Comment dédramatiser ?
Par exemple, les gens dramatisent souvent quand:
-Une salle de bain est en désordre.
-Un enfant s’approche trop d’une piscine.
-Quelqu’un est en retard pour un rendez-vous.
-Ils voient une souris, une araignée, etc.
-Ils ont pris 5 kilos.
-Un contretemps dérange leurs plans.
Vous pensez peut-être que ces situations ne sont pas vraiment dramatiques comparativement à perdre son emploi, faire faillite, apprendre que son adolescent se drogue, avoir une maladie grave, votre conjoint vous quitte pour quelqu’un de plus jeune, un être cher décède, etc. Comment pouvez-vous affirmer que ces situations sont des drames? Pourquoi dans les mêmes circonstances, certains demeurent très calmes alors que d’autres en font des drames?
Ces réactions dépendent des limites de chacun tant aux niveaux physique, émotionnel et mental.
Voici le portrait type d’une personne qui dramatise facilement:
-Elle est hyper-émotive;
-Son imagination est telle qu’elle perd le contrôle;
-Ses peurs la font paniquer;
-Elle a un grand besoin d’attention.
Il existe une différence entre dramatiser et exagérer. Prenons l’exemple d’un couple en vacances au bord de la mer. Monsieur décide de nager très loin et en le voyant aussi loin, madame commence à imaginer toutes sortes de scènes qui lui font peur. Même si elle sait que son mari est un bon nageur, son imagination est plus forte que sa raison. Si elle est dans tous ses états quand son mari revient parce qu’elle vit des émotions, elle dramatise.
Si elle lui dit seulement: "Avais-tu pensé aux requins avant de t’éloigner ainsi?" et qu’elle ne vit pas d’émotions, c’est seulement de l’exagération.
Quand nous dramatisons, nous craignons de subir les conséquences d’une situation donnée ou d’en être tenus responsables. Pour illustrer ceci, reprenons les exemples du début:
-Une salle de bain en désordre: la mère croit que les enfants profitent d’elle, qu’ils sont indifférents au fait qu’elle a d’autres choses à faire que de toujours nettoyer. Elle ne se sent pas aimée.
-Un enfant qui s’approche trop d’une piscine: le parent a peur d’être traité d’irresponsable si quelque chose arrivait à son enfant.
-Quelqu’un est en retard pour son rendez-vous: avoir peur de perdre l’estime de l’autre, un emploi, avoir peur de se faire juger, etc.
-Voir une souris ou une araignée: peur de se faire envahir. L’animal n’est qu’un rappel de la peur vécue face aux humains.
-Avoir pris cinq kilos: peur de ne plus être désirable et de se retrouver seul.
-Un contretemps qui dérange vos plans: avoir l’impression de ne pas être respecté ou avoir peur de ne pouvoir faire face aux conséquences.
Une personne qui dramatise tient l’autre responsable de son bonheur ou de son malheur. Elle se croit aussi responsable des autres. Sans s’en rendre compte, elle ne pense qu’à elle-même.
Une personne responsable assume les conséquences de ses propres choix et actions et non celles des autres.
En reprenant les exemples plus tragiques du début, voyons ensemble comment une personne responsable réagirait.
-Perdre un emploi: elle ne traite pas son patron d’injuste. Elle accepte plutôt le fait que le hasard n’existe pas. En vérifiant au plus profond d’elle-même, elle s’aperçoit qu’elle n’avait plus rien à apprendre avec ce travail et qu’elle avait un désir secret de passer à autre chose. L’univers s’en est occupé pour elle.
-Faire faillite: elle n’accuse pas le système ou la situation économique. Elle se dit plutôt que cela lui donne l’occasion de vivre de nouvelles expériences en créant du nouveau. Plutôt que de devenir déprimée, elle se renforce grâce à une telle attitude.
