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« 300 religions, un Dieu »

Je feuilletais récemment un livre de photographies de Simhananda intitulé « Buddhas, Bodhisattvas, Khadromas and the Way of Pilgrim », qui vient de paraître aux éditions Orange Palm Publications, lorsque je suis tombé sur cette réflexion. « La Grandeur de son Unicité. Son nom est en effet Multiple, si multiple, qu’une multitude et une multiplicité de formes, de religions et de messies divers… ne suffisent point à contenir la Grandeur de Son Unicité. » Dadi Darshan Dharma.

Nous aurions avantage à approfondir et à mettre en pratique de telles réflexions, à une époque où chacun tire la couverture de son côté et ne cherche qu’à faire valoir son point de vue comme étant celui que tous les autres devraient adopter. Je me suis permis de faire quelques recherches dans Internet sur les grandes traditions spirituelles : chrétienne, hindoue, bouddhiste et islamiste. Les références ont été indiquées à la fin pour ceux qui désirent plus d’information sur le sujet. Quels sont les dogmes qu’ils véhiculent ? Est-il vrai que mon Dieu est plus grand que le tien ? Quelle a été la nature véritable du message transmis par les grands prophètes de ces religions ? 

Lorsque les conditions [de vie] et les affaires humaines atteignent un point critique alors que l’humanité s’enfonce à des niveaux les plus bas, alors le Seigneur revient. Toutes les Écritures reconnaissent ce fait. Lorsque le Seigneur revient, dans toutes les Écritures il est dit qu’Il ramène un nouvel Âge d’Or. Plusieurs traditions attendent un messie : pour les chrétiens c’est le Christ, pour les bouddhistes c’est Maitreya Bouddha, pour les hindous c’est l’Avatar Kalki, pour les islamistes c’est l’Iman Mahdi, pour les bouddhistes japonais c’est le Mirokou Bosatsu, qui signifie en sanscrit Maitreya le Bodhisattva. Le Mahdi, attendu par les musulmans, est le futur Khalife bien guidé qui rétablira l’unité des musulmans. La prophétie dit : « Je vous annonce l’arrivée du Mahdi ; il sera envoyé alors que des divergences opposeront les hommes et que les tremblements de terre se multiplieront ; il emplira la terre de justice et d’équité après qu’elle ait été emplie d’injustice et de tyrannie, l’habitant du ciel comme l’habitant de la terre en sera satisfait ; il partagera l’argent comme il se doit. » 

Parcourons brièvement les quatre grandes traditions spirituelles que sont le christianisme, comptant environ 2,2 milliards de fidèles, l’islam avec 1,35 milliard, l’hindouisme, avec plus de 900 millions de fidèles et le bouddhisme, avec un nombre de pratiquants oscillant entre 230 et 500 millions, généralement autour de 350 millions. On arrive à un total d’environ 5 milliards de personnes sur une population mondiale de 6 626 800 029 personnes, ce jeudi 5 juillet 2007 à 13 h 17 min et 58 s. Ils sont précis sur Internet ! Cela en fait du monde.

Hindouisme

L’hindouisme est la plus vieille des principales religions du monde. Son origine remonte à la civilisation de l’Indus qui naquit vers 2 500 av. J.-C. À l’inverse des autres religions principales, l’hindouisme n’a pas été fondé par un prophète. L’hindouisme, ou plus exactement le Sanâtana Dharma, est davantage une façon de vivre et de penser qu’une religion organisée. Certains décomposent la tradition en quatre concepts fondamentaux et solidaires. Ce sont : le karma, la mâyâ, le nirvâna et le yoga. 

