300 Religions, une Humanité, et un Dieu «rieur»
L’image du Bouddha s’est répandue de l’Inde jusqu’en Chine. Cette représentation de Bouddha, appelée ici Bouddha rieur, émergea de la Chine au 10e siècle. Elle est différente des autres et démontre un réel bonheur de vivre. Son rire, son attitude décontractée exprime la sérénité et la joie de celui qui a trouvé Bouddha en soi. Selon les Chinois, le Pu-tai avait un large ventre bedonnant, tout comme le saint hindou Nityananda. Cette particularité est tout à fait singulière. On l’appelle le chaudron… dans lequel on y fait bouillir et cuire toutes les expériences de la vie qui ont besoin d’être transformées. L’énergie de la kundalini s’accumule directement à cet endroit, prête à être transmise à toute personne dans le besoin.
En Chine, il est dit que le Bouddha absorbe tout, comme l’enseignaient Lao Tzu et Chuang Tzu. Lao Tzu avait un sens de l’humour incroyable. Il suffit de lire à son sujet pour s’en rendre compte. Également, dans le bouddhisme zen, les stages de l’illumination sont représentés par dix tableaux. Le Bouddha Pu-tai est associé avec le dernier des dix tableaux de dressage du bœuf. Il montre un maître illuminé qui entre dans la ville afin de donner aux gens la bénédiction de l’illumination. Le stage 6, qui s’appelle l’accompagnement du bœuf à la maison, est celui d’un homme assis sur un bœuf, mais dans la mauvaise direction. Ce n’était pas commun à cette époque, car on voyageait à cheval, mais voyager sur un bœuf et, en plus, assis à l’envers démontrait un réel sens de l’humour et la maîtrise de la technique d’enseignement par le rire.
Il est possible de transmettre une certaine énergie par le rire qui, autrement, ne pourrait se faire. L’humour peut se frayer un chemin là où une attitude trop sérieuse agit comme un frein, bloquant la libre circulation de l’énergie. Beaucoup de mouvements religieux ne comprennent pas ce fait. Une des significations du gros ventre de Pu-Tai est de démontrer que la vie peut être vécue avec plaisir. Il est vraiment possible de vivre de la joie en dedans de nous, de ressentir une paix intérieure. Tout ceci est possible. Il suffit de faire un travail sincère sur soi, d’arriver à certaines acceptations et réalisations.
Dans toutes les religions, il y a des misérables qui prient pour les morts et les affligés. Selon Shakespeare, la vie est une pièce de théâtre. Il est possible de réaliser que le sens de l’humour a pour effet d’alléger et de résoudre les situations beaucoup plus rapidement. Notre attitude trop sérieuse nous mettra plutôt dans le pétrin. Nous devons réaliser que tout nous arrive par notre propre faute. Que nous soyons de Krishna ou de Bouddha, de Christ ou de Mahomet, même si nous sommes remplis de préjugés, la vérité peut être trouvée n’importe où, partout. Pu-tai nous invite à la chercher. Son gros ventre est rempli d’énergie. C’est un rieur. Rire est important. L’oubli de soi est total quand on rit avec un rire profond qui vient du ventre. Tout est oublié. L’ego s’efface.
Shakespeare a dit : être ou ne pas être. S’oublier est une activité subtile. Quand on est, on est présent. Si nous réussissons à oublier qui nous sommes, alors nous ouvrons la porte à la possibilité d’une synthèse spirituelle supérieure. C’est atteindre l’attitude inclusive dans laquelle toutes les religions se retrouvent réunies. Dans un tel état, rien ni personne n’est exclu. Aucun doute ne subsiste à l’effet que l’homme soit un, son frère, sa sœur, et ceci, dans toutes les religions. Nous ne sommes pas de telle ou de telle religion. Nous faisons tous partie de la grande famille humaine. La sagesse alors qui bouillonne en dedans est une sagesse qui arbore un petit sourire. Tout dans la vie a un petit côté comique. Tout a une scène, une plateforme pour s’exprimer.
