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La Liberté d’Etre

Annie Marquier parcourt depuis de nombreuses années le chemin qui mène à soi-même. Son expérience et sa formation en développement personnel et transpersonnel lui permettent de partager avec le plus grand nombre une synthèse unique sur l’aspiration de l’homme à Etre véritablement. Depuis des millénaires, l’être humain cherche à se connaître lui-même et à connaître les autres, à maîtriser son environnement afin de mieux diriger sa propre existence. Les grandes traditions spirituelles et philosophiques, et plus récemment les recherches psychologiques et scientifiques, essaient de répondre à cet appel.

Ainsi, au fur et à mesure de leurs découvertes, des réponses sont proposées, examinées, testées par l’expérience, rejetées, améliorées, ou élargies selon les cas. Nous sommes loin des vérités ultimes mais, pas à pas, l’humanité avance vers une connaissance, et donc vers une maîtrise, de plus en plus élaborée autant du monde matériel, avec la science physique, que du monde intérieur, domaine de la psyché humaine.

Poussé par cette recherche, l’être humain s’active constamment. Il assure sa survie, bien sûr, mais il fait plus que cela. Il réfléchit, il se bat, détruit, construit, blesse et guérit, il prend et donne, il aime et hait, il rêve, chante, rit et pleure… En fait, il cherche. Il cherche un art de vivre, le bonheur, la façon idéale d’habiter le monde. Mais ces termes traduisent des réalités très différentes selon les cas, et les moyens pour les obtenir sont encore plus variés.

En fait, cette activité incessante n’est que l’expression d’une aspiration profonde qui, si elle pouvait être clarifiée dans ses buts et les moyens d’y répondre, apporterait des possibilités d’épanouissement tells que la vie elle-même, tant au niveau personnel que collectif, prendrait une toute autre signification.
Cet appel intérieur peut prendre différentes formes, allant du simple effort pour assurer la survie physique jusqu’à la quête spirituelle la plus élaborée, en passant par l’attitude ordinaire de recherche du plaisir et de satisfaction des désirs. Devant la complexité et les difficultés de la vie actuelle et face à l’échec  de la philosophie matérialiste pour créer un réel bien-être, de plus en plus de personnes se tournent vers la recherche intérieure. Elles sont en quête de réponses aux questions fondamentales que tout être humain, tôt ou tard, est amené à se poser sous une forme ou une autre : Qui suis-je ? Où allons-nous ? Que faisons-nous sur cette planète ? où est l’essentiel ? A quoi sert ma vie ? Selon les philosophies, les réponses diffèrent, ais elles ne diffèrent que parce qu’elles sont partielles. En réalité, elles peuvent devenir cohérentes entre elles si l’on est disposé à les percevoir dans une perspective assez large.

Depuis des millénaires, l’humanité a reçu des enseignements spirituels de grande valeur. Pourtant, ils semblent parfois contradictoires. Certains nous disent que l’on est le résultat d’une longue évolution spirituelle, mais ces affirmations restent souvent obscures ou déformées par une interprétation limitée des enseignements originaux. Les doctrines du nouvel âge affirment que l’on est divin, mais notre comportement pratique quotidien ne le confirme pas vraiment… D’autres semblent nous dire que ce monde est illusion et qu’il faut en sortir au plus vite, mais pourquoi sommes-nous ici ? Quand à l’approche « morale » conventionnelle ou aux religions traditionnelles, elles nous demandent d’être meilleurs en nous faisant souvent sentir plus ou moins coupables de ne pas être déjà des anges, mais comment y arriver ?
La philosophie matérialiste nous dit que l’on est uniquement un être de chair et d’os et que, lorsque notre corps disparaîtra, nous n’existerons plus. Cela n’est pas très encourageant et sonne faux pour un nombre grandissant de personnes maintenant. Psychologie conventionnelle, coincée entre les deux courants (spirituel et matérialiste), cherche et ne donne pour l’instant que des réponses et des moyens plutôt limités pour travailler sur la conscience humaine, moyens qui se situent plus au niveau d’un essai d’adaptation au monde ordinaire qu’au niveau de la réalisation profonde de l’Etre intérieur. Comment concilier tout cela ?
Car cette recherche, ce désir de savoir, sont toujours là. L’être humain a soif de liberté, de sagesse et de bonheur, ais il ne sait pas comment trouver cela. Il est comme une personne affamée au milieu d’un champ de pommiers chargés de fruits et qui cherche désespérément sa nourriture en grattant l’écorce de l’arbre. La faim est réelle, les pommes sont là, disponibles en permanence, mais la conscience et la perspective manquent. On croit qu’en cherchant de meilleures méthodes pour creuser le tronc, on va finir par trouver les pommes. On ne s’aperçoit pas que ce qui est à faire, c’est changer de perspective, laisser les vieilles habitudes, laisser la pseudo-sécurité que donne le contact avec le tronc de l’arbre et le sol, cesser d’avoir peur et oser grimper dans l’arbre. Car la vraie nourriture dont on a besoin est là. Et peut-être même qu’une fois dans l’arbre, un oiseau magnifique nous emportera sur ses ailes pour nous faire découvrir des espaces encore plus vastes et plus beaux que le seul pommier. Tout peut arriver lorsque l’on n’a plus peur et qu’on lâche prise. C’est facile à dire, mais comment faire ? Comment lâcher prise ? Comment se débarrasser de millénaires de conditionnements et de peurs pour retrouver sa liberté ? Et puis, comment se fait-il que nous soyons dans cette situation ? Comment se fait-il qu’il puisse y avoir tant de beauté à l’intérieur de l’être humain et aussi tant de souffrance ?

