Si on pouvait comprendre
Si on pouvait comprendre
Si on pouvait comprendre
Si on pouvait entendre
Tous les silences qui parlent
Au lieu des bruits qui déparlent
Si on avait compris
Ce qu’on n’a pas dit
Si on pouvait seulement
S’oublier un instant
Très souvent des airs d’arrogance
Sont un camouflage de souffrance
Au lieu d’être marteau de juge
Si on était bateau de déluge
Si on pouvait seulement nuancer
Entre coup de main et coup de pied
Les moutons qui chantent la victoire
Sur le chemin de l’abattoir
Ne sont pas tous des insensés
Mais souvent d’heureux sacrifiés
On a coupé des chaînes pour la liberté
Mais on a aussi coupé des pieds …
Quand on marchait à genoux
Il y a quelques années
C’était par pitié
Aujourd’hui on marche à genoux
Ne pouvant plus se tenir debout …
As-tu déjà vu rencontré toi
Marchand à quatre pattes
Le sourire triomphant d’un
Cul-de-jatte
Si on pouvait entendre
Si on pouvait comprendre
On pourrait enfin
Aujourd’hui s’appeler des
Humains
Nous la légion d’étrangers
D’hier et de demain …
Savoir donner sans espoir
De recevoir
Sans espoir de récompense
Sans espoir de retour …
Pouvoir entendre penser
Les autres
Quand ils sont tombés,
Les relever,
Au lieu de châtier
Se sentant haï et méprisé
Sans haïr à son tour
Ne jamais freiner l’ambition
Des autres
En sachant la guider et la stimuler
Ne pouvant comprendre
Toutes les idées
Les rêves et les pensées des autres
Savoir les respecter et les accepter …
Savoir que la justice
N’est qu’un mot inventé
Et que la vraie est dans l’amour
La compréhension et le pardon
Ne pas confondre égoïsme et orgueil
Avec amitié ou amour …
Savoir qu’on ne peut jamais
Se suffire à soi-même
Qu’on a toujours besoin de quelqu’un
Ou de quelque chose
Savoir qu’on peut causer avec le silence
Dans la solitude profonde et apaisante
Savoir que les plus grandes joies
Comme les bonheurs les plus précieux
Il faut d’abord les souffrir
Avant de les mériter et de les savourer
Savoir reconnaître les monstres
Qui, sournoisement, nous habitent
Sans jamais se laisser apprivoiser
Mais lutter et se défendre …
Savoir qu’on ignore ce qu’est la victoire
Quand on n’a jamais livré de combat
Savoir que l’on peut détruire
Souvent dans l’illusion de construire …
Savoir accepter que certaines vérités
Sont faussées par l’arrogance
Et nourries par l’ignorance
Savoir connaître ses faiblesse
Sans mépriser la force des autres
Savoir accepter les faiblesses des autres
Sans profiter et abuser de ses forces …
Savoir accepter la paix et la liberté
Les espoirs et les rêves des autres
Sans laisser l’envie crier à l’injustice
Savoir souffrir avec ceux qui souffrent
Souffrir pour ceux qui souffrent
Savoir pleurer avec ceux qui pleurent
Pleurer pour partager,
Ecouter et comprendre
Savoir pleurer pour pouvoir consoler …
Savoir oublier son mal et ses blessures
Pour soulager ceux des autres
Savoir donner sans jamais calculer
Son temps, ses larmes et son sang
Tout ça, c’est avoir plus que du cœur
Plus que de la conscience
C’est avoir de l’âme !
Yvan Ducharme