– 1er la loi de la causalité universelle, qui solidarise l’homme avec le Cosmos et le condamne à transmigrer indéfiniment, c’est la loi du karma ;

– 2e le processus mystérieux qui engendre et soutient le Cosmos, et, ce faisant, rend possible « l’éternel retour » des existences : c’est la mâyâ, l’illusion cosmique, supportée et, pire encore, valorisée par l’homme aussi longtemps qu’il est aveuglé par l’ignorance et la confusion liées à l’attachement et au désir ;

– 3e la réalité absolue « située » au-delà de l’illusion tissée par le karma ; l’Être pur, l’Absolu, de quelque nom qu’on le désigne : le Soi (âtman), Brahman, l’inconditionné, le transcendant, l’immortel, l’indestructible, le nirvâna, etc. ;

– 4e enfin, les moyens favorisant la révélation de l’Être, les techniques adéquates pour réaliser la délivrance ; cette somme des moyens s’appelle à proprement parler yoga. Le yoga signifie union et est généralement interprété comme l’union avec l’Absolu ou l’intégration du corps, de la psyché et de l’esprit. Ses buts sont la délivrance du cycle des réincarnations.

Le meilleur mot dans l’hindouisme pour représenter le concept de Dieu est Ishvara (en sanscrit, le Seigneur Suprême). Pour les hindous, Ishvara est plein de qualités favorables et innombrables. Il est omniscient, tout-puissant, perfectionné, juste, clément, glorieux, mystérieux, et pourtant plein d’amour. Il est le Créateur, le Dirigeant et le Destructeur de cet univers. Quelques-uns croient qu’il est infini et incorporel.

La syllabe sacrée « AUM » représente les trois divinités les plus importantes du panthéon hindou, ce qui correspond à Brama, à Vishnou et à Shiva. Un parallèle entre ces trois divinités et la trinité chrétienne peut être établi ; en effet, en Inde aussi on représente la divinité comme triple et on appelle ce principe la « Trimurti ». Dans l’hindouisme, Brahma, Vishnu et Shiva sont trois aspects du divin, tout comme l’onde et le photon sont deux aspects de la lumière. Brahma désigne symboliquement le créateur, Vishnu représente le conservateur et Shiva, le destructeur dans le cycle de l’existence. Il est important de noter que la perception contemporaine de l’hindouisme dépeint une religion monothéiste inclusive dont les différentes divinités ne sont que les formes différentes d’un Dieu simple. Cette philosophie de l’unité divine est devenue très importante dans la littérature sacrée. Le mantra « Tat Tvam Asi », « Tu es Cela », célèbre cette unité de la création avec son créateur, qu’il soit personnel ou impersonnel.

En Occident, la reconnaissance du yoga auprès du plus large public se cantonne aux bienfaits des postures, de la respiration et de la détente. Sa philosophie est bien souvent délaissée, car très rapidement elle invite à une remise en cause des habitudes et des croyances où parade un ego redondant, fier de sa pratique posturale et autres prouesses. Quand le voile s’entrebâille sur l’amour propre et la souffrance – frustration causée par l’ego, cette philosophie, qui pourrait éradiquer le stress, est bien souvent jugée dérangeante, et sa pratique n’est pas poursuivie et est mise de côté.

Bouddhisme

Le bouddhisme est l’un des grands systèmes orientaux de pensée et d’action, né en Inde au VIe siècle av. J.-C. L’éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre vérités. Il s’agit de se réveiller du cauchemar à répétition des renaissances successives et de faire jaillir la vérité. Pour les adeptes du Mahāyāna, en revanche, l’éveil a plus à voir avec la sagesse et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha. La vacuité est proche du concept d’anatta : le monde est vide de soi. Il existe une attention portée à la vacuité ainsi qu’une méditation vipassanā, contemplation de cette vacuité.

Les trois caractéristiques de l’existence

« Tout phénomène conditionné est insatisfaisant, tout phénomène conditionné est éphémère et toute chose est sans soi. »  

– Le non-soi ou encore impersonnalité : de l’atome à l’univers – en passant par les êtres humains et leurs états d’esprit – il n’y a rien qui ait une existence indépendante et réelle par lui-même.
– L’impermanence : tout est constamment changeant, tout est flux, rien n’est figé une fois pour toutes. « Rien n’est constant si ce n’est le changement. »
– L’insatisfaction ou souffrance : ce n’est pas que la souffrance physique ; du fait de l’impermanence des choses, rien ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.

