Le couple : rester amoureux au quotidien
Dans un cas comme dans l’autre, nous sommes influencés par notre passé. Le plus souvent nous réagissons inconsciemment avec les mêmes patterns relationnels que ceux que nous avons connus et utilisés durant notre enfance… Comment se fait-il qu’on ne puisse y échapper ? Chaque être humain porte en lui, à tout moment, l’héritage de son passé, sous forme d’empreintes et de mémoires corporelles de ses premières expériences. Les satisfactions, les manques ainsi que les modes relationnels qui y sont rattachés laissent leurs traces et prédisposent la personne à reproduire certains patterns. Tout au long de notre vie, nous essayerons, consciemment ou inconsciemment de reproduire ce qui a goûté bon ou de fuir ce qui a goûté mauvais ou de réussir enfin à obtenir ce que nous n’avons pu obtenir enfant d’une relation importante avec l’un ou l’autre de nos parents.
Lorsque deux personnes engagées dans une relation intime interagissent à partir des blessures de leur scénario originel (histoire des patterns relationnels), le couple peut traverser une crise. Prenons l’exemple d’un couple dont les noms, ici, ont été changés. Laure trouve que Jean et elle ne parlent pas assez. Ils sont tous les deux ouverts à faire quelque chose pour améliorer leur relation. Ils s’aiment, ils veulent être ensemble, mais il y a toujours cette insatisfaction qui persiste. Cela semble tellement simple : pourquoi ne se parlent-ils pas plus ? Ils n’auraient qu’à se fixer un temps chaque jour pour se parler, mais cela ne fonctionnerait sans doute pas, car leur présent est influencé par des éléments de leur scénario respectif.
Jean vient d’une famille ou maman est débordée par ses cinq enfants. Elle survit et s’occupe de leurs besoins physiques. Jean est dans le milieu, avec un frère et une soeur aînés et deux soeurs cadettes. Son père est exigeant et critique toujours son fils qui n’est jamais assez bon à ses yeux. La réussite est importante pour Jean, et il a toujours peur de ne pas être à la hauteur, comme son père… La relation entre ses parents est fonctionnelle : maman se tait et papa décide avec autorité. Jean a appris à s’arranger tout seul très rapidement.
Laure, de son côté, est la dernière de trois filles. Maman est proche d’elle, sa confidente et complice. Les filles ont du plaisir ensemble. Papa est souvent absent parce qu’il doit subvenir adéquatement aux besoins de sa petite famille. Il aime tout son monde, mais il est peu démonstratif et tellement occupé qu’il est inaccessible pour Laure.
Comme par hasard (?), Laure a choisi un bon gars qui travaille fort et se débrouille bien tout seul. Quand elle lui fait une remarque au sujet de ses insatisfactions, il se sent critiqué et comprend mal qu’elle ne soit pas satisfaite de ce qu’il lui donne et qu’elle n’apprécie pas plus tous ses efforts. De plus, quand elle insiste, il se sent un peu envahi, il se referme et se retire dans son bureau. Laure devient désespérée de ne pas être entendue et elle se tait de peur d’être rejetée, mais elle ne peut s’empêcher de revenir à la charge continuellement. Elle souffre de ses retraits, mais elle courre après cet homme inaccessible émotivement avec la déception au coeur et la croyance que ce doit être elle qui est inadéquate. De son côté, Jean se ferme, croyant ne pas être à la hauteur, malgré tous les efforts qu’il déploie. Leur vie sexuelle est insatisfaisante, surtout lorsque c’est Laure qui initie.
Lorsque c’est Jean qui fait les approches, leur rencontre est plus facile. Sans le savoir, ils se débattent avec leur style défensif, c’est-à-dire leur mode de protection en relation afin de prendre soin de leurs peurs reliées à l’abandon et à l’envahissement, issus des blessures de leur scénario originel. On se rend compte, à la lumière de ces quelques éléments, que malgré toute leur bonne volonté et leur amour, Jean et Laure doivent composer avec plusieurs patterns de leur histoire personnelle qui viennent interférer avec la satisfaction de leurs attentes et besoins.
En venant chercher de l’aide, Jean et Laure entreprennent un cheminement qui va au-delà des problèmes rencontrés. Les problèmes se vivent au niveau des arènes de combat, c’est-à-dire les contenus dans lesquels les enjeux personnels sont projetés (le lit, le travail, le ménage, les enfants, etc.) Le cheminement vers une relation profondément nourrissante et satisfaisante passe par le cheminement individuel, vers son Soi essentiel. Nous ne référons pas ici à une simple amélioration de la communication, nous parlons du développement d’une communion entre deux êtres. Cette communion n’est possible qu’à partir du moment ou chacun reconnaît et s’approprie ses enjeux personnels et son mode relationnel. Lorsque je peux partager mon expérience avec l’autre sans vouloir le ou la changer, je suis dans une expérience de communication-communion. Je ne cherche plus à avoir raison, je désire simplement me montrer tel que je suis, là ou je suis rendu.
C’est dans ce contexte que les écrits de Scott Peck et Eric Fromm, quand ils parlent de l’amour comme étant un choix, prennent du sens pour moi. Aimer une personne, une fois les premières passions dépassées, c’est choisir de rester présent pour gérer (à travers la conscience et l’expérience de nouvelle habiletés) notre relation en différenciant le passé du présent, en prenant la responsabilité de ce qui m’appartient et en prenant le risque d’ouvrir mon coeur à moi-même et à l’autre.
Une soirée d’information gratuite sur la formation en PCI aura lieu à Montréal le 13 mai 2010. Pour réserver votre place, prière de téléphoner ou communiquer par courriel.
Un atelier pour couple ‘Rester amoureux au quotidien’ est à l’horaire l’été prochain. Il comporte 2 sessions de 2 jours, les 3-4 juillet et 14-15 août 2010.
Pour plus de renseignements sur la formation en PCI et les ateliers à venir, consultez le site Web de l’IPCI.
www.institutpci.com
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1-877-383-8615