Tous les enseignements spirituels,  même les enseignements moraux les plus simples, y compris ceux du « nouvel âge », nous disent : Soyez ouverts, vrais, simples et joyeux, n’ayez plus peur, aimez, lâchez prise, soyez libres, « vivez dans la lumière »… On sait tout cela, et on veut bien. Mais il ne suffit pas de le savoir et de le désirer pour le vivre. Pour beaucoup, le problème n’est plus là. Il est de savoir comment, concrètement et naturellement, arriver à se comporter de cette façon.
Si  nous conduisons notre auto et que nous dérapons pour nous retrouver dans le fossé parce que les freins ont lâché, nous n’avons pas besoin d’une personne ou d’un beau livre pour nous dire que, pour se déplacer de façon sécuritaire et agréable, il faut utiliser les freins pour ralentir. On le sait, et on a essayé, ais la mécanique n’a pas suivi. On nous dit qu’il faut aimer, il faut lâcher prise, il faut être de telle façon. On le sait, et on veut bien, mais la mécanique (mentale-émotionnelle) ne suit pas. Nous connaissons la théorie. Nous avons besoin maintenant de connaissances pratiques pour comprendre comment le tout fonctionne, afin de pouvoir maîtriser vraiment notre véhicule, le réparer au besoin, l’entretenir, et l’utiliser au maximum de ses possibilités. Ayant acquis cette maîtrise plus grande de notre véhicule mental, émotionnel et physique, il nous sera alors possible de mettre en pratique les enseignements.

Sinon, ces enseignements et ces exhortations, ces « il faut » peuvent finir par nous faire sentir coupables de ne pas être des saints, d’avoir dérapé et de se retrouver dans le fossé ; ou bien, on se juge incapable et mauvais conducteur, on se blâme soi-même et on déprime. On peut aussi blâmer la route de ne pas être droite, le fossé d’être là, ou le chauffeur d’en face de ne pas nous avoir laissé assez de place, etc. Tout cela n’arrange en rien les choses. Au contraire, cela crée des difficultés supplémentaires et la question n’est pas résolue. On peut aussi nier le fait que l’on est dans le fossé et philosopher sur l’art de manier le volant. On aura ainsi une longue conversation intellectuelle avec la personne qui a apporté son manuel d’instructions, ce qui nous occupera l’esprit, nous faisant oublier la réalité présente, au moins momentanément. La réalité c’est qu’on est bloqué sur le bord de notre chemin, incapable de sortir de là. Finalement, dans tous les cas, on reste tributaire d’une mécanique (mentale-émotionnelle) non maîtrisée qui fait que notre vie, au lieu d’être un voyage joyeux et intéressant, devient trop souvent source de frustrations, de souffrances, et de limitations.

