous juger pour ce que vous êtes en ce moment. Vous aimer, c’est trouver ce que vous désirez être à la place d’être dépendant et de ressentir un désir grandissant de le devenir.
Apprenez aussi à faire la différence entre plaire et aimer, c’est-à-dire que même si vous aimez quelqu’un énormément, il peut arriver que vous ne puissiez pas ou ne vouliez pas lui plaire à un moment donné. Souvenez-vous que ça ne signifie pas que vous ne l’aimez pas.
Voici plus précisément la différence entre les deux :
- Plaire, c’est faire plaisir à l’autre en lui donnant ou en faisant ce qui lui plaît ou ce qu’il attend de vous.
- Aimer, c’est accepter l’autre personne telle qu’elle EST, mais c’est surtout être capable d’accueillir le fait que l’autre a ses propres préférences, ses forces, ses faiblesses, ses désirs, ses croyances, ses peurs et ses besoins qui sont, la plupart du temps, différents des nôtres. Aimer, c’est ne pas chercher à changer l’autre, ne pas le critiquer ou juger que ses actions sont bonnes ou mauvaises. S’aimer soi-même se fait de la même façon.
Si vous croyez que vous êtes égoïste en ne voulant pas plaire à quelqu’un, dites-vous que c’est parce que vous n’avez pas encore saisi la vraie définition de ce mot. Si vous étiez réellement égoïste, vous voudriez que les autres répondent à vos besoins avant de répondre aux leurs.
En apprenant à aimer véritablement, vous aurez encore plus le goût de plaire et les gens voudront vous plaire davantage. Ça peut vous sembler illogique, mais je vous assure que c’est une réalité.
L’amour de soi est magique !
Lise Bourbeau
Fondatrice de l’école Écoute Ton Corps et auteure de 20 livres. www.ecoutetoncorps.com
Livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même »,
publié par Les Éditions ETC.
Disponible dans la plupart des librairies.