Ces trois caractéristiques de l’existence conditionnée sont universelles, et connues une fois développée la vision directe de la réalité. Pour ce faire, il faut suivre un entraînement au développement de notre vigilance.

L’être humain n’est donc pas une chose en soi, une entité indestructible contenant une étincelle divine (malgré l’illusion qu’il en a), mais la composition impermanente des cinq agrégats que sont la forme (ou corporéité), les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. Ces agrégats sont impermanents, car soumis eux aussi à la « coproduction conditionnée » selon laquelle tout procède d’un ensemble de causes et de conséquences. Pour les bouddhistes, le « moi » n’est donc que vacuité.

Les trois racines du mal ou « trois poisons »

Les trois poisons de l’esprit peuvent être dénommés ainsi : avidité, colère, ignorance. Ils créent un voile qui empêche l’esprit de percevoir clairement la réalité. Le Bouddha estimait que les causes de la souffrance humaine proviennent de l’incapacité de l’homme à percevoir correctement la réalité. Cette ignorance (qui, aussi curieux que cela puisse paraître, est une émotion, un facteur mental perturbateur) et les illusions qu’elle provoque conduisent à l’avidité des hommes, au désir de posséder davantage que les autres, à l’attachement et à la haine éprouvée pour des personnes ou pour des choses. Sa philosophie est telle que la souffrance naît du désir ou de l’envie. En les supprimant tous deux, le Bouddha a réussi à atteindre le nirvāna. L’envie engendre le désir. Le désir, si non perçu, engendre la tristesse, la frustration et la colère.

Christianisme

Le christianisme est une religion monothéiste qui a émergé du judaïsme, à partir de la figure de Jésus de Nazareth et des premiers apôtres, au Ier siècle, à l’issue de la prédication de Jean-Baptiste. Le nom « christianisme » provient de l’assimilation de Jésus, connu à l’époque sous le nom de Jeshua, à la figure du Messie, en grec Khristos, soit le Christ. Le Christ est le Messie annoncé par la Bible juive. Jésus est considéré comme vrai Dieu et vrai homme par la plupart des chrétiens. Son message est universel : aime ton prochain comme toi-même.

Cette religion croit à un Dieu unique et transcendant, Yahvé, et propose un message universaliste qui s’adresse à tous les hommes. Dieu est à la fois Père (le Créateur), Fils (la Parole qui sauve) et Esprit (Saint-Esprit) : la trinité.

Le Christ est le véritable fondement de la foi. Sa mort sauve l’humanité du péché. Il endura sa Passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour et monta au Ciel. Il reviendra pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. Par lui, Dieu a révélé aux hommes les vérités et les mystères que leur raison n’aurait pu appréhender.

La religion chrétienne apporte le salut par la grâce. Dieu a envoyé son Fils sur la terre et, en acceptant sa mort, il a réconcilié avec lui les hommes envahis par le péché ou rongés par le Mal. Il annonce une vie nouvelle : amour du prochain, y compris des ennemis, recherche de la vérité, résurrection, immortalité de l’âme.

Islam

L’islam est fondé sur l’enseignement de Mahomet. Islam veut littéralement dire : « soumission à la volonté de Dieu ». Le message de l’islam est simple : « Il n’existe qu’un seul Dieu, Allah, et Mahomet est son prophète ». Le soufisme peut être considéré comme l’aspect ésotérique de l’islam, ayant, sur certains points, des similitudes avec les religions de l’Inde, là où il est d’ailleurs le plus pratiqué.