Les principes spirituels ou philosophiques, excellents en eux-mêmes, ont tout à fait leur utilité comme portes d’ouverture à la réflexion. Ils sont vieux comme le monde et ont été remis à la mode par la littérature du nouvel âge. Ceci est excellent pou réveiller un très large public à des valeurs supérieures. Pourtant, autant ces belles déclarations sont inspirantes sur le moment, autant elles peuvent devenir insuffisantes devant nos difficultés quotidiennes. Un professeur de musique qui parlerait de al beauté de son art et de la joie de jouer de grandes oeuvres, sans donner à ses élèves les moyens pratiques pour arriver à jouer serait frustrant. Car suivre ces exhortations semble si facile que si on n’y arrive pas, ce serait presque de la mauvaise volonté de notre part…
Aussi merveilleux que soient ces enseignements spirituels, les moyens concrets pour les réaliser restent souvent vagues et trop généraux. Ils peuvent alors être facilement récupérés pour créer une espèce de somnifère spirituel. On rêve d’un monde d’amour et de lumière, on en parle, on philosophe, mais la vie de tous les jours continue avec son cortège de frustrations, de souffrances, de maladies et de violence. On est enthousiasmé par els belles paroles, mais on continue à critiquer le voisin, à détester notre belle-mère, à blâmer notre conjoint, à abuser de notre pouvoir sur nos enfants ou nos employés, à vivre dans le stress, le manque d’énergie, à nous sentir victimes d’un monde injuste, etc., et à être finalement frustré et pas vraiment heureux, si on veut bien se dire la vérité à soi-même.

Ou alors, on fait des efforts de volonté désespérés pour se débarrasser de ces comportements négatifs. On arrive ainsi à passer quelques jours ou quelques semaines dans la paix, surtout si on est hors de notre quotidien. Et puis d’un coup, toute cette négativité nous saute à nouveau à la figure au moment ou on s’y attend le moins. Car ces beaux enseignements, non intégrés, peuvent souvent amener à nier une partie importante de soi-même, celle qui ne correspond pas aux idéaux proposés. Ébloui et enthousiasmé par les merveilleuses possibilités de l’être humain, touché par la pertinence de ce qui est présenté qui entre en résonance avec le désir profond de notre âme, on veut pouvoir atteindre cela sur le champ. On oublie alors qu’arriver à maîtriser l’ego demande beaucoup de travail, de temps, de connaissance et de pratique. C’est comme si, en sortant d’un concert ou l’on a été touché par le talent et la sensibilité du pianiste, on décide de jouer du piano. C’est très bien : mais il faut savoir que de longues heures de pratique, souvent arides, seront nécessaires pour arriver à la maîtrise de l’instrument.

Lorsqu’il s’agit de l’apprentissage d’un instrument de musique, on peut difficilement s’illusionner : les fausses notes et le manque de maîtrise sont évidentes. Il est plus facile de se leurrer en ce qui concerne l’apprentissage de la maîtrise de soi, de se croire rempli de lumière alors que l’ombre n’a pas été travaillé. On suit des stages ou des disciplines, on lit des livres, on accumule beaucoup de connaissances philosophiques, on a, par moments, de belles expériences intérieures. Pourtant les fausses notes sont évidentes : ce sont tous nos échecs dans nos relations, notre incapacité de vivre en paix, nos fatigues physiques et morales, nos frustrations quotidiennes, nos insatisfactions, nos déprimes, notre incapacité à aimer et se sentir aimé, etc. Il est alors facile de tomber dans une attitude de victime (c’est la faute des autres ou des circonstances extérieures si on n’arrive pas à être heureux), ou bien de se décourager en pensant que les disciplines ou les enseignements sont inutiles et qu’il est impossible d’atteindre le plein épanouissement dans ce monde. Pourtant, la vie peut être très belle, et les enseignements peuvent être réellement vécus, à condition de connaître et maîtriser notre instrument, c’est-à-dire nos propres dynamiques intérieures.

Si on veut être réaliste, il importe de reconnaître qu’un vrai changement de conscience, qui entraîne naturellement une qualité supérieure, exige un travail intérieur précis et rigoureux. Car si c’était facile, cela ferait longtemps que tout le monde serait heureux.

Afin d’y voir plus clair, il est nécessaire d’être vigilant, d’oser se dire la vérité à soi-même, d’être attentif aux mécanismes de sa propre conscience afin d’apprendre à les connaître et d’accepter de faire un pas après l’autre. Mais cela n’est pas nouveau. En haut de la porte du temple de Delphes, n’ était-il pas écrit :  « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les Dieux » ….(Socrate)

Sur le chemin spirituel, il règne beaucoup de confusion relativement aux méthodes à utiliser. Certains ne jurent que par la méditation, d’autres par l’enseignement de tel ou tel maître, d’autres par des techniques orientales, d’autres par des techniques modernes occidentales, certains par des techniques corporelles, ou émotionnelles ou strictement mentales, d’autres par une ascèse uniquement «spirituelle ». En fait, on avance souvent à l’aveuglette sans trop savoir ce qu’on fait, ou bien on est sûr d’avoir raison, ce qui est encore pire… Nous ne parlerons pas de méthodes ici, mais plutôt des principes fondamentaux sur lesquels toute méthode peut s’appuyer pour être efficace. On peut comprendre que pour faire un cheminement intérieur complet, il sera nécessaire de travailler sur les trois aspects de la conscience, pas nécessairement dans cet ordre.

