L’appel de l’aventure!
De sauter en bungee, en parachute, sacrée peur de l’avion, d’être sauvage, déchaînée , laide, de marcher à quatre pattes, de crier, de pleurer, peur d’être mièvre, lâche, marshmallow, ou d’être dure, méchante, cynique, peur de disparaître, de perdre le contrôle, de devenir folle.
Soudain on les voit: mille petites cordes si minuscules qu’elles sont invisibles à l’œil nu; elles nous enchaînent, réduisent subtilement tous nos mouvements ou nous immobilisent au sol comme les petits Lilliputiens avaient enchaîné Gulliver. Je les nomme miennes, mais je les sais vôtres aussi. La société entière est dirigée par ces peurs.
Cependant, un jour vous en avez marre! Assez c’est assez! Le serpent doit muer, c’est inévitable, sinon c’est l’asphyxie!
« Maître, est-ce que l’existence va vraiment me protéger si je me permets de lâcher prise?
-Il y a juste une chose que je peux vous dire. Tous ceux qui ont essayé ont trouvé qu’ils étaient protégés. Mais, en disant cela, je ne parle pas à votre peur…Je vous encourage simplement à l’aventure, c’est tout. La protection que vous demandez ne peut vous être donnée par l’univers. Parce que la protection que vous demandez est la mort. Seul un corps mort est absolument protégé. Vivre est hasardeux. Vivez dangereusement parce que c’est la seule façon de vivre. Il n’y en a pas d’autre. Suivez la nature, suivez votre nature intérieure. » (Osho- The book of books.)
On peut refuser l’appel. Mettre la télé et la radio plus fort, s’accrocher au familier. Cela veut dire alors qu’on accepte de vivre plus petitement que ce que pour quoi on est né. C’est sans merci. J’en ai vu devenir durs comme des pierres dehors, alors qu’en-dedans, ils étaient un sac de larmes.
Un jour ou l’autre donc l’héroïne (le héros) devra entrer dans une forêt où il n’y a plus de chemin. Plusieurs d’entre nous arrivent à cette étape héroïque où le chemin n’est plus tracé d’avance. Les territoires psychiques, ici, sont sauvages, et c’est en marchant qu’on crée son propre chemin. Peur versus Lâcher-prise. Sécurité versus Aventure. Je vais dans un pôle, je vais dans l’autre, parfois durant un moment de silence infini je me tiens à l’extrême centre. Durant les fins de mois, les transitions, les coups durs, ou certains soirs où la mort rôde, la société pèse de tout son poids avec pouvoir et sécurité. Mais une petite voix intérieure tenace continue malgré tout à gazouiller Amour et Aventure. L’entends-tu? Follow your blissss, blissssss, blissssss! La suivras-tu? Attention, il y a une attrape ici! Follow your bliss n’a rien d’un perpétuel party. Si vous suivez l’appel de la jungle, fini la sécurité. Bien comprise, la célébration est –manque de pot- une ascèse. Cela demande du courage, parce que toute la structure sociale, l’Église, l’École, le Gouvernement, ceux qui vous veulent du bien, tous les messages subliminaux, vous invitent à prendre l’autoroute! Certains d’entre nous meurent probablement autour de trente ans avec la fin du romantisme adolescent. D’autres, autour de la cinquantaine, quand l’âge rend prudent et que les questions métaphysiques ouvrent sur des gouffres qu’on n’ose plus franchir. Et j’imagine que nombreux sont ceux qui ne naissent jamais, sinon à l’exact moment où la mort les frappe:
« Quoi j’étais vivant?
-Trop tard Vieux! C’est fait! »
***
Certains propos, plus symboliques, n’appartiennent pas à la place du marché et demandent un changement de registre. Si vous essayez de les décoder en vendant vos tomates, ils vous apparaîtrons un peu vaporeux. Je crois qu’il en est ainsi de ces mots. Il faut être tout seul chez soi dans son lit peut-être, toutes lumières éteintes, ou siroter son thé en regardant le feu, encore ici tout seul, ne rien faire surtout, perdre du temps, n’avoir pas de plan qui se bâtit interminablement dans votre tête et occupe tout l’espace, pour entendre parmi les mille bruits le chant étrange et singulier de l’âme qui vous invite au voyage.
***
« En tous cas je t’aurai avertie! Cette aventure est folle et dangereuse! dit le mental, éternel allié de la société.
– De toutes façons tu le sais très bien, je suis déjà folle! » dit l’âme légère et grave tout à la fois.
Et elle s’enfonce en chantant – la voix lui tremble un peu quand même – dans la sombre forêt.
Ce texte est extrait du livre de Paule Lebrun La Déesse et la panthère, Chroniques d’Extrême-Occident, Ed. du Roseau 1998.
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