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L’amitié au féminin pluriel, Récits et réflexions

L’idée de ce livre s’est d’abord imposée comme une certitude, un besoin. L’infaillible petite voix intérieure d’Hélène revenait sans cesse lui rappeler qu’elle devait le faire. Pendant longtemps, le projet de l’écrire a été remis à plus tard. Le sujet lui faisait peur:

trop grand, trop flou, impossible à cerner. Un sentiment d’imposture s’emparait d’elle: Qui suis-je pour écrire sur un sujet si vaste, si important et si délicat?

Puis, la vie a bien arrangé les choses et elle nous a donné la chance de l’écrire à quatre mains. Comment allions-nous procéder pour écrire à deux auteures? Ce fut une belle aventure! Nous avons emprunté plusieurs pistes pour finalement trouver notre chemin: l’angle, le style, le partage des tâches et l’exploitation de nos talents respectifs. Il n’y a pas de GPS pour nous indiquer la voie en pareille circonstance! Il fallait la trouver. […]

Au départ, nous pensions avoir trop peu d’amies pour pouvoir faire un livre. Bien sûr, si on s’en tient strictement au concept de «la grande amie», il n’y en a pas beaucoup, effectivement. Mais si on élargit le concept, on constate les multiples visages de l’amitié et on ne peut que s’en réjouir. Petit à petit, un peu à notre insu, nos réflexions sur le sujet ont évolué et notre propre relation s’est enrichie et approfondie. La rédaction de ce livre nous a même libérées de certains regrets, de certaines craintes, et elle nous a aussi réconfortées dans des décisions parfois difficiles à assumer. Nous avons pris conscience, au plus profond de nous, qu’une relation d’amitié est bien meilleure libre, sans attentes et qu’elle nécessite un minimum d’entretien. […]

Les femmes sont capables de relations authentiques, saines et ouvertes entre elles. Certaines, blessées par des amies, se sont refermées petit à petit à toute possibilité de nouvelles relations. Dommage, croyons-nous, car chaque relation nous permet de découvrir de nouvelles parcelles du monde et de nous-mêmes. D’autres ne jurent que par «l’amie pour toujours». Dans un monde où l’amour et l’engagement au sein du couple ont connu des bouleversements sans précédents dans bien des cultures au cours des dernières décennies, le couple n’est plus la structure sociale ni le refuge permanent qu’il était. La fragilisation du couple a amené, nous semble-t-il, des attentes invraisemblables en créant le mythe de l’amitié éternelle et inconditionnelle. Avoir une amie pour toujours, pouvoir compter sur elle dans les périodes difficiles, avoir quelqu’un que l’on peut appeler, même au milieu de la nuit, une amie qui serait là pour nous, même dans l’ultime accompagnement dans la maladie, la souffrance et la mort. Que de pensées réconfortantes… mais ne sont-elles pas un peu utopiques? Accepterions-nous d’être cette amie? Nous croyons qu’en mettant la barre si haute, nous nous piégeons, nous réunissons les conditions pour ne connaitre que des déceptions.

C’est entre ces pôles que se situe notre réalité. Ce livre rend hommage à nos amies, questionne et témoigne des difficultés, des doutes, des chemins qui se séparent parfois et même des douloureuses ruptures qui peuvent survenir. Au cours de notre vie, nous avons eu des amies qui nous ont ouvert de nouveaux horizons, fait connaître de nouveaux restaurants, de nouvelles musiques, de nouveaux champs d’intérêt; qui nous ont épaulées dans des moments difficiles, avec qui nous avons ri, discuté et partagé des opinions et des aventures parfois loufoques ou rocambolesques.

Mais nous avons aussi connu les interrogations et les doutes. Nous avons tenté de «réparer» des amitiés en panne, de rompre des amitiés devenues désagréables. […] Blessées, tristes, inquiètes, nous avons tenté de comprendre comment nous avions glissé, de moments jadis intimes et amusants, à des moments remplis de questionnements et de malaises. Où, comment, pourquoi la relation s’était détériorée, à quel moment et à partir de quel évènement nos chemins s’étaient séparés, quel avait été le point de non-retour. […]

Parce que nous aimons lire et entendre les histoires des autres, parce que les histoires vécues, racontées et partagées nous amènent droit au cœur du sujet, parce que nos histoires se ressemblent finalement beaucoup, ce livre en est un recueil. […] Ce sont les histoires d’Hélène ou de Louise. Ce sont aussi les vôtres que vous reconnaîtrez, espérons-nous. […]

Nous débutons les récits et réflexions par notre propre histoire. Puis, comme une mosaïque, avec certains récits heureux et d’autres plus sombres, on retrouvera l’amitié racontée à diverses étapes de la vie et en différentes circonstances: au travail, dans les loisirs, en vacances, dans le voisinage, au sein d’associations et dans la famille. Il n’y a pas d’ordre de lecture: on peut ouvrir le livre à n’importe quel chapitre. Chacun contient des réflexions qui précèdent une ou plusieurs histoires regroupées autour du même thème et se termine par une citation.

Extraits du livre, pp. 9 à 14

Chapitre 8 – Un secret bien gardé

Invariablement, des bonnes amies partagent des soucis, se font des confidences qu’elles ne dévoileraient à personne d’autre. Parfois même, l’une se libère d’un secret trop lourd à porter ou encore d’une situation délicate dont elle a besoin de parler pour mieux la comprendre. Se voir confier un secret, une confidence, nous confirme la confiance de notre amie et l’importance qu’on a pour elle.