1.    L’aspect inconscient par dégagement des mémoires du passé, ce qui facilitera la maîtrise émotionnelle et mentale.
2.    L’aspect conscient par l’acquisition de la maîtrise consciente, essentiellement la maîtrise des pensées et le développement des capacités du mental supérieur.
3.    L’aspect supraconscient afin d’amener la conscience de l’âme dans la conscience de la personnalité.

Quelles que soient les disciplines spirituelles et de croissance , on trouve toujours l’un ou plusieurs de ces aspects, plus ou moins bien gérés selon les cas. Souvent, un seul aspect (ou deux, au plus) du processus de transformation est considéré, et c’est pourquoi les résultats obtenus ne sont pas toujours durables ni satisfaisants en terme de réelle transformation manifestée concrètement dans le monde. Les cours de croissance , souvent, ne travaillent qu’au niveau conscient et ne font qu’effleurer les niveaux inconscients ou supraconscients (si tant est qu’ils s’en occupent). Les thérapies cherchent à libérer l’inconscient, mais sans faire appel à l’énergie de l’âme. Les démarches spirituelles veulent plutôt travailler « dans la lumière » et mettent donc plus l’accent sur l’aspect supraconscient et éventuellement conscient, mais oublient que l’ombre existe aussi. De plus, beaucoup oublient l’aspect de service et de la manifestation concrète dans le monde. Toutes ces approches, dont beaucoup sont excellentes, gagneraient à élargir leur perspective de la question et, travaillant en collaboration les unes avec les autres, seraient encore plus efficaces et satisfaisantes.

En ce qui nous concerne, nous avons approfondi certaines méthodes au cours de nombreuses années de recherche, et nous nous sommes rendus compte de l’importance d’un travail complet, synthétique et cohérent aux trois niveaux : conscient, inconscient et supraconscient. En fait, la démarche implique les trois niveaux dans une dynamique vivante, travaillant par approximations successives, le travail à un niveau supportant toujours le travail aux autres niveaux.

En effet, ces trois aspects interagissent les uns sur les autres. Par exemple, le dégagement de l’inconscient peut créer l’ouverture pour un afflux d’énergie spirituelle, la maîtrise consciente peut permettre un dégagement de certains aspects de l’inconscient et faciliter le fonctionnement à partir d’une conscience supérieure, l’accueil d’énergie spirituelle peut favoriser la guérison du passé, etc. Le processus est très personnel, il n’y a pas de route déterminée d’avance.  La seule chose qu’on doit reconnaître est la nécessité de travailler sur les trois niveaux de façon souple, vigilante et dans une dynamique particulière à chacun. Pour faciliter la recherche et éclairer l’essence de ce processus en même temps que sa complexité, nous observerons comment aborder le travail plus spécifiquement sous chacun de ces trois aspects.  Ceux-ci n’étant pas indépendants, différentes étapes, impliquant chaque fois un ou plusieurs de ces aspects, doivent être reconnues et parcourues, afin que le processus soit efficace et sécuritaire.  Ces différents étapes sont très souvent ignorées sur le chemin, et c’est pourquoi celui-ci peut sembler parfois si difficile et même sans issue.  Prendre conscience de la dynamique sous-jacente à tout le processus facilite énormément le travail de guérison, l’accès à la maîtrise et donc à la liberté.Pour commencer, il est bon d’établir une base la plus solide possible au niveau conscient.  Ensuite, on pourra passer au travail sur l’inconscient, qui permettra d’élargir l’aspect conscient, qui, à son tour permettra de faire un travail au niveau inconscient plus approfondi, etc.  Parallèlement, et à des degrés d’intensité différents, l’énergie de l’âme sera invoquée, impliquant le niveau supraconscient.  Et c’est ainsi que le travail peut se faire, par approximations successives de façon cyclique et non pas linéaire.  Il faudra donc avoir à sa disposition des méthodes appropriées à chaque étape.  Nous avons les nôtres, dont nous mentionnerons quelques caractéristiques plus loin.  Si l’on sait suivre ce mouvement et qu’on a des moyens de travail cohérents, alors on avance de façon réelle et sécuritaire vers une maîtrise et une liberté de plus en plus grandes.