-Adolescent qui se drogue: elle n’accuse pas son enfant et ne s’accuse pas en tant que parent en se sentant coupable de la décision de l’adolescent. Elle sait que cette décision appartient à l’adolescent et que ce dernier aura à en assumer les conséquences tôt ou tard. Elle partage avec lui comment elle se sent dans cette situation et lui dit qu’elle n’a aucune intention d’en subir les conséquences pour lui. Par contre, elle lui offre de l’aider dans la mesure du possible selon ses limites et ses capacités.
-Maladie grave: plutôt que de paniquer, elle utilise sa maladie pour tenter de reconnaître l’attitude intérieure qui a déclenché cette maladie. Elle est ensuite reconnaissante pour ce que cette maladie lui a permis de conscientiser.
-Conjoint qui quitte l’autre: plutôt que d’accuser le conjoint, elle prend contact avec sa peur d’être abandonnée. Elle réalise qu’elle s’est elle-même créé cette peur et elle l’assume afin d’être moins dépendante de quelqu’un d’autre pour son bonheur.
-Un être cher qui meurt: elle ne voit aucune injustice et ne se sent pas abandonnée. Elle accepte sa décision de retourner dans le monde de l’âme. Elle respecte le choix de l’autre même si elle s’ennuie de sa présence physique.
Être ainsi responsable aide à demeurer centré. Toute personne centrée sait qu’il y a toujours une solution à tout et en étant plus calme, plus observatrice des événements, elle prend nécessairement les bonnes décisions.
La personne qui perd le contrôle et dramatise est décentrée et se crée nécessairement des problèmes. Elle en vient même à avoir plusieurs malaises et maladies tels des problèmes nerveux, des maux de tête, des indigestions, des problèmes d’intestin, de foie et de pancréas. C’est surtout le système digestif qui est le plus affecté.
Plus une personne dramatise et plus elle devient victime. Plus elle est victime, plus elle s’attire des maladies graves, surtout des maladies rares. Pourquoi? Parce que la victime obtient beaucoup d’attention avec des événements ou maladies tragiques.
Elle finit par croire que sans ces drames, elle n’aura plus d’attention.
Heureusement que rien dans notre monde matériel n’est permanent. Tout est temporaire. Seul celui qui croit qu’une situation désagréable est permanente la recrée sans cesse avec son pouvoir créateur, se donnant ainsi raison.
Dans la vie, nous avons tous le choix entre:
-L’amour inconditionnel et l’amour conditionnel (Je t’aime si…);
-L’amour et la peur;
-La foi ou la peur;
-Lâcher prise ou vouloir contrôler.
Ces choix nous permettent d’accéder ou non au bonheur, à l’harmonie ou à une vie misérable.
Pour terminer, voici en résumé ce que je suggère aux personnes qui sont portées à dramatiser facilement et qui veulent changer cette attitude.
1. En devenir conscient en vérifiant auprès de vos proches si nécessaire.
2. Se donner le droit d’être ainsi pour le moment en reconnaissant les peurs vécues.
3. Avoir de la compassion pour soi et pour les autres en se plaçant dans la peau de l’autre.
4. S’excuser auprès de la personne que vous avez accusée tout en voyant la partie de vous qui a peur.
5. Apprendre à en rire et à lâcher prise. Reconnaître que vouloir tout contrôler vous demande beaucoup plus d’efforts que de lâcher prise.
6. Se souvenir que plus vous dramatisez, plus vous vivez d’émotions. Vous malmenez votre système et vous vous créez des maladies.
7. Se poser les questions suivantes: "Cette situation est-elle si tragique? Si je mourais dans quelques instants, serait-ce aussi important? Comment puis-je grandir en tant qu’être humain à travers cette expérience?"
Vous vous rendrez vite compte que le fait de dédramatiser vous aidera à être beaucoup plus maître de votre vie ce qui vous aidera à créer ce que vous voulez vraiment.
Lise Bourbeau
www.ecoutetoncorps.com