Mais sommes-nous toujours à la hauteur de cette confiance? Qu’advient-t-il des secrets qu’on se voit confier? Nous les gardons précieusement pour nous comme il se doit? Nous ne les racontons à personne, surtout pas à notre conjoint? L’amie peut se fier sur le fait que personne d’autre ne sera mis au courant? Et pendant combien de temps nous garderons les confidences sous le sceau du secret? Malheureusement, nous ne voyons pas toujours l’importance de les garder exclusivement pour nous, ni de les garder suffisamment longtemps pour laisser le temps faire son œuvre et permettre que l’enjeu du secret se dissolve, se désamorce, ne soit plus pertinent pour notre amie.

Quel impact un secret dévoilé a-t-il sur l’amie qui s’est confiée? Si elle en est offusquée, est-ce qu’une franche communication permettra de pardonner et de se faire pardonner? Il peut arriver que la relation de confiance soit ébranlée à ce point que la «trahison» constitue un point de non-retour. Alors, vaut-il mieux s’abstenir de confier nos secrets à nos amies, juste au cas où… Il ne faudrait surtout pas, on se priverait alors d’un énorme bénéfice de l’amitié. Le mieux, selon nous, c’est encore d’exprimer clairement nos attentes à notre amie, lui signaler qu’il s’agit d’une confidence à garder pour elle, lui demander de ne pas la divulguer, notamment à telle ou telle personne. Mais quand une amie dévoile une confidence à un tiers, et qu’après des explications il n’y a plus de confiance, peut-être est-ce le temps de mettre fin à la relation.

Voici l’histoire d’une trahison, d’un secret dévoilé, une expérience plutôt dramatique pour une fillette de neuf ans.
 
Camille

Camille était ma petite amie que je revoyais chaque année au Lac Matambin, à Saint-Damien-de-Brandon dans la région de Lanaudière, où nos parents louaient des chalets, l’été. À mes yeux, Camille était une vraie amie, une amie à qui je pouvais tout confier, tout raconter, sans craintes. D’ailleurs, nous aimions beaucoup parler ensemble de longs moments, assises au bout du quai; l’eau était belle et claire. Très souvent, ma mère me demandait de quoi nous pouvions bien parler si longtemps. Même alors, je ne savais pas quoi répondre à ma mère. Je n’en avais aucune idée, nous parlions de tout et de rien.

Notre chalet était situé à mi-chemin entre ceux de mes deux grands-mères, maternelle et paternelle. La mère de ma mère cuisinait de délicieux desserts: des tartes aux bleuets que j’avais cueillis, des gâteaux renversés aux framboises; ses tartes au sucre et ses beignes étaient à couper le souffle. La mère de mon père, quant à elle, cuisinait peu; mais j’adorais être avec elle, jouer avec elle et aussi l’écouter jouer de la musique. Mes deux grands-mères étaient très différentes. Je sentais ma grand-mère paternelle plus fragile, moins sûre d’elle-même et parfois cela me peinait.

Un jour, mon amie Camille m’a demandé quelle grand-mère je préférais. Comme elles demeuraient à proximité de nos chalets, Camille les connaissait un peu. Je lui ai répondu que je les aimais toutes les deux mais différemment. Elle insista beaucoup pour que je choisisse l’une d’entre elles. Je ne savais vraiment pas laquelle choisir. Devant mes hésitations, elle a eu une idée un peu diabolique. Et finalement, elle a réussi à m’extorquer une réponse après m’avoir fait miroiter l’idée que cela serait notre secret. C’était notre premier vrai secret et, pour moi, le premier secret de ma vie. J’aimais bien cette idée d’avoir un secret avec Camille, de créer un nouveau lien. Par contre, je ne savais vraiment pas quelle réponse lui donner puisque j’aimais beaucoup mes deux grands-mères. Après avoir réfléchi assez longuement, et comme j’ai toujours eu la dent sucrée, j’ai choisi ma grand-mère maternelle. […]

« Il ne faut pas confondre amitié et besoin de confidences. »
Erik Orsenna, écrivain et académicien français, 1947 – ___


Extraits du livre, pp. 81 à 84
 

Si nos lectrices reconnaissent et apprécient davantage la variété et la richesse de leurs amies dans leur propre vie ; si elles s’accordent la permission de rompre une amitié qui n’est plus bénéfique et qui est même devenue toxique et si elles puisent dans ce livre le courage de le faire ; si elles restent ouvertes et continuent d’aller vers de nouvelles amies, quelles que soient les déceptions passées, alors, nous pourrons dire « Mission accomplie ! », car telles étaient nos intentions qui ont entretenu notre plaisir à écrire ce livre et notre engagement à se rendre jusqu’au bout.

 
Nous vous invitons à participer
au lancement de notre nouveau livre!

« L’amitié au féminin pluriel,
Récits et réflexions »

Samedi 20 avril, de 14h à 16h30
à la maison Smith, sur le Mont-Royal.
Prière de confirmer votre présence dès que possible.

Merci!
Hélène et Louise

RSVP : [email protected] ou [email protected]

 
En vente dès maintenant en ligne et en librairie! 20 $ + taxes. En vente aussi par les auteures (des frais de livraison s’appliquent)
www.365joursdevacances.com  



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