L’homme mondain se sent puissant de par son argent qui lui procure un statut social et du prestige. L’homme spirituel se sent puissant du fait d’être rempli de vertus et de sainteté. Le pouvoir spirituel est-il supérieur au pouvoir mondain ? Illustrons ceci avec cet exemple. Ramakrishna, un maître hindou, était en contemplation près du Gange et s’adressa à un homme spirituel assis près de lui : « J’ai entendu dire que tu étais un grand saint. Peux-tu marcher sur l’eau avec moi ? ». Il répondit : « Je peux faire cela. Cela m’a pris dix-huit ans de discipline, de souffrances et de contemplation pour y arriver. J’ai beaucoup souffert. » Ramakrishna dit : « Et alors ! Tu as gaspillé dix-huit ans de ta vie pour marcher sur l’eau. Je peux prendre un passeur et, pour quelques roupies, il peut m’amener sur l’autre rive. Moi, je suis ordinaire, mais toi, tu es un idiot. Tu as gâché dix-huit années de ta vie pour marcher sur l’eau. »
Tous les grands saints sont humbles et très ordinaires. Ils ne se prennent pas pour quelqu’un d’autre. Par exemple, Bouddha traversait un village. Nombreux étaient ceux qui voulaient le tuer. Il a été insulté et invectivé; on a beaucoup abusé verbalement de lui. Mais Bouddha n’a pas réagi à la colère par la colère, il a simplement dit : « Je vous écoute. Je ne peux m’attarder, car un autre village m’attend. Nous pourrons continuer à discuter à mon retour. » Ils répondirent : « On ne discute pas, on t’insulte. » Bouddha dit : « Vous avez le libre arbitre de m’insulter, mais j’ai aussi le libre arbitre de ne pas vous écouter. »
La littérature spirituelle est remplie de réflexions de ce genre nous invitant à progresser de réalisations en réalisations à partir de situations de la vie quotidienne, afin de nous aider à retrouver notre nature primordiale qui, au fil du temps, a été recouverte de la poussière de la terre qui obstrue notre vraie Lumière intérieure. La clarté du soleil brille toujours, malgré les nuages qui nous obstruent la vue. Il ne faut jamais oublier cela.
Je voudrais vous inviter à une rencontre de troisième type, le dimanche 26 juillet 2009, au parc Maisonneuve à Montréal. Je spécifie une rencontre de troisième type, car il est fort possible que la magie soit au rendez-vous comme les années passées. Venez découvrir cette magie toute en douceur et participer au partage spirituel donné tout au long de la journée au parc Maisonneuve, un bel endroit rempli d’enchantement.
Cet événement, qui s’intitule « 300 Religions, une Humanité, un Dieu », est organisé par la Fondation Poorna-Jnana Yoga inc., pour la quatrième année consécutive. Plusieurs mouvements spirituels de toute allégeance s’y retrouvent chaque année pour partager leur passion et leur mode de vie simple. Il y aura des mini-conférences, de la danse, des chants, de la méditation, des démonstrations de tir à l’arc. Vous rencontrerez également des derviches-tourneurs, des soufis, des hindous, des chrétiens, des musulmans, des indiens Abénakis. On y prendra le repas du soir en famille, préparé avec le savoir-faire des soufis Nakshbandis et offert gracieusement à tous et chacun. Il y aura également des activités organisées pour les enfants. Bref, une rencontre en famille, où frères et sœurs se retrouvent après une longue absence.
Voici les coordonnées de cette activité. Au plaisir de vous y rencontrer.
Apportez chaises, coussins et parasols.
Le dimanche 26 juillet de 10 h à la brunante
Entrée : Gratuite
Lieu : Parc Maisonneuve, Montréal
4601, rue Sherbrooke Est, Montréal
Pour Information : Centre PJY de Montréal
Téléphone : 514 255-0109
Courriel : [email protected]
Site Internet : www.fondationpjy.ca
Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter leur fiche sur Alchymed.