Avant de pouvoir faire un travail efficace et sécuritaire sur l’inconscient et ensuite approfondir à d’autres niveaux, il est important de construire en premier une base solide.  Ceci se fait par un premier travail au niveau conscient.  C’est la première étape, la plus importante puisque d’elle dépend la qualité de la suite du développement.

Lorsqu’on veut construire une maison, on prend soin de construire de bonnes fondations avant de monter les murs; c’est une évidence dans le monde physique.  Il en est de même dans le monde de la conscience, bien que, parce que c’est moins tangible, on pense qu’on peut faire n’importe quoi.  Alors on se met à travailler sur soi, enthousiasmé peut-être par la dernière technique dans le vent, mais sans savoir ce qu’on fait exactement.  Les résultats seront les mêmes que dans le monde physique : au mieux spectaculaires sur le moment, mais peu durables et finalement décevants, au pire déséquilibrants.  Nous avons remarqué que nos observations pratiques correspondent en fait aux enseignements plus classiques donnés par la science ésotérique.  Selon le maître Tibétain, les premiers stades du développement spirituel sont : formation du caractère, motif juste, service.

Puis viennent six autres niveaux (le quatrième étant la méditation) qui représentent un travail plus spécifique, mais qui ne sont sécuritaires et efficaces que si les premiers stades ont été suffisamment intégrés.  Ces trois premiers stades constituent la première étape de base.

Beaucoup de chercheurs, ignorant cette première étape, se perdent dans des techniques plus ou moins sophistiquées, souvent orientales parce que c’est plus exotique, et ne font que tourner en rond dans l’illusion.  Pratiquer ces techniques sans être suffisamment conscient de soi est un coup d’épée dans l’eau et ne fait que nourrir l’ego, sous une forme ou une autre.

C’est souvent l’orgueil « spirituel », plus ou moins déguisé, ou la fuite qui sont nourris à ce moment-là.  Il faut beaucoup d’humilité, de patience et de persévérance pour travailler simplement à la « formation du caractère », ainsi que l’appelle le maître Tibétain, qui est en fait, dans nos termes, l’apprentissage d’une maîtrise suffisante de la personnalité par l’âme.  C’est peut-être le stade le plus difficile, parce que l’ego refuse de jouer le jeu.  Il veut des choses spectaculaires, rapides, faciles, qui permettent d’éviter les vrais lâcher-prises; au fond, il ne veut pas vraiment se remettre en cause et c’est pourtant le premier pas essentiel.  Selon notre expérience pratique, nous avons observé que pour construire des fondations solides, c’est-à-dire pour intégrer suffisamment la première étape, il est bon, simultanément, de :
–    Faire un premier travail de prise de conscience, de connaissance de soi, autant au niveau des mécanismes de la personnalité que de la présence de l’âme.  Plus cette connaissance consciente sera approfondie, plus il sera facile de poursuivre lors des stades suivants;
–    Favoriser l’ouverture à l’énergie du Soi, dans la mesure du possible à ce stade;
–    Mettre tout cela en pratique.
Si on est allé plus loin dans l’exploration de techniques sans avoir intégré suffisamment ces trois aspects, il vaut mieux revenir en arrière et prendre soin des fondations avant que la maison ne s’écroule, ou que l’on piétine longtemps sans pouvoir avancer dans les autres travaux…

Annie MARQUIER, auteure, conférencière et animatrice d’ateliers, est la directrice de l’Institut du Développement de la Personne au Québec, centre de connaissance de soi et de développement transpersonnel. Son expérience approfondie de domaines de la connaissance aussi variés que les sciences mathématiques, la musique, les anciennes traditions spirituelles et la psychologie transpersonnelle, lui permet de présenter une synthèse de connaissances originale et riche lors de son enseignement. Elle est entre autres l’auteur des livres, « Le Maitre dans le Cœur », "Le Pouvoir de Choisir" et "La Liberté d’Être". Le but de son oeuvre, que ce soit à travers l’enseignement, l’écriture ou l’édition, est de faciliter une ouverture de la conscience permettant la construction d’un monde de paix, de beauté et de liberté en soi et autour de soi.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter le site Internet de INSTITUT DU DÉVELOPPEMENT DE LA PERSONNE :

http://idp.qc.ca

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