La doctrine soufie est assez hermétique dans sa formulation. Fondamentalement, le soufisme contient le concept d’union avec Dieu, alors que l’islam orthodoxe place le fidèle dans la séparation avec Dieu. En cela, il rejoint les philosophies religieuses les plus avancées de la planète. La doctrine de l’Un et l’Unique exprime qu’il n’y a pas de différence entre celui qui aime Dieu et Dieu. L’Esprit universel est à la fois créé et incréé, car non dissocié de Dieu.

La présence divine est à la fois unique et multiple, car étant intérieure et extérieure (le domaine des âmes et celui des corps).

Le Renouvellement de la Création à chaque souffle exprime que la continuité de l’existence humaine n’est qu’une illusion, l’homme étant en perpétuel renouvellement d’un instant à l’autre. La doctrine de « l’Unité de l’Être » signifie que tout ce que l’œil voit et le mental enregistre n’est qu’illusion. (De nombreux sages hindouistes ont enseigné cela, et depuis fort longtemps.) 

La doctrine soufie semble avoir influencé l’œuvre des grands initiés espagnols que furent sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix.

Le but de la technique soufie de la contemplation est la Connaissance, qui permet au méditant d’atteindre Dieu : « Qui se connaît soi-même connaît son Seigneur ». La discipline de vie est une caractéristique du soufisme ; le détachement du monde matériel également. Le soufisme propose un chemin initiatique, sous la conduite d’un maître. La méditation tient une large part dans la pratique soufie, ainsi que la contemplation, la prière collective et le samâ ou « concert spirituel du ciel » réunissant le chant, la musique et la danse.

Dans un prochain article, je vous entretiendrai des principales figures de ces grandes traditions spirituelles. La spiritualité procède d’un appel puissant en chaque être humain. Qu’il soit chrétien, hindou, bouddhiste ou musulman, chaque individu aspire à transcender sa nature d’apparence afin de contacter sa nature primordiale. En ceci, tous se sentent concernés et poussés par une main invisible qui les force à dépasser toujours plus les limites de leur petite existence quotidienne pour entrer dans le monde grandiose de leur âme et de leur divinité. Même dans une analyse aussi succincte, on peut dégager un même message universel qui s’adresse à toute l’humanité.

En terminant, citons le grand avatar hindou Saï Baba : « Il n’y a qu’une religion, celle de l’amour ; une seule caste, celle de l’humanité ; un seul langage, celui du cœur ; un seul Dieu, omniprésent », ainsi que le maître occidental Etbonan Karta : « Allez à Dieu par n’importe quel chemin, mais allez-y ».

En juin 2006 s’est tenu à Montréal, pour la première fois, un festival regroupant plusieurs traditions spirituelles. Passée à peu près inaperçue, en raison de la pluie, cette journée avait été magique aux dires de tous ceux qui y avaient participé, chacun se promettant d’y revenir l’an prochain. Tous ont eu l’occasion de vivre de beaux moments d’harmonie et de partage tout au long de la journée.

Cette année, et pour une deuxième année consécutive, cet événement aura lieu le dimanche 29 juillet au Parc Maisonneuve, situé au 4601 de la rue Sherbrooke Est, Montréal, à partir de 13 h 30 jusqu’à la brunante. Soufis, chrétiens et bouddhistes seront de la partie. C’est un rendez-vous à ne pas manquer. Je vous y invite, j’y serai, et j’espère vous y rencontrer.

Passez une agréable semaine et profitez de l’été et des vacances.

Vous pouvez consulter notre site Internet pour plus d’information : www.fondationpjy.ca
ou contacter le Centre P.J.Y.
au 514 255-0109.

Références :
http://www.populationmondiale.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hindouisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Islamisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christianisme
http://www.obseques-liberte.com/rites-funeraires-religion/christianisme

Réginald Gamache
Fondation P.J.Y.

Pour en savoir plus sur la Fondation Poorna-Jnana Yoga, nous vous invitons à visiter leur fiche sur Alchymed.

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